Mon cousin le faciste

Le cousin de Philippe Pujol est un facho. Pas un petit, effacé, discret qui râle en cinquième ligne derrière sa télévision, non! C’est un vrai, dur, froid, violent, militant, fondateur de l’Oeuvre française. Le poing levé revendiquant fièrement son fiel haineux.

Mon cousin le fasciste de Philippe Pujol
Mon cousin le fasciste de Philippe Pujol

De la repoussante crasse brutalité des crânes rasés jusqu’à la gourdasse acceptation des masses bêlantes fascinés par les Zemour et Dieudonné, pyromanes décomplexés… Un panorama de la normalisation des idées rances.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En octobre 2010, dans une stratégie de « normalisation » idéologique, le Front national écarte plusieurs militants proches des courants les plus extrémistes qui traversent le parti. Parmi eux, Yvan Benedetti est traduit devant la commission de discipline du mouvement pour cause de double appartenance au Front national et à l'OEuvre française, un groupuscule nationaliste extrême. Cet homme, représentant d'une frange fasciste affirmée gommée par l'opération de communication du Front national, n'est autre que le cousin germain, de dix ans son aîné, du journaliste Philippe Pujol, Prix Albert-Londres. Grand reporter, l'auteur s'interroge sur les destins croisés et pourtant opposés, dans une mise en regard fascinante. Il dresse le portrait de son double en négatif et tente, au-delà des caricatures, de dépeindre un fascisme plus contemporain qu'il n'y paraît. Dans un studio parisien surchauffé, autour d'une stèle de l'OAS, dans les pas des processions de la Phalange en Espagne ou encore lors d'un rassemblement sur la tombe du maréchal Pétain sur l'île d'Yeu, en reporter, Philippe Pujol sonde l'âme rance et familière d'une idéologie française

Un bon fils

Sommes-nous condamnés à reproduire les défauts de nos parents ou s’inscrit-on forcément en négatif de leurs personnalités. Pascal Bruckner parle de sa construction d’homme marquée par son père violent, antisémite et pervers.

Un bon fils de Pascal Bruckner
Un bon fils de Pascal Bruckner

Un livre entre témoignage et thérapie.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Rien de plus difficile que d'être père : héros, il écrase de sa gloire ; salaud, de son infamie ; ordinaire, de sa médiocrité.» Dans ce pudique roman de formation, Pascal Bruckner raconte sa filiation personnelle et intellectuelle.

C'est l'histoire d'un enfant à la santé fragile. Né après guerre dans une famille d'origine et de culture allemandes, il est envoyé dans un village d'Autriche pour soigner ses poumons. Sous la neige, il chante la gloire de Dieu et prie chaque soir le Seigneur de provoquer la mort de son père.

Ce dernier, antisémite et raciste, est un mari pervers qui bat sa femme et l'humilie. Son fils unique fera tout pour devenir son contre-modèle («je suis sa défaite»). Il sera l'élève de Jankélévitch et de Barthes, le jumeau spirituel d'Alain Finkielkraut, puis un écrivain reconnu, classé parmi les «intellectuels juifs» auxquels il s'identifie sans en être.

Jusqu'au dernier jour, il accompagnera néanmoins dans son calvaire cet étranger qui lui a donné la vie et n'en finit pas de mourir. Car au-delà du mépris et de la rage coupable, ce récit bouleversant est l'aveu d'un amour impossible à renier d'un fils pour son père auquel il doit paradoxalement toute son oeuvre - où le théâtre de la cruauté se retourne en compassion.

Il lui dédie ce Tombeau d'effroi et de pardon

Malaise dans l’inculture

Intransigeant, Val m’a laissé parfois en rade. Zut. Frustrant lorsqu’il qu’il a raison. Mais pas que.
Bibliobs nous parle d’humour. Ha bon. Re-zut alors.

Malaise dans l'inculture de Philippe Val
Malaise dans l’inculture de Philippe Val
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« À quoi bon la culture puisque le monde tient désormais en deux catégories : like et unlike ?
C'est ainsi qu'on subit jusqu'à la nausée les dénonciations d'Edwy Plenel, les indignations d'Edgar Morin, la nostalgie totalitaire d'Alain Badiou ou les leçons de morale de Cécile Duflot, qui ont au moins un point commun avec Marine Le Pen : ils sont " antisystèmes ". Le " système ", c'est le mal. Ça ne veut rien dire, mais ça défoule.
Le prêt-à-s'indigner médiatique, c'est la trop mince couche de glace sur laquelle titubent nos démocraties modernes. Il alerte sur la disparition des escargots, mais reste indifférent à la résurgence de l'antisémitisme.
Qu'il s'agisse de la réintroduction des ours, d'un licenciement à La Poste ou du meurtre de Juifs perpétrés par un djihadiste dans une école, c'est le sociologisme qui, immanquablement, dit le bien et le mal, repris par les rédactions, les chroniqueurs, les humoristes, les parlementaires, sous les yeux de plus en plus indifférents des citoyens désespérés.
Les autres points de vue sont insultés, ridiculisés, marginalisés, refoulés aux confins de l'hérésie. On n'a jamais vu dans l'histoire qu'une telle censure morale des points de vue puisse durer bien longtemps.
Face à ce mur derrière lequel agonise le débat démocratique, Malaise dans l'inculture propose la réhabilitation du marteau-piqueur. »
Philippe Val

Alyah

Ce ne sont pas les bonnes intentions qui font des bons romans.
Reste, au delà des arguments qui ne me semblent parfois partiaux, un cri du coeur contre cette peur inacceptable et ce climat infect qui s’installe.

Alyah de Eliette Abecassis
Alyah de Eliette Abecassis

Et juste après, voilà que je tombe sur cet extrait, quand même mieux tourné de Philippe Val dans son Malaise dans l’inculture.

Malaise dans l'inculture de Philippe Val
Malaise dans l’inculture de Philippe Val
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il y a quelques années, je sortais dans la rue avec une étoile de David autour du cou. J'étais fière de m'appeler Esther Vidal et je ne baissais pas la voix pour dire mon nom. Nous n'étions pas en danger dans la ville. Ni agressés à la sortie de l'école, de la synagogue, ou chez nous. Traiter quelqu'un de « sale Juif » était un tabou. Je ne pensais pas qu'il pût y avoir dans Paris des émeutes contre les Juifs. À vrai dire, je n'aurais même pas imaginé que l'on puisse entendre, lors d'une manifestation : « À mort les Juifs. »

Une jeune femme, deux enfants, deux amours. La peur, le désir, l'espoir, la tentation de quitter la France et de faire son « alyah »

Frangin

Très touchante Agnès Soral. Des mots sur les blessures, son frère, mais aussi son père, sa vie.

Frangin de Agnes Soral
Frangin de Agnes Soral
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Tiens, tu fais la couverture d'un magazine avec Dieudonné et Zemmour. En dessous du trio, les mots : "antisémitisme, racisme" et en rouge sang : "voyage dans une France xénophobe". Tu n'en es pas arrivé là ?! J'ai envie de m'allonger par terre, de pleurer, vomir, ou hurler ; je ne sais plus. Déjà je cours me réfugier à la maison où, sur ma porte à peine refermée, j'alterne les pleurs de rage, de colère, et surtout de chagrin... Ça va trop loin. Ça va s'arrêter où ?»

Révélée à dix-sept ans par Claude Berri, Agnès Soral n'a jamais quitté les écrans ni la scène. À travers son parcours, ses souvenirs d'enfance, ses blessures, l'actrice dresse en filigrane le portrait de son frère, le polémiste Alain Soral, pour tenter de comprendre comment il en est arrivé «là». Tour à tour drôle, révoltée ou tendre, elle livre un récit fort et rappelle que si l'on ne choisit pas sa famille, on ne doit pas en devenir la victime