Profession du père

Sébastien Gnaedig s’est approprié l’excellent roman (ou autofiction pourrait-on dire) de Sorj Chalandon. Et si le scénario m’a semblé absolument fidèle à mes souvenirs (avec cette très bonne idée de la transposition du journaliste au dessinateur), le dessin au trait m’a perdu.

Profession du père de Sorj Chalandon et Sébastien Gnaedig

Des personnages désincarnés aux émotions absentes qui m’ont laissé froid

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Mais de quel droit ils demandent ça ?
Qu'est-ce que ça peut bien leur foutre, ma profession ?
Écris la vérité : agent secret.
Ce sera dit.
Et je les emmerde. »

« Sébastien Gnaedig s'est emparé de mon histoire. Alors voilà : Profession du père.
Et l'émotion que j'ai ressentie à la découverte de la mère, du père et du fils vus par un autre que moi.
"Mon Dieu, le pauvre gosse !", j'ai murmuré en tournant ces pages.
Le dessinateur avait donné vie à Émile.
Tout en protégeant le gamin que j'étais. »

Éclipses japonaises

Les faits sont passionnants, la construction est plutôt réussie et l’histoire vraiment intéressante. Enlever des japonais pour former des espions en Corée du Nord.

Éclipses japonaises de Éric Faye
Éclipses japonaises de Éric Faye

Mais crotte, qu’est ce que je me suis ennuyé avec ce livre, quel manque de ressort, zut.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En 1966, un Gl américain s'évapore lors d'une patrouille dans la zone démilitarisée, entre les deux Corées.

À la fin des années 1970, sur les côtes japonaises, des hommes et des femmes, de tous âges et de tous milieux, se volatilisent. Parmi eux, une collégienne qui rentrait de son cours de badminton, un archéologue qui s'apprêtait à poster sa thèse, une future infirmière qui voulait s'acheter une glace. « Cachés par les dieux », ainsi qualifie-t-on en japonais ces disparus qui ne laissent aucune trace, pas un indice, et qui mettent en échec les enquêteurs.

En 1987, le vol 858 de la Korean Air explose en plein vol. Une des terroristes, descendue de l'avion lors d'une escale, est arrêtée. Elle s'exprime dans un japonais parfait. Pourtant, la police finit par identifier une espionne venue tout droit de Corée du Nord.

Longtemps plus tard, le lien entre ces affaires remontera à la surface, les résolvant du même coup. Par la grâce de la fiction, Éric Faye saisit l'imaginaire et la vie secrète de ces destins dévorés par un pays impénétrable et un régime ultra autoritaire

L’espionne

Une biographie romancée de Mata Hari plutôt plaisante qui tente de s’approcher au plus près de la danseuse scandaleuse.

L'espionne de Paulo Coelho
L’espionne de Paulo Coelho

Hélas, l’auteur retombe encore dans ses penchants à vouloir démontrer ses grandes vérités philosophiques au travers des événements. Monsieur Coehlo, vous ne serez jamais Saint-Ex’, car il n’y en aura jamais qu’un. C’est un peu lassant à la fin.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Arrivée à Paris sans un sou en poche, Mata Hari s'impose rapidement comme une danseuse vedette du début du XXe siècle. Insaisissable et indépendante, elle séduit le public, ensorcelle les hommes les plus riches et les plus puissants de l'époque. Mais son mode de vie flamboyant fait scandale et attire bientôt les soupçons tandis que la paranoïa s'empare du pays en guerre. Arrêtée en 1917 dans sa chambre d'hôtel sur les Champs-Élysées, elle est accusée d'espionnage.

En faisant entendre la voix de Mata Hari, Paulo Coelho nous conte l'histoire inoubliable d'une femme qui paya de sa vie son goût pour la liberté

Profession du père

Tellement touchant.
Un père violent et mytho, sa femme, son fils. Un tourbillon d’enfer.

Profession du père de Sorj Chalandon
Profession du père de Sorj Chalandon

Très loin d’une autofiction, un roman sincère qui donne le goût, la sècheresse et les émotions d’une vie.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Mon père disait qu'il avait été chanteur, foot-balleur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d'une Église pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu'en 1958. Un jour, il m'a dit que le Général l'avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m'a annoncé qu'il allait tuer de Gaulle. Et il m'a demandé de l'aider.
Je n'avais pas le choix.
C'était un ordre.
J'étais fier.
Mais j'avais peur aussi...
À 13 ans, c'est drôlement lourd un pistolet. »
S. Ch.