ABC pour adultes

Toby Leigh est un artiste Londonien (enfin… je crois) avec un grand sens de l’humour un peu décalé.

ABC pour adultes de Toby Leigh
Et pour bien illustrer ce décalage, quoi de mieux qu’un langage simple et immédiatement compréhensible.

Voilà donc un abécédaire absolument parfait pour glisser en tournant la première page dans un monde sans filtre aux codes sensiblement réajustés

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Apprendre à l'âge adulte est vital
Vous souvenez-vous de ce à quoi la vie ressemblait lorsque vous étiez enfant ? Le plaisir simple d'apprendre, quand découvrir l'univers merveilleux qui vous entourait était facile et amusant. Puis vous êtes devenu un adulte et avez compris que le monde est en fait un endroit effrayant et déroutant. Heureusement, ce livre a été imaginé pour vous aider, vous et votre famille, à accepter cette phase déprimante de votre existence.


Faudrait peut-être recadrer : petites pensées féministes dans un monde plutôt genré

Après une hideuse et merveilleuse (si, si) traduction de Guillaume Remuepoire et un génial livre féminirigolo, l’Indéprimeuse ne baissent pas les bras 😉 et remettent le couvert sur la table de monsieur pour un opus pas féminichiant du tout et pas que !

Faudrait peut-être recadrer : petites pensées féministes dans un monde plutôt genré de L’Indéprimeuse
Oui, le féminisme, c’est aussi rigolo, joyeux, festif, libéré et toujours : déterminé !

Un vrai bonheur qui réjouira même le tonton grognon au prochain repas de famille (… enfin, on peut toujours tenter)

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Jeune fille, je ne saisis pas tout de suite l'importance d'être féministe. Mes amis, camarades, amoureux, père et oncles, tous les hommes de mon entourage ne me veulent aucun mal, bien au contraire. Je vis dans un pays libre, j'ai la possibilité de faire des études et je reçois autant d'argent de poche que les garçons. L'égalité semble évidente.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Plongez dans l'univers poétique de L'Indéprimeuse, à travers plus de 130 aphorismes, fausses couvertures de livres et autres fantaisies - dont de nombreux inédits. Les soeurs Davina et Felicia Sammarcelli érigent le féminisme et la sororité en étendard dans des créations engagées, irrévérencieuses et terriblement drôles. L'Indéprimeuse croque aussi bien la typographie que notre société, met les points sur les I, les barres sur les T et le patriarcat au bûcher.

Addictions

Il y a évidemment un petit air de Sempé ou de Voutch dans ces planches aux traits et à l’humour léger.

Addictions de Francois Ravard

Des dessins d’humour drôle (ne chipotons pas) avec de bons moments de sourires subtils et poétiques

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Oui, je trouve aussi ce spectacle absolument magnifique, Nathalie. Et d'ailleurs, cela me fait penser que j'ai oublié le rosé dans la voiture.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Nombreuses sont nos addictions, des plus douces aux plus terribles, des plaisirs coupables aux mauvaises habitudes...

Ravard se saisit de saynètes du quotidien pour rire de nos vices les plus tenaces, avec son cynisme et son regard narquois, et met son aquarelle au service d'une poésie délicieusement drôle.

Le journal d’Edward, hamster nihiliste (1990-1990)

Rarement un petit livre rigolo, d’apparence un peu crétine, ne m’aura fait réfléchir comme celui-ci.

Mercredi 14 mai
Réflexions sur une roue :
Ça tourne.
Ça ne sert à rien.
Ça grince.
Je n'en ferai plus.
Le journal d’Edward, hamster nihiliste (1990-1990) de Miriam Elia et Ezra Elia
Vous aussi ? dans votre enfance, vous avez eu un hamster ? Bestiole sacrifiée dans une cage métallique et condamnée à tourner encore et encore dans une roue en plastique.

Vous êtes vous réellement demandé ce qu’elle pouvait penser de sa captivité ?

Edward l’a fait. Et c’est drôle et triste comme tout

Et moi ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mercredi 30 avril
C'est mon anniversaire et personne n'a l'air de l'avoir remarqué. Cela fait aujourd'hui six mois. Six mois qu'ils m'ont « acheté » à l'animalerie Tom & Jerry.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Mercredi 7 mai
Deux d'entre eux sont venus aujourd'hui, ils m'ont sorti de force de la cage et mis dans une sorte de labyrinthe improvisé. Un labyrinthe sans issue. Ils riaient et poussaient des cris perçants comme si c'était un jeu - mais je savais que ce n'en était pas un. Leur but est de venir à bout de ma volonté, de me réduire à néant. Ils peuvent bien me priver de ma liberté, ils n'auront jamais mon âme.

Je m'appelle Edward, et je suis un hamster.

Histoires courtes

Des petites nouvelles dans le ton de Laurence Boissier. L’humour est discret, élégant, presque absent. Comme un filigrane sur ces tranches de vie.

MACHINES DE CHANTIER
Mon petit garçon est par ailleurs parfait mais se méfie beaucoup du changement. Aujourd'hui, je l'emmène à la crèche en après-skis bien que nous soyons déjà en juin (en décembre il réclamera encore ses sandales). En chemin, nous étudions les pelleteuses. Nous avons de la chance car nous habitons près d'une ligne de tram en construction. Nous nous approchons d'une rangée de pelleteuses jaunes qui ressemblent en tous points à celles de son livre préféré qui s'intitule « machines de chantier », d'un certain Samuel Legris. Il s'agit d'un ouvrage illustré fort bien documenté qui m'a appris une foule de choses concernant les chantiers (presque à mon corps défendant).
Histoires courtes de Laurence Boissier

Instantanés dérisoires et intensément vivants

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Putain ! Encore Josepha avec son putain de sucre ! On s'en fout plein les chaussures ! Elle a encore frappé fort ! Sa montagne de sucre dégouline jusque dans les escaliers.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les Beaux-Arts
La toute petite chemise de nuit
Machines de chantier
Le malentendu
Bérangère
L'école
Mes enfants ont faim
Une balade au parc
Elise
La salade nage toutes feuilles dehors
Le saloon

Les cahiers d’Esther, tome 9 : Histoires de mes 18 ans

Si Esther bouillonne de vie à l’aube de ses 18 ans, ses histoires s’épuisent.

Les cahiers d’Esther, tome 9 : Histoires de mes 18 ans de Riad Sattouf
Un ultime tome pour une géniale série qui a vu grandir son héroïne pleine de candeur qui peine à mûrir.

Allez, que la vie lui soit belle et heureuse au pays des gentilles familles, des gentils voisins et des gentilles copines

Les cahiers d’Esther, tome 8 : Histoires de mes 17 ans

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La rentrée
Je m'appelle Esther et j'ai 17 ans. J'habite à Paris dans le 17e arrondissement. Je vis dans le même appartement depuis ma naissance.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Esther est en terminale, ça y est !

C'est l'année du bac (cette horreur), des choix d'orientation qu'on ne veut pas faire, de Parcoursup, cette bénédiction (rires), des illusions qui se brisent, de l'enfance qui s'évapore, et des Cahiers d'Esther qui s'arrêtent... Mais c'est aussi l'année des 18 ans, de la liberté de pouvoir enfin faire ce qu'on veut ! Tout ce qu'on veut ! Et peut-être aussi l'année de la fin du célibat éternel, qui sait ?

D'où venons, où allons-nous, et surtout ça sert à quoi la vie en vrai ? Y a-t-il seulement une réponse à cette question qu'en pensez-vous vous avez 4 heures MDR... Esther philosophe et a un peu le vertige au moment du grand envol, mais c¸a va bien se passer, hein, on y croit...

Petit traité de vélosophie

Didier Tronchet est l’un des grands poètes des petites choses, des instants bénis et du détail merveilleux. Il sait capter et transmettre l’amour et la simplicité, la beauté de la vie.

Petit traité de vélosophie de Didier Tronchet
Dans ce panégyrique du vélo, ode philosophique à la simplicité et à l’efficacité du deux roues, il ne fait pas dans la demi mesure : une seule solution, la bicyclette !

C’est aussi simple que ça !

Des questions ? Tout est là

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La différence entre auto et vélo est dans la posture...
Le cycliste est droit comme un I.
Il évoque les poses de la statuaires antique. Et renvoie un image noble de l'humanité.
Le conducteur évoque plutôt le C cédille. Et rappelle, lui, le téléspectateur avachi dans son sofa... Reflet indigne de l'espèce humaine,,,


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La vélosophie se pratique sur une selle et dans la joie. Elle démontre que le vélo est avant tout un moyen de déplacement intérieur.

À vélo, on ne se perd pas, on se trouve.

Nord Sentinelle : contes de l’indigène et du voyageur

Et voilà que je ressors de ce livre essoufflé. Mais bon… oui, je lis pour ça.

Des histoires anodines, des faits divers, des tranches de vies… qu’importe. Mais qui nous renseignent sur nous. Qui suis-je ou qui sommes-nous ? C’est moi là ?

J'ai tué les frères Dominati.
Pierre-Marie ne s'était à vrai dire pas contenté de les tuer. On raconte encore que ceux qui entrèrent les premiers dans la bergerie où se trouvaient les cadavres se signèrent devant ce qui ne pouvait être que l'œuvre du démon. Une épaisse couche de sang gelé recouvrait le sol. De larges taches brunâtres s'étalaient sur les murs. Les deux frères gisaient sur le dos, le pantalon baissé. De leurs paupières grandes ouvertes sur des yeux d'une étrange couleur uniforme, où l'on ne discernait plus ni iris ni pupille, coulait une longue larme gélatineuse parcourue de filaments vermillon. Leur bas-ventre était réduit en bouillie par des tirs de chevrotines. Ils avaient le crâne défoncé et portaient la marque de multiples coups de couteau sur les membres et la poitrine. Ils avaient été châtrés. Les deux verges aux chairs livides étaient posées sur la tablette de la cheminée. Leurs testicules avaient été enfoncés soigneusement dans leurs orbites vides mais leurs yeux demeurèrent introuvables.
Tu as tué les frères Dominati ? Toi? 
Oui, père. Moi. 
Et que comptes-tu faire ? Te rendre ? 
Non, père. Je ne me rendrai pas. 
D'accord. Nous prendrons nos dispositions
Et Pierre-Marie comprit que, pour la première fois, son père était fier de lui.
Nord Sentinelle : contes de l’indigène et du voyageur de Jérôme Ferrari
En plus, c’est drôle, tragique, quasi burlesque… et le coup d’œil est impitoyable.

Une histoire corse au cœur de la bêtise des hommes.

Mais quand-même… quelles phrases !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
On raconte encore que, dans l'après-midi du 3 janvier 1855, malgré la vénérable prophétie annonçant la ruine de la ville sainte peu de temps après qu'un infidèle l'aurait impunément souillée de sa présence, le sultan Ahmad ibn Abu Bakr consentit à ce que le capitaine Richard Francis Burton franchit les portes inviolées de sa cité de Harar.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pour une banale histoire de bouteille introduite illicitement dans son restaurant, le jeune Alexandre Romani poignarde Alban Genevey au milieu d'une foule de touristes massés sur un port corse. Alban, étudiant dont les parents possèdent une résidence secondaire sur l'île, connaît son agresseur depuis l'enfance.

Dès lors, le narrateur, intimement lié aux Romani, remonte - comme on remonterait un fleuve et ses affluents - la ligne de vie des protagonistes et dessine les contours d'une dynastie de la bêtise et de la médiocrité.

Sur un fil tragicomique, dans une langue vibrante aux accents corrosifs, Jérôme Ferrari sonde la violence, saisit la douloureuse déception de n'être que soi-même et inaugure, avec la thématique du tourisme intensif, une réflexion nourrie sur l'altérité. Sur ce qui, dès le premier pas posé sur le rivage, corrompt la terre et le cœur des hommes.

Fort Alamo

Fabcaro explore l’humour des petites choses, de l’intime, des petits dérèglements de nos vies. Ces petites choses qui ne sont pas à leur place et qui brisent quelque chose en nous. Nous désarçonnent.

En rentrant, Léonie m'a demandé comment les obsèques s'étaient passées. Je lui ai raconté le moment émouvant où la nièce était venue lire un texte à propos de leurs séjours rituels dans le Cantal. Ce faisant, je me suis demandé ce que mes neveux pourraient bien venir raconter d'émouvant, au pupitre, le jour de mes obsèques. Un jour il nous a acheté des CD, on savait pas trop quoi en faire, c'était gênant.
Fort Alamo de Fabrice Caro
C’est drôle et touchant.

Avec une fin un peu… désarçonnante, elle aussi. Zut

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je m'étais absenté une minute à peine, le temps de retourner chercher les sacs-poubelle que j'avais oubliés. Quand je suis revenu à la caisse, un type avait fait passer son caddie devant le mien et avait commencé à déposer ses produits sur le tapis roulant. Je me suis retrouvé derrière lui, hagard et désemparé. Il m'a lancé un regard furtif, a replongé le nez dans ses courses, puis m'a regardé à nouveau.
- Oh, le caddie était à vous?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Alors qu'autour de moi tombaient les corps, fort Alamo était en passe d'être pris. »

Devant la caisse du supermarché, Cyril maudit en silence le type qui l'a doublé l'air de rien. Quelques minutes plus tard, le resquilleur s'effondre sur le carrelage, foudroyé. Pour Cyril, père de famille sans histoires, c'est le début d'une série de faits similaires qui le plongent dans une angoisse existentielle. Ou est-ce plutôt la disparition récente de sa mère, la nécessité de vider la maison de son enfance ? À moins que ce ne soit Noël qui approche, les cadeaux à trouver, le repas chez la belle-soeur...

Mêlant l'humour et la mélancolie, l'acidité et la tendresse, Fabrice Caro excelle dans l'art du gag métaphysique.

Le nombre de fois où je suis morte

Combien de fois meurt-on dans une vie ? De faim, de honte, d’ennui, de désir, d’impatience, de jalousie, de culpabilité, de chaud, d’angoisse, de chagrin, de froid, de peur ou de rire ?
Marie-Christine Horn ne mourra en tout cas pas sans y avoir réfléchi, avec un sourire mi-tendre et mi-moqueur et avec beaucoup de talent !

Ainsi donc, je me souviens de ma première mort. La mort de l'enfance qui s'enterre sans pelle mais avec des fleurs, une plus précisément. La fameuse petite fleur qu'on offre à celui qu'on choisit, à seize ans, pour la vie et qu'on quitte quelques mois plus tard pour un autre, plus grand, plus beau, plus brun, plus « quelque chose » qu'on estimera suffisamment primordial pour rompre le serment qu'on avait scellé plus tôt.
Le nombre de fois où je suis morte de Marie-Christine Horn

Ces nouvelles, parfois graves mais souvent très drôles, portent un regard coquin et acidulé sur des instants de vie de femmes, joyeux ou tristes, drôles ou cruels…
Moi qui me lève chaque matin pour gagner ce salaire qui me sert à payer les traites de cette voiture dont j'ai besoin pour aller gagner ce salaire qui me sert à payer les traites de cette voiture.… des grandes et petites morts qui rapprochent de la dernière

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il est des peines, comme des joies, qui vous surprennent un beau jour comme un vilain, sans qu'on les ait vraiment choisies, provoquées ou même attendues. Il est des joies, comme des peines, qui vous émeuvent plus ou moins, et dont les larmes ont autant un goût de rire que de chagrin.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Morte de faim, morte de peur, morte d’ennui…Femmes tantôt fragiles, en colère ou désespérées, les protagonistes dansent sur le fil, frôlent les précipices en quête de réponses, d’ailleurs ou de sens.
Treize nouvelles, autant de petites morts. Avec lucidité et humour noir, l’auteure signe un texte puissant dont le fil rouge est l’exploration de la psyché féminine dans toute sa complexité.