De si rudes tendresses

Une quinzaine d’histoires courtes sur les envies cachées, les pulsions qui nous dévorent, les secrets qui nous hantent et les besoins qui nous poussent.

De si rudes tendresses de Tomaso Solari
De si rudes tendresses de Tomaso Solari

Sympa, mais dans style un peu bof-bof. Et comme souvent avec les nouvelles, le bon côtoie le non fini, laissant un non-goût de pas assez. Dommage, car les bons moments et les promesses n’y manquent pas.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les personnages de ces nouvelles partagent un sentiment de culpabilité et dévoilent les conséquences de leurs faiblesses sur leur vie intérieure

Amuse-bouche

Rigolo cette histoire diplomatique qui glissouille suite à un sexto envoyé à une mauvaise adresse, on en tourne les pages avec plaisir. Ça s’emmêle, ça se complique, ça dérape et… et…

Amuse-bouche de Stéphane Carlier
Amuse-bouche de Stéphane Carlier

Et voilà, il ne faut pas en demander beaucoup plus, mais c’est sympa pour la plage, la table de chevet ou un dimanche après-midi pluvieux.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Julien, conseiller des Affaires étrangères, beau gosse ambitieux, vit une histoire avec Pauline, une superbe assistante parlementaire. Un soir, il lui écrit un sexto particulièrement cru qu'il envoie par erreur à Philippe Rigaud, diplomate chevronné à deux ans de la retraite. Une boulette qui fait l'effet d'une bombe dans le quotidien ronronnant du couple Rigaud. Dans celui, surtout, de Marie-Ange, la très sage épouse de Philippe, qui, décidée à enquêter sur les infidélités de son mari, est loin d'imaginer ce qu'elle s'apprête à découvrir...

Vaudeville d'aujourd'hui, enquête sur les secrets d'un homme marié, satire sociale égratignant le Quai d'Orsay et une certaine bourgeoisie parisienne, Amuse-bouche est une comédie élégante et salutaire qui se délecte de nos petits travers comme de nos gros mensonges avec un bonheur égal

Scènes de la vie hormonale

Ça grattouille juste là où ça chatouille. Impertinent, moqueur et amusé.

Scènes de la vie hormonale de Catherine Meurisse
Scènes de la vie hormonale de Catherine Meurisse

Parfait pour s’y retrouver avec ses névroses, ses problèmes, ses fantasmes et ses blocages.

Bon, tout n’est pas au top, mais quelques cases valent leur poids de psychothérapie.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Libération
Je suis une femme libérée !
Libre libre libre !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Crue, poétique, burlesque, Catherine Meurisse raconte notre insatiable besoin d'amour. Son dessin pulsionnel, accompagné de dialogues renversants, explose tous les clichés sur l'intime au féminin comme au masculin. Les désordres de la libido n'ont jamais autant fait rire...

Aimer et prendre l’air

Deux couples d’amis en vacances au bout de leurs histoires, épuisés. Des triangles, des constats et des dépendances mutuelles dans un climat d’échec.

Aimer et prendre l'air de Sophie Simon
Aimer et prendre l’air de Sophie Simon

Jusque là, c’est drôle, fin et plutôt bien ficelé, les personnages sonnent juste et les dialogues se teintent d’un humour délicieusement désabusé.

Mais pourquoi nous en éloigner en exilant ces personnages dans le cinéma américain ? Zut, il m’ont tout de suite semblé moins sympa, même si la référence à Woody Allen en 4e de couv. me semble tout à fait à sa place.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ce matin-là, je me suis juré de ne plus jamais l'appeler. Il fallait juste que je l'appelle pour le lui dire. »

Alors quelle vient de s'installer dans le Connecticut pour les vacances, Amy, actrice new-yorkaise au faîte de sa gloire, s'interroge : le moment n'est-il pas venu de quitter Jack, son vieil époux atrabilaire ? Comment y parvenir, alors qu'elle a déjà tant de fois échouée ? Et surtout, qu'en pense son psychanalyste ?

Lorsqu'un couple d'amis au bord de la rupture débarque, la confusion atteint son comble...

Après American clichés et Gary tout seul, Sophie Simon met en scène, dans ce drame joyeux et burlesque que ne désavouerait pas Woody Allen, la fin de l'amour et des idéaux, et l'éternelle renaissance du désir

Les tentations du mâle

Bon, la couv. est plutôt aguichante.

Les tentations du mâle de Francesco Piccolo
Les tentations du mâle de Francesco Piccolo

Mais passé la page de titre, difficile de se raccrocher aux délires de cet infidèle insatisfait.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le héros de ce roman est, à tous égards, un quadragénaire normal : père affectueux, mari aimant, épanoui dans son métier... Oui, c'est un homme normal, mais...

... il aime, en plus de son exigeante épouse, des Valeria, des Silvia, des Francesca et autres femmes, qui composent, dans son esprit, et pour l'enchantement de son corps, une sorte de harem où il est parfaitement heureux - jusqu'au jour où son épouse (l'aurait-elle démasqué ?) disparaît.

D'où ce roman, écrit à la première personne et trempé dans une langue impudique, dans lequel Francesco Piccolo reconstitue la confession d'un mâle adultère, impénitent, presque innocent, qui, après tout, ne réclamait que le droit de vivre selon son bon plaisir

Le renversement des pôles

Une histoire de fin de couples qui n’arrivent pas à finir. On nage au soleil du midi dans la froideur du désamour.

Le renversement des pôles de Nathalie Côte
Le renversement des pôles de Nathalie Côte

Deux couples qui se côtoient sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. Un regard acéré mais un parfois confus.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Couple : deux personnes de la même espèce considérées ensemble. Couples en vacances avec enfants : spécimen d'un genre particulier qui attend l'été avec impatience mais qui risque fort de finir la tête dans le sable.

Les Bourdon et les Laforêt ont loué deux appartements voisins dans une résidence avec piscine en bord de mer. Chacun est arrivé avec la même envie : consacrer ce temps béni aux enfants, au repos, aux projets. Et tous sont rattrapés par leurs obsessions propres : fuir un mari ennuyeux, gagner vite plus d'argent, faire oublier qu'on a pris dix kilos, faire semblant que tout va bien. Passée l'euphorie de l'échappée belle, ils ne tarderont pas à découvrir que changer de vie a un prix, que la liberté exige du souffle et qu'elle ne s'achète jamais à bon compte.

Avec un humour acide et une implacable clairvoyance, Nathalie Côte se fait entomologiste de la classe moyenne et pavillonnaire. En filigrane, elle dénonce le monde du travail, véritable machine à tuer, et le monde matérialiste, qui propose vainement de se consoler en consommant à crédit. On regarde ces personnages ni aimables ni détestables se débattre et renoncer. On les regarde, en espérant ne pas leur ressembler

L’homme qui ment : ou le roman d’un enjoliveur : récit basé sur une histoire fausse

Sans mentir, j’ai été très touché par l’homme qui ment, de ce sacré menteur de Marc Lavoine.

L'homme qui ment de Marc Lavoine
L’homme qui ment : ou le roman d’un enjoliveur : récit basé sur une histoire fausse
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Communiste et charmeur, cégétiste et volage : tel était Lulu, mon père. Menteur aussi, un peu, beaucoup, passionnément, pour couvrir ses frasques, mais aussi pour rendre la vie plus belle et inattendue.

Lulu avait toujours une grève à organiser ou des affiches à placarder. La nuit venue, il nous embrigadait, ma mère, mon frère et moi, et nous l'aurions suivi au bout du monde en trimballant nos seaux de colle et nos pinceaux. Il nous faisait partager ses rêves, nous étions unis, nous étions heureux.

Évidemment, un jour, les lendemains qui chantent se sont réduits à l'achat d'une nouvelle voiture, et Che Guevara a fini imprimé sur un tee-shirt.

Le clan allait-il survivre à l'érosion de son idéal et aux aventures amoureuses que Lulu avait de plus en plus de mal à cacher ? Collègues, voisines, amies ; brunes, blondes, rousses : ses goûts étaient éclectiques. Lulu était très ouvert d'esprit.

Sans nous en rendre compte, nous avions dansé sur un volcan. L'éruption était inévitable