Un été sans maman

Une bande dessinée sans paroles (ou si peu) d’une grande poésie. De la poésie graphique ?

Un été sans maman de Grégory Panaccione

Les vacances d’une petite fille en Italie chez des amis qui ne parlent pas français, des fleurs qui apparaissent, un petit copain sur la plage, des mystères qui surviennent et l’histoire prend un tour fantastique bien amené qui ne se dévoile que petit à petit

Une histoire très touchante et qui peut être lue sans en connaître la référence (expliquée en toute fin du livre)

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cet été, Lucie va en Italie. Elle est déposée par sa maman chez un couple d'amis qui ne parlent pas français. Des vacances pas ordinaires vont commencer

Les femmes de

Le soir de réveillon, toutes ses femmes sont là, mais Vittorio ne vient pas

Les femmes de de Caterina Bonvicini

Le livre, donnant la voix à chacune, dresse des portraits teintés de jalousies et de rancœurs, de regrets et d’incompréhensions

Une construction sympa et bien menée qui, hélas tend à s’épuiser rapidement…

… pour un rebondissement final bienvenu mais qui m’a semblé un peu bricolé

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Milan. Le soir de Noël. La mère, la soeur, la femme, l'ex-femme, l'amante et les deux filles de Vittorio attendent en vain cet écrivain à la carrière déclinante. Une enquête pour disparition est ouverte. Au fil des mois, un nouvel équilibre vient régir les rapports entre ces femmes. Chacune des protagonistes narre son histoire avec l'absent

En cheveux

Un petit livre à l’écriture aussi fine que de la soie marine. Autour d’un objet, un châle de soie marine ayant appartenu à sa tante et désormais au musée, la narratrice raconte son père et sa famille, le patriarcat italien et le fascisme.

En cheveux de Emmanuelle Pagano

Un bijou de délicatesse finement tissé

Soie de mer – Byssus
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« II faut pêcher mille grandes nacres, les sortir de l'ombre, pour obtenir deux cent cinquante grammes de fil de soie de mer, deux cent cinquante grammes seulement de lumière avec un millier de gros coquillages. »

Un châle, à première vue commun s'il n'était constitué de fils de Pinna nobilis, la grande nacre de Méditerranée. Lorsqu'elle retrouve l'objet précieusement conservé dans les réserves du musée, les souvenirs reviennent à la narratrice. Se déploie, pli après pli, une histoire familiale dans l'Italie fasciste, dont les fragiles fils tissés de la nacre forment la trame. Un frère autoritaire et machiste, ses deux soeurs Nella et Bice protégeant le châle comme objet totémique soustrait à la vue de l'homme, la nature et ses odeurs, ses lumières, sont la matière de ce récit sensuel et incarné

Ciao bella

Au fil de ses rendez-vous avec sa psy, Anna se dévoile et tente de soigner ses peurs et phobies.

Ciao bella de Serena Giuliano

C’est très drôle, doux et touchant. Un peu feel-good, un peu chick-lit, un peu auto-bio romancée… un peu tout ça et ça tient très bien la route d’été en vacances.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Anna a peur - de la foule, du bruit, de rouler sur l'autoroute, ou encore des pommes de terre qui ont germé... Et elle est enceinte de son deuxième enfant. Pour affronter cette nouvelle grossesse, elle décide d'aller voir une psy.
Au fil des séances, Anna livre avec beaucoup d'humour des morceaux de vie. L'occasion aussi, pour elle, de replonger dans le pays de son enfance, l'Italie, auquel elle a été arrachée petite ainsi qu'à sa nonna chérie. C'est toute son histoire familiale qui se réécrit alors sous nos yeux...
À quel point l'enfance détermine-t-elle une vie d'adulte ? Peut-on pardonner l'impardonnable ? Comment dépasser ses peurs pour avancer vers un avenir meilleur ?

Terres promises

Une famille qui s’égare, se perd, se disperse et s’éloigne à la recherche d’un ailleurs meilleur, se retrouve… et ne se comprend que rarement.

Terres promises de Milena Agus
Terres promises de Milena Agus

Une saga autour des femmes qui font des choix et qui prennent en main leurs destinées.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La terre promise, tout le monde la cherche. Pour Raffaele, de retour en Sardaigne juste après la guerre, elle se situe sur le Continent. Mais une fois là-bas, Ester, sa jeune épouse, a le mal du pays, elle qui était pourtant si pressée d'en partir... Alors la famille y retourne. Leur fille, Felicita, s'adapte aux humeurs locales et s'initie avec la même conviction au communisme et au sexe. De ses amours naîtra Gregorio, drôle de petit bonhomme qui trouvera sa voie dans la musique. Au fil des ans et des rencontres, ils avanceront dans leurs vies imparfaites, croisant la route d'autres êtres en quête de bonheur. Pour tous, Felicita est l'indispensable pivot. Car à ses yeux les gentils ne sont pas des perdants et la terre promise est au coin de la rue.

Une saga familiale décalée, portée par une héroïne qui ressemble comme une soeur à Milena Agus

L’Empire de l’or rouge : enquête mondiale sur la tomate d’industrie

Si l’industrie de la viande me fait vomir, cet essai démontre que la cupidité n’a nulle limite et que tout est source de profit. De la viande à la tomate, même inhumanité. De la Chine à l’Italie en passant par l’Afrique, l’industrie de tomate (et je n’y vois évidement qu’un exemple) génère du fric avec des produits frelatés, reconditionnés, dilués ou périmés sur le dos des plus pauvres en s’appuyant sur des méthodes mondialisées, esclavagistes et mafieuses.

L'Empire de l'or rouge de Jean-Baptiste Malet
L’Empire de l’or rouge de Jean-Baptiste Malet

Édifiant jusqu’à l’écœurement avec l’aveugle complicité d’états laxistes et du commerce globalisé, anonymisé, aseptisé sous des jolis emballages aux magnifiques logos ornés du drapeau vert-blanc-rouge.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Que mange-t-on quand on ouvre une boîte de concentré, verse du ketchup dans son assiette ou entame une pizza ? Des tomates d'industrie. Transformées en usine, conditionnées en barils de concentré, elles circulent d'un continent à l'autre. Toute l'humanité en consomme, pourtant personne n'en a vu. Où, comment et par qui ces tomates sont-elles cultivées et récoltées ?

Durant deux ans, des confins de la Chine à l'Italie, de la Californie au Ghana, Jean-Baptiste Malet a mené une enquête inédite et originale. Il a rencontré traders, cueilleurs, entrepreneurs, paysans, généticiens, fabricants de machine, et même un « général » chinois.

Des ghettos où la main-d'oeuvre des récoltes est engagée parmi les migrants aux conserveries qui coupent du concentré incomestible avec des additifs suspects, il a remonté une filière souvent opaque et très lucrative, qui attise les convoitises : les mafias s'intéressent aussi à la sauce tomate.

L'Empire de l'or rouge nous raconte le capitalisme mondialisé. Il est le roman d'une marchandise universelle

L’arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio

Une réappropriation de Pinocchio, pour en faire une jolie histoire. Mais juste une jolie histoire, c’est un peu juste. Justement.

L'arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio de Jean-Marie Gourio
L’arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio de Jean-Marie Gourio

Une jolie déception. Jolie, oui ! Mais décevante quand-même.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Giacomo, fils de menuisier, n'a connu depuis l'enfance que l'univers des jouets fabriqués par son père. Pour sauver l'entreprise familiale, il décide de se rendre dans le petit village de Collodi, en Toscane, où se trouverait l'arbre magique dont on fit Pinocchio. Une fois sur place, tout l'enchante : l'Italie, sa langue, son vin, ses femmes... Mais doit-il se fier au mystérieux inconnu qui lui promet de lui révéler son secret ? Et ce trésor qu'il convoite tant, existe-t-il vraiment ?

Permis C

Découpé en petits chapitres, Permis C, c’est l’histoire de la xénophobie ordinaire, de l’enfance et de la découverte de la beauté et de la laideur. C’est l’histoire des petits, des poings dans la gueule et des premiers émois.

Permis C de Joseph Incardona
Permis C de Joseph Incardona

C’est rude et ça fait mal, mais Permis C vise juste! Juste à côté du permis de saisonnier.

La Suisse, pays d’accueil ? Une histoire d’il y a 40 ans mais toujours d’actualité, même si les origines et les raisons des migrations ont changé.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Une fois le train expulsé du tunnel, la voix du contrôleur a grésillé dans les haut-parleurs, prononçant une autre de ces phrases qui en disait bien davantage que son sens littéral, les phrases de la petite légende personnelle et immigrée qui mettaient un terme définitif aux vacances : Wir treffen in Brig ein. »

Permis C est mon livre le plus personnel. Je parle des bouleversements de l'enfance, je parle de ce que chacun de nous rencontre pour la première fois, ces épreuves qui nous déterminent. Car, tout est là, en nous, prêt à germer d'une façon ou d'une autre. En me remémorant ces années et en distordant le souvenir, j'ai enfin compris pourquoi je suis l'homme et l'écrivain que je ne cesse de devenir. Tout ça tient à très peu de chose : cet instant précis dans mon enfance où j'ai su que la vie est une tragédie qu'on est prêt à rejouer quoi qu'il arrive, pourvu que ça dure et que les jours nous soient cléments

Prends garde

Et l’instant d’un coup de feu, la foule affamée s’emballe, déchire, lapide, détruit et massacre.

Elles étaient trop riches, ils avaient trop faim.

Prends garde de Milena Agus et Luciana Castellina
Prends garde de Milena Agus et Luciana Castellina

Un petit livre en deux parties, historique et romancée. Un bel exercice, mais qui laisse un goût d’exercice.

Meurtre aux poissons rouges

Une construction remarquable pour un livre à quatre mains. Drôle et entrainant.

Meurtre aux poissons rouges de Carlo Lucarelli Andrea Camilleri
Meurtre aux poissons rouges de Carlo Lucarelli Andrea Camilleri
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le corps d'un homme gît dans sa cuisine, un sac plastique sur la tête, deux petits poissons rouges à ses côtés. La scène se passe à Bologne. Aussitôt, l'enquêtrice Grazia Negro est dépêchée sur les lieux. En découvrant que la victime est originaire de Vigatà, elle contacte, dans le plus grand secret, son confrère sicilien Salvo Montalbano. Ce dernier accepte de l'aider, mais tous deux doivent se montrer discrets. Rien ne doit filtrer.

Par un savant jeu de ping-pong, les deux enquêteurs se tiennent informés de leurs avancées respectives par courrier, y joignant pièces à conviction, rapports de police, articles de presse, photos, le tout reproduit dans l'ouvrage. Progressivement, les pièces du puzzle se mettent en place...

La rencontre au sommet des deux plus grands noms du roman noir italien. Dans Meurtre aux poissons rouges, Andrea Camilleri et Carlo Lucarelli s'en donnent à coeur joie et ça se voit !