Antoine et Julie

Un roman dur affligeant, plein de fatalisme. Aucun espoir pour les alcooliques, et tant pis pour ceux qui les aiment.

Il vivait un peu à la façon d'un poisson rouge dans un bocal, et son regard devenait celui d'un poisson rouge. Il tournait en rond, lui aussi, s'appliquait à faire chaque jour les mêmes gestes, sans passion, sans y croire, parce que, paraît-il, c'est la vie. Quand l'effet d'un verre était passé, c'était l'heure d'un autre, qui le remettait automatiquement dans l'état voulu.
Peut-être était-ce la réponse à une au moins de ses questions, la raison pour laquelle tant de gens ne se suicident pas un moment vient, si on sait s'y prendre, où ce n'est plus nécessaire.
Julie était là. Il était marié à Julie. Elle était devenue son témoin, un témoin muet, qui le regardait vivre en évitant d'intervenir.
Antoine et Julie de Georges Simenon
Antoine, prestidigitateur alcoolique et Julie, malade du cœur dans un couple usé. Elle encore amoureuse et lui prisonnier de ses propres barreaux.

Un roman qui peine à démarrer mais qui installe à coup de cognacs et de marcs un climat glauque et oppressant aux verres pleins de culpabilité

Le 77e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le déclic, cette fois-ci, se produisit quand, sans raison particulière, sans y attacher autrement d'importance, il intercala le numéro de la montre magique entre les anneaux du fakir et le dé voyageur. II ne l'avait pas inscrit au programme, mais il avait l'habitude, même pour une soirée peu importante comme celle-ci, de préparer quelques tours de supplément, de façon à pouvoir effectuer des changements selon les réactions du public.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Antoine et Julie se sont mariés aux alentours de la quarantaine. Leurs premières années de mariage n'ont pas été sans nuages : la mère de Julie n'aimait guère son gendre dont elle méprisait la profession de prestidigitateur et qu'elle accusait d'avoir épousé Julie pour son argent. La belle-mère morte, les époux vivraient heureux, n'était le penchant d'Antoine pour la boisson. De temps à autre, sa représentation terminée, il s'attarde seul dans de petits cafés. Une nuit, en rentrant, Antoine trouve le médecin au chevet de sa femme...

Le chant de la femme parfaite

Le dessin est certes très classique, mais bien maitrisé. Sans grande fantaisie, cette bd est visuellement plutôt réussie.

Le chant de la femme parfaite de Makyo, illustrations de Bruno Cannucciari
Pour le scénario, ma foi, c’est assez semblable, une histoire un peu fantastique, un peu sf et un peu romantique. Assez chou sans être mièvre.

Une histoire de traumas et de résilience, de maladie et de guérison

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Afghanistan
Yaaaaaaan !
Amène-toi !....
Viens voir !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un ancien cryptologue de l'armée déconsidéré après une erreur ayant coûté la vie à des soldats en Afghanistan continue seul ses recherches scientifiques sur le spectre électromagnétique. Lorsque sa femme le quitte, une période difficile débute pour lui, entre crises et hallucinations. Jusqu'au jour où il rencontre une femme, sosie de son ex-compagne, possédant un pouvoir de guérison...

45° à l’ombre

Il fait chaud sur l’Aquitaine qui remonte du Congo vers Bordeaux. Et un voyage qui commence mal, ne finit que rarement bien. Le navire gite et prend l’eau, les annamites en troisième classe meurent sous l’œil vaguement concerné de l’équipage (c’était l’époque coloniale, et ça se sent salement bien à 45° sans mauvais jeu de mots), les premières classes s’échauffent… Il y a des voyages où semble planer une sombre malédiction.

Le second Chinois en profita pour mourir pendant le dîner, que Donadieu dut interrompre. Il remarqua, en passant, que Jacques Huret, qui avait bu plusieurs apéritifs, était gai et parlait d'une voix sonore.
Le docteur plongea dans la chaleur des troisièmes classes, trouva Mathias au seuil d'une cabine.
 - Fini ! annonça l'infirmier. J'ai trouvé son argent sous l'oreiller.
Il y avait deux mille trois cents francs, gagnés en trois ans à poser des traverses de chemin de fer.
Cela se traduisait, pour Donadieu, par une bonne heure à remplir des paperasses.
45° à l’ombre de Georges Simenon
Et les problèmes s’enchaînent en espérant impatiemment que les côtes françaises apparaissent.

Un roman où la sauce peine à prendre et l’ennui des passagers tend à gagner les lecteurs

Le 14e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le steward, de son doigt replié, frappa trois ou quatre petits coups, approcha l'oreille de la porte de la cabine et, après quelques instants d'attente, murmura doucement :
- Il est quatre heures et demie.
Dans la cabine du Dr Donadieu, le ventilateur ronronnait, le hublot était ouvert, mais le docteur, couché nu sur les draps, n'en était pas moins moite des pieds à la tête.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le docteur Donadieu, médecin de bord, observe les passagers de l'Aquitaine qui s'agitent sous le soleil africain: Lachaux, qui prédit toujours les pires catastrophes, Bassot, le fou enfermé dans sa cabine, la coquette madame Dassonville, Huret, injustement accusé de vol... Les drames se nouent, les passions s'exacerbent et le mercure continue à monter.

Les vivants

Voilà un livre qui porte absolument bien son titre !

Chaque année au mois d'octobre, une vieille amie de Céline, ex-copine de fac devenue épouse oisive d'un banquier opulent, organise avec son mari une fête somptueuse pour montrer au monde que même si monsieur trompe madame à un rythme industriel et que madame représente à elle seule 10% du marché français de Prozac, ils peuvent une fois par an s'entendre sur un traiteur et faire bonne figure, le temps d'une soirée.
Les vivants de Ambre Chalumeau
Alors, certes, les grincheux pourraient trouver ça un peu convenu, feel-good, adulescent… Mais c’est frais, vivant (oui, vraiment le titre est très bon !), coloré et bien souvent très drôle (quel sens des métaphores !).Diane a toujours été une enfant sage.
Diane, quand elle joue à GTA, elle fait des créneaux. Elle va voir les gangsters et elle les aide à reprendre leurs études.En s’emparant de sujets difficiles comme la maladie et le coma d’un jeune ou le viol , Ambre réussi à écrire un livre plein de lumières, de couleurs et de contrastes… comme la vie

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Tout arrive d'un coup, la sueur glacée, le brouhaha autour, les jambes qui faiblissent. Ce pote qu'on devine du coin de l'œil en train d'alerter son voisin et qui, premier de la fête à avoir remarqué qu'on flanche, devient sans le savoir le premier au courant de notre drame.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Elle demande de répéter.
On demande toujours de répéter, alors qu’en fait on a très bien entendu.
Quelque part dans notre crâne, un globule blanc se lève et pète du coude la vitre à ne casser qu’en cas d’urgence, celle qu’on pensait ne jamais avoir à briser : on sait qu’on devrait déclencher un protocole spécial pour accueillir la nouvelle, sauf que personne n’a été briefé, les stagiaires sont incapables, en plus on est samedi soir les bureaux sont déserts, y’a bien les anciens qui sauraient quoi faire, les vieux neurones du fond là, paniqués en permanence, ils nous ont dit qu’un jour ça pouvait arriver mais on les écoute plus ils radotent tellement, et maintenant qu’on a besoin d’eux putain ils sont où ?
Et aussi simplement que ça, une nuit comme les autres devient un Début. »

Histoire du passage à l’âge adulte, histoire d’émotions contraires, Les Vivants est un premier roman à la sincérité désarmante où le drame et la comédie nous illuminent à chaque page.

Les volets verts

Il n’est pas vraiment vieux mais au top de sa célébrité. Il n’est pas vraiment malade, mais son médecin vient de lui dire que la machine est irrémédiablement usée. C’est un bourreau de travail mais franchement alcoolique. Homme à femmes, tyran à l’âme vide.

C’est le bout du chemin. Et maintenant ?

Consuelo avec son goût du péché.
Yvonne avec ses volets verts. (Il n'y avait pas de volets verts, à Antibes. Ils étaient bleus. Mais n'était-ce pas tout comme ?)
Juliette Cadot, elle, lui avait donné l'horreur de ce que les gens appellent la vertu.
Elles étaient toutes là et, puisque nos actes influent sur le destin d'autrui, il était évident qu'il en avait été ainsi pour ses actions à lui. Il plaiderait. Il demanderait pardon, en toute sincérité. Il n'avait jamais pensé que les mots qu'il prononçait, les gestes qu'il faisait - quelquefois pour le seul plaisir de remuer de l'air - étaient un peu comme les cailloux qu'on jette dans une mare et qui tracent des ronds toujours plus grands.
Les volets verts de Georges Simenon
La star se met à douter, à regretter, à chercher un sens et à prendre peur. Seul devant sa fin.

Mais la sauce ne prend pas vraiment, tout semble là, les anecdotes sonnent juste, mais ces volets verts peinent à s’ouvrir

Le 70e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'était curieux : l'obscurité qui l'entourait n'était pas l'obscurité immobile, immatérielle, négative, à laquelle on est habitué. Elle lui rappelait plutôt l'obscurité presque palpable de certains de ses cauchemars d'enfant, une obscurité méchante qui, certaines nuits, l'attaquait par vagues ou essayait de l'étouffer.

- Vous pouvez vous détendre.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un fâcheux manque de discernement
Emile Maugin apprend du médecin qui l'examine qu'il n'a plus une longue espérance de vie devant lui. Il fait alors un retour sur lui-même : acteur comblé, il règne de manière tyrannique sur son entourage qui vit à ses dépens. Parvenu au faîte de la gloire, il aime à rappeler son enfance misérable dans le Marais vendéen...

Cher corps, petit salopard

Parfois, on fait des plans, on prend des résolutions, on se dit que les conneries ça suffit et qu’il est temps de réaligner. Mais après… la vie !

Il se passe quelque chose, je le sens, et ça me rend tarée de ne pas comprendre. Je dois le rejoindre demain pourtant, j'ai tant besoin de lui. Je mets les pieds dans le plat. Parle-moi. Parle-moi.
La seule chose qu'il finit par répondre c'est que, oui, il faut qu'il me parle mais là aujourd'hui il a trop de boulot il n'y arrive pas, il a un coup de blues il se pose des questions et il pense que ce n'est pas une bonne idée que je vienne demain comme prévu.
Quelqu'un aspire mon cœur avec une paille, bruyamment. Mon sang devient très froid.
Cher corps, petit salopard de Zoé Vintimille
L’autrice du génial Il est 14h, j’enlève ma culotte nous propose le journal de l’année de ses 46 ans. Une année qui commence pleine de bonnes résolutions, bien vite enflammées ! Et voilà qu’une belle saloperie vient squatter son sein gauche.

Un petit livre qui m’a forcément rappelé Le mal joli de Emma Becker. Mais si apparemment les similitudes semblent nombreuses (dans la première moitié du livre), j’ai paradoxalement trouvé Zoé Vintimille plus sincèrement intime alors qu’il s’agirait d’un pseudo ?!?

Un journal à l’écriture légère et pimentée et qui aborde sans pathos des sujets plus durs. Le cancer et les nouvelles formes relations homme-femmes à l’heure des réseaux.

… Et vite Zoé, on attend avec impatience votre histoire de méduse

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je viens d'avoir quarante-six ans.
Petite fille, jamais je ne m'étais imaginée à cet âge. À partir de trente ans et jusqu'à soixante, tout ça était extrêmement flou. À vrai dire je suis plutôt à l'aise dans mes pompes et assez fière du chemin parcouru. Mon corps est sympa avec moi, certes la peau se détend et le cul n'est plus aussi ferme, les cervicales se coincent régulièrement mais, jusqu'ici, ça va plutôt bien. Les dix dernières années ont été éprouvantes et je me suis éparpillée, beaucoup de sexe beaucoup de fuite. J'ai besoin de rassembler les morceaux. Je voudrais que quelque chose arrive, tout en lui laissant le temps d'arriver. Un amour, un roman, des personnages de fiction.
Quelque chose est arrivé, mais pas tout à fait comme prévu.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'avais décidé de me calmer un peu sur les mecs. Ça faisait partie de mes résolutions de début d'année : je voulais du temps pour écrire, sur d'autres vies que la mienne, et aussi je voulais tomber amoureuse. Vraiment amoureuse. Pour ça, j'étais prête à attendre. Au printemps un homme est arrivé, il avait les cheveux en bataille et des yeux qui riaient. Et c'est là, juste après, que la vie a dû se prendre les pieds dans le tapis, car dans le lot il y avait bien l'amour, mais aussi une sale petite tumeur dans le sein gauche. »

Après Il est 14h, j'enlève ma culotte et Ceci n'est pas un roman érotique, Zoé Vintimille poursuit l'exploration de sa vie de femme et de ses désirs, souvent contradictoires. Elle livre ici le journal de sa quarante-sixième année, de janvier à décembre, avec toute la sincérité, l'ironie et la sensibilité qui la caractérisent.

Paul

Ce roman biographique semble dès le début, dirigé vers sa fin : la folie, la maladie et la mort. Et les nombreux retours dans la vie de Paul Gauguin ne témoignent que de l’inéluctabilité de sa piteuse extrémité.

Il eut un sourire de pitié, son sexe se dressait de nouveau. Il le prit à deux mains et se mit à le malaxer.
— C'est ça, la vraie transfiguration. Quand des deux têtes que possède l'homme, celle d'en bas l'emporte de loin sur celle d'en haut. Je me sens maintenant plus vivant que jamais. Ah, cette fougue, je ne peux pas y renoncer, et je ne compte pas le faire ; elle me survivra certainement !
Paul de Zoé Valdés
Une vie consacrée à la peinture rongée par l’alcool, les problèmes d’argent, la maladie et la douleur.

La biographie de Gauguin est foisonnante, ses rencontres avec Pissaro ou van Gogh, ses voyages et sa mort aux marquises, sa femme et les très jeunes marquisiennes… Zoé Valdés en tire un sombre portrait, aux couleurs des hallucinations d’un alcoolique délirant au seuil de la mort

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Son auriculaire fut pris de tressautements, sa main se mit à trembloter toute seule, à un rythme effréné ; ses doigts n'avaient plus désormais l'assurance et la précision d'autrefois. Il gagna péniblement le centre de la pièce.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Il n'allait plus guère tarder à claquer comme un chien. Tout seul. La petite Chinoise n'était pas revenue lui apporter la soupe cuisinée par son père. Ou peut-être ne l'avait-il pas vue, en proie à ses accès de douleur et de delirium tremens. Il connut la faim, certes, mais sa peinture s'éclaircissait, elle respirait mieux. Une peinture qui respire est la plus grande réussite d'un peintre, car elle porte la vie ; il lui insuffle sa vie, sa respiration, les battements de son cœur, ses palpitations heureuses et ses craintes les plus profondes. »

Accablé par la maladie, sur une île paradisiaque de la Polynésie française, Paul Gauguin affronte les fantômes de son passé. Fiévreux et délirant, il se souvient de sa vie bourgeoise de financier avant que la peinture, devenue pour lui une passion, le pousse à tout quitter. Ce roman crépusculaire met en scène l'artiste en proie à ses ultimes visions et à ses derniers désirs.

Zoé Valdés livre ici « son » Paul, rhapsodie intime où les voix du passé se mêlent, comme des litanies. L'écrivaine fait la part belle aux corps, aux sens, à l'intime, et poursuit sa réflexion autour de l'amour, la mort, l'exil, la création et bien sûr la transgression, autant de thèmes qui nourrissent son œuvre.

Grand petit homme

Mais oui, Size does matter, Stanislas le sait bien. Mais cela pourrait être pire, non ?

Grand petit homme de Zanzim
Et bien oui ! Et ça va s’empirer rapidement dans cette mignonne bande dessinée qui tourne autour de ce petit personnage timide, gentiment obsédé, légèrement fétichiste et diablement timide.

Une grosse réussite au graphisme léger pour cette drôle d’historiette vraiment touchante, celle d’un petit homme au grand cœur.… Alors, BD d’incel comme j’ai pu le lire dans nombre de critiques ? Je n’arrive pas à trancher pour cette bd que j’ai innocemment lue sans trop m’interroger. Pour autant, il est intéressant de questionner certaines scènes (au regard du consentement, par exemple). Même s’il s’agit d’une BD rigolote.
Car si Stanislas semble (au début) complexé, fétichiste et voyeur… C’est surtout grand rêveur ! Et si ce n’est pas en hauteur… il va grandir !

Mais quand-même, zut pour son chat 😉

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Stanislas Rétif est un petit homme, célibataire, la trentaine, à la beauté raisonnable. Il souffre de timidité au contact des femmes. Celles-ci l'impressionnent au plus haut point.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Petit homme deviendra grand

Stanislas Rétif habite, avec son chat, un petit appartement sous les combles. Introverti, il rêve de devenir un grand homme mais sa timidité et son mètre cinquante-sept ne lui sont d’aucun secours quand il s’agit d’aborder une inconnue. Stanislas est pourtant un grand amoureux des femmes ! En travaillant dans un magasin de chaussures, rien ne le met plus en joie que d’habiller leurs pieds. Un jour, lassé de ses déboires, il fait le vœu de devenir un « grand homme » tout en caressant sa paire de bottines préférée. Ce qu’il ignore, c’est que ces bottes en cuir de vache sacrée indienne ont un pouvoir immense ! La magie opère, mais à l’envers ! Le voilà réduit à la taille d’un pouce. Comment survivre dans cet environnement devenu hostile ? C’est le début d’une nouvelle vie dans laquelle les araignées deviennent des prédateurs et où les commérages n’ont plus de secrets pour Stanislas se faufilant, invisible, dans l’intimité des foyers. Capturé par une mamie sénile, il va bientôt se retrouver dans la maison de Fleur… jeune femme qui, à la vue de ses bottes pourrait être l’une de ses clientes… Au fur et à mesure, Stanislas va apprendre à connaître Fleur, et tomber éperdument amoureux d’elle… mais aussi la voir souffrir. Car Fleur est atteinte d’un mal qui la ronge. Que peut faire Stanislas du haut de ses 11 cm ? Peut-il devenir un grand homme par son courage, la beauté de ses actes et son don de soi ?

Nos âmes oubliées

Quelle adaptation ! Quelle créativité graphique. Panaccione déchire tout et pourtant… Qu’en dire sur le fond alors que je n’ai pas lu le livre original et que les errements spirites et ésotériques (bien inutiles d’ailleurs) m’ont quelque peu agacés.

Nos âmes oubliées de Grégory Panaccione, d’après le livre de Stéphane Allix
Et pourtant, l’histoire est poignante et le sujet glaçant. Son traitement en images est fabuleux avec des planches tellement parlantes !Un magnifique album avec un gros bémol sur les parties divinatoires et pseudoscientifiques

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis parti du Lot après le déjeuner. Plusieurs heures de route. Je m'arrête dans hôtel sur le bord de l'autoroute.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Librement inspirée du roman éponyme autobiographique de Stéphane Allix, Grégory Panaccione nous plonge dans la vie d`un homme qui n`a aucun souvenir de son enfance. Quand se développe une maladie auto-immune, il se rend vite compte que la médecine classique ne peut rien pour lui et il se tourne vers les neurosciences, libérant peu à peu son esprit jusqu`à une découverte fatidique : un traumatisme profond lors de son enfance, entraînant une amnésie traumatique. La confrontation avec son agresseur et la remise en question de ses propres souvenirs l`amènent à un voyage intérieur poignant en quête de l`apaisement émotionnel, offrant une leçon sur la résilience et la reconstruction de soi après des traumatismes profonds.

Ann d’Angleterre

Suite à un AVC de sa mère, Julia Deck raconte en parallèle la vie de sa mère et l’accident avec toutes ses suites.

Dans Le Limier, de Mankiewicz, Laurence Olivier joue un écrivain britannique jusqu'à la moelle, et Michael Caine un immigré italien qui a trimé toute sa vie pour se fondre dans la bonne société. Le premier ne cesse de renvoyer l'autre à ses origines. Poussé à bout, Michael Caine finit par s'écrier que, grâce à tous ses efforts, I have become English, il est devenu anglais. C'est le triomphe de Laurence Olivier, qui lui rétorque avec une inflexion spécialement méprisante How can you possibly become English? Comment pourriez-vous bien devenir anglais - comme si la parfaite maîtrise de la langue, des coutumes et des mœurs permettait de s'arroger l'ineffable singularité que d'autres éprouvent dans leur chair depuis le premier jour, et même depuis avant la naissance, par transmission d'attributs dont le seul caractère inimitable confère à celui qui les porte une forme de noblesse.
Je ne rejoindrai jamais ma mère parmi les Anglais.
Ann d’Angleterre de Julia Deck
Deux parties bien distinctes qui finissent par se rejoindre dans un questionnement qui ne trouvera possiblement pas vraiment de réponses satisfaisantes.

Un sombre tableau des hôpitaux et du système de soins français

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
On y pense ou on n'y pense pas. J'y pense depuis trente ans. Je tente de m'y préparer.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En avril 2022, la mère de Julia Deck est victime d'un accident cérébral. Selon les médecins, ses chances de survie sont infimes. Mais la patiente déjoue les diagnostics. Commence alors un long cheminement, dans l'espoir d'une convalescence, à travers le dédale des établissements de soins. En parallèle, Julia Deck raconte, sur un rythme vif et non dénué d'humour british, la vie de cette femme issue d'une famille ouvrière anglaise, passionnée de littérature, qui s'est élevée socialement, est venue habiter en France, tout en continuant d'entretenir un rapport complexe avec sa famille d'Angleterre. Car au milieu de son histoire, Julia décèle une étrangeté, peut-être un secret - un point aveugle dans le récit de sa filiation. Mais à cette interrogation, seule sa mère, précisément, pourrait répondre. Ce texte splendide, qui questionne les liens entre l'écriture et la vie, est aussi un geste d'amour bouleversant d'une fille envers sa mère.