Les belles ambitieuses

Un livre délicieux pour ses bons mots et ses « punchlines ». Entre Guitry et Audiard, tendre et cynique.

Les belles ambitieuses de Stéphane Hoffmann
Les belles ambitieuses de Stéphane Hoffmann

Un croc-exquis de la jeunesse bien née parisienne (enfin… de Versailles) nobliaux enarques politicards de Pompidou à Giscard.

Il n’y manquait qu’une intrigue ou un scénario pour donner un petit peu de corps. Zut.

Mais quels délices de belles tirades!

Les authentiques s’y reconnaîtront, les envieux se moqueront et les autres en riront joyeusement.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Traîner au lit avec une dame aimable est une sagesse : on n'y a besoin de rien ni de personne d'autre. C'est aussi une plénitude, c'est-à-dire un paradis. »

Paris, années 70.
La comtesse de Florensac veut avoir le salon le plus influent de Paris.
La jeune Isabelle Surgères veut changer la vie.
La douce Coquelicot veut faire plaisir à ceux qu'elle aime.
Ce sont les belles ambitieuses.
Elles s'activent autour d'Amblard Blamont-Chauvry qui, bien que polytechnicien, énarque, et promis à une brillante carrière, a décidé de s'adonner à la paresse, l'oisiveté, la luxure, la gourmandise et autres plaisirs.

Que faire de sa vie ? Comment s'épanouir ? Doit-on être utile ? Peut-on être libre ? Faut-il être ambitieux ?
À ces questions, chacun des personnages, entre Paris, Versailles et les États-Unis, à la ville comme à la campagne, répond à sa façon, et de manière parfois surprenante.
On retrouve l'élégance et l'humour mélancolique de Stéphane Hoffmann, prix Roger Nimier pour Château Bougon, dans ce roman éblouissant de finesse

Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures

Un livre un peu terrible, laissant l’impression que même Jean Ziegler n’y croit plus. Et ça, malgré un titre qui pouvait sembler porteur d’espoir.

Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures de Jean Ziegler et Denis Lafay
Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures de Jean Ziegler et Denis Lafay

Dans cet ordre mondial inféodé au capital, on voit difficilement ou se trouvent les fissures même si le livre se termine par: « Ou bien c’est nous qui abattrons cet [l’]ordre cannibale, ou c’est personne. »

Un constat de la fin des utopies, même si… par-ci, par-là subsistent encore quelques irréductibles rêveurs.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« De plus en plus rares sont les critiques virulents du capitalisme et du libéralisme contemporains. Leur voix n'est pas éteinte, mais elle est muselée, sinon discréditée, au moins contestée par la suprématie que ce double modèle idéologique et économique exerce désormais, sous des formes certes disparates, sur la quasi-totalité du globe... et dans la quasi-totalité des consciences. Jean Ziegler est de ces opiniâtres résistants au capitalisme. Sa confrontation intellectuelle et physique, scientifique et émotionnelle, à la véracité de l'extrême pauvreté, au cynisme des mécanismes diplomatiques, aux obscurantismes multiformes, à l'étranglement des droits humains élémentaires, au dépérissement des utopies, lui confère d'être un observateur unique de l'état humain du monde. »
Denis Lafay

Qui a tué mon père

Le temps des colères s’apaise. Celle du père et celle du fils. Et enfin, il devient possible de se voir, se reconnaître.

C’est beau comme le début d’un je t’aime.

Qui a tué mon père de Édouard Louis
Qui a tué mon père de Édouard Louis

Mais aussi le témoignage de la misère qui broie et avilit. Un réquisitoire contre les politiques qui stigmatisent les faibles et tailladent les aides sociales.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"L'histoire de ton corps accuse l'histoire politique."

Farniente : le niçois

M’houis…

On suit Jacques Merenda dans le Nice des attentats. Une façon d’exprimer l’incompréhension et le désarroi ressenti suite aux attentats.

Farniente : le niçois de Joann Sfarr
Farniente : le niçois de Joann Sfarr

Un peu confus, souvent truculent, parfois drôle

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En cet après-midi de 14-Juillet, Jacques Merenda dit « Le Niçois » n'aspire qu'à un moment de complicité avec son fils Christian Lestrival qui lui a succédé à la tête de l'hôtel de ville. Le feu d'artifice est pour lui l'occasion idéale. Mais la douce soirée d'été bascule en tragédie effroyable quand la promenade des Anglais est frappée par une attaque terroriste des plus sanglantes. Incapable de faire face aux scènes d'horreur auxquelles il vient d'assister, Le Niçois, impuissant et submergé par la violence de ses émotions, ne voit qu'une échappatoire : quitter sa ville sous peine de commettre l'irréparable...

Un western crépusculaire

Requiem pour le rêve américain

C’est pire et attendons-nous à ce que ce soit encore pire. La politique est phagocytée par l’économie qui contrôle les médias et confisque les richesses. C’est trivial, simple et déjà connu. Rien de nouveau. Mais ce petit livre (par la taille) possède de très gros atouts, il est clair et va droit au but : la fin du rêve américain. Rien besoin de plus, vous allez vite comprendre.

Et nul besoin de trop se triturer le cortex, on comprend très bien ce qu’il en est ici, et où on se dirige.

Requiem pour le rêve américain de Noam Chomsky
Requiem pour le rêve américain de Noam Chomsky

Mais alors, que faire ?

Faire!

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le rêve américain est mort. Ce qui était possible autrefois aux États-Unis - partir de rien et gravir l'échelle sociale grâce à son travail, son mérite, ses efforts, quel que soit son milieu d'origine - ne l'est plus aujourd'hui.

Pourquoi ? Parce que les inégalités n'ont jamais été aussi fortes, et la mobilité sociale jamais aussi réduite. Un cercle infernal voit la richesse et le pouvoir se concentrer dans les mains d'une infime minorité, qui applique la « vile maxime » d'Adam Smith : « Tout pour nous, rien pour les autres. »

Noam Chomsky appelle au réveil de la majorité, aux innombrables petits actes de personnes anonymes. Ce sont ces derniers qui pourront faire basculer notre avenir

Il se passe quelque chose

Un recueil de chroniques parues dans la Croix. Des textes courts exprimant – entre autres – la déconvenue devant la facilité politique, les raccourcis populistes et la sensation de glisser dans les passions tristes de Spinoza que sont la jalousie, le ressentiment et, surtout, la peur.

Il se passe quelque chose de Jérôme Ferrari
Il se passe quelque chose de Jérôme Ferrari

Un appel à ne pas céder à la bêtise, au racisme, à l’antisémitisme ou à toutes sortes d’exclusions. Une incitation à la réflexion.

C’est frais, mais un peut court. Mais c’est frais et bienvenu !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Depuis l'attentat contre Charlie Hebdo, nous vivons dans une ambiance détestable que la classe politique, par cynisme ou par simple bêtise, a contribué à rendre plus détestable encore en favorisant ce que Spinoza appelle les passions tristes - la jalousie, le ressentiment et, surtout, la peur. Le pouvoir de ces passions est terrifiant. On ne peut évidemment pas y faire efficacement obstacle en publiant des articles dans les journaux. Mais il est des moments, en dehors de toute considération d'efficacité, où se taire, quand on a le privilège de pouvoir s'exprimer, devient une faute. »
J.F.

Amor

Plus d’éros que de thriller et plus de sexe que d’amor dans cette histoire plutôt plaisante. Mais difficile d’adhérer aussi facilement à la glissade de ce couple dans une si noire parano. Passé ce manque de crédibilité, reste de bons moments de sexe à trois, de léchouilles et de baisouilles, de fantasmes et d’envies.

Amor de Dominique Forma
Amor de Dominique Forma

Finalement, tout ça manque de solidité et de robustesse, comme un livre en demi-molle.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Maximilien est professeur d'économie, Camille est responsable culturelle. Ils ont un petit garçon. Très amoureux l'un de l'autre, ils ont une conception joyeuse et inventive de la sexualité. En vacances sur la Côte d'Azur, ils font la connaissance de Viviane, une jeune fille qui vend de l'artisanat indien sur la plage. Entre eux, c'est le coup de foudre. Maximilien et Camille accueillent Viviane dans leur lit. Elle s'invite dans leur vie...

Tout ce dont on rêvait

Justine, ses colères, ses frustrations, ses désillusions et ses compromis. Ses colères inexprimées qui se retournent contre elle. Mais aussi Justine qui tente de traverser la vie et qui est heureuse parfois. Justine qui s’est mariée, qui a eu deux enfants. Et son salaud de père, et son mari au chômage – le chômage qui tabasse, son beau-frère si sexy. Et Justine qui s’emmêle, se perd et s’empêtre dans ses non-dits et non-avouées.

Tout ce dont on rêvait de François Roux
Tout ce dont on rêvait de François Roux

Elle s’accroche et parfois perd pied, mais se raccroche…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans les années 1990, Justine, vingt-cinq ans, rêve d'une grande histoire. Elle tombe éperdument amoureuse d'Alex, mais vingt ans plus tard c'est avec son frère, Nicolas, qu'on la retrouve mariée et mère de deux enfants. Elle vit un bonheur tranquille et sans histoire jusqu'au jour où Nicolas est licencié et plonge irrémédiablement.

Après Le Bonheur national brut, fresque des années Mitterrand, François Roux poursuit la chronique de notre époque, minée par le chômage et les compromis idéologiques, avec une lucidité et une sensibilité de grand romancier. Du mariage pour tous aux récents attentats, le portrait sans concession de notre société à travers l'histoire, la chute et la rédemption d'un trio amoureux

Laëtitia ou la fin des hommes

Beaucoup d’empathie et d’attachement dans la reconstitution d’une histoire de vie de marquée par la violence des hommes, la justice et la récupération. Dégueulasse et pourtant extrêmement touchant.

Laëtitia ou la fin des hommes de Ivan Jablonka
Laëtitia ou la fin des hommes de Ivan Jablonka

Un livre après la colère. Pourtant, il en faudrait peut-être encore un peu.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, Laetitia Perrais a été enlevée à 50 mètres de chez elle, avant d'être poignardée et étranglée. Il a fallu des semaines pour retrouver son corps. Elle avait 18 ans.

Ce fait divers s'est transformé en affaire d'État : Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a reproché aux juges de ne pas avoir assuré le suivi du « présumé coupable », précipitant 8000 magistrats dans la rue.

Ivan Jablonka a rencontré les proches de la jeune fille et les acteurs de l'enquête, avant d'assister au procès du meurtrier en 2015. Il a étudié le fait divers comme un objet d histoire, et la vie de Laëtitia comme un fait social. Car, dès sa plus jeune enfance, Laëtitia a été maltraitée, accoutumée à vivre dans la peur. Ce parcours de violences éclaire à la fois sa fin tragique et notre société tout entière : un monde où les femmes se font harceler, frapper, violer, tuer

Le Niçois

L’idée truculente d’un retour de Jacques Médecin. Un délire politico-religieux entre Sucette boulevard et les Tontons flingueurs.

Le Niçois de Joann Sfar
Le Niçois de Joann Sfar

Avec des cigares sous la moustache.

Le Niçois de Joann Sfar
Le Niçois de Joann Sfar
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Je vous parle d'une époque où les hommes à moustache avaient encore leurs chances avec les jolies blondes...

Excusez-moi de n'avoir pas écrit une vraie enquête sur Jacques Médecin. Mais je ne suis pas un garçon sérieux. Ma vérité se trouve chez Dino Risi, Frédéric Dard et Sergio Leone. Finalement, je ne suis pas compétent en ce qui concerne Jacques Médecin. Mon expertise s'arrête juste à cet univers dont je rêve depuis longtemps, sur lequel règne Jacques Merenda.»