Tsunami

Tsunami raconte une touchante histoire, celle d’un jeune homme à la recherche de sa sœur disparue en Indonésie, quelque temps après le grand tsunami de 2004.

Tsunami de Stéphane Piatzszek et dessins de Jean-Denis Pendanx
Une quête dans un cadre idyllique qui flirte avec le fantastique et les fantômes des disparus.C’est tendre et beau, parfois drôle, d’autres fois triste. Une quête pleine d’émotions aux aquarelles magnifiques

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je ne sentais pas la puanteur des motos déglinguées qui envahissaient le centre-ville.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comment retrouver sa grande soeur... quand elle a disparu il y a dix ans ?
quand elle a disparu en Indonésie, juste après le tsunami ?
quand elle a disparu alors qu'elle soignait des populations meurtries et affamées ?

Comment retrouver sa grande soeur...
quand on n'a jamais mis un pied hors de l'hexagone ?
quand on tombe par mégarde amoureux d'une adorable Papoue en cavale ?
quand ladite jeune femme connaît le vaudou et les morts qui marchent ?

Comment retrouver sa grande soeur
quand on découvre qu'elle vit loin, très loin, tout au bout d'une île... tout au bout du monde et peut-être plus loin encore ?

45° à l’ombre

Il fait chaud sur l’Aquitaine qui remonte du Congo vers Bordeaux. Et un voyage qui commence mal, ne finit que rarement bien. Le navire gite et prend l’eau, les annamites en troisième classe meurent sous l’œil vaguement concerné de l’équipage (c’était l’époque coloniale, et ça se sent salement bien à 45° sans mauvais jeu de mots), les premières classes s’échauffent… Il y a des voyages où semble planer une sombre malédiction.

Le second Chinois en profita pour mourir pendant le dîner, que Donadieu dut interrompre. Il remarqua, en passant, que Jacques Huret, qui avait bu plusieurs apéritifs, était gai et parlait d'une voix sonore.
Le docteur plongea dans la chaleur des troisièmes classes, trouva Mathias au seuil d'une cabine.
 - Fini ! annonça l'infirmier. J'ai trouvé son argent sous l'oreiller.
Il y avait deux mille trois cents francs, gagnés en trois ans à poser des traverses de chemin de fer.
Cela se traduisait, pour Donadieu, par une bonne heure à remplir des paperasses.
45° à l’ombre de Georges Simenon
Et les problèmes s’enchaînent en espérant impatiemment que les côtes françaises apparaissent.

Un roman où la sauce peine à prendre et l’ennui des passagers tend à gagner les lecteurs

Le 14e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le steward, de son doigt replié, frappa trois ou quatre petits coups, approcha l'oreille de la porte de la cabine et, après quelques instants d'attente, murmura doucement :
- Il est quatre heures et demie.
Dans la cabine du Dr Donadieu, le ventilateur ronronnait, le hublot était ouvert, mais le docteur, couché nu sur les draps, n'en était pas moins moite des pieds à la tête.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le docteur Donadieu, médecin de bord, observe les passagers de l'Aquitaine qui s'agitent sous le soleil africain: Lachaux, qui prédit toujours les pires catastrophes, Bassot, le fou enfermé dans sa cabine, la coquette madame Dassonville, Huret, injustement accusé de vol... Les drames se nouent, les passions s'exacerbent et le mercure continue à monter.

Long cours

Long cours est une plongée profonde dans les torpeurs de Mittel, rongé par la tuberculose et la jalousie. Un homme fidèle à l’ombre qu’il s’est forgée de lui-même, incapable de reprendre un nouveau souffle.

A présent, ils étaient une dizaine à venir plusieurs fois par jour, à s'accouder au comptoir, à passer quelques minutes en tête à tête avec Charlotte, qui avait pour tous le même sourire, le même rire vulgaire et sonore. Elle prenait son rôle au sérieux ! Elle se sentait désirée et elle devait se croire aussi puissante qu'une courtisane romantique.
Il la détestait, c'était sûr ! Il voulait la détester, mais il était incapable de partir.
 - C'est à cause du petit... se répétait-il.
En était-il si certain que ça ?
Et n'était-il pas pris dans la même glu que les autres ?
Elle n'était pas belle. La maternité, certes, n'avait pas déformé son corps, mais la moindre fille était plus désirable.
Alors, par quoi attirait-elle ? Elle n'était même pas intelligente! Et elle était méchante, vulgaire, avec le besoin inné de faire preuve de sa méchanceté et de sa vulgarité.
Car, à tout moment, elle éprouvait comme le vertige de la gaffe.
 - On ne rencontre ici que des gens qui ont un casier judiciaire, disait-elle par exemple à Tioti.
Celui-ci faisait semblant de rire, mais son rire manquait de sincérité.
Au docteur, elle lançait.
 - En somme, après vingt ans de colonies, tout le monde est parfaitement abruti ?
Long cours de Georges Simenon
Accroché à Charlotte qui doit fuir la France après avoir assassiné son patron poussée de vagues motivations anarchistes, ils se retrouvent sur le bateau de Mopps, qui s’occupera bien de Charlotte pendant que Mittel s’esquintera à la chaudière. Après l’or de la Colombie, Mittel et Charlotte retrouvent Mopps à Tahiti.

Dans ce Long cours, Simenon n’est pas plus tendre avec les colons – épaves alcooliques, qu’avec les principaux protagonistes, piégés dans leur propres filets, tous aussi malades et dysfonctionnels à leur façon.

Un très bon roman dur, glauque et oppressant où la jalousie tourne à la paranoïa

Le 17e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Une auto qui venait en sens inverse éclaira un instant la borne kilométrique et Joseph Mittel se pencha juste à temps pour lire : Forges-les-Eaux, 2 kilomètres.
Cela ne l'avançait guère, car il ne savait pas à quel endroit de la route Paris-Dieppe se situe cette ville.
Il se rassit sur le tonneau vide et s'accrocha de la main droite à un montant de fer, de sorte que la bâche mouillée touchait sa main et la glaçait. On roulait vite. La camionnette était légère. A l'avant, le chauffeur, un grand garçon au nez cassé, était assis avec Charlotte, mais, de l'intérieur, Mittel ne les voyait pas.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après avoir assassiné son patron, Charlotte, une jeune anarchiste, s’enfuit avec son amant Jef Mittel. À Dieppe, ils embarquent sur le Croix de vie, un cargo à destination de l’Amérique du Sud. Au fil de la traversée et de ses péripéties, des liens se tissent avec le capitaine Mopps, vieux contrebandier et trafiquant d’armes, obsédé par Charlotte.

Ce triangle amoureux tragique les conduira en Colombie puis à Tahiti au gré de leurs errances...

Ligne imaginaire

Des textes courts, des pensées, de Genève à Sydney, du printemps à l’hiver, du réveil à la sieste, du lever du jour à la nuit noire.

Je marche vers le pan de ciel, découvert comme une épaule dans les voiles de la pluie. Je marche vite, car il n'y a pas de temps à perdre : j'en ai trop perdu déjà, à attendre le prochain désastre.
Désormais, je marche, portée par la flamme dansante de l'amour et de la joie, qui me tiennent droite dans la bourrasque de printemps, et me font lever la tête vers les feuilles vert clair du micocoulier dégouttant de pluie, en chantant un air de Purcell.
Ligne imaginaire de Marie Gaulis
Au rythme des saisons ou du paysage par la fenêtre du train, Marie Gaulis partage ses pensées et réflexions poétiques.

C’est doux, tendre et léger

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Sieste
Le sommeil de la sieste est dense, avec des remuements noirs tout au fond. Très rarement y passent des rêves. Sommeil immobile, sur le dos - dans un abandon, mains posées sur le livre qu'on lisait, qui ne ressemble en rien à l'installation dans le sommeil nocturne, auquel on se prépare avec tout un rituel.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout au long de cette « Ligne imaginaire » défilent des images, des instantanés, moments de vie heureux, éphémères, à peine esquissés, ou comme entrevus au sortir d'une sieste délectable faite dans la touffeur de l'été, et, toujours, une présence au monde.

La brute et le divin

Voilà vraiment une très belle bande dessinée. Peut-être un peu caricaturale, mais intelligente, amusante, superbe et qui invite à la réflexion.

La brute et le divin de Léonard Chemineau

L’histoire de Eva qui plaque tout pour une mission sur une île déserte afin de réparer une station météorologique. Six mois en autarcie avec son chien, des poules et des conserves. L’occasion de passer par toutes la palette des émotions : le ras-le bol professionnel, l’exaltation, l’émerveillement, la contrariété, la colère, l’abattement… et

…Et ? C’est alors que l’histoire démarre vraiment avec un gros plan sur l’envers du décor de notre société.

Un magnifique album pour les jeunes… et même plus

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mpf...
Nuit pourrie.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Eva, ingénieure dans une grande société, s'interroge sur le sens de son activité. Elle répond à une annonce concernant un poste sur une petite île déserte, perdue au milieu du Pacifique Sud. Sur place, elle devra réparer une station météorologique et tester la vie en autarcie avec pour seul compagnon, sa chienne, Puce. Une fois arrivée, elle découvre un endroit à la beauté époustouflante. Son désir de nature est comblé, elle s'attelle à sa tâche et découvre une nature foisonnante et des fonds marins plein de vie. Sur l'île, en plus de ses travaux quotidiens, elle arpente son environnement et en explore tous les recoins. Mais la vie en autonomie, sans aide, est-elle réellement possible ?  Et un tel endroit, encore préservé, peut-il échapper à la convoitise de la société de consommation ? Va-t-elle rester seule sur son île ? Jusqu'où Eva sera-t-elle prête à aller pour défendre ses convictions, et sa propre vie ?

Made in Korea

S’agit-il d’un prospectus de l’office du tourisme de Séoul ou manuel pour apprendre à gérer son diabète sans stress ?

Il sourit stupidement à son adversaire qui en profita pour lui balancer son pied droit dans la figure. Il lui sourit encore plus stupidement. Depuis l'arrivée de son petit frère, il n'avait pas vécu un si beau jour !
Made in Korea de Laure Mi Hyun Croset

Agréable et facile à lire, souvent drôle, ce petit livre reste en surface de toute problématique. Reste un joli voyage à Séoul pour y découvrir quelques curiosités et, pourquoi pas, stimuler les volontés touristiques…

Mais cette fin, misère ? Vite, entamons notre Glucose révolution avec Jessie Inchauspé ? Non ! Là, c’est trop

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le diagnostic était tombé. Il allait devoir modifier drastiquement ses habitudes, lui qui ne s'était jamais amusé à les définir avec précision.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un jeune Français, enfant adopté, solitaire et apathique, passe son temps devant un écran d’ordinateur. Adepte de jeux vidéo et de junk food, il se soucie peu de sa santé, jusqu’au jour où il apprend qu’il a du diabète et qu’il doit modifier fondamentalement son hygiène de vie. Il décide alors de partir en Corée pour y pratiquer le taekwon- do, bénéficier de la saine gastronomie de la péninsule et, par la même occasion, découvrir sa culture d’origine.

Loin d’être une énième variante sur la quête identitaire d’un individu déraciné́, ce roman réjouissant, à la fois mélancolique et tendre mais non dénué́ d’ironie, relate l’histoire d’une renaissance, sans faits glorieux ni émotions de pacotille.

La nuit au pas

Histoire d’un amour trahi, Isabelle Cornaz se souvient d’un Moscou désincarné, d’une Russie vide de sens.

J'ai aimé profondément une ville - Moscou - qui a changé avec le temps, une partie de ce que j'aimais a disparu. J'ai commencé un récit dans lequel elle serait l'héroïne, un essai sur ses motifs réels ou fantasmés, ses trous et l'immensité du pays tout autour. Ce territoire est devenu un corps de rumeurs et de fossiles marins, un corps d'amours et de souvenirs, un corps d'une insoutenable violence.
La nuit au pas de Isabelle Cornaz

Un récit fait de paragraphes courts comme des Polaroids, souvenirs instantanés d’un voyage dans un pays en ruines dont il ne reste que des vestiges d’une passion éteinte.

Prendre des terres pour avoir l'air fort. Avoir l'air fort pour rester au pouvoir, assurer sa survie. Faire corps avec celui qui prend des terres pour avoir l'air fort.
Prendre encore plus de terres car celles qui nous appartiennent tombent en lambeaux, brûler des terres, écraser des rêves, pour avoir l'air grand.
Ne pas savoir quoi faire des terres qu'on a déjà.

L’histoire d’une déception qui semble à la hauteur d’une passion immense

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je me souviens d'un jour, enfant, où nous avions pêché tant de poissons qu'il avait fallu en remettre quelques-uns à l'eau. Il y avait un quota à ne pas dépasser, pour les pêcheurs amateurs.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Isabelle Cornaz a vécu longuement à Moscou où elle a travaillé en qualité de journaliste. Se remémorant les détails de sa vie moscovite, elle dresse, dans La nuit au pas, un portrait ambivalent de la ville. S'y dévoile le corps de Moscou, ses cours intérieurs, ses lieux invisibles et les marques de sa gentrification. Le récit s'éloigne ponctuellement de la capitale depuis la proche banlieue jusqu'au cercle polaire, en survolant les villes secrètes de Russie. Entre le songe des souvenirs et la réalité de la guerre qui traverse le récit comme des déflagrations, on avance au pas dans ce paysage désormais inaccessible à l'auteure. "J'ai commencé ce texte en me questionnant sur mon rapport à la ville, sur le désir et la difficulté de la saisir, d'en décrire les pulsions et les motifs - et je l'ai terminé avec le sentiment d'un territoire sombrant, s'autodétruisant au point de se dissoudre". La nuit au pas est un récit sur notre rapport à l'espace, à la mémoire et à la disparition.

Psychopompe

En partant d’un conte que lui racontait Nishio-san quand elle était toute petite, Amélie Nothomb nous parle – à l’instar de Haruki Murakami et de tant d’autres (une mode ?) – de son métier d’écrivaine.

À l'échelle de ma vie, j'en arrive à un épisode qui me plonge dans la perplexité la plus absolue. 
Comme la plupart des gens, j'ai connu des moments que l'on pourrait dire d'éveil. Ce n'était pas le satori, bien sûr, mais c'était à chaque fois le kensho : éveil qui, pour ne pas être définitif, sépare le temps en un avant et un après.
Par définition, on se rappelle un tel instant : surtout moi, qui ne manque pas de mémoire pour ce genre de sacres.
Psychopompe de Amélie Nothomb

Une Amélie psychopompe qui, l’instant d’un livre fait revivre son passé, ses morts, ses oiseaux et ses traumatismes en nous parlant de son enfance voyageuse de fille de diplomate. Et, ce faisant, nous dévoile son labeur.

L'intérêt d'écrire au quotidien, c'est aussi cela : ne jamais oublier à quel point c'est difficile.

Psychopompe, adjectif et nom masculin
(grec psukhopompos, de pompaios, qui conduit)

Conducteur des âmes des morts. (Dans l’Antiquité, ce rôle était joué surtout par Hermès, Charon et Orphée.)
Larousse.fr (en ligne)

Un livre touchant, de chants et d’envol

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le marchand de tissus vit passer un vol de grues blanches. Émerveillé par leur beauté, il pensa qu'il rêverait de découvrir une étoffe d'une splendeur comparable à leur plumage.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Écrire, c'est voler. »

Prenant pour titre un adjectif issu du grec apparu en France au XIXe siècle, ce roman d'Amélie Nothomb évoque ces personnages mythiques accompagnant les défunts jusqu'aux Enfers ou les en ramenant, à l'instar de Charon, de l'Ankou, d'Orphée ou d'Hermès.

Jonathan : intégrale

Voilà une sublime intégrale et pas juste une addition de titres !

Jonathan, tome 1 : Souviens-toi, Jonathan de Cosey

Tout d’abord, l’édition est vraiment soignée ! Le papier, les regroupements, l’impression et les couleurs sont parfaits.

Jonathan, tome 2 : Et la montagne chantera pour toi de Cosey

De plus, chaque tome commence par un dossier-entretien-préface permettant de comprendre le processus et les différentes époques de la création de la série, l’évolution du personnage, du dessin, des couleurs et des différents personnages.

Jonathan, tome 3 : Pieds nus sous les rhododendrons de Cosey

L’intégrale permet aussi de retrouver toutes les femmes (et filles) qui ont traversé la vie de Jonathan, à commencer par Saïcha, dans Souviens-toi, Jonathan

Jonathan, tome 4 : Le berceau du Bodhisattva de Cosey

Suivent la petite Drolma puis Kate, la colonel Jung Lan, Atsuko et Ambapali

Jonathan, tome 5 : L’espace bleu entre les nuages de Cosey

C’est aussi une visite de l’Asie : Tibet, Chine, Inde, Myanmar… Mais aussi le Japon et, curieusement, les États-Unis pour deux tomes à la Crocodile Dundee avec Oncle Howard est de retour et Greyshore Island qui permettent de retrouver Kate.

Jonathan, tome 6 : Douniacha, il y a longtemps… de Cosey

Car Jonathan semble en Teflon et les femmes de sa vie ne font que passer… On les retrouve parfois pour plusieurs épisodes, mais très vite, bon gré, mal gré, on retrouve Jonathan ailleurs.

Jonathan, tome 7 : Kate de Cosey

L’occasion de contempler les paysages et les décors de Cosey. Ses montagnes directement inspirées de Derib et Hergé (Tintin au Tibet), pour les premiers albums, avec un style qui devient au fil des albums (46 ans entre le premier et le dernier album) de plus en plus affirmé.

Jonathan, tome 8 : Le privilège du serpent de Cosey

L’évolution du style est très impressionnante lorsqu’on tient tous les albums. Si les chevaux et paysages du début rappellent fortement Buddy Longway et le journal de Tintin, le trait s’épure de plus en plus au fil des années pour rendu devenu très personnel.

Jonathan, tome 9 : Neal et Sylvester de Cosey

Les décorations et les encadrements des planches disparaissent, les cases s’agrandissent, les fioritures s’estompent pour ne laisser que l’essentiel en suggérerant le reste et en laissant aux lectrices et lecteurs le reste du travail.

Jonathan, tome 10 : Oncle Howard est de retour de Cosey

Et si je reste de façon un peu nostalgique (c’est très personnel) très attaché au style des débuts et que je vois dans Kate une sorte de moment de grâce de la série, le dernier album et ses carnets de croquis reconstituent un ensemble remarquable, une oeuvre graphique exceptionnelle.

Jonathan, tome 11 : Greyshore Island de Cosey

Sous cet angle là, l’année passée, je lisais À l’heure où les dieux dorment encore et ce carnet de croquis pourrait parfaitement compléter cette intégrale.

Jonathan, tome 12 : Celui qui mène les fleuves à la mer de Cosey

Il faut aussi souligner la grande valeur ajoutée des préfaces de cette intégrale de Claude B. Levenson, Antoine Maurel, Isabelle Dillmann et Nelly Rieuf Bista. Les entretiens et commentaires permettent de beaucoup mieux comprendre l’évolution de la série et… de l’auteur.

Jonathan, tome 13 : La saveur du Songrong de Cosey

Impossible de parler de Jonathan sans parler de spiritualité, de bouddhisme… Jonathan, c’est aussi une quête spirituelle, une recherche de soi qui commence justement par l’amnésie du premier album.

Jonathan, tome 14 : Elle (ou Dix mille lucioles) de Cosey

C’est aussi le Tibet occupé par la Chine, les militaires et la résistance de la lignée des Dalaï-Lama et du bouddhisme tibétain.

Jonathan, tome 15 : Atsuko de Cosey

Et le Tibet, c’est les montagnes et les grands espaces !

Jonathan, tome 16 : Celle qui fut de Cosey

Finalement, le dernier album publié en 2021 clôt de magnifique façon cette série !

Jonathan, tome 17 : La piste de Yéshé de Cosey

Une intégrale sublime, pour une oeuvre majeure de la bande dessinée !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Aux confins du Népal et du Tibet, un jeune Occidental, amnésique, marche à la recherche de son passé. Rencontres mystérieuses, personnages attachants, Jonathan nous entraîne dans une aventure intérieure et contemporaine.

Sibérie ma chérie

Publié en 2012, ce carnet de voyage est un hymne d’amour de Sylvain Tesson à la Russie, et plus précisément, à la Sibérie et au peuple russe.

Ma dernière volonté sera d'être enterré sous un arbre. L'arbre poussera auprès de ma dernière cabane. Mon corps alimentera la sève qui pulsera dans le tronc et peut-être qu'un oiseau posé sur une branche poussera un trille qui ravira un vagabond égaré en ces lieux et le conduira vers ma cabane qui sera toujours ouverte au visiteur, à condition bien sûr qu'il ne passe jamais personne.
Sibérie ma chérie de Sylvain Tesson, illustrations de Bertrand de Miollis

Peu de textes, mais grâce aux photos, dessins et peintures de Thomas Goisque et Bertrand de Miollis on se sent immédiatement emporté par l’ivresse du voyage. Oui, en Sibérie, l’ivresse on connait ça.

Sibérie ma chérie de Sylvain Tesson, photographies de Thomas Goisque

Un très joli carnet de voyage ou le récit laisse la part belle aux images

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai marché dans les forêts de l'Extrême-Orient, dormi sur les grèves du Baikal, donné des conférences dans les universités du bassin de l'Amour, roulé à bicyclette sur le flanc sud du Caucase et monté des chevaux Orlov dans les plaines de Riazan. J'ai piloté des side-cars hors d'âge dans les bois de Carélie, visité les mines d'or des bords de la Léna, suis parti à la pêche avec des bûcherons de Bouriatie, sur les eaux de la Selenga où nagent les silures. À Moscou, un balayeur m'a ramassé dans une cour, ivre-mort. À Khabarovsk, dans le train, un Ouzbek m'a projeté à travers la vitre d'un compartiment et des voyous ont voulu me faire la peau dans les faubourgs d'Oulan-Oudé. Dans le Transsibérien, j'ai laissé les heures sans contours défiler plus lentement encore que le paysage. J'ai bu des tord-boyaux avec des anges à gueule de brutes, partagé du foie d'élan avec des coureurs de bois de Yakoutie et reçu les regards glacés de filles moscovites à qui j'avais osé adresser la parole. [...]


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Vingt ans que je voyage en Russie. J'y retourne avec obsession sans savoir très bien ce qui m'y porte. Vingt ans qu'on m'interroge sur cette fascination et vingt ans que j'échoue à toute explication. »
S.T.

Sylvain Tesson, Thomas Goisque et Bertrand de Miollis sillonnent la Russie depuis la chute de l'Union soviétique. Entre le Pacifique et l'Oural, ils ont parcouru des milliers de kilomètres à pied, à cheval, en engin blindé, en canot, à motocyclette et en raquettes à neige. Sylvain a vécu sur les bords du lac Baïkal dans une cabane d'ermite pendant six mois, recevant à l'occasion la visite de ses deux amis ; il en a tiré un récit, Dans les forêts de Sibérie.

Sibérie ma chérie est une déclaration d'amour à des terres méconnues où toutes les aventures sont possibles. Non, la Sibérie ne se réduit pas à une étendue de marais gelés, piquetée de goulags en ruine et de friches industrielles où divagueraient des moujiks qui se seraient ébroués du communisme historique pour s'acheminer vers l'alcoolisme. Ce livre donne à voir une Sibérie vaste, sauvage, libre et capable d'accès de douceur inattendus. Une terre où le voyageur n'est jamais à l'abri d'une belle rencontre : un ours brun, une escadre d'oies sauvages, un pêcheur à l'âme généreuse, une fillette nostalgique.

Ce carnet de voyage aux confins de la Russie fait vivre leur passion commune et redonne à lire quelques-uns des aphorismes dont Sylvain a parsemé ses nouvelles, récits et reportages, illustrés par les photos de Thomas et les peintures de Bertrand