La vie juste

Bienvenue dans la tête d’une jeune femme neurodivergente (enfin… c’est mon impression) un peu dépressive à la recherche du bonheur.

La poésie était mon rempart à la mort. Plus tard, l'acte sexuel et les pommes de terre. Les activités pratiques, répétitives semblaient être des réponses convenables à l'anxiété et au vertige. Avec Victor, face à la forêt et pas loin de l'affiche de Pulp Fiction, se cachait une conscience nouvelle de la mort.
La vie juste de Laure Federiconi
Une sorte de journal de la recherche de soi et de ses motivation ou d’un sens quelconque. Des questionnements à l’écriture légère et fluide… pour qui arrive à suivre les pensées zigzagantes de leur autrice.La première fois, il s'appelait Victor. Ce numéro n'est plus attribué. Nous pratiquons l'ouverture des hanches, toujours en cercle. Je repense à la grande forêt, à Uma Thurman dans Pulp Fiction. Je me demande si mon féminin est bien sacré. Je me demande surtout qui parle en termes d'essence. Je me demande ce que je fous là. Véronique est très inspirée : elle ferme les yeux, les mains en prière sur le cœur. Peut-être que si j'étais restée vierge, ma vie se serait déroulée autrement. Peut-être que je serais plus heureuse, parce que bon, finalement, pour ce que ça apporte. Je regarde mes ongles à peine colorés, le vernis qui s'effrite en constellations. Les mêmes petites taches qui, plus loin, sont les fèves de cacao posées au sol. Je pense à mon premier cochon d'Inde, le dernier aussi, et à sa cage pleine de défécations comme des gélules brunes, compactes. Quand il était stressé, il pissait partout. Je peux presque en dire autant. Septembre approche. Je me rends compte que j'attends cette retraite avec impatience, comme si elle promettait de me délivrer des réponses ou au moins des clés. Peut-être que c'est seulement la perspective de retrouver les autres membres et de ressentir l'illusion d'un collectif, d'une union d'espoirs.Et c’est génial et brouillon, désarçonnant (oui, il faut s’attacher un peu et insister parfois), drôle et pathétique comme la vie peut l’être parfois lorsqu’on la regarde avec un peu de recul

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis nue et je mange du guacamole. Je suis précisément couchée dans un coin d'ombre, à fixer les ouvriers qui s'affairent dans le petit parc d'en face. Leur regard m'est égal. Mes voisins doivent se lasser de mes allers-retours nue vers la bouilloire pour reprendre du thé.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une jeune libraire en proie à un alanguissement existentiel ­observe la vie autour d'elle avec nostalgie. Elle multiplie les activités pour aller mieux : les séances psy, l'achat compulsif de pommes de terre et la méditation. À travers ces tribulations, elle se remémore par fragments son enfance en Italie, son rapport à l'autre et à la foi. Convaincue qu'elle allait mieux il y a six ans en ­arrière, elle décide de trouver la faille, le moment où tout a basculé. Le flux de ses pensées se déroule alors comme une ­bobine de film marquée d'un état et d'une tendance : celle du ­bonheur à tout prix.

Le journal d’Edward, hamster nihiliste (1990-1990)

Rarement un petit livre rigolo, d’apparence un peu crétine, ne m’aura fait réfléchir comme celui-ci.

Mercredi 14 mai
Réflexions sur une roue :
Ça tourne.
Ça ne sert à rien.
Ça grince.
Je n'en ferai plus.
Le journal d’Edward, hamster nihiliste (1990-1990) de Miriam Elia et Ezra Elia
Vous aussi ? dans votre enfance, vous avez eu un hamster ? Bestiole sacrifiée dans une cage métallique et condamnée à tourner encore et encore dans une roue en plastique.

Vous êtes vous réellement demandé ce qu’elle pouvait penser de sa captivité ?

Edward l’a fait. Et c’est drôle et triste comme tout

Et moi ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mercredi 30 avril
C'est mon anniversaire et personne n'a l'air de l'avoir remarqué. Cela fait aujourd'hui six mois. Six mois qu'ils m'ont « acheté » à l'animalerie Tom & Jerry.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Mercredi 7 mai
Deux d'entre eux sont venus aujourd'hui, ils m'ont sorti de force de la cage et mis dans une sorte de labyrinthe improvisé. Un labyrinthe sans issue. Ils riaient et poussaient des cris perçants comme si c'était un jeu - mais je savais que ce n'en était pas un. Leur but est de venir à bout de ma volonté, de me réduire à néant. Ils peuvent bien me priver de ma liberté, ils n'auront jamais mon âme.

Je m'appelle Edward, et je suis un hamster.

Debout, tête haute ! : manifeste pour répondre au racisme

Rien de nouveau… hélas. Et probablement pire d’ailleurs. Les complexes s’en vont et le racisme s’affiche.

« Issus de la diversité »
On a voulu à un certain moment nommer les minorités visibles, expression elle-même à discuter : « personnes issues de la diversité ». Pourtant, ce terme, conséquence sans aucun doute d'une réflexion sincère, finit avec le temps par ne concerner que les Noirs, les Arabes et les Asiatiques.
Personne ne penserait à assigner à cette catégorie un Français d'origine allemande ou polonaise. Plus curieux encore, remarquez avec moi que le journaliste Éric Zemmour n'est pas considéré comme un journaliste issu de la diversité tandis que Rachid Arhab, lui, l'est. Pourtant, les deux hommes sont issus de parents algériens et sont aussi basanés l'un que l'autre. La différence est que l'un est juif et l'autre musulman. L'islam serait-il donc moins christiano-compatible que la judéité ? Ce n'est pas ce que nous montre l'histoire, ni même l'actualité : qui n'aime pas les juifs n'aime, ni les Arabes, ni les Noirs car il n'aime pas l'altérité.
Debout, tête haute ! : manifeste pour répondre au racisme de Fatma Bouvet de la Maisonneuve
Psychiatre, Fatma Bouvet de la Maisonneuve reçoit des patients et patientes racisé-e-s (elle n’aime pas trop ce terme, d’ailleurs. Mais faute de mieux). Et quelle meilleure place pour un état des lieux des souffrances qu’un cabinet de psy ? Sa profession l’invite à prendre la parole.Nous devons tous nous unir pour déconstruire les amalgames véhiculés par différents supports, nous devons tous répondre aux attaques quotidiennes contre les mêmes cibles, nous devons tous nous protéger les uns les autres, nous n'avons pas d'autre choix que de vivre ensemble et de prendre soin de tous. Je ne pensais pas avoir à conclure avec cette citation de par sa provenance de l'autre côté de l'Atlantique, et de par son époque déjà ancienne, mais je la trouve beaucoup trop appropriée à notre sujet pour ne pas conclure sur la célèbre phrase de Martin Luther King :
« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. »Et même si tout cela ressemble à ce qui a déjà été dit et redit, tout est juste ! Ne pas se taire, debout, la tête haute !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je vis en France depuis 30 ans. De par mon métier de psychiatre et mes engagements politiques et citoyens, j'écoute, j'observe, j'accueille et j'accompagne. Aujourd'hui, je peux dire sans hésitation que l'atmosphère en France est toxique pour beaucoup, et génère une souffrance exprimée par la sensation d'un étouffement physique et de la confusion mentale.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis des années, j’alerte sur les discours haineux. Certes, ce sont ceux d’une minorité. La bêtise a été banalisée là où il aurait fallu de la réflexion. On a fait de l’étranger un bouc émissaire. La haine est plus facile à exprimer que la fraternité, la solidarité ou l’amour.

Mon métier m’oblige à la neutralité bienveillante. Avec l’expérience, je réalise cependant que, parfois, il est difficile de garder une distance émotionnelle. Je pense même que ce serait faire preuve de manque d’empathie et de courage en tant que citoyenne que de rester passive. Beaucoup d’écrits académiques ont été rédigés sur toutes les formes de discriminations, leurs mécanismes, leur histoire. Ils ont nourri ma réflexion pour ce manifeste qui se veut être un texte qui parle au cœur des gens, à cette pépite d’humanité que nous avons tous en commun pour trouver des solutions et répondre à des situations humiliantes et déshumanisantes. Pour en sortir Debout, tête haute !

Portrait de l’artiste en déshabillé de soie

C’est beau, fort, puissant, drôle, intense, c’est vivant et envoûtant.

C'est encore une fois l'été. Je suis encore, encore vivante. Toujours vivante. J'entends, je vois. Ça grouille en silence.
Il y a des zéphyrs et des frissons, des tornades. Il y a des maladies de fer, forgées dans les ateliers de Satan. Il y a du courage, de l'inconscience et de l'inertie. Il y a des bêtes, des petites bêtes adorables, des sucreries poudrées, quelques rares amis. Il y a des luisances et des mers de feu, des déchéances, des nullités, des blizzards, des énumérations.
Il y a moi et vous, vous autres, et vous m'avez dévêtue de mon déshabillé de soie que vous avez jeté n'importe où, on ne sait où et qui git sous un
tas de loques sordides.
Portrait de l’artiste en déshabillé de soie de Brigitte Fontaine
Brigitte Fontaine laisse couler les mots avec un talent merveilleuxIl n'y a pas de conclusion. Même pas de commencement. Tout est là comme toujours. Mais quelque chose s'est produit.Elle parle d’elle, de la vie, des amis, de l’âge et de Paris… dans un déshabillé de soie

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je mesure un mètre soixante-neuf, je suis bourrée d'alexandrins et de séries noires, je suis une femelle francophone de race blanche.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Portrait de l’artiste en déshabillé de soie est un hymne à la vie haletant, généreux, véhément et tendre. Auteur-compositeur-interprète, comédienne et dramaturge, Brigitte Fontaine est tout d’abord un écrivain, qui nous livre ici une introspection poétique, la confession d’une vie brûlée sans parcimonie.

Deux filles nues

Au travers du regard d’un tableau d’hier, Luz nous parle un peu d’aujourd’hui aussi

Deux filles nues de Luz
Montée du nazisme, antisémitisme, spoliations, art dégénéré… Tout ce que l’on croyait oublié se retrouve ici…

Au vu de l’actualité politique et de la montée des extrêmes droites fascisantes, cette bande dessinée tape juste. Oui, le fascisme c’est bien plus que la peur de l’étranger… C’est une folie et une abjection totale.

Une bande dessinée impressionnante sous le regard de deux filles nues

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
1919
Tu peux dégrafer un peu ton corsage ?...
On pourrait nous voir, Otto !
T'inquiète, Maschka, On est en pleine forêt...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un siècle d'histoire vu par un tableau

Tout commence en 1919 dans une forêt en bordure de Berlin. Otto Mueller peint Deux filles nues.

De l'atelier de l'artiste aux murs du bureau de son premier propriétaire, le tableau observe le quotidien avant d'être emporté par les tribulations de cette période noire : l'arrivée d'Hitler au pouvoir, l'antisémitisme d'État, l'art moderne qualifié de « dégénéré » par les nazis, la spoliation des familles juives, les expositions, les ventes, les bûchers...

Témoin muet d'un monde qui le dépasse, Deux filles nues est un survivant.

Fruit d'une enquête menée par Luz, ce roman graphique et historique nous appelle à la plus grande vigilance face à toutes les formes de censures politiques et culturelles.

L’étoile de Mo

Un petit conte avec un chaton tout choupinou qui part à la recherche de l’étoile qui sourit au fond de la forêt…

L’étoile de Mo : aventures forestières de Yeonju Choi
Une forêt où tout le monde est gentil… mais fais bien attention à l’ours !

Une jolie histoire de peurs qui ne fait pas trop peur

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Notre histoire commence par une froide nuit d'automne...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'était la nuit, et Mo tournait et se retournait dans son lit quand soudain une lumière apparût, une lumière qui souriait. Ni une ni deux, Mo mit son écharpe et s'en alla dans la forêt pour découvrir d'où elle venait... Mo interrogea tous les animaux qu'il rencontra... avant de pouvoir, enfin, se recoucher. Un roman pour les 8-10 relié sur papier toilé, illustré à la plume, au charme délicieux.

Projet de salon pour Laurence B.

En 2021, Corinne rencontrait Laurence et huit mois plus tard Laurence nous quittait.

Boite rouge
Boîte rouge
Ce n'est que lundi que j'ai appris la mort de Laurence B., survenue trois jours plus tôt, le 7 janvier. Décès redouté: une allusion en pointillé à travers quelques lignes d'un courriel reçu vers la fin de l'été, avec le mot foie dedans. Une maladie fulgurante, et les anges se préparaient déjà, repassant leurs robes et se lissant les ailes. Après Histoire d'un soulèvement, je tenais absolument à rencontrer son auteur, et c'était arrivé, le 30 avril 2021, au parc de Valency à Lausanne, non loin du rendez-vous fixé ce jour-là avec son éditeur. Il pleuvait très fort. Des escaliers, par volées de quatorze marches, proposaient un raccourci. Des chemins zigzaguaient dans le parc en pente. Je montais. Elle s'apprêtait déjà à descendre. S'est avancée une paire de longues jambes en velours orange. Uma Thurman sur l'affiche de Pulp Fiction, sans la frange coupée bien droite. Ou la même en guerrière de Kill Bill. De l'orange à la place du jaune. Une élégance naturelle, une douceur, de la désinvolture alors qu'il pleuvait toujours à verse, qu'il faisait gris,
Projet de salon pour Laurence B. de Corinne Desarzens

En écho au Projet de salon pour Madame B, Corinne Desarzens à écrit cet hommage, souvenir d’une rencontre lumineuse sous une pluie battante.

Un tendre souvenir rouge vif, comme une boite d’allumettes

En 2020, Laurence Boissier fabrique et envoie à Corinne Desarzens une boîte d’allumettes rouge contenant une petite banderole de fanions.
Art&fiction vous propose ce talisman, à monter soi-même.
Matériel: colle, ciseaux, ficelle de 50 cm
Découpez selon les traits continus, pliez selon les traitillés
Assemblez la boîte, collez les fanions sur la ficelle à de 5 cm d’intervalle
Glissez la banderole dans la boîte, fermez et ouvrez à volonté.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Cette ville est un réseau d'X et d'Y, de croisements et de fourches, d'estuaires hésitants et de goulets sans issue, étagés sur différents niveaux, aucun parallèle à l'autre. Sans compter de nombreuses pentes abruptes ni les artères en V. pliées en deux et rallongeant le parcours.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est rare d'écrire, de s'écrire et de recevoir par la poste une boîte d'allumettes peinte en rouge d'une personne extraordinaire, rencontrée sous une pluie battante, en avril 2021, décédée huit mois plus tard. Voici l'histoire d'une double révérence. D'un fauteuil. D'une reconnaissance.

Projet de salon pour Madame B

Aujourd’hui. Aujourd’hui une femme se sent différente, elle se sent plus… comment dire ?

Mon café du matin se transforme en filtre magique.
Projet de salon pour Madame B de Laurence Boissier
Tout est différent d’ailleurs !

Et c’est drôle et touchant

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
36.7° 36.8° 36.8° 36.7° 36.6° 36.5° 36.6° 36.6° 36.7° 36.8° 36.9° 36.8° 36.6° 36.3° 37.4° 37.4° 37.5° 37.5° 37.4° 37.3° 37.4° 37.7° 37.5° 37.4° 37.3° 37.2° 37.2° 36.9°
Une fois par mois, je suis aussi fertile que la plaine du Pô. Même si plus pour longtemps.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Blanc meringue
Reflet de perle
Blanc de blanc
Coquille d'œuf
Terre neuve
Zéphir d'Ivoire
Chèvrefeuille
Giroflée
Gris tendance
Crème double
Tabac blond
Pierre de lune
Vent de sable
Abricot clair

Noces

Un tout petit livre, fort conceptuel, sur le temps qui passe…

Noces de Laurence Boissier

Et les noces ponctuent le temps comme des sous-titres d’une page à remplir

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
coton cuir froment cire bois chypre laine coquelicot


Histoires courtes

Des petites nouvelles dans le ton de Laurence Boissier. L’humour est discret, élégant, presque absent. Comme un filigrane sur ces tranches de vie.

MACHINES DE CHANTIER
Mon petit garçon est par ailleurs parfait mais se méfie beaucoup du changement. Aujourd'hui, je l'emmène à la crèche en après-skis bien que nous soyons déjà en juin (en décembre il réclamera encore ses sandales). En chemin, nous étudions les pelleteuses. Nous avons de la chance car nous habitons près d'une ligne de tram en construction. Nous nous approchons d'une rangée de pelleteuses jaunes qui ressemblent en tous points à celles de son livre préféré qui s'intitule « machines de chantier », d'un certain Samuel Legris. Il s'agit d'un ouvrage illustré fort bien documenté qui m'a appris une foule de choses concernant les chantiers (presque à mon corps défendant).
Histoires courtes de Laurence Boissier

Instantanés dérisoires et intensément vivants

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Putain ! Encore Josepha avec son putain de sucre ! On s'en fout plein les chaussures ! Elle a encore frappé fort ! Sa montagne de sucre dégouline jusque dans les escaliers.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les Beaux-Arts
La toute petite chemise de nuit
Machines de chantier
Le malentendu
Bérangère
L'école
Mes enfants ont faim
Une balade au parc
Elise
La salade nage toutes feuilles dehors
Le saloon