Linge sale, amour et céréales

Des strips d’une page, parfois un peu plus, sur les plaisirs de la drague, du couple, de la famille, des enfants et des vieux ! Et c’est bien décalé, absurde, coquin, désabusé… ou tristement réaliste (les plus drôles !)

Linge sale, amour et céréales de Pozla
Un gros bol de rigolade à goûter de bon cœur avant que les gamins ne se réveillentUn album avec des vélos et des playmobils

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Moi, Rémi, 10 ans et demi, je jure devant moi-même que je ferai mieux que mon père, ce traître.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Joyeuse et réconfortante, conflictuelle, aliénante ou merveilleuse... La famille : un environnement semé d’embûches ! Pozla, par le biais d'une galerie de personnages hauts en couleurs, ouvre de petites fenêtres sur ce monde relationnel complexe sans jamais oublier la question du couple. Il parle sans tabou de fidélité, de regret, de sexualité, de séparation, de transmission et de doute...

Autant de sujets existentiels croqués avec un humour absurde, cru, doux-amer ou grinçant, saupoudré de tendresse et de poésie.

D’or et d’oreillers

En tout premier, ce qui émerveille, ce sont les dessins, la mise en page et les couleurs, magnifique !

D’or et d’oreillers de Mayalen Goust, d’après le roman de Flore Vesco
L’histoire ensuite, sympa, un peu féministe et lutte des classe. Et pourtant, l’histoire semble bien classique et patriarcale : un richissime jeune homme qui cherche une épouse et qui, pour ce faire, fait passer une test aux candidates une nuit dans son château sur dix matelas.

Qu’est-ce que ça cache ? Et qui donc s’y cache ?

Une vraie merveille

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ma fille, approchez, je voudrais vous conter une histoire. Voyons... par où commencer ? Oui, bien sûr, par un beau jeune homme, riche, noble, valeureux, qui voulait prendre femme. Pour choisir son épouse, il avait imaginé que les prétendantes passeraient la nuit dans un lit fort haut fait d'un empilement de dix matelas.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lord Handerson, un riche héritier, a conçu un test pour choisir au mieux sa future épouse. Chaque candidate est invitée à passer une nuit à Blenkinsop Castle, seule, dans une chambre au centre de laquelle se trouve un lit d'une hauteur invraisemblable. Pour l'heure, les prétendantes, toutes filles de bonne famille, ont été renvoyées chez elles au petit matin, sans aucune explication. Mais voici que Lord Handerson propose à Sadima de passer l'épreuve. Robuste et vaillante, simple femme de chambre, Sadima n'a pourtant rien d'une princesse. Et pour cause, l'histoire que va vivre cette dernière, si elle s'apparente bien à de l'amour, est loin d'être un conte de fées...

Son odeur après la pluie

Quelles émotions, quelle histoire ! Une bande dessinée qu’on termine avec un voile humide sur les yeux.

Son odeur après la pluie de José Luis Munuera, d’après le roman de Cédric Sapin-Defour
L’histoire d’un chien qui entre dans la vie d’un homme et qui la partagera plus de 10 ans.

Adapté du roman de Cédric Sapin-Dufour (que je n’ai pas lu et dont j’hésite maintenant à en ouvrir les pages), cette bande dessinée est un vrai trésor qui m’a laissé le souffle coupé.

Et pour la team chats, je ne peux que conseiller Toi de Hélène Gestern

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La vie, pour qui veut la voir, est partout.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est une histoire d'amour, de vie et de mort, entre un homme, Cédric, et son chien, Ubac, un bouvier bernois dont la présence devient vite essentielle. Mais le vrai héros, c'est leur lien : unique, universel, dépassant bien des relations humaines. Pendant treize ans, ils partagent rires, inquiétudes et moments fugaces d'intensité, jusqu'à ce que la mort impose son absence.
Véritable ode à la vie, ce récit explore l'amour inconditionnel, la vie qui file trop vite, et ces souvenirs persistants, comme une odeur aimée qui reste gravée, même après la pluie.

Dans l’indifférence générale

Si vous avec déjà lu Sébastien Bohler, vous devriez vite capter de quoi il s’agit. Comment l’humanité peut-elle s’auto-détruire avec tant d’indifférence ? Comment est-ce possible que nous continuions à massacrer faune, flore, écosystèmes, climat et planète dans un tel élan sans aucune réaction digne du danger imminent ?

Dans l’indifférence générale de Roberto Grossi, traduction de Maïa Rosenberger
Les planches sont superbes dans une édition soignée, un magnifique ouvrage pour une bien sombre histoire : la notre.

Mais Roberto Grossi ajoute une nouvelle pierre en mettant en avant plusieurs éléments : ce sont bien les plus riches qui causent le plus de dégâts (et notez que si vous avez acheté cette bande dessinée, il y a de fortes chances que vous en faisiez partie). Le système économico-politique porte en lui cette force autodestructrice et un avenir pérenne nécessitera d’amples bouleversements et changements de valeurs

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il y a quelques jours, j'ai fait un rêve.
Un homme en pleine mer.
Des tours qui miroitent au loin.
L'eau calme.
Un yacht.
En pleine mer.
C'est tout ce qu'il a toujours désiré.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Il est plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme. »

En utilisant toute la puissance de la narration par l'image, Roberto Grossi s'attaque au grand aveuglement de notre époque : les changements climatiques provoqués par l'homme, une menace que nous ne voulons pas voir, que nous peinons à comprendre, alors qu'elle met en jeu notre survie même.

Grâce à un récit captivant qui mêle science, histoire, politique et expérience personnelle, l'auteur nous livre une vision complète de la problématique, révélant la profonde crise démocratique qui se cache derrière ce désastre environnemental.

Kabuki

L’histoire d’une quête d’identité qui va de la compréhension à l’affirmation en passant par de multiples étapes telles que l’acceptation. Un parcours aux nombreuses difficultés sous des regards pas toujours bienveillants (à commencer par le sien). Une histoire comme un théâtre Kabuki qui laisse tomber les masques.

Kabuki de Tiago Minamisawa, illustrations de Guilherme Petreca
Les dessins sont splendides dans un constant mélange entre onirisme et réalité et qui soutiennent un message fort.

A noter, le très beau dossier qui complète la bd et parle du projet, du drame transphobe qui l’inspira, du film et des traditions théâtrales au Japon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Aïe !
Oh, Bonjour !
Qui es-tu ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À la suite d’une expérience traumatisante, Kabuki décide de porter un masque et de renoncer à jamais à son identité. Et si se fondre parmi les Hommes lui permettait de trouver sa place ?

Errant sans but et sans âme, Kabuki se perd dans les opiacés et le désespoir jusqu’à sa rencontre avec Alma, sorte d’alter ego bienveillant. Celle-ci lui apportera son soutien et lui apprendra à se nourrir du monde afin de répondre aux questions l’habitant depuis toujours.

S’inspirant d’une histoire vraie et prenant place dans le décor du théâtre traditionnel japonais, Kabuki raconte, avec poésie, les obstacles et les combats que rencontre une femme née dans le mauvais corps.

Les papillons ne meurent pas de vieillesse

Cette bande dessinée est l’exemple même du traitement d’un sujet grave au travers d’une historiette qui pourrait sembler naïve.

Les papillons ne meurent pas de vieillesse de Matz, dessin et couleurs de Frédéric Bézian
Après la découverte d’un papillon disparu et retrouvé à loin de son habitat naturel, un entomologiste part à sa recherche en Amazonie. L’occasion de constater les ravages de la déforestation, les crimes contre les tribus autochtones et l’appât du gain de grandes multinationales amoralesLa plupart du temps, dans la nature, les papillons sont la proie des oiseaux, des lézards, des chats...
D'autres causes récentes de disparition beaucoup plus massive menacent des espèces entières : les pesticides et la déforestation.
D'une manière générale, les papillons, fragiles et vulnérables, ne meurent pas de vieillesse, mais de mort violente.Un album au graphisme noir-blanc très intéressant avec des touches de couleurs papillonesques très réussies. A noter finalement les quelques planches intercalaires qui apportent d’intéressantes respirations

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Vole en paix, joli Morpho...
Je cherche bien plus rare...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comment un papillon théoriquement disparu peut-il avoir été retrouvé à des milliers de kilomètres de son biotope naturel ? Après avoir écarté l'hypothèse d'un canular, un entomologiste mène l'enquête en Amazonie en compagnie de sa collaboratrice.

Ce papillon est-il une réponse de la nature aux ravages et aux destructions perpétrés par les hommes ?

À mi-chemin entre le conte naturaliste et le thriller, une aventure menée avec brio par deux maîtres de la bande dessinée contemporaine.

Journal d’alpage

Après avoir recueilli son témoignage, Agathe Borin raconte cinq mois de la vie d’une jeune femme à la montagne à s’occuper des vaches. Partie avec fils, nouveau-né et conjoint, elle va s’occuper de génisses (pas besoin de traire, c’est déjà ça), des prés, clotures, entretien, coupe du bois… Bref, tout ce qu’il y a faire là-haut !

Journal d’alpage de Agathe Borin
Le dessin est assez naif, plutôt fort réussi, et passé les premières pages la magie opère, direction les montagnes, le grand air et le son des cloches

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Meuuuhh
Ding
Dong
Ding


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La montagne, sans doute par son importance dans le paysage et la culture du pays, est un sujet beaucoup abordé dans la littérature et la bande dessinée suisse. On y aborde ses traditions, ses mythes et son cadre atypique. A travers cette bande dessinée, l'autrice aborde le thème de la montagne sous un angle nouveau et en particulier inscrit cette thématique dans une période plus contemporaine. En amenant également l'expérience d'une femme dans un milieu principalement masculin, elle apporte des informations précises et justes sur les alpages d'aujourd'hui ; Agathe Borin s'est basée sur un témoignage pour la réalisation du scénario.

Idéal

Idéal est déroutant à plus d’un titre. La narration est lente avec de longues planches sans textes, le dessin est très épuré et les lignes tracées au couteau. Et pourtant, au fil des pages, les émotions apparaissent, les sentiments, les intentions se font plus claires et les aplats prennent du volume.

Idéal de Baptiste Chaubard et Thomas Hayman
Bienvenue dans une enclave protégée de la modernité dans un Japon futuriste où l’IA et les androïdes sont omniprésents.L’histoire d’un couple qui s’étiole et que rien ne semble pouvoir sauver… Rien, vraiment ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Tu te rappelles ce conte... ?
Celui dont tu m'avais parlé lorsque nous étions allés voir les estampes au palais d'Osu ?
Tu sais, l'histoire de ce vieux roi qui se fait duper par « l'esprit aux mille visages ».


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les androïdes ont envahi la vie quotidienne, dans le monde entier, partout, sauf sur l’île japonaise très conservatrice de Kino qui résiste à la modernité et aux nouvelles technologies, pour reproduire un Japon de la fin du XXe siècle, gardé sous cloche de verre. Dans cette enclave idéale d’un monde disparu, Hélène et Edo, mari et femme, vivent heureux depuis de nombreuses années. Mais s’il est figé à Kino, le temps commence, pour le couple, à leur jouer des tours. Pianiste de renom, Hélène voit en effet sa place au sein de l’orchestre philharmonique mise en péril depuis l’arrivée d’une musicienne plus jeune et plus talentueuse qu’elle. De son côté, Edo sent que son désir pour sa femme s’étiole peu à peu. Alors, Hélène décide d’introduire dans leur maison un robot, clone parfait d’elle quand elle était jeune, et programmé pour satisfaire les désirs de ses propriétaires.

Mais quand on transgresse les lois, qu’elles soient celles des hommes, de l’amour ou du temps, le prix à payer peut s’avérer élevé…

Plus loin qu’ailleurs

Jusqu’où faut-il aller pour un voyage, pour ouvrir les yeux sur ce que l’on ne connait pas ?

Plus loin qu’ailleurs de Christophe Chabouté
Dans cette bande dessinée au génial scénario, Chabouté s’interroge sur le sens même du voyage et la découverte des mondes inconnus ! Et c’est terriblement drôle et bien mené.Le dessin intimiste est magnifique et l’utilisation de la couleur dans cette bande dessinée en noir blanc est très réussie pour proposer un voyage tout à fait dépaysant.

Et oui, c’est un de ces voyage dont on ressort profondément changé

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Et toujours en train de gribouiller !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L’Alaska, la dernière frontière... Cette contrée sauvage et hostile, le rêve de chaque aventurier voyageur... J’ai rêvé de partir au bout du monde, arpenter ses grands espaces. Mais j’ai été contraint de rester.
Alors je suis parti en restant... J’ai attrapé des poissons trompettes, des canards striés et des lièvres à écharpes. J’ai pisté les traces et les empreintes de la faune locale. J’ai réussi à piéger un gibier inconnu.
J’ai dompté un ours malgré une désinsertion partielle de l’extrémité astragalienne du faisceau péronéo-astragalien antérieur. J’ai vu tout ce qu’ils ne regardent plus, écouté et voyagé avec la musique d’un joli mot. Observé une chaise, prêté l’oreille à la couleur du son.
J’ai valsé avec le futile et l’insignifiant, reconsidéré le négligeable... J’ai exploré et consigné les us et coutumes de cette contrée qui m’était si inconnue : le coin de ma rue...

« Partir en restant ». On peut résumer par ces quelques mots l’aventure singulière que va vivre le nouveau héros de Chabouté. Après Musée et Yellow Cab, l’artiste, toujours en fin observateur, nous invite à saisir la poésie du moment banal, à chercher l’insolite ou à le provoquer, à s’étonner et à se surprendre de ce que l’œil a déjà vu mille fois. Avec grâce, Chabouté nous offre un savoureux voyage, un voyage juste un peu plus loin qu’ailleurs, et nous redonne ce que la Société moderne nous prend : le temps de rêver.

Après l’orage

Coincée par l’orage, Hélène est obligée de passer la nuit chez ses parents.

Après l’orage de Jean Cremers
Et les éléments se dévoilent à la mesure de l’eau qui monte. Comme une grosse lessive, l’eau permettra peut-être d’y voir plus clair, mais que ne risque-t-elle pas d’emporter avec elle ?

Un très bel album, profond et sensible, aux traits rapides et aux couleurs soignées

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Dring Dring
J'arrive !
Krrk Clic
Hélène !
Salut, P'pa.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tandis que le niveau de l'eau monte dangereusement, Hélène se retrouve prisonnière d'une maison pleine de silences et de souvenirs. Mais à mesure que l'orage gronde, c'est un autre combat qui se joue en elle : celui de briser les liens invisibles d'une vie qui l'étouffe.