Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Il semblerait que Guillaume ait eu le souhait de parler vrai avec ce livre. Dire qui oui ! Sur Tinder on choisit l’autre avec des critères physiques, on écarte les moches et qu’il y a forcément du déchet.
Avec les apps de rencontres, les codes ont changés, il faudra bien s’y faire et peste de l’hypocrisie !
La nouvelle éducation sentimentale de Guillaume Devaux
Un livre un peu inégal avec des pages vraiment bonnes (j’ai beaucoup aimé l’allégorie de la boxe anglaise !) mais une fin manquant un peu de tonus
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « De trop aimer les femmes, la peur de devenir un pervers s'était logée en moi. »
Nina Bouraoui parle de son enfance en Algérie, de son arrivée en France, de sa mère et de sa famille, de son homosexualité, du milieu lesbien parisien…
Tous les hommes désirent naturellement savoir de Nina Bouraoui
Un livre entre souvenir et devenir dont je ne me rappellerais pas forcément
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « J'écris les travées et les silences, ce que l'on ne voit pas, ce que l'on n'entend pas. J'écris les chemins que l'on évite et ceux que l'on a oubliés. J'étreins les Autres, ceux dont l'histoire se propage dans la mienne, comme le courant d'eau douce qui se déverse dans la mer. Je fais parler les fantômes pour qu'ils cessent de me hanter. J'écris parce que ma mère tenait ses livres contre sa poitrine comme s'ils avaient été des enfants. »
Avec Tous les hommes désirent naturellement savoir, Nina Bouraoui signe un roman envoûtant sur les origines du désir et de la violence
Le mari d’Élise a disparu en mer. Elle reste seule avec ses enfants, Henri et Mathilde.
Rentrée des classes de Laurence Boissier
Comment la vie peut-elle continuer ?
Un livre très touchant oscillant entre l’émotion et l’humour. Une vie de famille démembrée qui continue dans son appartement, avec ses voisins et… le mythique musée de l’argenterie et de la porcelaine de Genève et son curieux directeur
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Andrew exerçait son métier de maître voilier dans un atelier au bord de la rade de Genève, à deux pas du jet d'eau. Il rentrait chez lui en traversant le pont du Mont-Blanc. Il était marié à Élise, une historienne de l'art avec laquelle il avait deux enfants, Mathilde et Henry. Tout allait bien pour lui, jusqu'à la fin de cet été 1973. À la rentrée des classes, quand la maîtresse demande à Mathilde quelle est la profession de son père, la petite fille répond simplement « disparu »
Alice Pfeiffer est une journaliste de mode (Vogue, mais pas que) passionnée par le moche, le kitsch, le laid, le ringard ou le dégueulasse… Mais pas que !
Le goût du moche de Alice Pfeiffer
Dans ce bouquin à l’image de son contenu (couleurs infâmes, alignements invraisemblables et illustrations curieuses) elle détaille nos visions du goût à travers la mode, la peinture, les objets, le web…
Un état des lieux du moche qui répond partiellement à une question qui me taraude depuis longtemps : peut-on objectiver le beau ou le laid ?
(Une suggestion pour la prochaine édition… Pourquoi ne pas tenter la police comic-sans ?)
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Le moche est une arme qui en dit davantage sur celui qui le regarde que sur l'objet en question. »
« Le moche d'aujourd'hui est le joli de demain et l'étrange d'hier. Parfois le contraire. »
Dans les longueurs, sur les largeurs et vers la hauteur, Sylvain Tesson parcours le monde, les jours et les nuits. Il rencontre et se rencontre.
Petit traité sur l’immensité du monde de Tesson
Un livre de vagabonderies.
L’amour de la route « by fair means » comme un wanderer ou un waldganger. Le désir de solitude, la détestation de la domination mâle, certains bivouac mémorables, l’attrait pour le lac Baïkal (qu’il racontera dans les forêts de Sibérie) l’escalade des cathédrales de pierre…
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Pour ralentir la fuite du temps, Sylvain Tesson parcourt le monde à pied, à cheval, à vélo ou en canot. Dans les steppes d'Asie centrale, au Tibet, dans les forêts françaises ou à Paris, il marche, chevauche, escalade aussi les monuments à mains nues. Pour mieux embrasser la terre, il passe une nuit au sommet de Notre-Dame de Paris, bivouaque dans un arbre ou sous un pont, construit des cabanes.
Cet amoureux des reliefs poursuit le merveilleux et l'enchantement. Dans nos sociétés de communication, il en appelle à un nouveau nomadisme, à un vagabondage joyeux. Ce Petit traité sur l'immensité du monde est un précis de désobéissance naturaliste, une philosophie de poche buissonnière, un récit romantique contre l'ordre établi
Une histoire d’amour, de transmission familiale, de relations mère-fille mal vécues, de vies loupées, de rencontres et de résiliation.
Saint Jacques de Bénédicte Belpois
Des histoires de vies…
C’est simple et très fort, des émotions justes sans trop de mélo
Si, quand même… pas mal de mélo, mais c’est bon et bien fait
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) À la mort de sa mère, Paloma hérite d'une maison abandonnée, chargée de secrets au pied des montagnes cévenoles. Tout d'abord décidée à s'en débarrasser, elle choisit sur un coup de tête de s'installer dans la vieille demeure et de la restaurer. La rencontre de Jacques, un entrepreneur de la région, son attachement naissant pour lui, réveillent chez cette femme qui n'attendait pourtant plus rien de l'existence bien des fragilités et des espoirs.
Ode à la nature et à l'amour, Saint Jacques s'inscrit dans la lignée de Suiza, le premier roman de Bénédicte Belpois, paru en 2019 aux Éditions Gallimard. Avec une simplicité et une sincérité à nulles autres pareilles, l'auteure nous offre une galerie de personnages abîmés par la vie mais terriblement touchants
Rachid Benzine est un vieux garçon au chevet de sa mère. Il la raconte avec légèreté et humour, immigrée ne parlant que mal le français, illettrée, passionnée, aimante et aidante.
Ainsi parlait ma mère de Rachid Benzine
Un tout petit livre qui n’est pas sans rappeler Mon père en doute encore de Saphia Azzeddine avec ces mêmes problématique d’immigration et surtout, ce même amour absolu.
Un délicieux trop petit livre sur une petite maman qui ne se lasse pas d’écouter son fils lui lire Peau de chagrin de Balzac
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Vous vous demandez sans doute ce que je fais dans la chambre de ma mère. Moi, le professeur de lettres de l'Université catholique de Louvain. Qui n'a jamais trouvé à se marier. Attendant, un livre à la main, le réveil possible de sa génitrice. Une maman fatiguée, lassée, ravinée par la vie et ses aléas. La Peau de chagrin, de Balzac, c'est le titre de cet ouvrage.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Vous vous demandez sans doute ce que je fais dans la chambre de ma mère. Moi, le professeur de lettres de l'Université catholique de Louvain. Qui n'a jamais trouvé à se marier. Attendant, un livre à la main, le réveil possible de sa génitrice. Une maman fatiguée, lassée, ravinée par la vie et ses aléas. La Peau de chagrin, de Balzac, c'est le titre de cet ouvrage. Une édition ancienne, usée jusqu'à en effacer l'encre par endroits. Ma mère ne sait pas lire. Elle aurait pu porter son intérêt sur des centaines de milliers d'autres ouvrages. Alors pourquoi celui-là ? Je ne sais pas. Je n'ai jamais su. Elle ne le sait pas elle-même. Mais c'est bien celui-ci dont elle me demande la lecture à chaque moment de la journée où elle se sent disponible, où elle a besoin d'être apaisée, où elle a envie tout simplement de profiter un peu de la vie. Et de son fils. »
Triboulet fut le fou du roi Louis XII puis de François 1er.
Le roi n’avait pas ri de Guillaume Meurice
Guillaume Meurisse, amuseur public et politique en conte son histoire de façon… un peu désabusée
L’humour n’aurait donc aucune autre utilité que celle de faire rire ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Triboulet fut le difforme et volubile bouffon de Louis XII et François Ier. À travers sa vie de frasques et de facéties, il testa à chaque instant les limites de sa liberté. Jusqu'à... la blague de trop.
Le pouvoir tolère-t-il vraiment le rire ? Lorsqu'elle est permise par un roi, l'irrévérence fait-elle révérence ?
L'ascension et la chute de Triboulet, racontée par un bouffon du XXIe siècle
En 1950 paraissait « À marche forcée », récit de l’évasion du Goulag de Slavomir Rawicz. Une fuite de Iakoutsk à Calcutta.
L’axe du loup : de la Sibérie à l’Inde sur les pas des évadés du Goulag de Sylvain Tesson
Malgré des doutes sur son authenticité, ce livre fascine Sylvain Tesson qui décide d’en refaire le trajet sans utiliser de moyens de transports motorisés, by fair means.
Le récit d’une longue marche, de rencontres, de faim et de froid, de douleurs et d’émerveillements comme un hommage à la soif de liberté
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Pendant huit mois, Sylvain Tesson a refait le long voyage de la Sibérie au golfe du Bengale qu'effectuaient naguère les évadés du goulag. Pour rendre hommage à ceux dont la soif de liberté a triomphé des obstacles les plus grands, seul, il a franchi les taïgas, la steppe mongole, le désert de Gobi, les Hauts Plateaux tibétains, la chaîne himalayenne, la forêt humide jusqu'à la montagne de Darjeeling. À pied, à cheval, à vélo, sur six mille kilomètres, il a connu ce qu'il a cherché de plein gré : le froid, la faim, la solitude extrême. La splendeur de la haute Asie l'a récompensé, comme les mots d'une très ancienne déportée heureuse de se confier à lui : «On a le droit de se souvenir.»
«Le récit de voyage qu'il a rapporté est plein d'intelligence, d'authenticité, d'âpreté et d'émotion, traversé de bonheurs d'écriture qui sont la patte d'un écrivain.»
Six mois isolé volontaire au bord du lac Baïkal, Sylvain Tesson se demande s’il a une vie intérieure.
Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson
Il boit seul ou lors de brèves rencontres, craint les ours et se réchauffe en attendant le dégel.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l'existence.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu