Frappe-toi le cœur

Elle est bien foutue cette histoire de manque, de jalousie et de déficience d’amour maternel. Des mères extrêmes, des pères absents, et les filles qui payent.

Mais comme à son habitude, Amélie Nothomb reste en surface, creuse un peu, ausculte le cœur, éventuellement un ventricule…

Frappe-toi le cœur de Amélie Nothomb
Frappe-toi le cœur de Amélie Nothomb

Et zou, trop rapidement… c’est fini et me voilà frustré. Encore faim et c’est déjà l’heure de l’au revoir.

Zut !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie. »
Alfred de Musset

Bonheur à gogos ! 

Ça commence comme un réquisitoire contre les livres de développement personnel et la mode de l’impératif du bonheur. Puis de pensées en remarques, les psy passent sur le divan. Comme une ode au droit à la tristesse, à la beauté du cafard, au romantisme de la dépression et à la créativité du mal-être.

Bonheur à gogo de Jean-Louis Fournier
Bonheur à gogo de Jean-Louis Fournier

Rigolo, désabusé et plutôt cynique, un malheureux livre qui fait sourire.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Au Moyen Âge, quand on était malheureux, on s'enfilait une pinte de cervoise et on attendait que ça passe. Au XIXe, on a remplacé la cervoise par de l'absinthe. Et puis l'absinthe a été interdite, et le bonheur est devenu obligatoire. »

Comment être heureux ? Exercices pratiques de confiance en soi, méditation, huiles essentielles, pierre de rhinocérite, croisière du bien-être... Jean-Louis Fournier a testé pour vous les thérapies en tout genre et la montagne de petits conseils qui peuvent tout changer. Résultat : un livre drôle, sensible et d'une grande justesse, qui nous fait rire de nos petits ou grands malheurs et nous libère de la tyrannie du bonheur

Les promesses

J’ai toujours aimé ces livres où une auteure fait parler un homme (ou le contraire) et qu’elle touche juste. Ces livres où, avec délicatesse, l’autre sexe dévoile ce qu’il serait difficile de voir, de s’avouer ou de concéder. Certes, parfois la projection s’égare dans ses fantasmes, mais subsiste le tableau, l’essai. Et cette fois-ci, je l’ai trouvé plutôt fidèle.

Les promesses de Amanda Sthers
Les promesses de Amanda Sthers

Une histoire sur le deuil et les amours ratés. Sur l’amitié qui, solide, survit. Une vie comme une destinée déjà tracée. Délicatement touchant et navrant.

Et cette phrase (un peu charcutée) belle comme la joie.

Pas le monstre chef d’oeuvre, mais un bouquin avec passages qui méritent leurs détours.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La vie, en général, n'en finit pas de faire des promesses qu'elle prend plaisir, ensuite, à ne pas tenir - et telle est bien l'histoire d'Alexandre, le héros de ce roman.

On lui avait ainsi promis, dès sa naissance, le bonheur, l'amour, le soleil, l'Italie et toutes les nuances du plaisir, et il en eut sa part. Mais il s'avisa, à mesure, que chaque promesse accomplie portait également en elle une part de regret, une zone de mélancolie où le destin murmurait : « Le bonheur, ce n'était donc que cela ? »

Dans ce roman qui se déploie entre Paris et l'Argentario, cette presqu'île bénie de Toscane, on croisera beaucoup de désirs, de folles sensualités, des jours glorieux, des amantes, des amis fidèles - et, en même temps, leurs contrepoints douloureux et sombres.

Cette histoire, on l'aura deviné, concerne la plupart des hommes qui entrent dans l'existence en grands vivants. Qui en jouissent. Et qui, par négligence, y font d'irrémédiables dégâts.

Surtout dans le coeur des femmes qui ont pris le risque de les aimer

L’égoïste romantique

Comme un journal, comme du vrai. Des fois très drôle et parfois quelconque. Rarement profond mais on y trouve quelques pépites. Dans ce livre Oscar y baise, s’y drogue, rencontre, aime et tombe amoureux, aime encore et médite, trompe et se trompe, se regarde et s’en amuse, cynique et nombriliste…

L'égoïste romantique de Frédéric Beigbeder
L’égoïste romantique de Frédéric Beigbeder

Ça amuse, ça distrait et… et… et pis voilà.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cette histoire débute en l'an 2000. Oscar Dufresne a trente-quatre ans. C'est un écrivain fictif, comme il y a des malades imaginaires. Il tient son journal dans la presse pour que sa vie devienne passionnante. Il épingle la notoriété (à commencer par la sienne), courtise les femmes à la hussarde mais tombe amoureux, console les célibataires qui lui ressemblent, croise et assassine les célébrités, voyage dans les boîtes de nuit du monde entier. Il est égoïste, lâche, cynique et obsédé sexuel. Bref, c'est un homme comme les autres

Garbo

Sympa, cette histoire de héros romantique malgré lui, un peu fantasque, un peu olé-olé, emporté par les événements qu’il déclenche et dont il ne mesure pas toutes les implications.

Garbo de Guillaume de Fonclare
Garbo de Guillaume de Fonclare

Sur un fond de réalité historique du contre espionnage durant la 2e guerre mondiale, ce Garbo (nom de code) m’a laissé un peu sur ma soif d’action, de romantisme, de suspense ou de quelques autres bulles, comme une bouteille de Perrier un peu plate.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« C'est ainsi que je devins « Garbo », le plus grand acteur de tous les temps, le plus extraordinaire espion que la Terre ait porté, jouant mon auguste rôle dans le film terrible de la Seconde Guerre mondiale. »

Sous Tibère

Et si ?

Et si Jésus n’avait été qu’une espèce de petit bandit minable manipulé qui se serait retrouvé pris à son propre jeu ?

Sous Tibère de Nick Tosches
Sous Tibère de Nick Tosches

Rigolo, avec des longueurs et quelques bonnes tranches impies de grasseries blasphématoires. Et quand je dis ça…

Et quelques piques anticléricales, athées, agnostiques ou antireligieuses assez bien senties.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans un recoin des archives secrètes de la bibliothèque vaticane, l'écrivain Nick Tosches découvre un codex vieux de deux mille ans qui relate les mémoires d'un aristocrate romain : Gaius Fulvius Falconius. Orateur de talent chargé d'écrire les discours de l'empereur Tibère, il tombe un jour en disgrâce et doit s'exiler en Judée. Il y fait la connaissance d'un jeune vagabond juif sans foi ni loi, obsédé par l'argent et le sexe, qui le fascine littéralement. Lui vient alors une idée : faire passer ce jeune homme au charisme indéniable pour le Messie tant attendu...

Jésus de Nazareth revu et corrigé par l'auteur du Roi des Juifs : il fallait l'irrévérence et l'érudition de l'un des derniers hors-la-loi de la littérature américaine pour s'emparer d'un tel sujet. Se moquant de la religiosité et de la morale, Nick Tosches dérange, choque, bouscule, et confirme une fois de plus sa virtuosité

Je suis un homme

Il est très difficile d’apprécier un livre dans lequel il est impossible de s’identifier à un des protagonistes. Et plus encore si le narrateur et personnage principal est un froid manipulateur cynique désabusé.

Bon, c’est pas mauvais ou mal écrit, non. Mais il ne se passe pas grand chose et j’ai déjà oublié la moitié.

Je suis un homme de Marie Nimier
Je suis un homme de Marie Nimier

Et il est beau! Bof.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«J'aime les femmes. J'envie leur aptitude à jouir plusieurs fois d'affilée, même si avec moi, il faut l'avouer, ce n'est pas arrivé souvent. Est-ce ma faute si je m'endors tout de suite après l'amour ?

Je suis beau, tout le monde s'accorde à le dire, de cette beauté rugueuse que je tiens de mon père. Zoé et Delphine prétendent que je suis un macho, dans le bon sens du terme (sic), et les voilà qui dressent l'inventaire de mes petits défauts. Si elles ont tant de choses à me reprocher, pourquoi parlent-elles de moi avec des étoiles dans les yeux ? À leur place, je me serais quitté depuis longtemps.»

Venise n’est pas en Italie

C’est plus vraiment ma tasse de thé, mais j’aurais adoré lire ce livre plus jeune. Des punchlines bien senties, un humour plein d’autodérision et de sensibilité. Une famille décalée, avec ses petits soucis… et des plus gros.

Venise n'est pas en Italie de Ivan Calbérac
Venise n’est pas en Italie de Ivan Calbérac

Mais bon, un peu snobinard, je n’ai pas osé aimer ce livre pour ce qu’il est, un moment très sympa, tendre et léger comme les premiers émois.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Émile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l'invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l'accompagner...

C'est l'histoire d'une famille inclassable, l'histoire d'un premier amour, miraculeux et fragile, d'un voyage initiatique et rocambolesque où la vie prend souvent au dépourvu, mais où Venise, elle, sera au rendez-vous.

Un roman dans la lignée de La Vie devant soi, du film Little Miss Sunshine, où l'humour se mêle à l'émotion

La femme nue

Une couverture magnifique et hors sujet.

La femme nue de Elena Stancanelli
La femme nue de Elena Stancanelli

La narration (pénible) d’une difficile séparation, d’un deuil amoureux impossible, d’une descente et de la perte de contrôle.

Une écriture difficile (chiante?), mais une très jolie couv’

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La vie d'Anna vole en éclats quand Davide la quitte. Incapable d'accepter la séparation, elle pirate son compte Facebook, suit ses moindres mouvements à l'aide de son portable, et scrute de façon obsessionnelle ses échanges avec sa nouvelle conquête.

Très vite, Anna ne dort plus et maigrit de façon alarmante. Prise au piège dans ce vertige virtuel de suppositions et de fantasmes, elle décide d'élaborer un scénario implacable pour humilier sa rivale...

Dans une langue alerte et caustique, la narratrice dévoile ses comportements les moins avouables et célèbre la renaissance du corps.

« La femme que j'étais devenue était plus forte, parce qu'elle avait un contour plus net. Beaucoup plus forte que l'Anna raisonnable, compliquée, solitaire. J'avais donné naissance à un fantôme plus réel que je ne l'étais moi-même et prêt à s'emparer de mon corps, de mon cerveau, de tout mon être. Ce qui explique que j'ai eu tant de mal à m'en débarrasser. Maintenant encore je sais qu'il est là, dans un coin. Tapi, prêt à m'assaillir dans les moments de faiblesse. »

De si rudes tendresses

Une quinzaine d’histoires courtes sur les envies cachées, les pulsions qui nous dévorent, les secrets qui nous hantent et les besoins qui nous poussent.

De si rudes tendresses de Tomaso Solari
De si rudes tendresses de Tomaso Solari

Sympa, mais dans style un peu bof-bof. Et comme souvent avec les nouvelles, le bon côtoie le non fini, laissant un non-goût de pas assez. Dommage, car les bons moments et les promesses n’y manquent pas.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les personnages de ces nouvelles partagent un sentiment de culpabilité et dévoilent les conséquences de leurs faiblesses sur leur vie intérieure