Voir Montauk

Une histoire de proche aidant. Une fille et sa mère dans la souffrance, la dépression et l’envie d’en finir.

Après, assise au coin de ton lit, ta paume chaude enlacée dans la mienne, je t'ai chuchoté dans le noir que c'est sûr, tu iras mieux, que nous voyagerons, que nous partirons où tu veux, ce qui te fera plaisir - voir l'océan tu me dis - tu veux voir l'océan, voir Montauk. 
Je ne connais pas Montauk, mais ce jour-là une promesse est scellée. Oui, Maman, nous irons à Montauk, évidemment.
Voir Montauk de Sophie Dora Swan

Une narration originale entre roman et poème, un style décousu qui exprime à lui tout seul le désarroi et la perte de repères.

Chez Mam (à faire)
inspirer ouvrir le courrier trier suffoquer vider le lave-vaisselle le frigo jeter les légumes fanés les fruits ramollis le lait caillé ark aérer la chambre défaire le lit taper les coussins la tête contre le mur partir une brassée expirer frotter les plaies arroser le ficus l'orchidée l'oranger ouvrir des albums photos brailler fumer changer les draps sortir les poubelles le recyclage tourner en rond fermer le routeur
étendue sur le plancher
tirer la plug
abolir le bruit

Un relation fille-mère réunies par la violence de la maladie

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
un jour d'été, un jour de joie
deux ans ça se fête tu me diras
je ferai tout pour être là
nous sommes trois jours avant


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
De retour dans son pays natal après une longue absence, une femme prend soin de sa mère tombée malade. La veille de son hospitalisation, sa fille lui fait une promesse : l’emmener à Montauk, quand tout ira mieux. Mais comment voguer jusque-là ?

Boussole pour éviter la chute et déjouer l’urgence, l’écriture dessine la route vers ce lieu inconnu, au détour des trajets et des souvenirs réveillés par les souffrances de la mère. Montauk se révèle être une utopie du calme, du bruit aboli, de la parole retrouvée. Un lieu où, enfin, entre une mère et une fille, tout est simple.

Journal d’une tempête, Voir Montauk est une déclaration d’amour, où l’ironie et la poésie fendent la glace clinique des hôpitaux.

"mais il faut d’abord que j’apprenne ta mort, que j’apprenne à te laisser mourir, que j’arrête de dire non comme le font toujours les mamans"

Les battantes

Une histoire de village, d’Italie et de guerre. Une histoire de haines ancestrales, de jalousies, de rivalités et… au milieu, un terreau fertile pour les amours interdites des jeunesses qui se découvrent.

Les plus petits mangeaient à contrecoeur mais mangeaient. La tentation était trop forte. Les grands résistaient, se montrant au-dessus de ces bestialités terrestres. Au mieux, ils picoraient.
Qu'il s'agisse de repas de fête ou ordinaires, le rituel était le même: porcelaine fine, argenterie, nappes damassées, cristal de Daum.
Même en temps de guerre, paraît-il, l'étiquette avait été respectée. Dans des assiettes peintes à la main, ciselées d'or, on consommait les miettes que la campagne offrait en période de disette. Mais avec des couverts en argent et des mains propres, la misère vous semble moins misérable, proférait zio Umberto d'un air supérieur.
Ces repas se déroulaient plus ou moins en silence, peu de mastication, aucun plaisir puisque le plaisir, nous le savions, était réservé aux besogneux et aux indigents.
Les battantes de Simona Brunel-Ferrarelli

Malgré plusieurs époques et leur traitement un peu brouillon (ou trop emmêlé pour moi), le style et la passion emportent ce livre très touchant.

Il ne manque qu’un balcon pour se croire à Vérone…

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Lundi 6 septembre 1943
Premier jour d'école. Je ne sais pas si je tiendrai. Ils m'ont amené leurs gosses avec une méfiance de paysans obtus et coincés. C'est parce que je ne suis pas d'ici. Et que je suis une femme.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Dans ma famille, aucun évènement, pas même la guerre, ne pouvait enfreindre les certitudes d’un nom qui se savait fort pour sa discrétion, sa respectabilité. Aucune faute, commise ou non, ne serait jamais avouée. On trouverait le moyen de l’étouffer, de la rendre invisible et non advenue.
C’est ainsi que les histoires de famille, racontées à demi-mot par des tantes radoteuses, réchappées à l’enclos du silence pendant les fugues de mon enfance, constituèrent, à l’insu de tous, les vraies bases de mon éducation."
Âpre et rude est la vie à Rocca Patrizia ; frustres et obtus sont ses habitants. Dans cette atmosphère où l’on s’observe, se toise et se jalouse évoluent les familles du village. Leurs liens se dévoilent subtilement au fil des pages. Simona Brunel-Ferrarelli redonne vie avec fougue à cette Italie d’autrefois, aussi dramatique qu’envoûtante. Un roman que porte une écriture musicale et charnelle.

What a Wonderful World ! 2

La suite du tome 1… qui s’épuise.

What a Wonderful World ! tome 2 de Zep

A court d’idées, Zep s’est un peu enlisé dans ce blog du Monde dans un one-man-strips un peu répétitif autour de sa bite et de sa calvitie (et parfois les deux en même temps).

Peut-être que l’actu était en panne en 2016 ? Ou était-ce Zep ?

Un dessin génial au service d’un projet un peu bâclé… comme une demi-molle

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mi petit, mi grand...
Titeuf, dépêche-toi... Tu vas être en...
Pffff...
Ret...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'auteur de Titeuf pose un regard sans concession Sur l'actualité sociopolitique de Son nombril. Il s'interroge sur la vanité des choses et s'engage pour un monde plus juste, sans guerre, sans peur de l'étranger et sans choux de Bruxelles.

What a Wonderful World ! 1

De 2014 à 2018, Zep à tenu un blog BD sur Le Monde. Les strips ont été réunis sur deux albums et ça… c’est le premier.

What a Wonderful World ! tome 1 de Zep

Si le dessin est toujours chouette, les pensées sont de profondeur et de qualité très variables où la finesse côtoie le manque d’inspiration (souvent comblé par des bites… ça, ça passe toujours)

Et en relisant ces blagounettes 10 ans après, on se dit que malheureusement rien n’a vraiment changé, que ce soit pour le climat, la société, le Proche-Orient ou l’humour à deux zboubs. Probablement quelques cheveux en moins…

Rigolo. L’occasion éventuellement d’aller jeter un œil sur le blog What a wonderful world

Avec un tome 2

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ah ! si le smartphone avait été inventé plus tôt...
Les images géniales que l'on aurait pu faire !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'auteur de Titeuf pose un regard sans concession sur l'actualité sociopolitique de son nombril. Il s'interroge sur la vanité des choses et s'engage pour un monde plus juste, sans guerre, sans peur de l'étranger, et sans choux de Bruxelles.

Une histoire d’hommes

Un groupe de rock, un groupe d’amis… une séparation et la vie qui mélange tout ça avec des femmes, des enfants, des accidents…

Une histoire d’hommes de Zep

Une histoire tendre et amère sur la vie du point de vue des mecs. C’est plutôt bien vu et bien tourné. Un scénar’ rythmé aux nombreux flashbacks – et qui pourrait se retrouver facilement sur grand écran – soutenu par un talentueux dessin monochrome…

Des vies d’hommes et d’amitiés avec leurs succès et réussites, leurs failles, faiblesses, petitesses, trahisons… Des vies et des deuils

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Bienvenue à bord du vol BA 763 à destination de Londres - Heathrow - Nous vous prions d'éteindre vos appareils électroniques, de redresser vos tablet...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après s'être séparés plusieurs années auparavant, une bande de copains et membres d'un groupe de rock se retrouvent chez l'un d'eux, Sandro. Certains ont réussi, d'autres moins. Au détour de flash-back sur les concerts, la drogue, les amours passagères, ils comprennent les événements mal perçus à l'époque et découvrent que quelque chose de plus fort que la musique unit certains d'entre eux.

Sagama

Très amusé par sa Patate chaude, c’est avec joie que je suis tombé sur le livre précédent de Marie Beer. Et quelle surprise, quelle claque ! Je me suis fait prestidigiter en toute beauté !

Il m'arrive de me dire que j'aurais pu simplement rentrer me coucher ce soir-là. Me fondre dans le bruit sourd de la foule. Passer à côté d'elle sans entendre sa voix.
Le monde est peuplé de trésors qui ne seront jamais découverts. Des perles au fond de l'océan, des livres partis en fumée sur des bûchers allumés par des fous, des émeraudes emprisonnées sous du ciment.
Sagama de Marie Beer

On suit ici le docteur Wilson, sa femme et sa patiente Sagama. Une histoire que l’on découvre au travers du journal du docteur harcelé tant par son épouse délaissée que par Sagama, suicidaire, abusée par son beau père, fragile, dépendante, instable, fugueuse, manipulatrice et qui dialogue avec des anges… Folle ?

Comment savoir quel rôle joue la lucidité dans la folie ? Comment savoir vraiment jusqu'où nous sommes libres d'agir comme nous le faisons parfois ? Nous sommes si souvent prisonniers de notre histoire.

Et ?

Et ce livre m’a retourné la tête !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Samedi 19 juillet 2014
J'ai offert ce jour à mon épouse un joli carnet auquel confier ses tourments. C'était une manière, peut-être malhabile, d'excuser ma suractivité professionnelle des derniers mois, vécue par elle comme un délaissement. Il m'arrive de conseiller à mes patients de coucher leurs maux par écrit avec des résultats très positifs. Un adolescent affronte ainsi un parent tyrannique sans risque de conflit.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Entouré d'une épouse un peu trop parfaite et d'un cercle social désespérément conformiste, le docteur Wilson, un psychiatre quinquagénaire, se réfugie dans l'écriture de son journal. Il y retrace la psychose de Sagama, une jeune patiente dont la disparition l'inquiète et dont la personnalité le fascine malgré lui... Un texte subtil, intense et drôle qui, au fil des pages, bouscule les représentations conventionnelles de la folie.

Ne lâche pas ma main

Bluffé par l’adaptation du roman de Michel Bussi, Nymphéas noirs réalisée par le même duo, c’est avec beaucoup de plaisir (et peut-être trop d’attentes) que je me suis jeté sur ce nouvel opus.

Ne lâche pas ma main de Frédéric Duval et dessin de Didier Cassegrain, d’après le roman de Michel Bussi

Le dessin et l’adaptation sont toujours brillants. À nouveau, beaucoup de lumière (cette fois-ci l’action se passe à La Réunion) et de couleurs, un très bel album.

Hélas, si le rendu du twist des Nymphéas était impressionnant, l’histoire ici est bien plus prévisible… Ce qui, pour le maître du twist à la française, est un petit peu décevant.

Pas mal du tout, mais un peu zut quand même

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Saint-Gilles-les-Bains, Île de la Réunion, Vendredi 29 mars 2019...
Hôtel Alamanda 15h01...
Martial, Je monte une seconde à la chambre !
Hpfff ! OK...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
- Je ne comprends pas, Liane devrait être là !
- Madame Bellion, c'était le genre à changer de tenue toutes les heures, vous voyez... Et là, dans la chambre, il n'y avait pratiquement plus de vêtements, la penderie était vide...
Et puis tout était en désordre... Tout...
- Le vase renversé... J'ai pensé à une scène de ménage ou bien à une drôle de partie de jambes en l'air...
- Et puis j'ai vu les taches de sang... sur le lit, les murs, les rideaux...

Liane et Martial Bellion et leur fille Sofa profitent des saveurs sucrées-salées et du climat tropical de l'île de La Réunion. Des vacances de rêve à n'en pas douter.

Ce couple en apparence idéal va pourtant chavirer quand Liane disparaît mystérieusement de sa chambre d'hôtel. Enlèvement ? Fugue ? Meurtre ? D'abord perplexe, la police soupçonne vite Martial d'avoir assassiné son épouse. Paniqué mais refusant de se rendre aux forces de l'ordre, il entraîne sa fille dans une fuite effrénée à travers les paysages luxuriants, et inquiétants, de l'île. Serait-ce un aveu ? À moins que la disparition de Mme Bellion ne cache une machination bien plus diabolique... ?

Après le succès flamboyant des Nymphéas noirs dans la collection Aire Libre, le trio d'auteurs se reforme pour l'adaptation d'un autre best-seller de Michel Bussi, Ne lâche pas ma main, publié en 2013. Didier Cassegrain met sa palette de couleurs chaudes et chaleureuses au service d'un polar haletant composé avec soin par Fred Duval et qui nous embarque dans les décors majestueux de l'île de La Réunion pour une chasse à l'homme aussi palpitante qu'imprévisible.

Noyade

Voilà clairement le livre le plus américain d’une autrice suisse que j’ai pu lire.

OK, Pour le côté ricain, le livre se passe au États-Unis et la riche famille Haynes qui se prélasse au bord de la piscine donnent immédiatement un ton à la Bret Easton Ellis (la coke en moins), ou alors une famille à la Meet Joe Black (les névroses en plus). Mais il y a plus que ça. L’écriture, le style et récit très scénarisé, quasi cinématographique qui navigue constamment entre différentes périodes brosse un tableau très étasunien de cette famille dysfonctionnelle.

Elizabeth suit des yeux le saladier, qui passe de main en main avec une lenteur accablante. Si elle avait organisé ces festivités, famille ou pas, jamais il ne lui serait venu à l'esprit de procéder ainsi. Ce chaos l'exaspère. Les plats s'entrechoquent, partent dans des directions opposées, sont reposés au centre de la table avant que chacun ait pu se servir. Quant aux convives, qui tachent la nappe et laissent des portions inégales, ils se servent sans aucune délicatesse. Il y a trop de choix, pour ne froisser personne, et le contenu des assiettes révèle des obsessions diététiques qu'Elizabeth juge absurdes.
Noyade de Céline Spierer

Une très belle réussite que cette noyade dans une famille étouffée par les secrets et les non-dits

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Dans la lumière déclinante de l'après-midi, les gouttes d'eau, brièvement suspendues dans l'air, prennent l'apparence de minuscules perles étincelantes. Une série d'empreintes de pieds humides, en bordure de la piscine, s'évapore lentement sous la chaleur de juillet. Depuis la terrasse résonne le tintement des couverts contre les assiettes, des chaises qu'on déplace.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les enfants Haynes et leurs conjoints sont réunis autour d'Elizabeth, la matriarche charismatique. En apparence, la dynastie incarne la success-story américaine. Mais à vouloir se conformer à cette image de réussite, ils se sont enfermés dans des rôles de composition. Combien de temps pourront-ils encore taire leurs mensonges et leurs trahisons sans en payer le prix ? Accepteront-ils de tomber les masques dès lors qu'une tragédie les frappe ?

Où vont les larmes quand elles sèchent

Jean est médecin et il voit passer bien des patients. A chaque fois, c’est une fenêtre sur leur intimité qu’ils ouvrent. Une tranche de vie qui se dévoile au travers d’une maladie transactionnelle.

Mon métier c'est de gratouiller dans la nature humaine comme dans ce qu'elle a de pire, mais je ne suis pas d'accord avec ceux qui t'expliquent que c'est dans le pire qu'elle est la meilleure. Globalement, je crois qu'on bataille tous comme on peut, et qu'on est tous paumés. D'une façon ou d'une autre, qu'on sache ou non pleurer.
Où vont les larmes quand elles sèchent de Baptiste Beaulieu

Au fil de ce livre d’une grande tendresse, c’est aussi le médecin qui se dévoile avec ses peurs, ses douleurs et ses culpabilités… Mais aussi ses convictions, son féminisme, son homosexualité et toutes ses rages et colères.

En vrai, là, je ris en pensant à ce que je vais vous dire, mais je crois que c'est la chose la plus vraie que j'aie jamais pensée. Les hommes ont beaucoup trop confiance en eux, bien plus que les femmes, parce qu'ils naissent avec des testicules et un pénis, c'est tout, même que c'est pour cette raison qu'ils se pensent légitimes a exercer un tel niveau de violence sur autrui en toute impunité. Faudrait que les nanas arrêtent toutes de simuler l'orgasme, pour que les mecs sachent une bonne fois pour toutes combien ils sont irrémédiablement nuls. C'est une idée comme ça. Le début d'une utopie révolutionnaire qui commencerait par là: cesser de mentir aux hommes au sujet de leur insondable médiocrité.

Alors oui, c’est parfois un peu mielleux-mélo-sirupeux, mais c’est aussi souvent bien drôle. La vie d’un médecin qui ne peut pas sauver tous ses patients et qui peine aussi à se sauver lui-même

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'est un petit cabinet médical. On y accède après avoir traversé un couloir en crépi beige, très beige, puis longé un patio fleuri, très fleuri. Parfois, ça sent les fleurs séchées, parfois rien du tout.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jean a trente-six ans. Il fume trop, mâche des chewing-gums à la menthe et fait ses visites de médecin de famille à vélo. Il a supprimé son numéro de portable sur ses ordonnances. Son cabinet médical n'a plus de site Internet. Il a trop de patients : jusqu'au soir, ils débordent de la salle d'attente, dans le couloir, sur le patio.

Tous les jours, Jean entend des histoires. Parfois il les lit directement sur le corps des malades. Il lui arrive de se mettre en colère. Mais il ne pleure jamais. Ses larmes sont coincées dans sa gorge. Il ne sait plus comment pleurer depuis cette nuit où il lui a manqué six minutes.

Milch Lait Latte Mleko

Une petite fille raconte son arrivée en Suisse, depuis l’ex-Yougoslavie.

La maîtresse suisse était grande avec des cheveux ondulés son nom chantait c'était un peu le contraire de la maîtresse du pays qui était large et qui fumait comme un pompier.
Milch Lait Latte Mleko de Ed Wige

Elle parle de ses découvertes, du goût du lait et de la Bündnerfleisch… Mais aussi de l’absence du père qui lui… s’est retrouve à la Hague […]

Et puis la Suisse a décidé: on pouvait rester en Suisse. Mama a pleuré de joie et moi je comprenais pas. Je comprenais pas pourquoi on restait en Suisse. Je comprenais pas pourquoi la Suisse voulait qu'on reste en Suisse. Je comprenais pas pourquoi c'était une bonne nouvelle que la Suisse veuille qu'on reste en Suisse. En Suisse je comprenais pas mama. J'ai dit non. Quoi? Non. Non quoi? Je reste pas en Suisse et je te déteste. Mama m'a collé une gifle pour la première fois. La bague de papa sur son doigt était froide et lourde contre ma joue. J'ai pleuré.

Un petit (vraiment tout petit) morceau de tendresse et d’émotions toutes aussi contradictoires que viscérales…

Un livre au curieux début qui, finalement, éclaire toute l’histoire

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je me souviens très bien de notre arrivée en Suisse. Il faisait gris. 13°C. Les douaniers parlaient une langue bizarre comme dans les films sur la guerre mondiale et quand ils nous ont mis contre le mur j'ai regardé mama et elle m'a dit de sourire.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une petite fille arrive en Suisse avec sa mère pour fuir la guerre. Ballottée entre les langues, les souvenirs et les combines de survie, elle raconte son nouveau quotidien, marqué par la Bündnerfleisch et le chocolat. Mais une question se fait lancinante : où est passé son père ?

Avec un tact d’une rare maîtrise, Ed Wige aborde les sujets graves que sont l’exil et les conséquences de la guerre, sous l’apparence de la légèreté. Un texte plein de malice.