Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Jacominus Gainsborough a donné rendez-vous à midi pile, il s’agit de ne pas être en retard… et attention, les distractions seront nombreuses
Midi pile de Rébecca Dautremer
Un chef d’oeuvre d’album tout en découpages où les pages suivantes servent de décors au pages en cours. Une merveille, un trésor trop fragile
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Pour un bon rendez-vous, il faut être deux (au minimum). On convient d'un lieu, d'un jour et d'une heure : midi pile, par exemple.
Si les deux dont il est question, ceux-là même qui ont convenu de ces choses, se rendent au lieu dit, le jour dit et à l'heure dite : alors, le rendez-vous a toutes les chances d'être un succès ! C'est pourtant fort simple.
Et parfois, ça change tout.
Un chemin, une attente, un espoir fou... Rébecca Dautremer nous convie à traverser les pages de ce livre unique, sculpture de papier aux découpes d'une finesse exceptionnelle, où l'on accompagnera Jacominus et Douce vers le plus beau des rendez-vous !
Alors qu’il est chargé par le journal Libération de la couverture du procès de Klaus Barbie, Sorj Chalandon tente de savoir qui est réellement son père. Collabo, résistant, SS dans la division Charlemagne ou soldat allemand, mythomane ou idiot malchanceux ?
Enfant de salaud de Sorj Chalandon
Poursuivant son premier essai fictionnel avec profession du père, Sorj Chalandon se déleste de tous les artifices pour lui faire enfin cracher sa Vichy.
Une confrontation en parallèle d’un procès historique. L’ultime tentative d’un fils désemparé pour tenter de trouver la vraie personne cachée derrière les affabulations du père
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un jour, grand-père m'a dit que j'étais un enfant de salaud.
Oui, je suis un enfant de salaud. Mais pas à cause de tes guerres en désordre papa, de tes bottes allemandes, de ton orgueil, de cette folie qui t a accompagné partout. Ce n'est pas ça, un salaud. Ni à cause des rôles que tu as endossés : SS de pacotille, patriote d'occasion, résistant de composition, qui a sauvé des Français pour recueillir leurs applaudissements. La saloperie n'a aucun rapport avec la lâcheté ou la bravoure.
Non. Le salaud, c'est l'homme qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue. Sans trace, sans repère, sans lumière, sans la moindre vérité. Qui a traversé la guerre en refermant chaque porte derrière lui. Qui s'est fourvoyé dans tous les pièges en se croyant plus fort que tous : les nazis qui l'ont interrogé, les partisans qui l'ont soupçonné, les Américains, les policiers français, les juges professionnels, les jurés populaires. Qui les a étourdis de mots, de dates, de faits, en brouillant chaque piste, Qui a passé sa guerre puis sa paix, puis sa vie entière à tricher et à éviter les questions des autres. Puis les miennes. Le salaud, c'est le père qui m'a trahi
Un monologue qui commence par de la bonne grosse blague, un gynéco entre les cuisses.
Jewish cock de Katharina Volckmer
Et tout ça se prolonge un peu trop pour qu’il ne soit question que de ça, et derrière un texte décousu qui se déroule comme une conversation avec soi-même apparaissent des indices qui font de ce livre bien plus qu’une franche rigolade.
Et la petite blagounette de la couv’ m’a quand même bien fait sourire
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Allongée dans le cabinet du Dr Seligman, jambes écartées, une jeune femme se lance dans un monologue absolument délirant. Elle s'adresse au médecin qui s'affaire entre ses cuisses et lui raconte ses fantasmes, ses obsessions, son histoire familiale - elle est née en Allemagne mais a fui sa culture et sa langue maternelles pour s'installer à Londres. Exilée dans ce pays autant que dans son propre corps, ses compagnons de route se nomment désormais M. Shimada (créateur japonais de sex-toys), Jason (son psy à qui elle parle des petits noms qu'elle donne au sexe d'Hitler) et K (un homme marié rencontré dans des toilettes publiques). Entre la découverte d'écureuils comestibles et l'art de la fellation, entre une mère envahissante et le pyjama du Führer, la jeune femme se débarrasse des conventions pour caresser son rêve le plus fou : retrouver sa liberté - et s'offrir un pénis circoncis.
Déjà culte dans de nombreux pays, Jewish cock est un roman explosif qui a été applaudi par toute la critique à sa sortie. Dans les pas de Thomas Bernhard, Katharina Volckmer explore la culpabilité allemande, la question du genre, l'asservissement de nos corps et le danger des tabous érigés en barrières morales. Un texte puissant qui annonce la naissance d une écrivaine majeure
Du pur feel-good avec de la peine et de la douleur, des personnages perdus dans leurs vies et leurs relations aux autres et finalement… l’amitié et le temps qui leur permettront de se reconstruire.
La lettre oubliée de Nina George
Et même si ce n’est pas forcément ma tisane, passé les gros sentiments et les tire larmes… j’avoue, j’ai bien aimé ce libraire et son tour de France en péniche pharmacie littéraire
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Jean n'est pas un libraire comme les autres. Avec sa « pharmacie littéraire », il prescrit des livres pour guérir les maux de l'âme. S'il connaît le remède pour les autres, il n'a pas encore trouvé le sien. Quand Manon l'a quitté, 21 ans plus tôt, elle lui a laissé pour toute explication une lettre qu'il n'a jamais eu le courage d'ouvrir. Depuis, sa vie s'est arrêtée. Mais son destin bascule le jour où il découvre le terrible secret de Manon. Pour Jean, c'est le début d'un long périple au pays des souvenirs, en plein coeur de la Provence : son voyage vers la renaissance.
Dans cette BD post-apocalyptique, après un début très premier degré, le récit prend du volume avec une rencontre.
Femme sauvage de Tom Tirabosco
C’est très noir, et pourtant superbe et poétique. La fuite d’une société devenue folle.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) J'ai toujours pensé que les humains étaient une espèce toxique. Des super prédateurs. Les humains, à part tout bousiller et rendre ce monde plus laid, je sais pas à quoi ils servent... Celui qui nous a inventés, il aurait pas dû, car au final, il faut bien reconnaître qu'on est juste des gros cons... Les gros cons de la création
Un énorme classique fantastico-dystopique d’horreur apocalyptique qui m’était passé à côté et dont je n’avais vu que la fort bonne adaptation cinématographique.
Je suis une légende de Richard Matheson
Pour autant, si le film m’avait beaucoup plu, il s’est révélé absolument infidèle tout en rendant plutôt bien le sens de l’œuvre première… Et ce, même s’il n’en est qu’une mièvre disneyfication.
Oublions donc Will Smith pour plonger dans une bien bonne histoire de vampires et de contamination mondiale plutôt trash et anxiogène
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie. Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil...
Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme.
Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire
Une BD (roman graphique ?) qui parle sans manichéisme de la difficile cohabitation du loup et de l’élevage des moutons. Combien de cadavres ? Des moutons qui finiront de toute façon à la boucherie, non ?
Le loup postface de Baptiste Morizot
Avec, à la fin un court texte de Baptiste Morizot. Une très bonne introduction au sujet avant de commencer à dire n’importe quoi.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Quelque part dans les écrins.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Au cœur du Massif des Écrins, un grand loup blanc et un berger vont s'affronter, passionnément, jusqu'à leurs dernières limites.
Jean-Marc Rochette célèbre une nouvelle fois la haute montagne, sa beauté, sa violence, l'engagement et l'humilité qu'il faut pour y survivre
Il a oublié sa carte de fidélité du magasin parce qu’il a changé de pantalons
Zaï zaï zaï zaï de Fabcaro
Et c’est la fuite, la cavale, une course poursuite, la police, les médias, les rencontres… tout se succède dans un road movie incompréhensiblement jouissif.
Un chef d’oeuvre aussi ahurissant que la société qu’il décrit… la notre !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) N'ayant pu présenter sa carte de fidélité au supermarché, un auteur de bandes dessinées est confronté à un vigile avec qui il a une altercation. Il s'enfuit et sa traque provoque une réaction en chaîne
Fuyant une Amazonie brûlée par le réchauffement climatique, les derniers Kaajapukugi sont accueillis au Mexique ou ils se suicident en groupe.
La mort et le météore de Joca Reiners Terron
Une fable qui commence de façon un peu absurde et presque drôle qui se transforme lentement en une métaphore fantastique de la colonisation et des pillages et massacres des grandes explorations pseudo-anthropologiques. Faut-il craindre la vengeance des pharaons dont on saccage le tombeau ?
L’homme détruit-il toujours les trésors à sa portée ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Alors que l'Amazonie ne compte plus que quelques hectares brûlants comme l'enfer, et qu'une mission spatiale chinoise doit rejoindre Mars, l'énigmatique Boaventura cherche à sauver les cinquante derniers Indiens kaajapukugi. C'est au Mexique, en territoire mazatèque, que ces anarchistes avant l'heure trouvent asile, avec une ultime provision de tinsâanhdn, la poudre de hanneton grâce à laquelle ils accèdent aux mondes supérieurs. Mais le vieux Boaventura, qui doit les accueillir, est soudain rattrapé par son passé sulfureux et meurt dans de mystérieuses circonstances à la veille de l'arrivée des Kaajapukugi...
Un petit classique – tout petit – qui était cité de nombreuses fois dans la bio de Anémone et qui avait titillé ma curiosité.
Bartleby le scribe de Herman Melville
Une nouvelle touchante, absurde, drôle et triste, l’histoire d’un homme qui préférerait juste rester là.
… enfin… I would prefer not to
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «Une fois dans la bibliothèque, il me fallut environ deux secondes pour mettre la main sur le Bartleby de Melville. Bartleby ! Herman Melville, Bartleby, parfaitement. Qui a lu cette longue nouvelle sait de quelle terreur peut se charger le mode conditionnel. Qui la lira le saura.»