Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Oui, c’est bien foutu, ça fait peur, c’est vraisemblable et c’en est même effrayant !
Après le monde de Antoinette Rychner
Mais fait-on des bons romans avec du premier degré ?
Je suis resté coincé sur cette énumération plausible d’un effondrement qui s’est – pour moi – perdue dans une volonté d’exhaustivité du scénario sans y trouver un envol romanesque qui aurait pu donner vie à ce livre (au demeurant glaçant de réalisme quant à la fragilité de la société économique)
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) 2022. Un cyclone ravage la côte ouest des États-Unis. Après des faillites en cascade, les finances américaines s'écroulent, entraînant avec elles le système mondial. En quelques mois, le monde tel que nous le connaissons est englouti.
Huit ans plus tard, de nouvelles formes de sociétés émergent. Deux femmes, à la veillée, racontent l'épopée de l'humanité avant et après la catastrophe. Saura-t-on inventer, au coeur du désastre, d'autres façons de vivre ensemble et d'habiter le monde ?
Un roman visionnaire et inspirant, hanté par une peur qui traverse toutes les sociétés occidentales : celle de l'effondrement
23e tome… Un bel âge pour un chat…
Les canines sont moins acérées, le poil moins vif, plus vraiment joueur… peut-être faudrait-il changer d’alimentation ?
Le Chat est parmi nous de Philippe Geluck
Oui… il fatigue un peu le Chat.
Zut
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Recueil de gags, de gravures détournées et de dessins politiquement incorrects dans lesquels le Chat commente l'actualité avec le sens de l'absurde qui le caractérise
Le loup en slip tente de passer en force ! Il s’use un peu et avance de façon bien moins subtile. Le ton en devient un peu balourd.
Le loup en slip passe un froc de Wilfrid Lupano, Cauuet Paul et Mayana Itoïz
C’est bien dommage car le loup en slip avait atteint le sommet dès son premier opus et là… pif (gadget), paf, pouf. C’est gentiment un peu moins drôle
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Le Loup en slip rentre de vacances et découvre que... Horreur ! Tout le monde porte désormais le même slip que lui dans la forêt ! C'est une atteinte à son identité ! Que faire ?
Si tout le monde a le même slip, est-il toujours le Loup en slip ?
Des petits textes tout courts, comme des anecdotes, des souvenirs, des rires, des petites hontes, des jouissances…
Il est 14h, j’enlève ma culotte de Zoé Vintimille
C’est très très drôle, sexe, érotique, sensuel, amusé, interloqué, rude et doux… toutes les couleurs, formes et goûts !
Un délice de petit livre sur l’instantané de l’irrésistible envie. Là, je veux, maintenant !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Faute de voyages exotiques réguliers, de sports extrêmes ou de travaux immobiliers, rencontrer des hommes nouveaux est en soi une façon d'implanter de la dramaturgie dans son quotidien. Mieux sonder le genre humain, aussi.
Renouveler les frontières du désir, du plaisir.
Je pense avoir déjà entendu ça dans une pub pour yaourt. Ou déo. »
À travers une centaine de très courts textes d'une sincérité vivifiante, Zoé Vintimille dresse le portrait d'une femme libre, qui rencontre, fait l'amour, s'offre et jouit du corps des hommes. Elle raconte le désir qui monte, la douleur du manque, certaines petites hontes et autres souvenirs inavouables. On rit, on s'émeut, on s'excite.
Zoé Vintimille vit depuis quelques années loin de l'ébullition parisienne. Ces instantanés crus, légers, profonds ou décalés, puisent dans sa propre vie
Immigration, capitalisme, Pôle emploi, pauvreté, tourisme sexuel, système de santé, SDF et terrorisme… Voilà de la BD politique à l’humour brillamment absurde !
Faut pas prendre les cons pour des gens, tome 2 de Emmanuel Reuzé et Nicolas Rouhaud
Et BIM !
Et un tome 2 encore meilleur que le premier !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Tome 1
Peut-on remplacer les enseignants par des distributeurs de diplômes ? Faut-il expulser du territoire son bébé ne parlant pas français quand on est patriote et républicain ? Doit-on incarcérer de futurs criminels pour éviter qu'ils ne commettent de futurs crimes sur de futures victimes ?
Retrouvez toutes les réponses à ces questions dans Faut pas prendre les cons pour des gens, un album d'humour absurde sur la bêtise ordinaire.
Dans ce livre, Reuzé et son fidèle compagnon Rouhaud, n'épargnent rien ni personne pour notre plus grand plaisir. Le dessin de Reuzé singe la BD contemporaine qui n'hésite pas à reprendre le même dessin sur plusieurs cases. Comme vous l'aurez compris, ce bougre ne prend vraiment rien au sérieux, pas même son éditeur !
Emmanuel Reuzé tord et maltraite les clichés de la société et livre une BD hilarante et grinçante à souhait
Tome 2
Faut-il une dérogation pour insulter un patron raciste ?
Peut-on passer des vacances sur le continent de plastique ?
Peut-on se faire rembourser un enfant défectueux ?
Retrouvez toutes les réponses à ces questions dans Faut pas prendre les cons pour des gens, un album d'humour absurde sur la bêtise ordinaire
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Le premier tome de "Thérapie de Groupe", "L’Étoile qui danse", mettait en scène un auteur de bande dessinée en plein désarroi à la recherche de l'inspiration. Dans le second tome de cette trilogie, "Ce qui se conçoit bien", l'auteur, toujours en panne, poursuit sa quête de l'idée du siècle afin de redevenir l'auteur à succès qu'il était. Après ses échecs répétés il est désormais hébergé par la Clinique des Petits Oiseaux Joyeux (" Clinique Psychiatrique pour fous, gros et demi-gros.").
Il y expérimente la vie en communauté et va donc participer, ou non, aux animations proposées : sport ("De vous à moi, c'est pas pour critiquer, mais on ne fait pas une équipe de foot potable avec des sociopathes."), atelier de dessin, rencontre avec le psychiatre ("J'aime bien les psychiatres, ce sont les seuls à écouter sérieusement les fous...", distribution de médicaments ("la drogue y est gratuite et en plus - et je n'ai jamais vu ça ailleurs - il y a toujours quelqu'un pour s'assurer qu'on prenne bien toute notre drogue. C'est bien simple, je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas plus de monde".).
En décrivant un Manu Larcenet en manque d'idées, l'auteur ouvre des dizaines de pistes qu'il explore avant de les refermer et démontre paradoxalement une imagination débordante. Il continue d'explorer l'histoire de l'Art, fréquente Jérôme Bosch et Brueghel l'Ancien, convoque Boileau et Nietzche à un débat télévisé, dialogue avec Baudelaire et réinvente le western.
Le séjour à la clinique porte ses fruits et l'auteur, pas forcément guéri mais apaisé, retrouve sa famille.
Un happy end provisoire en quelque sorte : "Aux Petits Oiseaux Joyeux, si on met de côté quelques suicidaires, en général tout se finit bien ." Un album dense d'une originalité absolues. C'est riche, débridé, foisonnant, intelligent, drôle, décalé et désespéré. Mais l'auteur est aussi un artiste et, en revisitant les grands maîtres, il démontre une incroyable virtuosité graphique.
Manu Larcenet, le dessinateur, peut tout dessiner, jongler avec les couleurs, le noir ou le sépia, adopter tous les styles ; c'est un créateur torturé et complet. Les lecteurs familiers de l'auteur ont évidemment déjà lu le premier tome de cette série hors-norme. Pour ceux qui sont en première année de Larcenet, il est recommandé de le découvrir en commençant par lire le sensationnel "Combat Ordinaire", son premier très grand succès.
Quel dommage, avec un titre pareil, un titre aussi dément, de faire une petite soupe à la Twilight, romantico-ado-nunuche…
Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires) de Lizzie Crowdagger
Bon, il y a des petits moments drôles… des tout petits.
Mais zut et re-zut, avec un titre de bombe atomique pareil, ce livre aurait dû tout démonter.
Loupé
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Engagée dans un parcours transsexuel, Cassandra décide de se procurer des hormones auprès d'une association lesbienne, tout en ignorant que cette structure sert de couverture à un gang de motardes surnaturelles
Une histoire dans laquelle je suis entré à reculons, porté par les éloges et freiné par crainte de voyeurisme. Les éloges sont méritées et de voyeurisme, heureusement, pour une histoire aussi sordide, on en trouve pas ici.
Chavirer par de Lafon
L’histoire d’une fondation bidon recrutant de jeunes danseuses pré-pubères pour satisfaire les appétits de gros porcs infects.
Un livre sur les regrets, la volonté d’oublier, la résilience et la culpabilité tenace.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) 1984. Cléo, treize ans, qui vit entre ses parents une existence modeste en banlieue parisienne, se voit un jour proposer d'obtenir une bourse, délivrée par une mystérieuse Fondation, pour réaliser son rêve : devenir danseuse de modern jazz. Mais c'est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va entraîner d'autres collégiennes.
2019. Un fichier de photos est retrouvé sur le net, la police lance un appel à témoins à celles qui ont été victimes de la Fondation.
Devenue danseuse, notamment sur les plateaux de Drucker dans les années 1990, Cléo comprend qu'un passé qui ne passe pas est revenu la chercher, et qu'il est temps d'affronter son double fardeau de victime et de coupable.
Chavirer suit les diverses étapes du destin de Cléo à travers le regard de ceux qui l'ont connue tandis que son personnage se diffracte et se recompose à l'envi, à l'image de nos identités mutantes et des mystères qui les gouvernent.
Revisitant les systèmes de prédation à l'aune de la fracture sociale et raciale, Lola Lafon propose ici une ardente méditation sur les impasses du pardon, tout en rendant hommage au monde de la variété populaire où le sourire est contractuel et les faux cils obligatoires, entre corps érotisé et corps souffrant, magie de la scène et coulisses des douleurs
Au travers de deux couples de la cinquantaine qui se séparent, Cristina Comencini interroge l’amour qui dure toujours, le couple indivisible, la fidélité, la parentalité et la filiation…
Quatre amours de Cristina Comencini
Même si l’écriture m’a parfois un peu embrouillé, le regard sur le couple est sans concessions
Que sont devenus le désir et l’amour dans le couple après cinquante ans et quelques enfants ? Des questions qui entrent en résonance avec Le nouveau nom de l’amour de Belinda Cannone également sorti en 2020
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Mon problème est le suivant : avant je vivais avec Laura et je couchais avec Sara. Maintenant que je suis libre, je n'ai plus aucune envie de la voir. Sans épouse, une maîtresse perd son sens. »
Marta et Andrea. Laura et Piero. Deux couples d'amis qui ont partagé chaque moment clef de leurs vies. Quand, au bout de vingt-cinq ans, leurs mariages respectifs volent en éclats, c'est le choc. Comment réinvente-t-on sa vie à cinquante ans passés ?
Entre nouveaux départs, rencontres inattendues et quiproquos, chacun des protagonistes va tenter, à sa façon, de s'approprier cette nouvelle vie qu'il faut avoir l'audace de saisir
Un père coincé avec sa femme et ses deux enfants. Un procrastinateur angoissé presque heureux reçoit un bon pour un dépistage du cancer colorectal.
Broadway de Fabrice Caro
C’est drôle, humain, anecdotique et un peu absurde. Un peu long aussi
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une femme et deux enfants, un emploi, une maison dans un lotissement où s'organisent des barbecues sympas comme tout et des amis qui vous emmènent faire du paddle à Biarritz... Axel pourrait être heureux, mais fait le constat, à quarante-six ans, que rien ne ressemble jamais à ce qu'on avait espéré. Quand il reçoit un courrier suspect de l'Assurance maladie, le désenchantement tourne à l'angoisse. Et s'il était temps pour lui de tout quitter ? De vivre enfin dans une comédie musicale de Broadway ?
Après Le discours, Fabrice Caro confirme son talent unique de prince de l'humour absurde et mélancolique