Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Un dessin au scalpel. C’est très beau, le trait est sublime et l’histoire tient la route.
Calypso de Cosey
Mais, à mon goût, Cosey, coloriste si doué, aurait peut-être été inspiré d’ajouter de la couleur et des pastels pour cette histoire toute en nuance.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Lorsque Gus, soixante ans passés, ouvrier sur un chantier, prétend avoir bien connu feu Georgia Gould, vedette du mythique film Calypso, sex symbol qui fit rêver des millions de spectateurs, l'hilarité est générale.
Pourtant il se trouve que la belle Georgia n'a pas encore pris congé de ce monde.
C'est dans la discrète et luxueuse clinique Edelweiss surplombant le Léman où elle soigne ses addictions que la star vieillissante va faire à Gus et à son compagnon de travail, Pepe l'Espagnol, la proposition la plus inattendue
Un témoignage poignant, celui d’un juif hassidique ultra-orthodoxe de l’état de New-York banni de sa communauté pour hérésie.
Celui qui va vers elle ne revient pas de Shulem Deen
Au fil des pages, l’auteur parle de sa vie dans un cadre religieux absolu et intransigeant, de l’obscurantisme volontairement entretenu dans une vie coupée du reste du monde, de ses premières interrogations, des doutes et de la perte de sa foi. Il parle de son mariage arrangé, de sa niaise ignorance face à sa femme.
Mais il semble impossible de brider un esprit curieux.
C’est candide, sincère, douloureux, forcément injuste. Cela semble d’un autre temps, sidérant.
En plus, avec une couv. magnifique.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Shulem Deen a été élevé dans l'idée qu'il est dangereux de poser des questions. Membre des skver, l'une des communautés hassidiques les plus extrêmes et les plus isolées des États-Unis, il ne connaissait rien du monde extérieur. Si ce n'est qu'il fallait à tout prix l'éviter. Marié à l'âge de dix-huit ans, père de cinq enfants, Shulem Deen alluma un jour un poste de radio - une première transgression minime. Mais sa curiosité fut piquée et le mena dans une bibliothèque, puis sur Internet, et ébranla les fondements de son système de croyances. Craignant d'être découvert, il sera finalement exclu pour hérésie par sa communauté et acculé à quitter sa propre famille. Dans ce récit passionnant, il raconte ce long et douloureux processus d'émancipation et nous dévoile un monde clos et mystérieux
Un bouquin fantastique plein d’étrange fantaisie. Une histoire parsemée de vielles photos aux tons sépias qui donnent corps à un récit tout en poésie.
Miss Peregrine et les enfants particuliers de Ransom Riggs
Une chouette lecture qui ne déroge pas aux grands clichés du genre avec des gentils enfants surveillés par des adultes bienveillants et qui possèdent des pouvoirs dans un monde parallèle qu’ils doivent défendre contre les méchants mégalos assoiffés de pouvoir.
Ne manquerait-il pas des baguettes magiques et une cicatrice sur le front.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Jacob Portman, 16 ans, écoute depuis son enfance les récits fabuleux de son grand-père. Ce dernier, un juif polonais, a passé une partie de sa vie sur une minuscule île du pays de Galles, où ses parents l'avaient envoyé pour le protéger de la menace nazie. Recueilli par Miss Peregrine Faucon, la directrice d'un orphelinat pour enfants « particuliers », il a côtoyé une ribambelle d'enfants doués de capacités surnaturelles.
Un soir, Jacob trouve son grand-père mortellement blessé par une horrible créature qui s'enfuit sous ses yeux. Bouleversé, Jacob part sur l'île en quête de vérité. En découvrant le pensionnat en ruines, il n'a plus aucun doute : les enfants particuliers ont réellement existé. Et s'ils étaient toujours en vie, aussi étrange que cela puisse paraître ?
Patrick Modiano se promène dans les rues de Paris, Il se rappelle, il rencontre, il retrouve des notes, des papiers et des carnets, des personnes, des événements…
Souvenirs dormants de Patrick Modiano
C’est long, il ne se passe rien, juste quelques souvenirs, parfois violents, mais aux teintes pastel du passé.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « "Vous en avez de la mémoire..."
Oui, beaucoup... Mais j'ai aussi la mémoire de détails de ma vie, de personnes que je me suis efforcé d'oublier. Je croyais y être parvenu et sans que je m'y attende, après des dizaines d'années, ils remontent à la surface, comme des noyés, au détour d'une rue, à certaines heures de la journée. »
C’est doux et tendre. Une histoire racontée par une fille qui grandi auprès de son père homosexuel. Son enfance après la mort de sa mère dans un accident de voiture alors qu’elle n’avait que deux ans.
Fairyland de Alysia Abbott
Et comme deux adultes-enfants dans une barque, pris dans la tempête de leurs émotions, ils tentent de rester à flot. Bousculées entre leurs incompréhensions et un amour indéfectible.
Une enfance chahutée dans le San Francisco de la drogue, des hippies, des gay, de la poésie et du regard des « autres ».
Et l’arrivée du SIDA
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Je passais mes matinées au centre aéré de Haight-Ashbury. Papa faisait peu à peu la connaissance des mères célibataires les plus excentriques du quartier. La mère de Lola, une actrice des Angels of Light, avait joué dans un film de Warhol. La mère de Moonbeam vendait de l'herbe dans son appartement d'Oak Street. Elle avait pour habitude de sortir avec des jeunes hommes, de les faire s'inscrire à l'assistance sociale et d'empocher leurs chèques.
Quand je ne m'amusais pas avec Moonbeam ou Lola, j'étais souvent livrée à moi-même. "Les pédés la trouvent mignonne mais ils ont peur d'elle", écrit mon père dans une lettre. "Enfant = responsabilité, la panique ultime pour les égoïstes et les planqués."
Cette remarque ne valait pas pour Eddie Body. Chaque après-midi, il venait me chercher au centre aéré, le visage barré d'un large sourire. Une fois, il est arrivé en robe. Les animateurs ne l'ont pas laissé entrer dans la classe, jusqu'à ce que j'entende sa voix et que je coure me jeter dans ses bras. »
1974. Après la mort de sa femme, Steve Abbott, écrivain et militant homosexuel, déménage à San Francisco. Avec sa fille de deux ans, Alysia, il s'installe dans le quartier de Haight-Ashbury, le centre névralgique de la culture hippie. Commence pour le duo père-fille une vie de bohème, ponctuée de déménagements, de fêtes et de lectures de poésie
Un bouquin qui pue la violence et le racisme de l’esclavage du Sud des États-Unis. L’esclave est force de travail, marchandise, bien dont l’homme blanc nanti dispose à sa guise. Une société entière bâtie sur l’exploitation, l’humiliation et l’asservissement haineux de l’autre, du faible. Oui, ça pue !
Underground Railroad de Colson Whitehead
Mais Cora et Caesar s’échappent ! Et les fugitifs rencontrent l’histoire. Celle de l’Underground Railroad, une organisation clandestine qui aida des dizaines de milliers d’esclaves à fuir le Sud pour se réfugier dans les états du Nord ou au Canada. Mais le chemin est long et dangereux, la traque impitoyable.
Reste un livre qui, malgré tout ça, n’a pas réussi à m’accrocher. Parfois, ça ne prend pas. Crotte.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.
De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves qui l'oblige à fuir, sans cesse, le « misérable coeur palpitant » des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
L'une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l'« Underground Railroad », le célèbre réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, les fondements et la mécanique du racisme.
À la fois récit d'un combat poignant et réflexion saisissante sur la lecture de l'Histoire, ce roman, couronné par le prix Pulitzer, est une oeuvre politique aujourd'hui plus que jamais nécessaire
Dans ce livre d’entretien sans tabous, Leïla Slimani donne la parole à des femmes qui ont eu (et ont parfois encore) bien des difficultés à s’épanouir sexuellement dans la société marocaine.
Sexe et mensonges : la vie sexuelle au Maroc de Leïla Slimani
Ces portraits dépeignent une société machiste, conservatrice, islamique et patriarcale, où l’hypocrisie, l’argent et la discrétion sont les seules alternatives à l’abstinence hors mariage. Où l’hymen reste témoin de la virginité des femmes, condition quasi-requise pour un mariage.
Un livre qui peut donner à réfléchir bien au delà des frontières marocaines, à la vue des extrémismes politiques et religieux qui tentent de partout de régir le plaisir et de contrôler le corps des femmes, des homosexuels ou de toutes autres minorités.
Luz
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Sexe et mensonges, c'est la parole, forte et sincère, d'une jeunesse marocaine bâillonnée dans un monde arabe où le sexe se consomme pourtant comme une marchandise.
Les femmes que Leila Slimani a rencontrées lui ont confié sans fard ni tabou leur vie sexuelle, entre soumission et transgression. Car au Maroc, la loi punit et proscrit toute forme de relations sexuelles hors mariage, tout comme l'homosexualité et la prostitution.
Dans cette société fondée sur l'hypocrisie, la jeune fille et la femme n'ont qu'une alternative : vierge ou épouse.
Sexe et mensonges est une confrontation essentielle avec les démons intimes du Maroc et un appel vibrant à la liberté universelle d'être, d'aimer et de désirer
28’415 pages d’émotions, de rires, de sexe, de drogues, de violence, de meurtres, de dérision, de souvenirs, d’évasion, de relations, d’enquêtes, de réel et de fantasmes, de joies et… parfois aussi, de longueurs et d’emmerdement.
Voilà, c’est fini. Mort! L’heure du bilan, le moment de disséquer sa vie sous le bistouri d’Égoïne, jeune – et forcément belle – étudiante en médecine.
Mon autopsie de Jean-Louis Fournier
Entre humour, nostalgie, fantasmes et regrets, Jean-Louis Fournier dresse le testament de son éternité, le portrait qu’il aurait souhaité laisser.
C’est doux et tendre, lui qui ne l’a pourtant pas toujours été.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) "Je suis mort.
C'est pas le pire qui pouvait m'arriver."
Jean-Louis Fournier s'est fait autopsier par la charmante Egoïne pour qu'on sache ce qu'il avait dans la tête, dans le coeur et dans le ventre
Par de longues descriptions d’endroit, tenues, couleurs… l’auteure nous immerge dans la vision de l’enfant qu’elle était entre 4 et 10 ans. Une enfant utilisée, manipulée, objetisée, érotisée, pornographiée par sa mère. Salement malsain.
Innocence de Eva Ionesco
Entre séances photos, et voyages, Eva cherche son père. Un père trouble, tenu à l’écart par sa mère jalouse et abusive.
Parfois longuet, souvent même un peu chiant, le témoignage touchant d’une enfance bien salopée.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Elle s'appelle Eva, elle est adorable avec ses boucles blondes et ses bras potelés. Une enfant des années 70. Ses parents se séparent très vite. Dès lors, sa mère l'enferme dans un quotidien pervers et éloigne le père par tous les moyens en le traitant de nazi. Photographe, elle prend Eva comme modèle érotique dès l'âge de quatre ans, l'oblige à des postures toujours plus suggestives, vend son image à la presse magazine.
Emportée dans un monde de fêtes, de déguisements et d'expériences limites, entre féerie et cauchemar, la petite fille ne cesse d'espérer et de réclamer l'absent qui seul pourrait la sauver de son calvaire. Mais sa mère, elle-même fruit d'un inceste, maintient l'enfant-objet sous emprise et attendra deux ans avant de lui annoncer la disparition de son père.
Comment survivre parmi les mensonges, aux prises avec une telle mère, dans une société qui tolère le pire ? Une seule voie, pour Eva devenue adulte mais restée une petite fille en manque d'amour : mener l'enquête sur son père, tenter de reconstruire ce qui a été détruit. Une expérience vertigineuse