L’égoïste romantique

Comme un journal, comme du vrai. Des fois très drôle et parfois quelconque. Rarement profond mais on y trouve quelques pépites. Dans ce livre Oscar y baise, s’y drogue, rencontre, aime et tombe amoureux, aime encore et médite, trompe et se trompe, se regarde et s’en amuse, cynique et nombriliste…

L'égoïste romantique de Frédéric Beigbeder
L’égoïste romantique de Frédéric Beigbeder

Ça amuse, ça distrait et… et… et pis voilà.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cette histoire débute en l'an 2000. Oscar Dufresne a trente-quatre ans. C'est un écrivain fictif, comme il y a des malades imaginaires. Il tient son journal dans la presse pour que sa vie devienne passionnante. Il épingle la notoriété (à commencer par la sienne), courtise les femmes à la hussarde mais tombe amoureux, console les célibataires qui lui ressemblent, croise et assassine les célébrités, voyage dans les boîtes de nuit du monde entier. Il est égoïste, lâche, cynique et obsédé sexuel. Bref, c'est un homme comme les autres

Garbo

Sympa, cette histoire de héros romantique malgré lui, un peu fantasque, un peu olé-olé, emporté par les événements qu’il déclenche et dont il ne mesure pas toutes les implications.

Garbo de Guillaume de Fonclare
Garbo de Guillaume de Fonclare

Sur un fond de réalité historique du contre espionnage durant la 2e guerre mondiale, ce Garbo (nom de code) m’a laissé un peu sur ma soif d’action, de romantisme, de suspense ou de quelques autres bulles, comme une bouteille de Perrier un peu plate.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« C'est ainsi que je devins « Garbo », le plus grand acteur de tous les temps, le plus extraordinaire espion que la Terre ait porté, jouant mon auguste rôle dans le film terrible de la Seconde Guerre mondiale. »

Sous Tibère

Et si ?

Et si Jésus n’avait été qu’une espèce de petit bandit minable manipulé qui se serait retrouvé pris à son propre jeu ?

Sous Tibère de Nick Tosches
Sous Tibère de Nick Tosches

Rigolo, avec des longueurs et quelques bonnes tranches impies de grasseries blasphématoires. Et quand je dis ça…

Et quelques piques anticléricales, athées, agnostiques ou antireligieuses assez bien senties.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans un recoin des archives secrètes de la bibliothèque vaticane, l'écrivain Nick Tosches découvre un codex vieux de deux mille ans qui relate les mémoires d'un aristocrate romain : Gaius Fulvius Falconius. Orateur de talent chargé d'écrire les discours de l'empereur Tibère, il tombe un jour en disgrâce et doit s'exiler en Judée. Il y fait la connaissance d'un jeune vagabond juif sans foi ni loi, obsédé par l'argent et le sexe, qui le fascine littéralement. Lui vient alors une idée : faire passer ce jeune homme au charisme indéniable pour le Messie tant attendu...

Jésus de Nazareth revu et corrigé par l'auteur du Roi des Juifs : il fallait l'irrévérence et l'érudition de l'un des derniers hors-la-loi de la littérature américaine pour s'emparer d'un tel sujet. Se moquant de la religiosité et de la morale, Nick Tosches dérange, choque, bouscule, et confirme une fois de plus sa virtuosité

Je suis un homme

Il est très difficile d’apprécier un livre dans lequel il est impossible de s’identifier à un des protagonistes. Et plus encore si le narrateur et personnage principal est un froid manipulateur cynique désabusé.

Bon, c’est pas mauvais ou mal écrit, non. Mais il ne se passe pas grand chose et j’ai déjà oublié la moitié.

Je suis un homme de Marie Nimier
Je suis un homme de Marie Nimier

Et il est beau! Bof.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«J'aime les femmes. J'envie leur aptitude à jouir plusieurs fois d'affilée, même si avec moi, il faut l'avouer, ce n'est pas arrivé souvent. Est-ce ma faute si je m'endors tout de suite après l'amour ?

Je suis beau, tout le monde s'accorde à le dire, de cette beauté rugueuse que je tiens de mon père. Zoé et Delphine prétendent que je suis un macho, dans le bon sens du terme (sic), et les voilà qui dressent l'inventaire de mes petits défauts. Si elles ont tant de choses à me reprocher, pourquoi parlent-elles de moi avec des étoiles dans les yeux ? À leur place, je me serais quitté depuis longtemps.»

Véronique ta mère

Voilà bien un livre autant dérangeant que tendrement délicat tout en étant diablement drôle. Un cocktail contrasté qui montre une tante accompagner son neveu dans une toxicomanie dure sans y voir malice. Mais une tante fantasque, solaire et magnifique au charisme hypnotique.

Véronique ta mère de Philippe Gindre
Véronique ta mère de Philippe Gindre

Après un Demain ça vient qui m’avait laissé un souvenir sec et punk, Philippe nous emmène dans des volutes plus apaisées, pleines d’autodérision, de nostalgie et quand même… d’une sévère lucidité.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les saints préceptes selon Véronique : « fumer beaucoup, déconsidérer toute forme d'autorité, vénérer le rock'n'roll, aller aussi souvent que possible à la rivière et fumer encore plus ». Un étonnant mode d'emploi que le narrateur n'aura de cesse de mettre en pratique. Avec un sens singulier de la narration, un humour rock et une inventivité stylistique remarquable, ce roman dessine le portrait ambigu d'un improbable maître zen. Un très étonnant roman d'apprentissage centré sur la relation d'un garçon allumé avec sa tante incendiaire

Mets le feu et tire-toi : à la recherche de James Brown et de l’âme de l’Amérique

C’est avec un angle de départ bien particulier que James McBride aborde la biographie de James Brown pour tenter de comprendre sa personnalité. Le racisme du sud des États-Unis, sans lequel il serait impossible de saisir le personnage, ses excentricités, ses peurs, sa fierté, son rapport à l’argent et aux femmes et… son caractère difficile.

 Mets le feu et tire-toi de James McBride
Mets le feu et tire-toi de James McBride

S’en suivent la célébrité, l’argent, le fisc, la descente et la prison pour un retour en grâce et à la fortune et une fin dans un corps usé par la drogue et les douleurs.

Et l’héritage ? Ha, les 100 Mo $ qui devaient aller pour l’éducation des enfants ? Ils patientent…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'histoire de James Brown, qui a révolutionné la musique américaine, accompagnée d'une réflexion sur le paysage culturel américain contemporain et l'héritage de l'artiste, décédé en 2006

Libérées ! : le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale

En partant d’une chaussette sale, Titiou s’emballe. Mais ce qui pouvait ressembler à une colère d’hystérique (les femmes..!) se construit, s’argumente et se développe en un essai féministe et engagé. Un livre de vulgarisation et de démonstration brillant comme un carrelage sur Instagram!

Libérées de Titiou Lecoq
Libérées de Titiou Lecoq

Les évidentes inégalités sautent aux yeux comme les plus insignifiantes vicieuseries de la vie de tous les jours. Les petites merdasses quotidiennes comme les sempiternelles injustices médiatisées passent à la caisse, et la facture est salée comme le potage de la ménagère modèle.

Un livre drôle, militant et sérieux pour remuer les petits conforts machistes.

Mais diable, Titiou, pourquoi encore cette tranche de foie veau? Ce matin, alors que je lisais dans le bus, je suis tombé sur ces lignes qui m’ont rappelé cette fameuse photo O__O Ma tartine a bien failli remonter.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Un jour, je me suis demandé : pourquoi est-ce moi qui ramasse les affaires qui traînent ? Je n'ai trouvé qu'une seule réponse. Parce que je suis une femme qui vit avec un homme et deux enfants et que, conséquemment, les corvées, c'est pour ma gueule.

Être une femme, ce n'est pas seulement l'idéal de minceur et de cheveux qui brillent, c'est le souci permanent des autres et du foyer, c'est être sans cesse ramenée à la saleté, aux taches, à la morve. L'égalité serait déjà là, mais les femmes conservent la conviction intérieure qu'elles doivent s'occuper de tout et de tout le monde, et d'elles en dernier, s'il reste cinq minutes à la fin de leur triple journée.

Cette féminisation de la sphère privée implique une autre conséquence : l'espace public est toujours masculin. Peut-on se dire égaux quand la moitié de la population adapte ses vêtements en fonction des transports et fait attention à ne pas être seule la nuit dans la rue ? Et si le combat féministe devait encore et toujours se jouer dans la vie quotidienne de chacune et chacun, chez soi, dans sa propre maison, devant le panier de linge sale ? »

Venise n’est pas en Italie

C’est plus vraiment ma tasse de thé, mais j’aurais adoré lire ce livre plus jeune. Des punchlines bien senties, un humour plein d’autodérision et de sensibilité. Une famille décalée, avec ses petits soucis… et des plus gros.

Venise n'est pas en Italie de Ivan Calbérac
Venise n’est pas en Italie de Ivan Calbérac

Mais bon, un peu snobinard, je n’ai pas osé aimer ce livre pour ce qu’il est, un moment très sympa, tendre et léger comme les premiers émois.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Émile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l'invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l'accompagner...

C'est l'histoire d'une famille inclassable, l'histoire d'un premier amour, miraculeux et fragile, d'un voyage initiatique et rocambolesque où la vie prend souvent au dépourvu, mais où Venise, elle, sera au rendez-vous.

Un roman dans la lignée de La Vie devant soi, du film Little Miss Sunshine, où l'humour se mêle à l'émotion

La femme nue

Une couverture magnifique et hors sujet.

La femme nue de Elena Stancanelli
La femme nue de Elena Stancanelli

La narration (pénible) d’une difficile séparation, d’un deuil amoureux impossible, d’une descente et de la perte de contrôle.

Une écriture difficile (chiante?), mais une très jolie couv’

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La vie d'Anna vole en éclats quand Davide la quitte. Incapable d'accepter la séparation, elle pirate son compte Facebook, suit ses moindres mouvements à l'aide de son portable, et scrute de façon obsessionnelle ses échanges avec sa nouvelle conquête.

Très vite, Anna ne dort plus et maigrit de façon alarmante. Prise au piège dans ce vertige virtuel de suppositions et de fantasmes, elle décide d'élaborer un scénario implacable pour humilier sa rivale...

Dans une langue alerte et caustique, la narratrice dévoile ses comportements les moins avouables et célèbre la renaissance du corps.

« La femme que j'étais devenue était plus forte, parce qu'elle avait un contour plus net. Beaucoup plus forte que l'Anna raisonnable, compliquée, solitaire. J'avais donné naissance à un fantôme plus réel que je ne l'étais moi-même et prêt à s'emparer de mon corps, de mon cerveau, de tout mon être. Ce qui explique que j'ai eu tant de mal à m'en débarrasser. Maintenant encore je sais qu'il est là, dans un coin. Tapi, prêt à m'assaillir dans les moments de faiblesse. »

De si rudes tendresses

Une quinzaine d’histoires courtes sur les envies cachées, les pulsions qui nous dévorent, les secrets qui nous hantent et les besoins qui nous poussent.

De si rudes tendresses de Tomaso Solari
De si rudes tendresses de Tomaso Solari

Sympa, mais dans style un peu bof-bof. Et comme souvent avec les nouvelles, le bon côtoie le non fini, laissant un non-goût de pas assez. Dommage, car les bons moments et les promesses n’y manquent pas.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les personnages de ces nouvelles partagent un sentiment de culpabilité et dévoilent les conséquences de leurs faiblesses sur leur vie intérieure