Je ne sais rien faire d’autre que vivre

Il est des livres qu’on ne lirait jamais.

Couverture trop moche, typo pourrie, genre détesté (qu’importe les raisons)… Mais parfois, ceux-ci nous tombent dans les mains, on y jette un œil condescendant, lointain, dédaigneux. Et, surprise, quelques mots nous accrochent. Et phrases après phrases, nous voilà piégés et les préjugés volent.

et puis si je ne vis plus
comment pourrais-je aimer plus fort
comment pourrais-je aimer encore
à en faire se décoller les tapisseries
Je ne sais rien faire d’autre que vivre de Lou Sarabadzic

En l’occurrence, la poésie ne me parle pas. Et ouvrir ce livre à la mise en page si caractéristique m’a immédiatement repoussé.
Mais voilà, le texte était là, brillant, lumineux, solaire.

Lou parle de sa peur. Mais aussi, par effet de miroir, de son amour de la vie

Et c’est magnifique

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'est comme ça depuis le début
j'apprends des choses
dans des livres ou dans des gens
je m'essaye aux trajectoires
aux stratégies réfléchies
je goûte des plats nouveaux
des fois même, j'en fais
en laissant une tache d'huile sur la page de droite
[...]


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Car enfin si je devais mourir pouvez-vous m'expliquer à quoi aurait servi

la pleine lune

les escaliers

Que ferais-je à ma place ?

Au travers de questions souvent anodines, Charlie Delwart se demande et si ? Et qu’ai-je fait, qu’aurais-je pu faire autrement ? Est-ce (où était-ce) le bon choix, quel est le sens de tout ça ? Et la mort, ça arrive quand ?

Je dois répondre à une interview. Est-ce que je sais à l'avance ce que je vais dire ?
 - Évidemment
 - Aucune idée, et ça me stresse à chaque fois
 - La vie, c'est surtout de l'improvisation
 - Non et c'est le but de parler : savoir ce qu'on pense
Que ferais-je à ma place ? de Charly Delwart

Souvent drôle mais parfois répétitif, l’exercice est amusant mais tend à surfer sur la blague en restant en surface

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Tous les jours, des faits ou des événements nous interrogent, parce qu'ils nous percutent directement ou nous interpellent par empathie avec la personne concernée que ferais-je à sa place ? - ou par autocentrage - que ferais-je si ça m'arrivait ? Même si au fond la principale question qui se pose globalement à nous est: que ferais-je à ma place ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
On se demande souvent ce que l'on ferait à la place de l'autre. Mais à cette question, il est impossible de répondre tant chacun a sa façon de vivre et de penser. Pour Charly Delwart, la question qui se pose plutôt serait : « Que ferais-je à ma place ? »

De situations anodines - répondre à un SMS, aller aux urgences, lire la presse - surgissent des questions fondamentales : ne communiquerai-je à terme plus qu'en émojis ? Que suis-je prêt à faire pour ma survie ? Serai-je un jour un lanceur d'alerte ? Et pour chacune, plusieurs réponses s'offrent à nous. Charly Delwart a capturé soixante-dix questions et, avec beaucoup d'esprit et d'humour, il les déplie pour former le questionnaire à choix multiple de son existence avec, en filigrane, une question qui nous relie tous : comment mener la seule existence qu'on a ?

J’irai pas en enfer

C’est la vie d’un enfant. C’est triste parfois (sa maman est morte) et c’est drôle aussi, souvent.

J'ai une hostie collée au palais. Je n'ose pas bouger la langue, je n'ose pas remuer les mâchoires, parce que si je mords dedans, il paraît que ça va saigner. Je ne peux pas me servir de mon doigt pour la décoller, c'est interdit, c'est un péché mortel.
Qu'est-ce qu'il faut faire? Attendre que Jésus fonde ou se décolle. Mais si Jésus ne fond pas et ne se décolle pas ? Je ne vais plus pouvoir respirer, je vais étouffer, je vais mourir.
Je suis sûr d'aller au paradis, avec Jésus dans le bec. Quand j'arriverai là-haut, il suffira que j'ouvre la bouche, on me laissera tout de suite entrer.
J’irai pas en enfer de Jean-Louis Fournier

Par petites touches de deux ou trois pages, Jean-Louis raconte son enfance, la magie divine, la vie du village, l’école, les voisins et la famille… parfois aussi des bêtises.

C’est plein d’un délicieux humour enfantin plein de candeur, c’est parfois un peu long aussi

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je vous dis un Notre Père et dix Je vous salue Marie et vous la faites rentrer.
D'accord?
Je récite mon Notre Père, mes dix Je vous salue Marie et j'attends.
Elle ne rentre pas.
J'augmente la mise. Deux dizaines de chapelet. Je récite mes deux dizaines. Rien. Elle ne rentre pas.
Je suis en sueur. Je me retourne dans mon lit. J'ai peur.
J'augmente encore la mise. Cinq dizaines. C'est long, cinq dizaines, ça fait cinquante Je vous salue Marie. Je les récite. Elle ne rentre pas.
Maman, je veux pas que tu sois morte.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il a mis la Sainte Vierge dans les W.-C. de l'institution Saint-Joseph.
Il regarde les dames toutes nues dans les livres.
Et, surtout, il a fait à Dieu une promesse qu'il va certainement ne pas tenir.
Le petit Jean-Louis a toutes les bonnes raisons pour aller cuire dans les marmites de l'enfer. Pourtant, quelquefois, il va au ciel. Quand Alfred Cortot lui joue Chopin, quand Luis Mariano lui chante La Belle de Cadix...
Après ses démêlés avec un père alcoolique (Il a jamais tué personne, mon papa), ses démêlés avec le Père éternel

Tu aimeras ce que tu as tué

Quelle hargne, quelle violence ! Combien de frustrations, de douleurs, de blessures pour arriver là ?

Je cherche le ciel pour mieux le maudire, je veux te saisir entière, Chicoutimi, pour connaître le visage de celle que je déteste. J'ai hâte de te voir ravagée. J'ai tellement hâte de te voir agonisante, de voir tes yeux en détresse implorer ma pitié. Mais je serai sans pitié. Je n'en peux plus d'attendre ta destruction, d'espérer une catastrophe qui mettrait fin à tes jours, qui te rayerait de la carte. C'est moi qui te détruirai, Chicoutimi. En consultant le ciel, en parlant aux astres et aux puissances occultes, à tous ces morts que tu portes en toi, j'ai reçu ma mission. J'ai rêvé ta fin toutes les nuits. Je ferai œuvre de ta destruction, je serai un artificier splendide; la démolition systématique à laquelle je me prépare, seuls les saints ou les hypocrites n'en conviendront pas, sera bien agréable.
Tu aimeras ce que tu as tué de Kevin Lambert

Kevin Lambert écrit des romans hypnotiques, hallucinatoires. Des textes portés par la rage.

Et Tu aimeras ce que tu as tué porte suffisamment de violence pour détruire Chicoutimi et tous ses enfants. Enfin, tous ceux qui ne sont pas encore morts. L’histoire d’une jeunesse homosexuelle au Québec avec des morts, tout plein. Une écriture qui ne reprend jamais son souffle, un cri ininterrompu.

J’en reste sans voix, et même pas vraiment capable de comprendre ce que j’ai aimé tant tout ça est rude. Et pourtant, c’est génial !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Dans la classe, la professeure entre. Elle porte une canne et son autorité fêlée, on rit d'elle dans son dos, la vieille sorcière, on est en deuxième année du primaire. Elle s'appelle madame Marcelle. On se fait des grimaces, des attrapes, des mauvais coups, sauf quand elle nous regarde; là, on s'applique fort sur notre feuille. Le local d'arts plastiques rend toujours surexcité, je sais pas si c'est la couleur des murs ou les dessins des autres classes qui sont exposés un peu partout et qu'on regarde avec intérêt, surtout pour les trouver laids, surtout le nom de ceux qui les ont faits, leur faire savoir, à la récréation, qu'ils ont aucun talent.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Faldistoire s'ennuie tellement à l'école qu'il a juré la perte de sa ville.
Bel édifice de pelouses et de béton, Chicoutimi cultive derrière ses murs l'hypocrisie et les vices de ses habitants. Quand la petite Sylvie meurt dans un accident de déneigeuse, une série d'actions en chaîne fait tomber le vernis de la normalité. Une nouvelle réalité émerge : celle des enfants morts qui reviennent en vie pour hanter la ville et prendre leur revanche.
Faldistoire donne le signal de la révolte. Dans les cahiers d'écoliers comme dans la forme des nuages, il lit les signes qui annoncent la fin de Chicoutimi. Entre coups de poing et coups de bassin, il prend la tête de la conjuration. Sa ville sera l'épicentre de l'apocalypse.
Dans un style punk étrangement poétique,
Kevin Lambert dévoile les fantômes d'une société urbaine, où la différence est considérée comme une menace à l'ordre établi.

« Ce que nous portons en nous est trop grand et le monde trop petit. La destruction est notre manière de bâtir. »

La ligne de front : une aventure rocambolesque de Vincent Van Gogh

Désespéré par le manque d’entrain des soldats durant la première guerre mondiale, le président décide d’envoyer Vincent Van Gogh sur le front pour qu’il capte toute la beauté et l’émotion de la guerre dans ses tableaux et motiver ainsi les soldats.

La ligne de front : une aventure rocambolesque de Vincent Van Gogh de Manu Larcenet

Sous des airs (et une réalisation) complètement loufoques, Manu Larcenet réalise un album d’une grande force contre l’absurdité absolue. Un petit chef d’œuvre antimilitariste et humaniste.

Et finalement, non, il n’y a pas trop de jaune

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Parfois, quand les obus pleuvent sur la ligne de front, il arrive qu'à l'arrière aussi l'on serre les fesses...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après Sigmund Freud, puis Robin des Bois, Manu Larcenet s'attaque à la biographie non officielle de Vincent Van Gogh et à son passage méconnu dans l'armée française lors de la guerre de 14-18. Sublime bouquin constamment ballotté entre le rire et l'horreur, la ligne de front est une hallucinante plongée dans la barbarie guerrière où l'on manque cruellement de tournesol et d'harmonie chromatique. Pour la troisième fois, Larcenet revisite donc la bio d'un personnage célèbre à sa sauce toute personnelle. Ici, on découvre un Vincent Van Gogh usé après une carrière militaire difficile. Sa dernière mission a d'ailleurs été un échec et sa hiérarchie a du inventer cette histoire stupide d'oreille coupée pour le faire disparaître. A présent, il est envoyé sur le front pendant la grande boucherie de 14-18 afin de ramener des peintures du front. Car l'Etat Major est perplexe et ne comprend pas pourquoi certains soldats désertent, refusant la gloire de mourir pour la patrie : Qu'est ce qui peut les effrayer à ce point ? La guerre tout simplement, et Larcenet rejoint un Tardi pour décrire l'horreur des tranchées. Son trait est au sommet, son propos, parfois hilarant, bascule aussi dans le noir le plus sanglant, dans un témoignage magnifique pour donner un livre qui donne à réfléchir, même une fois refermé

Reste

C’est peu dire qu’après Une vraie vie, j’étais impatient de lire le roman suivant Adeline Dieudonné. Sa compilation de nouvelles romancée dans Kérozène m’avait moins convaincu, mais là, c’est une réussite !

J'ai interrompu le bouche-à-bouche. Quelque chose a lâché à l'intérieur de moi, comme une corde de piano, sectionnant tout sur son passage. Mon corps s'est affaissé sur le sien. Je n'ai pas crié. Je n'ai pas pleuré. Le silence. Tout s'est arrêté. Toutes mes sensations. Juste le silence. La collision avec le réel arrache tout, brise l'entendement, écorche si profondément que les émotions se taisent. Pourquoi mon cœur ne s'est-il pas arrêté lui aussi ?
Reste de Adeline Dieudonné

Face à la mort subite de son amant dans un lac face au chalet de montagne dans lequel ils s’étaient retrouvés, une femme va…

Je crois que j'ai toujours été vieille. Je me suis peu droguée, la came me fait peur - à l'exception des joints, mais ça ne compte pas, le cannabis est une drogue de vieux -, j'ai peu fait la fête, j'ai baisé peu de mecs. J'ai préféré la lecture et l'ennui. J'aime l'ennui. J'aime le vertige des journées interminables. Peut-être parce que, face à ce vide, la mort me semble désirable, je cesse d'en avoir peur. J'ai consacré une partie de ma vie à créer les conditions de l'ennui. C'est sans doute pour ça que je n'aime pas la vie de couple. L'autre remplit. Mon temps, mon espace.

Et tout est là, dans ces trois petits points ! Comment réagir, comment laisser l’autre partir, laisser la passion s’éteindre ?

Comment peut-on accepter ce que notre cerveau n’arrive pas à comprendre ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mardi 5 avril 2022.
M. est là, allongé près de moi. Il est mort.
Il est mort.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je ne suis pas certaine d'avoir pleinement saisi ce qui m'est arrivé, ni ce qui m'a conduite à agir comme je l'ai fait. Certains matins, tout me semble limpide. À d'autres moments, je me vois comme un monstre, une créature que je ne reconnais pas, qui m'aurait possédée dans un instant de vulnérabilité. Mais je crois que cette image vient du regard des autres.

J'ai fait ce que je pouvais.

Il n'y a pas de morale à cette histoire. Tout ce que je sais, c'est que je vous dois les faits. Je vais donc m'attacher à les relater pour vous, et sans doute aussi pour moi, avec toute la précision dont je suis capable. Ils m'emmèneront sur des territoires obscurs, dans les marécages de ma conscience et, pour quelques secondes encore, contre la peau de M. »

L’Éternel sentit une odeur agréable

Cette éternelle odeur m’a rappelé le Moine de Mattew Gregory Lewis et sa descente aux enfers entre sainteté et luxure, entre le désir de la pureté et celui des corps.

 - Monsieur l'abbé, je n'y peux rien. Cette femme... Emmanuelle... elle sent.
 - Ah! Ah! mon jeune ami. Et que sent-elle, cette femme ?
 - Elle sent la mort.
L'abbé Noiret se figea, me regarda comme sans me voir, un long moment, puis désignant la porte du menton, m'intima l'ordre de me retirer.
Le lendemain, à déjeuner, il posait devant mon assiette le journal ouvert à la page des faits divers de la paroisse.
UNE OUVRIÈRE DE LA FABRIQUE ZUBER SE TUE A MOTOCYCLETTE
L’Éternel sentit une odeur agréable de Jacques Chessex

Jules-Henri sent ! Et, accompagné de l’abbé Noiret il se questionne sur l’odeur des saints tout en étant inexorablement attiré par les effluves de Maria Elena.

Dégoûtation et invective! Le désir de Dieu ressemble au désir.
Hélas, je le crains aujourd'hui, cette ressemblance est un piège, j'en ai pris acte avec le temps. Le désir de Dieu mène à la vie, le désir des corps, comme les corps, à la destruction et au tombeau, boîte sans âme pour morts sans âme.

Guidé par son flair, Dieu et son désir, Jules-Henri tisse une fable à la morale incertaine et aux arguments dont la mauvaise foi ne trompent que lui… pour son plaisir

Mlle Johannot avait dénoué ses cheveux pour mourir, on la retrouva les épaules disloquées, le corps jaune et mou, les yeux exorbités, troubles, dans le visage déjà rongé. L'image courut longtemps dans le bourg et la montagne alentour, de l'affreuse punition du péché, cette belle jeune fille coupable, enceinte, qui pourrissait à une corde.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je m'appelle Jules-Henri Mangin, je suis né près de Bourg-en-Bresse il y a un peu plus de soixante ans. J'ai occupé une place importante à la tête d'une fabrique de serrurerie. Aujourd'hui je suis en retraite depuis quatre ans. Je revois sans cesse des choses de ma vie. Et tout ce que je raconte est vrai.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Les essences d'espèces rares et d'espèces communes, je les aurai cherchées dans le sexe des filles, et les autres traces, signatures, preuves, sentiers de l'odeur dans l'autre odeur, urines évaporées ou tièdes, lieux louches, lits à sueurs et autres restes de haltes amoureuses, de passages solitaires, de brûlure, d'écume, de jubilation stupéfaite.»

Ainsi parle Jules-Henri Mangin, se remémorant sa vie entière à traquer les odeurs de femmes, et surtout un certain été de 1960. Un été jurassien, sec, enflammé, jaune. Cet orphelin tranquille servait la messe et aidait à la mise en scène d'une pièce de Roger Vailland. Entre le garçon qu'obsèdent les odeurs du vice et le libertin au regard froid, se noue une amitié faite d'initiation progressive au plaisir. On joue, on fouette, on sépare les corps qui transpirent. Le petit amateur de théâtre ne sera plus jamais le même. Jusqu'au scandale qui éclabousse le bourg. Des années plus tard, Jules-Henri retrouve l'une des complices de cette comédie qui a mal tourné, l'espagnole et brune Maria Elena. Tout recommence, dans l'attrait du péché

L’arabe du futur, tome 6 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1994-2011)

Et voilà, le petit Riad est devenu grand. Enfin, presque ! Reste à passer son bac et vivre (et gagner) sa vie.

L’arabe du futur, tome 6 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1994-2011) de Riad Sattouf

Et son frère enlevé par son père en Syrie ? Et sa mère ? Et la famille, les filles, ses peurs… et tout et tout… Tout est là, avec une histoire et un dessin toujours aussi intimes et touchants.

Et pourtant, oui, c’est bien que ça se termine, avec brio, d’ailleurs

L’arabe du futur, tome 5

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'Arabe du futur, une jeunesse au Moyen-Orient (1978-2011) est une série de bande dessinée en six tomes, écrite et dessinée par Riad Sattouf.
Vendue à plus de 3 millions d'exemplaires et traduite en 23 langues, elle raconte l'enfance et l'adolescence de l'auteur, fils aîné d'une mère française et d'un père syrien. L'histoire nous mène de la Libye du colonel Kadhafi à la Syrie d'Hafez Al-Assad en passant par la Bretagne, de Rennes au cap Fréhel.Ce sixième tome couvre les années 1994-2011.
C'est le dernier de la série

Sans Chichi

Invitée en résidence, Elsa arrive en même temps que Jacques Chirac s’en va, définitivement.

Ma tête est en chômage technique.
Il n'y a plus de phrase.

Rupture de stock.

Il n'y a ni plus de phrase, ni plus le son de leur accomplissement.

Tout prend beaucoup de place.
Je fais des pauses entre les vides.

Il y a du silence entre les mots.
Trop, pour qu'il prenne sens.
Sans Chichi de Elsa Escaffre

Un mois d’écriture avec des bons mots, des trouvailles, quelques réflexions personnelles et d’autres souvenirs ou traits d’humour…

MANGE TES MORTS

Quelque part en Corrèze, dans un établissement hotelier ou il avait l'habitude de se rendre, chambre 19 a précisé la presse, la tête de veau est mise a l'honneur en souvenir de son prestigieux client.

Il faudrait peut-être apposer des plaques commémoratives plus personnelles, plus intimes aux frontons ou aux portes des maisons de naissance, de vie
ou de mort des figures historiques.
Jacques, le meilleur ambassadeur de la tête de veau.
Quelque chose de simple finalement, sans chichis.

Mais, tout cela reste bien vide et l’absence de contenu peine à compenser une forme très créative

Et le titre magnifique ? Il vient de Libé

Libération : 27.09.2019

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Cette nuit, le voyagiste Thomas Cook a fait faillite. Cette nuit, des glaciers ont fondu encore un peu plus et demain leur dissolution sera honorée par une procession d'alpinistes orphelins.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
A l'annonce du décès de Jacques Chirac, une jeune femme se remémore son enfance dans les années 1990. Associant des souvenirs de scènes familiales à des réminiscences de choses vues ou entendues dans les médias, elle explore les liens entre histoires intimes et collectives ainsi que les transformations d'un pays.

Bluebells Wood

Une bande dessinée aux dessins plutôt réussis avec des couleurs à l’aquarelle des plus vivantes. L’histoire d’un homme, peintre en panne d’inspiration et en plein deuil amoureux, passant ses journées isolé dans une maison au bord de mer avec une modèle qui vient régulièrement poser nue pour lui (une BD avec des nus très réussis, d’ailleurs). Mais la mer est jalouse.

Bluebells Wood par Guillaume Sorel

L’histoire d’une passion entre un homme et une sirène. Mais…
… Mais les sirènes n’existent pas, non ? Alors ? Comment ?

Un album sympa au scénario peut-être un peu bancal qui ne met pas vraiment en valeur le talent graphique

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis la disparition de sa femme, William vit reclus dans sa maison située entre une côte brumeuse et une forêt aux allures de conte de fées. Incapable de se reconstruire, il mène une existence solitaire et sans saveur, ne parvenant à se réfugier que dans la peinture. Ses seules visites de l’extérieur sont Victor, son ami et agent, et Rosalie, sa jeune modèle. Jusqu’au jour où William fait la rencontre d'une créature aussi belle que farouche et pour laquelle il nourrit des sentiments contradictoires : une sirène. Mais est-elle seulement réelle ? Ou ne s’agit-il que d’une illusion venue pour remplacer le fantôme de sa femme disparue ?