Le combat ordinaire : intégrale

Un chef d’oeuvre de la BD. Un homme qui s’agrippe et tente de construire sa vie.

Le combat ordinaire de Manu Larcenet

Oscillant entre grosse marrade et profonde déprime, humour léger et crises d’angoisses, ce combat ordinaire dévoile un homme qui doute, se cherche, et se confronte (voir, se retrouve confronté bien malgré lui) pour tenter d’avancer.

Et c’est beau, sensible et d’une grande finesse

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un jeune photographe, en pleine interrogation existentielle, se retire à la campagne. Il rencontre alors un vieux pêcheur, une jeune femme vétérinaire et l'amour, avec les choix qu'il implique

La blogosphère

Pour comprendre ce petit opus, il faut remonter un peu dans le temps, à la naissance des réseaux sociaux, des blogs et principalement des blogs BD qui fleurissaient et du regretté (?) Festiblog devenu par la suite We Do BD.

Bastien Vivès, tome 4 : La blogosphère de Bastien Vivès

Hélas, alors qu’on arrivait à trouver de l’autodérision dans La bande dessinée, ici, c’est bien moins clair et tout ceci ressemble plus à un regard condescendant, voir méprisant, camouflé derrière un peu d’humour et de légèreté.

Clairement le moins bon tome de cette série au petit format

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Resto
Et donc tu travailles dans la logistique, c'est ça ?
Oui, je m'occupe de la gestion d'une partie des stocks d'un gros groupe de transport...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La blogosphère, késako ? Pour le commun des mortels, il s'agit de l'ensemble des blogs BD qui fourmillent sur le web. Mais selon Bastien Vivès, cela va beaucoup plus loin : la blogosphère est une véritable microsociété, avec ses règles, ses codes, sa population. Un monde qu'il maîtrise à la perfection et parodie sans concession. Rien ni personne n'est épargné, à commencer par lui-même

L’arabe du futur, tome 6 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1994-2011)

Et voilà, le petit Riad est devenu grand. Enfin, presque ! Reste à passer son bac et vivre (et gagner) sa vie.

L’arabe du futur, tome 6 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1994-2011) de Riad Sattouf

Et son frère enlevé par son père en Syrie ? Et sa mère ? Et la famille, les filles, ses peurs… et tout et tout… Tout est là, avec une histoire et un dessin toujours aussi intimes et touchants.

Et pourtant, oui, c’est bien que ça se termine, avec brio, d’ailleurs

L’arabe du futur, tome 5

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'Arabe du futur, une jeunesse au Moyen-Orient (1978-2011) est une série de bande dessinée en six tomes, écrite et dessinée par Riad Sattouf.
Vendue à plus de 3 millions d'exemplaires et traduite en 23 langues, elle raconte l'enfance et l'adolescence de l'auteur, fils aîné d'une mère française et d'un père syrien. L'histoire nous mène de la Libye du colonel Kadhafi à la Syrie d'Hafez Al-Assad en passant par la Bretagne, de Rennes au cap Fréhel.Ce sixième tome couvre les années 1994-2011.
C'est le dernier de la série

Les métiers cachés de la bande dessinée

Amusant petit livre d’humour rigolo sur les métiers de la BD, des plus foufous aux plus concrets.

Le lecteur idéal est indispensable au travail de l'auteur.
Car le lecteur idéal comprend tout. Il ressent les finesses de l'œuvre, ses nuances, ses non-dits. C'est son métier.
Pour mieux connaître le dessinateur, il a couché avec sa femme, sa mère et sa fille. Il a assisté à ses séances de psychanalyse. Il a promené son chien. Il a nettoyé son appartement. Il a lu tous ses livres.
Les métiers cachés de la bande dessinée de Jean-Luc Coudray, dessins de Emmanuel Reuzé

Amusant aussi de retrouver – à l’heure de la grande controverse de l’expo de Bastien Vivès à Angoulème – un petit Titeuf tout nu avec un gros zizi. Cela pose-t-il problème ? Certes, le dessin est guère réaliste mais le zizi est quand même bien gros, non ?

Le nu de Titeuf révèle, de manière surdimensionnée, les deux éléments relationnels du corps, la tête et le zizi.
Nous découvrons dans cette radiographie une confirmation éclatante de la théorie freudienne qui affirme que le psychique et le sexuel sont à peu près la même chose.
Le tronc, les bras et les jambes, réduits à de simples fils de fer, ne sont que de modestes outils au service de la tête et du sexe.
Nous en déduisons ainsi que Titeuf est un être entièrement orienté vers autrui.
Les mauvais esprits qui penseront, au vu de son zizi imposant, que Titeuf serait projeté vers les autres par des pulsions égoïstes n'auront qu'à se souvenir que le sexe, au service de l'espèce et non de l'individu, est l'organe de l'altruisme.

Un petit moment bien sympa en trois parties. Les vrais-faux métiers, quelques hommages aux grands auteurs de la bande dessinée à la papa et finalement les faux-vrais métiers. Et même si j’aurais bien aimé y retrouver des personnages de comics, mangas ou d’autres plus contemporains, je n’ai pas boudé ces instants drôles

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une réflexion générale sur la bande dessinée par J.-L. Coudray illustrée par E. Reuzé et accompagnée de photos anciennes légendées et détournées

Oleg

Oleg (alter ego de Frederik ?) est dessinateur de BD et il peine un peu à trouver de l’inspiration.

Oleg de Frederik Peeters

Et il raconte sa vie. Avec des hauts, des délires créatifs, des retombées sur terre, sa femme et sa fille qu’il aime, la maladie, les salons de BD, son métier, les petits et gros soucis… la vie et ses questionnements.

Un album avec des pages très créatives et quelques des longueurs. Un quotidien aujourd’hui

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les récits autocentrés sont très à la mode, mais Peeters a un je-ne-sais-quoi en plus. D’une lecture agréable, Oleg rappelle Pilules bleues, mais avec vingt ans de plus, et la maturité qui l’accompagne. C’est un témoignage sincère sur son travail, son amour, sa fille, et il est génial de pouvoir ainsi pénétrer dans son intimité. D’autant qu’il a su, en superposant des images mentales incongrues à son quotidien, nous rendre curieux jusqu’au bout : voilà un pseudo-journal qu’on a du mal à lâcher !

Modèle vivant

Joann Sfar est en colère, contre plein de trucs, c’est pas toujours clair. En premier contre ceux qui l’emmerdent alors qu’il aimerait bien faire son taf. Et justement, lui, son truc, c’est de représenter la vie, les gens. Et il veut le faire avec justesse et sincérité. Et avec respect, aussi.

Modèle vivant de Joann Sfar
Modèle vivant de Joann Sfar

Mais voilà, quand on vient le chercher pour des merdouilles, ça le gave un peu.

Un livre foutraque, qui part dans tous les sens, qui m’a perdu parfois, mais qui sent le vrai. Ça sonne juste. Sans volonté de plaire mais avec le désir de se faire entendre. Est-ce que ça fait un bon bouquin… pas sûr.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'histoire d'un professeur de dessin qui s'appelle Joann Sfar. La direction des Beaux-Arts le réveille aux aurores afin de régler le problème du harcèlement sexuel à l'École. Rien que ça ?

C'est l'histoire d'une époque qui ne veut plus qu'on la représente. Les modèles se révoltent, vous arrachent les pinceaux des mains et vous disent : je vais le faire moi-même, mon portrait.

Féroce et pertinent : tout l'art de Joann Sfar