Pourquoi les hommes fuient ?

Jane n’a aucun souvenir son père qui fuit peu après sa naissance et sa mère vient de mourir sans ne rien lui en dire. Elle part à la recherche de celui qu’elle ne connait pas.

La nuit s'érafle de pourpres profonds.
Te réveiller alors dans l'aube grignotée des premiers pépiements. Te réveiller renaissance. Te réveiller parce que vivant. Juste parce que tu es vivant et que tu as assez dormi.
Sans les soupirs. Sans la fatigue. Sans le réveille-matin. Sans le café. Sans les infos à la télé. Sans le bruit de la circulation.
Te lever mouvement seulement. Te lever animal. Te lever parce que la forêt s'ébroue et que tu en fais désormais partie.
Pourquoi les hommes fuient ? de Erwan Larher
Enchaînant différents modes de narration, Erwan Larher nous balade à sa suite. C’est haletant, cocasse, sexy, intime et par cela, il nous dresse quelques portraits très réussis du showbiz. L’artiste aux idées pures, l’arriviste, le producteur, l’écrivain (mention spéciale !), la retraitée des lumière qui tente de briller encore, les contadins (Erwan aime les mots) du bistrot, les gentils et les moins gentils… Et c’est criant de réalisme !Le jour où tu eus la révélation que tu étais aussi con que les autres, tu décidas de te retirer du monde.Mais diantre pourquoi tout mélanger, pourquoi ces robots ? L’histoire était magnifique, même les auras ne semblaient pas complètement à côté… Mais le soulèvement des machines… pourquoi ici ?

Mais ce n’est pourtant qu’un détail. Car oui, cette quête est magnifique

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La tentation de disparaître. Devenue besoin. Petit à petit, au fil des déceptions, des trahisons. De moins en moins te reconnaître dans tes semblables. Ou trop te reconnaître, au contraire. Dans leurs lâchetés, leurs petitesses, leurs démissions. Qui sont aussi les tiennes.
Alors la tentation...
... de...
... disparaître.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jane a 21 ans. Hyperconnectée, elle vit au présent entre jobs d'hôtesse et menus larcins, boîtes et soirées branchées, ses amants d'une nuit et ses deux colocataires. Un soir, le hasard la jette malgré elle sur la piste de son père, qu'elle n'a jamais connu. Est-il cette pop star dont on a perdu la trace ? Ce guitariste punk passé à côté de sa vie ? Ou ce solitaire retiré de la compagnie des hommes ?Jane se prend au jeu des vérités parfois contradictoires tandis que son environnement se détraque. La violence du réel, son humanité aussi, s'engouffrent dans les brèches à mesure qu'elle perd le contrôle.

Les princesses aussi vont au petit coin

Les bandes dessinées de Chabouté se remarquent souvent par leur traitement monochrome en aplats noir-blanc et par la prédominance de l’image sur le texte.
Des albums superbes aux rythmiques et plans variés.

Les princesses aussi vont au petit coin de Chabouté

Là encore, c’est très beau… mais très noir !

Une histoire un peu abracadabrante de chasse à l’homme dans une conspiration mondiale. Pas forcément convaincante, mais prenante et tendue avec une mise en abyme finale un peu surprenante mais… bah ! Pourquoi pas.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ce type étrange, sorti de nulle part, qu'ils prennent en auto-stop… cet individu, inquiet, agité et armé, qui leur indique maladroitement la route à l'aide du canon de son pistolet… Ce vieil alcoolique qui veut jouer aux Lego… Les autoroutes truffées de caméras, les cigarettes, toujours ces satanées cigarettes, un soi-disant pouvoir occulte, Merlin l'enchanteur, un chauve qui court à tort et à travers, cette manie de toujours vouloir éviter la foule, ce paquebot garé là, en plein milieu du chemin... Et les princesses dans tout ça ?
Chabouté nous livre ici une histoire où, non content de le tenir en haleine, il prend un malin plaisir à désorienter, égarer et embrouiller le lecteur. Un récit déconcertant où tout est sens dessus-dessous et rien n'est à sa place… 112 pages d'un bazar réglé comme du papier à musique, un grand n'importe quoi raconté avec une rigueur et une précision implacables...

Les frères Sisters

Un pur western, avec des tueurs à gages, bien méchants (et peut-être pas tant que ça), du sang, des chevaux, des chercheurs d’or, de la folie et beaucoup, beaucoup d’humour !

Père a cassé la fenêtre d'un coup de poing puis il l'a frappée sur le bras avec le manche de la hache. Je crois qu'il était devenu fou. Il avait déjà frôlé la folie auparavant, mais quand je suis retourné dans la maison pour aider Mère, j'ai eu le sentiment qu'il était complètement dément. Il ne m'a pas reconnu lorsque je suis entré avec mon fusil.
 - Comment se fait-il que les gens deviennent fous ?
 - Ça arrive, c'est tout.
 - Peut-on vraiment perdre l'esprit et redevenir normal ensuite ?
 - Pas complètement. Non, je ne crois pas. J'ai entendu dire que c'était héréditaire, que c'est le père qui transmettait la folie aux enfants.
 - Je n'y ai jamais pensé. Pourquoi ? Tu te sens fou, parfois ?
 - Parfois je me sens impuissant.
 - Je ne crois pas que ce soit la même chose.
Les frères Sisters de Patrick deWitt

Vraiment un très, très bon livre qui m’a bien fait rire et dont Jacques Audiard en a fait une adaptation pas trop dégueu

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Assis devant le manoir du Commodore, j'attendais que mon frère Charlie revienne avec des nouvelles de notre affaire.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Oregon, 1851. Eli et Charlie Sisters, redoutable tandem de tueurs professionnels aux tempéraments radicalement opposés mais d'égale (et sinistre) réputation, chevauchent vers Sacramento, Californie, dans le but de mettre fin, sur ordre du « Commodore », leur employeur, aux jours d'un chercheur d'or du nom de Hermann Kermit Warm. Tandis que Charlie galope sans états d'âme - mais non sans eau-de-vie - vers le crime, Eli ne cesse de s'interroger sur les inconvénients de la fraternité et sur la pertinence de la funeste activité à laquelle lui et Charlie s'adonnent au fil de rencontres aussi insolites que belliqueuses avec toutes sortes d'individus patibulaires et de visionnaires qui hantent l'Amérique de la Ruée vers l'or.

Dans ce roman jubilatoire où l'humour noir le dispute à une subtile excentricité, Patrick de Witt rend un hommage décalé aux classiques du western tout en invitant le lecteur à en explorer les ténèbres, sous l'inoubliable houlette de deux frères moins liés par le sang et la violence que par l'indéfectible amour qu'en silence ils se portent.

Stella et l’Amérique

Voilà une bien grosse poilade, un bon moment de polar old-fashioned à l’américaine avec des tueurs, de l’humour (plein d’humour !), un petit peu de sexe, des interdits et des tabous, et plein de brigands bien mal intentionnés (à commencer par Sa Sainteté).

Santa Muerte se pencha et cracha dans la bassine en plastique à ses pieds. Elle s'essuya la bouche avec un mouchoir de tissu sale et but au goulot une lampée de mezcal. Lequel, avec les cigarettes sans filtre, est une belle tentative d'écourter le temps long. Le ver dans la bouteille chatouilla ses lèvres avant de s'en retourner au fond. Santa passa sa petite langue noire sur sa bouche.
« Assieds-toi et parle, ma jolie. Mes clients attendent.
 - J'ai vu personne dehors.
 - Je parle aussi avec des fantômes, la plus grande part du boulot est invisible. »
Stella et l’Amérique de Joseph Incardona

Un roman noir dans la lumière sainte.

Deux balles franchirent le verre, la peau et l'os. 
Dans ces conditions, la vie, quelle qu'elle soit, s'efface. 
Et on tuera tous les affreux.

Et une fin avec un clin d’œil à Vernon Sullivan bien mérité

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il faut savoir que Stella n'était pas exactement belle, ni très futée non plus. Mais elle était sincère. Et loyale. Et dans une vie, quand on y pense, ça peut suffire pour devenir une sainte.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Stella fait des miracles. Au sens propre. Elle guérit malades et paralytiques, comme dans la Bible. Le Vatican est aux anges, pensez donc, une sainte, une vraie, en plein vingt et unième siècle ! Le seul hic, c'est le modus operandi : Stella guérit ceux avec qui elle couche. Et Stella couche beaucoup, c'est même son métier...

Pour Luis Molina, du Savannah News, c'est sûr, cette histoire sent le Pulitzer. Pour le Vatican, ça sentirait plutôt les emmerdements. Une sainte-putain, ça n'est pas très présentable. En revanche, une sainte-martyre dont on pourrait réécrire le passé...

Voilà un travail sur mesure pour les affreux jumeaux Bronski, les meilleurs pour faire de bons martyrs. À condition, bien sûr, de réussir à mettre la main sur l'innocente Stella. C'est grand, l'Amérique.

Avec sa galerie de personnages excentriques tout droit sortis d'un pulp à la Tarantino et ses dialogues jubilatoires dignes des frères Coen, Joseph Incardona fait son cinéma.

Orchidea

Une sœur et deux frères qui ne se sont plus revus depuis un bail partent faire une surprise à leur père et fêter ses 70 ans. Mais il a disparu !

Orchidea de Cosey

Une bande dessinée sur les relations entre frères et sœurs, les non-dits, les rengaines, l’amour familial souvent maladroit…

Et ce père retrouvé (oui, je divulgache un tout petit peu, là) qui en ajoute une couche.

Et c’est touchant comme la famille

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Non, Miss Mac Nally, les petits pots de légumes ne se trouvent pas dans l'armoire : ils sont dans le réfrigérateur...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Presque une image de la sainte Famille. Papa, maman, sable, ciel avec étoiles ? du genre de celles qu'on suit pour aller porter la myrrhe et l'encens à qui vous savez. Du reste, voici l'enfant qui s'annonce, ivre de printemps comme un oiseau débutant, dans cette douce coquille qu'est le ventre d'une mère. Mais pas de Rois mages, ni grange, ni douce nuit de Noël. Ici, c'est l'Arizona aride, et seuls ses fils et sa fille recherchent le vieux Ellsworth Humelsine, parti avec Rosita Rose, la serveuse de bar du bout du monde. Jeu de cache-cache ? Sans doute, avec une règle vieille comme le monde : "Trouvez-moi, s'il vous plaît". Se retrouveront-ils, autour de la naissance de l'enfant, la petite Orchidea ?

La ride

Deux copains aux cheveux longs (les auteurs), décident sur un coup de tête d’enfourcher leur vélos pour quitter Paris le temps d’une semaine et descendre en Bourgogne.

La ride de Simon Boileau, dessins de Florent Pierre

Un road trip à la recherche du grand air, des petites boulangeries, des paysages avec des fleurs, des collines (les cols aussi !) et des ruraux un peu brutasses et hospitaliers.
Mais aussi… une fuite de la grande ville, du stress permanant, de l’enfumage continuel, de la sur-circulation et du bruit des moteurs.

Un bol d’air aux dessins qui collent parfaitement aux thématiques : la route, la zénitude, l’effort, l’amitié et les paysages qui se déroulent devant les vélos à coups de pédales

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Continuez tout droit pendant 800 m.
La distance restante est de 6.3 Km.
Votre allure actuelle est de 26 Km/h.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ride [« raïde »] nom féminin, dérivé de l'anglais
1. Virée à vélo
Pour changer d'air, Simon et Florent quittent Paris le temps d'une ride à travers la France.
2. Équipée sauvage, échappée belle, aventure en roue libre
En amitié comme en vélo, il y a des hauts et des bas. Et entre les deux, il y a la ride.

Pour changer d'air, Simon et Florent quittent Paris et entreprennent un voyage à vélo de Paris à la Bourgogne en cinq jours.

La tournée d’automne

Une tendre tournée d’automne. Celle qui devait être la dernière pour le chauffeur du bibliobus dans le Nord du Québec. Une tournée où il rencontrera une bande de musiciens et artistes itinérants… Le début d’une autre histoire avec Marie qui les accompagne ?

 - C'était très agréable de vous revoir, dit-il, et le spectacle était magique... mais ce soir je n'ai pas très envie d'être au milieu d'un groupe. Il y a des idées sombres dans ma tête. Est-ce que vous comprenez?
 - Bien sûr.
 - On se verra demain ?
 - C'est entendu.
Je vais manger un morceau dans le camion, ensuite j'irai me promener au bord du fleuve.
Elle lui caressa doucement le front en lui souhaitant bon appétit et bonne promenade, puis elle rejoignit les autres qui s'éloignaient à pied sur la route.
Il se prépara des spaghettis après avoir ouvert la lucarne du toit pour éviter que la vapeur n'endommage les livres. Pour dessert, il mangea des biscuits avec de la compote de pommes, et il se rendit aussitôt sur la grève. Il marchait depuis cinq minutes à peine, en direction du centre-ville, lorsqu'il fut enveloppé par une nappe de brouillard. Pendant quelque temps, il continua de marcher en guidant ses pas sur le varech abandonné par la dernière marée, mais bientôt l'air humide le pénétra et il remonta sur la route.
La tournée d’automne de Jacques Poulin

Une tendre tournée un peu sirupeuse, toutefois. Un peu trop pour moi qui n’a pas tellement le goût du sucre dans mes lectures. Ou alors en accompagnement d’un récit avec plus de piquant, de nerf et d’épices.

A réserver pour les soirées mélancoliques ou les âmes amoureuses

Mais voilà, il y a un bibliobus, alors… c’est cool, non ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il ouvrit la fenêtre pour mieux entendre la musique. C'était une petite musique de fanfare avec des cuivres et des tambours. Il se pencha au-dehors, mais elle venait de l'autre bout de la terrasse Dufferin. Comme le temps était beau, il décida d'aller voir. Il descendit les cinq étages.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comme chaque année en été, un chauffeur de bibliobus entreprend sa tournée des petits villages de la Côte Nord québécoise. Broyant du noir, il n'est pas loin de penser que ce sera la dernière. C'est compter sans la toute-puissance du destin, qui se manifestera à travers Marie. La Tournée d'automne est le récit, tout en nuances et en douceur, de la rencontre entre un homme et une femme et ne dit au fond qu'une chose : la vie, têtue et forte, aura toujours le dessus.

Ne m’oublie pas

D’un sujet dur et triste Alix Garin parvient à créer une bande dessinée douce et tendre, une prouesse !

Ne m’oublie pas de Alix Garin

La grand-mère de Clémence est dans un EHPAD, malade avec un Alzheimer. Elle y est malheureuse et désoeuvrée. Et pourtant, sa fille (la mère de Clémence) ne trouve pas d’autre solution. Clémence enlève sa grand-mère pour un road-trip, direction la maison de son enfance.

Un voyage rocambolesque et haut en émotions. Une réussite toute en poésie

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Diderot. Jacques le fataliste.
C'est que, faute de savoir ce qui est écrit là-haut...
On ne sait ni ce qu'on veut ni ce qu'on fait...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
- Marie-Louise, embrasse la mer pour moi.
C'est la toute dernière chose que ma mère m'ait dite.
- Tu sais quoi, Mamy ? Et si on y allait vraiment ?

La grand-mère de Clémence souffre de la maladie dAlzheimer. Face à son désespoir, elle prend la décision de l'enlever de la maison de retraite et de prendre la route en quête de l'hypothétique maison d'enfance de sa mamie. Une fuite, une quête, un égarement, l'occasion de se retrouver... À moins que ce ne soit des adieux ?

Les mauvaises graines

C’est toujours difficile de tomber sur un livre qui ne nous était pas forcément destiné. Pas mauvais, non, mais pas pour soi.

Je voudrais comprendre pourquoi elle pleure la nuit, quand elle pense que je dors. Il faut avoir du cran pour s'être éprise à vingt ans d'un maître de ballet et d'avoir décidé de nous planter, moi et mon père, pour suivre ses rêves. Ma mère refuse de me parler de cet homme avec qui elle s'est enfuie.
Les mauvaises graines de Élodie Llorca

L’histoire d’une fille de treize ans un peu paumée et d’une petite vieille pas tout à fait sénile qui partent en auto-stop à travers la France. L’une pour rechercher un mec pour sa mère et la duchesse qui s’en va retrouver son duc. Un road-trip émouvant, un peu mièvre et plein de bonnes vibes. Du pur feel-good jeunesse qui ravira son public.

Zut

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai immédiatement aimé Marguerite. Le premier jour de notre rencontre, j'ai calculé que soixante-dix-huit ans nous séparaient. J'ai imaginé sept vies comme la mienne pour parvenir à son âge incommensurable, j'en ai eu le vertige.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Anaé en est certaine : en retrouvant Florimond, l’ancien amoureux de sa mère, sa vie changera.
Avec Marguerite, une vieille dame qui n’a plus toute sa tête, Anaé part direction Bormes-les-Mimosas. Rencontres loufoques ou profondément humaines, le voyage ne sera pas de tout repos mais verra fleurir, entre ces deux mauvaises graines, une amitié sincère