Un été avec Geronimo

Un livre de souvenirs d’enfance, la découverte du monde sous la tutelle bienveillante du grand-père apache, Geronimo. Ça sent l’herbe, les sous-bois, les vieux tissus rêches, les culottes courtes, le miel, les chiens mouillés, la liberté et l’amour.

J'avais droit aussi à quelques cours pratiques. Un matin de fin septembre, lors d'une pause-pipi nous regardions, assez loin, une silhouette qui fanait les éteules. « Elle est moche, la vieille », j'ai dit. Et j'ai reçu une gifle. La seule qu'il m'ait donnée. Nous étions tous les deux stupéfaits. Il m'en a collé une de bon cœur et m'a dit : « C'est une femme. » Je n'ai pas pleuré. Nous sommes restés muets l'un en face de l'autre, nous avons repris notre marche en silence puis il m'a fait asseoir et m'a demandé pardon. Il a parlé de misère, de temps difficiles, de cette femme qui ramassait les restes de la moisson. Il a parlé de respect et de compassion avec des mots si simples que nous nous sommes pardonné tous les deux.
Un été avec Geronimo de Raoul Pastor

C’est très chou, tendre et sentimental, malgré un style et une construction un peu décousus qui m’ont parfois lassé.

Un livre à déguster comme un album de photos qu’on aurait oublié trop longtemps au grenier.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Pendant cette année qui a duré tant d'étés, il a rangé ses incertitudes d'adulte pour me guider en me laissant la liberté de tomber. [...] Cette année-là, le temps ne s'arrêta certes pas, mais elle lui permit de le croire puisque Geronimo ne s'occupa plus que de s'approcher de mon enfance pour mieux la regarder et la comprendre, oubliant ainsi, pour un instant, de vieillir. »

Un été avec Geronimo n'est ni un livre de souvenirs ni une biographie. Elle serait bien trop courte. C'est un recueil d'impressions, de sensations, de couleurs, de parfums qui ont façonné et conduit la vie d'un enfant et qui, cinquante ans après, sont restitués par un adulte avec l'impérative subjectivité qu'impose le temps. C'est la photographie d'un moment

Sur le Mont Mitaké

Il serait possible de n’y voir qu’une comptine un peu mièvre sur un amour impossible

Sur le Mont Mitake de Sîbourapâ

Mais cela serait passer à côté de la description, lente et progressive du poids des convenances, de l’étiquette, de l’impossible transgression

De l’art de la prison autoconstruite et de la misère sentimentale

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lorsque Nopporn suspend une aquarelle du Mont Mitaké dans son bureau, sa femme s'en étonne : elle est de facture si ordinaire. Pourtant il y tient ; elle lui rappelle ses années d'études au Japon et ce jour où un haut dignitaire du Siam est arrivé à Tokyo avec sa jeune épouse, la princesse Kîrati. Nopporn doit veiller à ce qu'elle ne s'ennuie pas. Bien que de quinze ans son aînée, elle le fascine par sa beauté, sa grâce et sa maturité résignée. Nourri d'honnêtes intentions, il ne voit pas monter en lui les sentiments et le désir. La princesse le met en garde, sans l'éloigner pour autant. Commence alors un jeu subtil, mais cruel. Lequel des deux en souffrira le plus ?

Histoire d'un amour impossible, Sur le Mont Mitaké - adapté deux fois au cinéma mais jamais traduit en français - est écrit en 1937 ; il mêle avec maestria éléments romantiques et réalistes

Dîner à Montréal

Une rencontre, des années plus tard, un rendez-vous dans un restaurant. L’occasion de solder les passifs, les regrets, les nostalgies, les non-dits, les envies, les inassouvis et les bonheurs

Dîner à Montréal de Philippe Besson

Un livre d’une sensibilité hors du commun, d’une honnêteté de chaque mot

J’en reste le coeur éclaté

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je vous ai parlé de Paul Darrigrand.
Je vous ai parlé de ce jeune homme aux yeux noirs, qui venait jadis me retrouver dans ma chambre d'étudiant à Bordeaux ; c'était en 1989. Je vous ai parlé de notre amour clandestin, vécu dans le plus bel âge, tandis que je valsais dangereusement avec la mort; amour inabouti, finalement renvoyé au néant, à la fin d'un été.
Je vous ai avoué également que j'avais fini revoir Paul. Longtemps après.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ils se sont aimés, à l'âge des possibles, puis quittés, sans réelle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent, presque par hasard, à Montréal. Qui sont-ils devenus ? Qu'ont-ils fait de leur jeunesse et de leurs promesses ? Sont-ils heureux, aujourd'hui, avec la personne qui partage désormais leur vie ?

Le temps d'un dîner de retrouvailles - à quatre - chaque mot, chaque regard, chaque geste est scruté, pesé, interprété. Tout remonte à la surface : les non-dits, les regrets, la course du temps, mais aussi l'espérance et les fantômes du désir.

À leurs risques et périls

Dites-lui que je l’aime

Un livre de souvenirs. Une fille part à la recherche de sa mère, star de cinéma brutalement décédée à 33 ans.

Dites-lui que je l’aime de Clémentine Autain

Une mère fantasque et extrême. Le portrait d’une alcoolique perdue, brossé par une fille en colère qui n’ose que timidement tenter une réconciliation.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comédienne culte, aujourd'hui oubliée, Dominique Laffin crève l'écran dans les années soixante-dix. Femme radieuse et brûlée, en quête de reconnaissance et de liberté, elle décède brutalement en 1985, à trente-trois ans. Sa fille Clémentine en a douze.

L'étoile du cinéma était aussi une mère en souffrance. Avec elle, les rôles étaient parfois inversés tant il lui était difficile de prendre soin de sa fille. Il aura fallu trente ans et les questions de ses propres enfants pour que Clémentine Autain se retourne vers le passé et vers cette mère « partie sans un mot », qu'elle avait dû effacer pour se construire. Elle entreprend alors de retrouver ce quelle lui doit en même temps que les souvenirs d'une enfance hors norme et en tire un récit d'une grande douceur, une lumineuse lettre d'amour

Et si le cerveau était bête?

Comment fonctionne notre cerveau et où peuvent donc bien se trouver le moi, le ça, le surmoi et l’inconscient ? Et s’il ne s’y trouvaient simplement pas parce qu’ils n’existaient pas.

Au fil de démonstrations très convaincantes, Nick Cheater nous dévoile un cerveau plat, constamment à la recherche de cohérence et s’appuyant sur ses compréhensions passées et des associations constantes.

Et si le cerveau était bête? de Nick Chater
Et si le cerveau était bête? de Nick Chater

Comme un enquêteur qui déroule les preuves, passionnant et captivant. Abyssal.

Et dans le même sens, la lecture de Sébastien Bohler est tout aussi fascinante !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le subconscient et la « vie intérieure » ne seraient-ils qu'une illusion ?

Nous aimons penser que nous avons une vie intérieure, que nos croyances et nos désirs proviennent des profondeurs obscures de notre esprit, et que si nous savions comment accéder à ce monde mystérieux, nous pourrions vraiment nous comprendre nous-mêmes. Pendant plus d'un siècle, les psychologues et les psychiatres se sont efforcés de découvrir les secrets de notre conscience.

Nick Chater révèle que cette entreprise est vouée à l'échec. S'appuyant sur l'état de la recherche en neurosciences, en psychologie du comportement et de la perception, il démontre que notre esprit n'a pas de « profondeurs cachées » et que la pensée inconsciente est un mythe. Notre cerveau, tel un grand improvisateur, génère en fait nos idées, nos motivations et nos pensées dans le moment présent.

À travers des exemples visuels et des expériences contre-intuitives, nous comprenons que notre esprit s'invente en permanence, improvisant constamment notre comportement à partir de nos expériences passées.

Original et délicieusement provocateur, ce livre nous oblige à reconsidérer ce que nous pensions savoir sur le fonctionnement de notre esprit

Federica Ber

Une histoire dans les hauteurs mais qui en manque pourtant.

Le hall d'entrée était mal éclairé. Il n'y avait pas d'ascenseur. En y repensant (à cette montée, dans la cage d'escalier, jusqu'au dernier étage), l'élément le plus curieux, celui qui me frappe aujourd'hui, c'était l'absence, chez moi, d'intention sexuelle. Je ne veux pas dire que l'idée du sexe avait subitement déserté mon esprit, ou que je ne désirais pas du tout Federica. Mais c'était une affaire, pour ainsi dire, réglée. J'avais compris cela, assis à la terrasse du café de la rue Saint-Fiacre. Elle me l'avait fait comprendre. Le sexe était derrière nous, pas devant. Nous étions d'accord.
Federica Ber de Mark Greene

Un homme part à la recherche de ses souvenirs, sur la piste d’une disparue.

Il m’a perdu en chemin

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'était lundi dernier. J'étais allé chercher le journal et, en revenant, je suis entré dans une boulangerie et j'ai pris des croissants.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un matin, dans le journal, un homme lit le récit d'un fait divers survenu en Italie. Un couple a été découvert mort, au pied d'une muraille rocheuse des Dolomites. Les corps, dit la rumeur, étaient attachés l'un à l'autre. Suicide, assassinat ? Les carabinieri suspectent une randonneuse : Federica Bersaglieri.

Ce nom, il croit le reconnaître. S'agirait-il de la jeune femme rencontrée vingt ans auparavant, durant une semaine féerique, au coeur d'un été parisien ? Elle l'avait arraché à ses habitudes, lui avait appris la légèreté. Ensemble, ils avaient bu du vin frais, mimé les passants dans les jardins publics, dormi à la belle étoile sur les toits de la ville... Puis elle avait disparu, brusquement.

Aujourd'hui, à mille kilomètres de distance, il cherche à comprendre.

Deux histoires d'amour envoûtantes, sous les auspices de l'imaginaire et de la liberté, des sommets des Alpes à ceux de Paris

Trois amours de ma jeunesse

Lorsque les couleurs et les détails des souvenirs ont disparu, restent les émotions, les sentiments, les odeurs et des couleurs.

Trois amours de ma jeunesse de Danièle Saint-Bois
Trois amours de ma jeunesse de Danièle Saint-Bois

C’est doux et tendre et la passion semble encore intacte après des années.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comment apprend-on à se construire dans les années soixante-dix, à la campagne, quand on est une jeune femme attirée par d'autres femmes ? À l'époque, Danièle est mariée, élève ses trois enfants. Une vie conforme aux attentes de sa famille. Seule la littérature lui ouvre d'autres horizons. Sa rencontre avec Mia la foudroie. Mais comment s'assurer que ses sentiments sont réciproques ? Du souvenir de cette passion resurgissent, comme de poupées russes, d'autres visages : ceux de Frankie, adolescente qui fut son premier coup de foudre sur les bancs de l'école, puis de Linda, dont elle tomba amoureuse à la veille de son mariage.

Trois amours de ma jeunesse est le récit autobiographique d'une éducation sentimentale tourmentée. Danièle Saint-Bois s'y livre comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Dans ce travail d'archéologie intime, écrit avec les tripes, on retrouve son style plein de fougue et sa colère envers une époque qui lui a volé, chaque fois, la possibilité d'aimer et d'être aimée

Monstre

Il en a des choses à dire, le Gégé! Sur sa vie, ses rencontres, ses déceptions, sa soif de liberté, sur Lui ! Avec des airs de vieux sage qui se défend de l’être et qui dispense des leçons de vie, lui qui professe de n’en suivre aucune.

Monstre de Gérard Depardieu
Monstre de Gérard Depardieu

Mais qu’importe les paradoxes, il faut vivre, vivre, vivre, libre et vivre !

C’est pas un grand livre, pas une monstre bio, mais c’est Gégé, c’est des fois drôle, parfois pontifiant, truculent, joyeux, nostalgique… Et avec la sincérité des tripes. Et ça, il en a, des tripes !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
J'ai connu un potier dans le Berry : quand ça le faisait chier de faire des assiettes, toujours les mêmes, il prenait sa terre et il faisait un monstre. Un énorme monstre. En terre cuite. Et il disait : « Je fais ça parce qu'il faut que ça sorte ! J'en ai plein comme ça à l'intérieur de moi ! »

Il avait raison.

Il faut laisser sortir ses monstres, si on ne veut pas que ce soient eux qui nous bouffent

Mon autopsie

Voilà, c’est fini. Mort! L’heure du bilan, le moment de disséquer sa vie sous le bistouri d’Égoïne, jeune – et forcément belle – étudiante en médecine.

Mon autopsie de Jean-Louis Fournier
Mon autopsie de Jean-Louis Fournier

Entre humour, nostalgie, fantasmes et regrets, Jean-Louis Fournier dresse le testament de son éternité, le portrait qu’il aurait souhaité laisser.

C’est doux et tendre, lui qui ne l’a pourtant pas toujours été.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Je suis mort.
C'est pas le pire qui pouvait m'arriver."

Jean-Louis Fournier s'est fait autopsier par la charmante Egoïne pour qu'on sache ce qu'il avait dans la tête, dans le coeur et dans le ventre

Arrête avec tes mensonges

C’est écrit avec le sang et la viande, c’est beau et douloureux comme des regrets trop gros pour le coeur, comme des démons d’un bonheur perdu, comme les cicatrices des joies passées.

Arrête avec tes mensonges de Philippe Besson
Arrête avec tes mensonges de Philippe Besson

L’histoire d’une passion de jeunesse, de deux corps qui se sont aimés et qui jamais ne se sont retrouvés. La vie qui broie les sentiments et les passions à la moulinette des interdits, des culpabilités ou de l’absurde impossible.

C’est homo et c’est universel.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Un jour, je peux dire quand exactement, je connais la date, avec précision, un jour je me trouve dans le hall d'un hôtel, dans une ville de province, un hall qui fait office de bar également, je suis assis dans un fauteuil, je discute avec une journaliste, entre nous une table basse, ronde, la journaliste m'interroge au sujet de mon roman, "Se résoudre aux adieux", qui vient de sortir, elle me pose des questions sur la séparation, sur écrire des lettres, sur l'exil qui répare ou non, je réponds, je sais les réponses à ces questions-là, je réponds sans faire attention presque, les mots viennent facilement, machinalement, si bien que mon regard se promène sur les gens qui traversent le hall, les allées et venues, les arrivées et les départs, j'invente des vies à ces gens qui s'en vont, qui s'en viennent, je tâche d'imaginer d'où ils arrivent, où ils partent, j'ai toujours aimé faire ça, inventer [...]


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand j'étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : « Arrête avec tes mensonges. » J'inventais si bien les histoires, paraît-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier.
Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre.
Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale.
Mais un amour, quand même.

Un amour immense et tenu secret.

Qui a fini par me rattraper