Les six fonctions du langage

C’est comme un roman photo avec les même couleurs dégueu qui bavent (même si Clémentine y est quand même allé un peu fort avec la bavure), les fonds studio, les coupes de cheveux seventies-eighties, les pattes d’ef’ au moules burnes blancs, les hommes à barbes et moustaches et les accessoires pourritch.

Les six fonctions du langage de Clémentine Mélois

Changent juste les textes, les mots, le verbe, le style et les fonctions du langage ! Et l’ordre et tout ça, tout ça… pour le plus grand plaisir des chanteurs de variété, Bourdieux, Nietzsche, Wittgenstein, la maman de Clémentine, tonton Dédé et Fifi le lutin farceur…

Un bonheur d’humour absurde, un grand détournement à l’américaine, une parodie indispensable !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Des mots de l'action de la lascivité du suspense

Tellement réaliste qu'on peut presque toucher les larmes

L’arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984)

C’est chou comme tout, cette histoire. Celle, autobiographique du petit Riad, 2 ans, qui évoque ses premiers souvenirs.

L’arabe du futur, tome 1 de Riad Sattouf

Et ça commence de façon bien mouvementée avec le départ de la petite famille à la suite du papa qui part enseigner en Libye, plein de convictions panarabiques

Puis, retour un peu déçu en France pour repartir en Syrie, à Homs, berceau de la famille paternelle, à nouveau plein d’espoirs… qui seront aussi rapidement douchés

Et re-retour en France.

C’est doux, faussement naïf, ça sent l’émerveillement et les peurs enfantines, le choc des cultures et les désillusions

L’arabe du futur, tome 2

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ce livre raconte l'histoire vraie d'un enfant blond et de sa famille dans la Libye de Kadhafi et la Syrie d'Hafez Al-Assad

Le génie lesbien

Voilà un livre qui dit les choses, n’évite pas, fonce et se bat. Pas de langue de bois et des opinions bien affirmées. Et si Alice Coffin fait part de ses points de vue assumés, elle les étaie, les confronte, cite ses sources et nomme les actes comme les personnes !

Le génie lesbien de Alice Coffin

L’essai féministe militant d’une lesbienne révoltée (dans lequel toutes ne se retrouveront évidement pas, et tel n’est probablement pas le but)

Et même si on peut lui reprocher ses partis pris, si j’ai trouvé le chapitre sur la placadrologie un peu plus faible, si quoi ou qu’est-ce et s’il déplaira forcément, voilà un bouquin qui tape fort… C’est réjouissant !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Enfant, j'adorais m'imaginer en garçon. J'ai depuis réalisé un rêve bien plus grand : je suis lesbienne. Faute de modèles auxquels m'identifier, il m'a fallu du temps pour le comprendre. Je me suis découvert une histoire, une culture, un héritage au nom desquels je me bats aujourd'hui, car ils ont bouleversé ma vie. »
A.C.

Dans cet essai très personnel, la journaliste féministe, lesbienne et militante, Alice Coffin, tente de comprendre pourquoi, soixante-dix ans après la publication du Deuxième Sexe, et malgré toutes les révolutions qui l'ont précédé et suivi, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c'est l'homme », est toujours d'actualité. Elle y évoque son activisme au sein du groupe féministe La Barbe, qui vise à « dénoncer le monopole du pouvoir, du prestige et de l'argent par quelques milliers d'hommes blancs ». Elle y questionne également un système médiatique qui peine à se repenser ; interroge la difficulté des personnalités publiques à « sortir du placard » ; revient sur l'importance d'étendre la PMA pour toutes, et sur l'explosion de la parole des femmes après #MeToo.

Combattif et joyeux, Le Génie lesbien est un livre sans concession, qui ne dissocie jamais l'intime du politique et nous aide à mieux comprendre ce qu'être lesbienne aujourd'hui veut dire, en France et dans le monde

Florida

Quelle force, quelle puissance, quelle rage !

Florida de Olivier Bourdeaut

Après le bouleversant Bojangles, Olivier Bourdeaut m’avait un peu déçu avec son bien terne Pactum Salis. Mais quelle puissance retrouvée !

Avec Florida on entre dans le monde du corps avec les concours de mini miss où des parents projettent toutes leurs délirantes espérances dans le corps de leurs filles. Pour s’en sortir (s’en sortira-t-elle ?) Elizabeth va tout saboter, à commencer par elle même.

Un livre bodybuildé sur les délires d’une mère, la démission d’un père et la révolte d’une enfant manipulée

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ne trouvez-vous pas cocasse que dans un pays de gagnants, ma malédiction soit d'avoir un jour gagné? Pas n'importe quel jour, celui de mes sept ans. Ma mère me disait que j'étais très belle et que je n'étais pas trop bête. L'ordre des compliments est important, la forme aussi. J'étais très belle, une affirmation. Je n'étais pas trop bête, une négation.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ma mère s'emmerdait, elle m'a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s'est vengée. »

La bête

Un dessin magnifique dans une très belle édition soignée avec un scénario qui donne très envie de voir la suite comme un préquel aux aventures du Marsupilami avec Spirou et Fantasio.

La bête de Zidrou et Frank Pé

Un premier tome absolument frustrant et peut-être un peu léger. Heureusement, seuls deux tomes sont prévus !

Un superbe hommage qui fait peur, qui parle de maltraitance et de traite d’animaux sauvages, de harcèlement dans une Belgique violente et anxiogène au sortir de la guerre.

Avec le tome 2

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'espèce existait bien avant qu'on la nomme Marsupilami. Véritable défi pour les zoologues, doté d'une queue démesurée, l'animal possède aussi une force impressionnante, une grande intelligence, un don d'empathie et... un appétit féroce !

Voici le récit, authentique, d'une bête égarée dans la Belgique pluvieuse de 1955

Une saison douce

L’arrivée non préparée de migrants accompagnées d’humanitaires dans un petit village sarde sans charme va bouleverser les habitudes et les relations…

Une saison douce de Milena Agus

Une petite histoire sans angélisme mais avec beaucoup de tendresse sur les rêves de l’immigration et leurs réalités.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il pleuvait à torrents et personne, vraiment personne, n'était prêt à ouvrir sa porte, et surtout pas à ces individus. Oui, il y avait des Blancs parmi eux - les humanitaires qui les accompagnaient - mais ils étaient tout aussi étranges que les autres malheureux, mal fagotés et mal en point. Que venaient-ils faire, ces envahisseurs, dans notre petit village où il n'y avait plus de maire, plus d'école, où les trains ne passaient plus et où même nos enfants ne voulaient plus venir ? Nous nous demandions comment les affronter, où les abriter puisqu'il le fallait. Eux aussi, les migrants, avaient l'air déboussolés. C'était pour ce coin perdu de Sardaigne, ce petit village délaissé, qu'ils avaient traversé, au péril de leur vie, la Méditerranée ? C'était ça, l'Europe ?

Et mon cœur se serra

Un petit livre d’une grande poésie

Et mon cœur se serra de Antoine Laurain et Le Sonneur

L’histoire d’un deuil amoureux, de la souffrance et du vide, d’un espoir impossible qui refuse de s’éteindre, comme un point rouge à l’horizon

Peu de textes et beaucoup d’images dans un parfait équilibre

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Et mon coeur se serra est un conte étrange en cent dix-neuf dessins de l'artiste connu sous le nom « Le Sonneur » et vingt-huit textes d'Antoine Laurain. Entre art et littérature, entre roman dessiné et poésie typographique.

De cette aimée enfuie et perdue, nous ne connaîtrons jamais le nom, mais elle hante le livre.

L'amour, la rupture, la solitude, l'espoir.

Comment transmettre les sentiments en trois couleurs : rouge, noir, blanc ? Comment les faire passer avec juste vingt-six lettres dans l'alphabet ?

Beaucoup l'ont tenté avant eux : Breton, Mallarmé, Gainsbourg pour ne citer qu'eux. Laurain et Le Sonneur relèvent le défi.

Au mieux, c'est un excellent livre.

Dans le pire des cas, ils ont fait un chef-d'oeuvre

Grand Platinum

Je suis passé à côté de cette histoire de Koïs dans les bassins des parcs de Paris…

Grand Platinum de Anthony Van den Bossche

Avec un frère phobique du bruit, des jardiniers, une boite de comm’, un collègue dysfonctionnel et un amant…

Possiblement, n’ai-je pas vraiment compris

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Louise a fondé une petite agence de communication. Elle est jeune et démarre une brillante carrière, malgré les aléas du métier, liés en particulier à son fantasque et principal client, un célèbre designer, Stan. Elle doit aussi jongler avec les fantasmes déconcertants de son amant, Vincent. Mais elle a autre chose en tête : des carpes. De splendides carpes japonaises, des Koï. Celles que son père, récemment décédé, avait réunies au cours de sa vie en une improbable collection dispersée dans plusieurs plans d'eau de Paris. Avec son frère, elle doit ainsi assumer un étrange et précieux héritage

Zone grise

L’histoire d’une fille qui n’a pas su (pas pu) dire non.

Zone grise de Loulou Robert

Loulou Robert raconte son arrivée dans le mannequinat trop jeune, pas assez préparée ni protégée.

L’histoire d’hommes qui en ont profité. L’histoire d’un trop long déni qui ronge, d’une culpabilité mal placée.

Une histoire personnelle trop souvent entendue et pas assez souvent entendue !

C’est rude et sale. Un témoignage bien dans la gueule !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je suis face à mon père et je raconte l'histoire de celle qui ne voulait pas. Celle qui n'a pas dit non une seule fois. Celle qui ne s'est pas débattue. Ils me diront : pourquoi tu n'as pas dit non ? Pourquoi tu n'es pas partie ? Pourquoi tu l'as revu après ? Pourquoi tu as menti ? Pourquoi tu en fais un drame ? Pourquoi tu fais toujours des drames ? Certains penseront que je fais des histoires pour rien. Pour moi, ce ne sera jamais rien. Il faut faire des histoires. Ce livre n'est pas un roman. Ce livre est un combat. »

À dix-huit ans, Loulou, alors jeune mannequin, « a une histoire » avec D, un photographe de mode. C'est ce qu'elle se raconte, parce que la réalité est trop insupportable : elle a été victime d'un prédateur, et si elle n'a pas consenti, elle n'a pas non plus résisté. Dix ans plus tard, toujours habitée par la culpabilité et la honte, elle tente de comprendre cette jeune fille qui n'a pas su, n'a pas pu dire non. Et s'attache, dans un style percutant et rageur, à effacer le gris de cette zone où rien n'est ni noir ni blanc. Au-delà de son histoire personnelle, il y a celle des filles et des garçons, de leur éducation. Parce que tout part de là

Où est le sens ? : les découvertes sur notre cerveau qui changent l’avenir de notre civilisation

Un des meilleurs pires essais que j’ai pu lire sur la fuite en avant de notre civilisation et l’origine de ses causes dans le fonctionnement de notre cerveau. Brillant !

Après Le bug humain qui se terminait d’une façon un peu désespérante sa conclusion semble encore plus sombre…

Où est le sens ? : les découvertes sur notre cerveau qui changent l’avenir de notre civilisation de Sébastien Bohler

… enfin, plus sombre selon la foi que l’on peut placer dans l’humanité.

Comment le cortex cingulaire essentiel à notre survie et à la réussite de l’humanité nous mène à notre propre perte, comment le sens est indispensable à nos vies et tous les dénis nécessaires à la survie dans cette chute aux compensations matérielles.

A lire absolument ! Comme tous ses livres

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'humanité du XXIe siècle vit un cauchemar, mais nous avons une opportunité unique de nous réveiller.

Notre monde est ou bord de l'asphyxie. Les espèces vivantes s'éteignent, les calottes glaciaires se liquéfient, les eaux montent, la température grimpe. Demain, nous serons exposés à des pénuries, à des migrations climatiques, et devrons lutter contre de nouvelles pandémies.

Sommes-nous à ce point impuissants et résignés à périr ?

Certainement pas !

Une ressource insoupçonnée se trouve enfouie dans notre propre cerveau. Un centre nerveux appelé cortex angulaire nous pousse sans relâche à chercher du sens à nos existences. Cette quête de sens peut nous détourner de la croissance aveugle qui prépare notre perte.

Il s'agit de rééquilibrer notre cerveau en donnant la priorité à ce cortex cingulaire pour fonder une société basée sur la cohérence, la signification et le lien, qui nous motivera à moins produire et à ne plus consommer inutilement.

Ce centre cérébral est en chacun de nous. Depuis longtemps nous l'avions oublié. Aujourd'hui nous pouvons le réactiver !