Et vous ? Vous avez déjà lu Russell ?
Bon, moi pas, j’avoue. Mais voilà que ça me titille. Bien dommage que ce soit une disparition qui mette en lumière !
Et vous ? Vous avez déjà lu Russell ?
Bon, moi pas, j’avoue. Mais voilà que ça me titille. Bien dommage que ce soit une disparition qui mette en lumière !
Voilà un Maigret bien sympa, et ça, pour plusieurs raisons.
La première, c’est d’y retrouver le grisâtre Lognon, le Malgracieux ! Et que dire de sa femme, misère !
C’est aussi un Maigret d’action. Et ça bouge, ça tire, il a des virées de nuit en voiture et des blessés !
Enfin, c’est une enquête à l’américaine. Avec des vrais gangsters, des italo-américains qui défouraillent et n’ont pas peur des coups. Des professionnels du crime.
Et là, le commissaire que l’on tente de décourager par tous les moyens mais qui, suite à son voyage aux États-Unis ne complexe pas, persiste et embarque !
En ramenant un amnésique qui s’était pris une balle dans la tête (de quoi la perdre, donc), Maigret se retrouve dans le brouillard d’un port de Normandie, à Ouistreham, avec l’espoir de démêler un sacré sac de noeuds…
Mais les marins et les normands ne sont guère causants ni vraiment collaboratifs.
Une enquête des débuts, avec plus d’action et des énigmes plus fouillées et complexes que dans les derniers. Un commissaire plus actif aussi et qui se retrouve en bien mauvaise posture.
Mais déjà, un Maigret pour qui la découverte vérité semble plus importante que la justice
Avant le voyant d’Etampes (rien à voir, d’ailleurs), il y eu le carrefour d’Étampes. le Carrefour des Trois Veuves ! Un Maigret atypique (une des premières enquêtes de 1931 d’ailleurs, ce qui pourrait être une explication) avec de l’action, des coups de révolver, des menottes et des voitures qui foncent dans la nuit.
Après plus d’une trentaine de Maigret, une chose de plus que je trouve fascinante avec Simenon, c’est son traitement des relations hommes-femmes dans une époque bien tradi-patriarcale. Et alors qu’il se vantait d’avoir connu 10’000 femmes lors d’un entretien avec Fellini (il dira par la suite que ce fut une boutade), le commissaire Maigret semble asexué et insensible aux charmes féminins. Pour autant, que dire descriptions des femmes qui parsèment ses livres et peuvent paraître aujourd’hui bien « étranges » ?
Et les relations Monsieur et Madame Maigret ? Et les différents couples représentés ? Le témoignage d’une époque ?
Encore un opus bien sympa du commissaire. Une enquête à tiroirs où les réponses trop évidentes déplaisent à Maigret.
Un polar qui commence durement ! On a tiré sur Janvier, une balle lui a traversé le poumon. Pour démasquer le tireur, Maigret va s’installer en planque dans un meublé.
Un livre bien intéressant pour comprendre le système qui précéda les digicodes : les concierges (même si en l’occurrence il s’agit de la propriétaire) qui étaient chargé-e-s d’ouvrir la porte du bas et d’assurer la moralité – et les commérages – de l’immeuble. Mais également bien amusant pour son traitement de la séduction où, pour une maigre fois, Simenon parle à mots couverts des attraits féminins d’une généreuse propriétaire
Cette bd-bio – aux nombreux flash-back sur la jeunesse d’Isadora Duncan – raconte la relation mouvementée entre le poète russe Sergueï Essenine et la danseuse.
Au faît de sa gloire, Isadora décide de partir à Moscou soutenir la révolution et danser pour les masses travailleuses. Elle y rencontre Sergueï, de 18 ans son cadet pour une relation mouvementée, comme sa vie d’ailleurs !
Un dessin très dansant pour une bio qui m’a semblé peu claire dans ses intentions.
Et finalement, est-ce réellement un tome 1 sans suite ou faut-il voir Isadora comme le tome 2 d’une série tarabiscotée ?
Voilà encore un Maigret absolument classique. Comme pour les vins, on retrouve les même éléments qui font la typicité d’une enquête du commissaire. Une pipe, de la bière, une fine et des sandwichs pour les accessoires.
On retrouve aussi Madame Maigret dans son intérieur. Vision patriarcale de l’union où Monsieur travaille dehors et Madame s’occupe de son intérieur avec une préoccupation première : le bien-être de son époux.
De même on retrouve un grand soin apporté aux décors : météo, rues de Paris ou d’ailleurs, Quai d’Orsay, bureau du commissaire, psychologie des personnages, milieu social, bistrots…
Finalement, la construction du récit suit un commissaire qui se laisse guider plus qu’il ne cherche, qui écoute, renifle et questionne jusqu’à ce qu’une image se dessine.
Et enfin, si la résolution de l’enquête et la découverte du (ou des) coupable est au centre du polar, la justice n’est pas toujours au rendez-vous. Et là, le commissaire parisien se démarque franchement de Columbo, son homologue de Los Angeles, qui ne s’autorise qu’une seule exception dans l’épisode « Forgotten Lady » en laissant la coupable impunie. Maigret s’avère bien plus flegmatique sur ce sujet là.
Une très bonne pioche que ce clochard !
Quelle année 2022 !
Joël Dicker meilleures ventes en francophonie, Laurence Boissier qui s’en est allée, quelle année terrible ! Mais aussi l’annonce de la mort de Jean Teulé, Sempé, Christian Bobin ou Françoise Bourdin. Misère de misère.
Mais aussi une année pleine de lectures. Un peu trop, sûrement, je peine à me souvenir de tout ça. 281 livres pour 49338 pages. 95 bandes dessinées, livres d’images, albums ou romans graphiques. Mais aussi 136 romans, 29 biographies, 13 essais ou documentaires et 8 livres de mémoires ou autres avec une moyenne de 3.17 étoiles.
76 autrices et 122 auteurs mais avec une moyenne de 3.34 étoiles pour les autrices et 3.09 pour les hommes. Bim ! 2023, l’année de la parité ?
2022, année de la découverte de Nelly Arcan, un choc qui me rend triste, je ne lirais plus rien d’elle, tout est là. Mais par là, l’envie de découvrir mieux la production québécoise avec, par exemple Mélanie Michaud, Marie-Pier Lafontaine ou Anne Archet pour ne citer qu’elles.
2022 fut aussi l’occasion d’enfin finir de lire toutes les productions de Saphia Azzeddine, quelles merveilles !
Pour l’édition, l’année 2022 restera aussi en francophonie celle de Blackwater et ses hypnotiques couvertures chez Toussaint Louverture. Et si les éditeurs réussissent à comprendre que des livres, ça peut aussi être joli, c’est tout ça de gagné !
Mes lectures en 2022 en font clairement une année d’autrices avec les déjà citées, mais aussi avec (pour ne citer que mes préférences et dans un total désordre) Camille Anseaume, Pénélope Bagieux, Jeanne Broucq, Stéphanie Lugon, Maud Ventura, Camilla Vivian, Julia Wallach, Marjane Satrapi, Emma Becker, Nathalie Berthod et Sophie Solo, Constance Debré, Virginie Despentes, Diglee, Noémie de Lattre, Clara Dupont-Monod, Sarah Jollien-Fardel, Maria Larrea, Élodie Llorca, Pascale Robert-Diard, Joy Majdalani, Jeanne Cherhal, Coco, Nancy Huston (tiens, encore une canadienne !), Catherine Meurisse, Fabienne Périneau, Karine Reysset, Alexia Stresi, Ketty Rouf , Karine Yoakim-Pasquier ou Fabienne Radi…
Magnifique année !
Finalement une fin d’année un peu particulière, sans plus trop d’envie, à manger des enquêtes du commissaire Maigret à la file après en avoir trouvé un dans la cave de mes parents
Finalement, pour ce qui est de ce blog qui avait commencé comme un « log » me permettant de conserver une trace de mes lectures, je suis allé jeter un oeil (bien narcissique, je l’avoue) aux statistiques WordPress et cette année, il y a eu 9796 pages vues en 2022 (5403 en 2021). Et si ces passages ici ont été autant d’idées de lectures, ma foi, quelle réussite. C’est pas Squeezie et ses millions d’abonnés, c’est pas non plus Jöel Dicker et ses millions de livres vendus, mais toutes ces vues pour des photos de pages de livres, c’est bien sympa quand même.
Allez, en route pour 2023 !
Maigret se retrouve dans la haute. Des vieux princes et diplomates emplis de devoir et de droiture. Aux histoires d’amours impossibles et de mariages de raison.
Et là, un mort. Sans motif, sans vol, sans effraction, sans raison. Une balle dans la tête et trois dans le dos. Un vieillard pourtant apprécié de tous.
Et une femme de maison acariâtre qui va poser bien des soucis au commissaire pour une enquête « à la Maigret », avec pipe, bière et sandwiches
Ce Maigret fait partie des huit premiers Maigret, tous publiés en 1931. La victime ressemble à un gros looser qui semble ne pas en être un mais finalement si. Mais bon… il est mort, non ?
Alors que dans les dernières enquêtes, Simenon s’attache à créer des portraits des différents protagonistes en développant mieux leurs psychologies avec une intrigue que je trouvais souvent plus faible, c’est bien ici la résolution de l’enquête qui est au centre du roman.
Le commissaire lourdeau qui pèse bien ses cent kilos, gêné par la chaleur et coiffé d’un melon prend ses marques