Ecstasy and me : la folle autobiographie d’Hedy Lamarr

Une autobiographie (vraiment?) pour émoustiller le chaland… plutôt bien réussie.

Ecstasy and me : la folle autobiographie d'Hedy Lamarr de Hedy Lamarr
Ecstasy and me : la folle autobiographie d’Hedy Lamarr de Hedy Lamarr

Il y a des longueurs, certes, le style n’est pas vraiment folichon, mais c’est souvent drôle.

Et quelle vie ! 6 mariages, autant de divorces (ce qui n’était pas vraiment simple à une époque où il fallait prouver les torts), tant d’hommes (et bisexuelle affirmée) et plus de 30 millions de dollars gagnés… et autant perdus!

Mais aussi une femme – la plus belle du monde – forte, décidée, brillante, qui prend sa vie en main, qui ne se laisse pas faire dans le cinéma des années 40. Remarquable.

Et le Wifi ? Oui, aussi, et pas que !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Autriche, 1933. La jeune Hedy Lamarr se met à nu dans le film Extase et, simulant un orgasme, devient la première actrice X de l'histoire. Le scandale est mondial. Mais quelques années plus tard, après bien des aventures dignes d'un roman d'espionnage, la voici à Hollywood où elle est sacrée « plus belle femme du monde ». Elle tourne alors aux cotés de Clark Gable et Spencer Tracy, sous la direction de grands réalisateurs comme Cecil B. DeMille ou Victor Fleming. Beauté vénéneuse, filmographie fournie et amants célèbres : Hedy Lamarr avait tout pour figurer au panthéon des reines du cinéma, entre Greta Garbo et Marlene Dietrich. Mais elle semble avoir joué de malchance... Peut-être était-elle trop sulfureuse pour l'Amérique puritaine des années 1940 ?

Elle fuit son premier époux, déguisée en prostituée ; se maria six fois ; revendiqua sa bisexualité ; prit pour amants les plus grands noms d'Hollywood ; abusa de la chirurgie esthétique ; dilapida sa fortune ; se retira de la vie publique à quarante ans, ne réapparaissant qu'au gré de ses condamnations pour vol à l'étalage. Dans cette autobiographie controversée, Hedy Lamarr livre, avec une remarquable candeur, les détails de son ascension spectaculaire, brossant au fil des pages un portrait au vitriol du Hollywood décadent des années 1940

Le premier méchant

En voilà un livre étrange, bien costaud et surprenant, qui surnage entre la folie, le glauque et la tendresse.

Le premier méchant de Miranda July
Le premier méchant de Miranda July

Car aussi berzingue soit elle, Cheryl est fascinante et pleine de dialogues intérieurs bien barrés. Et quand elle reçoit la fille de ses patrons pour habiter chez elle, tout son « système » vole éclats.

Rien de prévisible, il y a beaucoup de solitude, du sexe et de la violence, de la tendresse et même de l’amour. J’ai pas tout compris, mais c’est pas le plus important, je me suis attaché.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cheryl, quadragénaire hypersensible, vit seule avec son globus hystericus : une boule d'angoisse dans la gorge. Elle travaille pour une association spécialisée dans l'autodéfense féminine. Et elle est persuadée qu'un de ses collègues est son âme soeur et qu'ils fileront bientôt le parfait amour.

Quand ses patrons lui demandent si leur fille de vingt ans, Clee, peut s'installer chez elle pendant quelque temps, le monde maniaque de Cheryl la célibataire explose. Et pourtant c'est Clee, la bombe égoïste, blonde et cruelle, qui, à force de persécutions, va précipiter Cheryl dans le monde réel.

Avec ce premier roman surprenant d'originalité et plein de malice, Miranda July s'impose comme une des nouvelles voix les plus inspirées de la littérature américaine

La coureuse

A considérer la drague comme une activité économique – avec ses investissements, le capital risque, les gains, les capitaux propres et la tentative d’OPA finale – on pourrait tomber sur un livre pareil.

La coureuse de Maïa Mazaurette
La coureuse de Maïa Mazaurette

Et Maïa tombe amoureuse de Morten

Un bouquin qui ne concède pas aux mesquins mensonges, une auto-analyse plutôt rude menée lors de la conquête du beau danois.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Portrait d'une femme qui doute, qui aime. Chronique d'une sexualité qui se veut sans attache, La coureuse est le livre de notre époque.

«Copenhague m'attend, et dans le miroir avant de partir, une inconnue plus jolie que moi pose la dernière touche de mensonge sur son visage. Rouge. Sur les lèvres. Les fards absurdes cachent des tatouages de guerre, des agressions publicitaires, des stratégies marketing. Il m'aimera. Je l'aurai.

Cette inconnue a des cheveux blond foncé, nouvelle couleur pour une nouvelle aventure, toute une vie à reconstruire. C'est pour mieux devenir une femme, mon enfant. C'est pour mieux laisser pousser les dents sous la poudre.»

Maïa vit une passion ravageuse avec un jeune et (très) beau Danois. Parce que c'est difficile, elle va s'accrocher et aller jusqu'au bout des compromissions possibles. Parce qu'elle se sert de la féminité comme une arme, le couple devient le lieu de toutes les manipulations. Que fait-on quand on a le prince charmant dans son lit ? Que se passe-t-il après le conte de fées ?

Prends-moi pour une cruche : guide de survie de la femme en milieu débile

C’est rigolo. Oui, c’est rigolo.

Prends-moi pour une cruche : guide de survie de la femme en milieu débile de Delphine Apiou
Prends-moi pour une cruche : guide de survie de la femme en milieu débile de Delphine Apiou

Mais c’est un poil léger (l’humour et le contenu. Pour ce qui est de l’humour, léger, c’est bien. Mais pour ce qui est du contenu… c’est un peu léger, donc !). Il faut toutefois reconnaitre aussi que ce livre ne semble pas prétendre à autre chose. Donc, oui, c’est un petit livre léger et bien sympathique.

Idéal pour un petit après-midi au soleil ou pour éveiller les esprits des invités, posé à côté des cagoinces.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Vous avez les pointes sèches, on va faire un masque... Les cheveux aussi ressentent le stress, vous savez... Avec les vies de fous qu'on mène... En tout cas, vous ne faites pas votre âge !" Quand sa coiffeuse lui a adressé ce compliment capillo-facial, Delphine Apiou était, de prime abord, ravie... jusqu'à ce qu'elle réalise que ladite coiffeuse - qui la voyait pour la première fois - ne connaissait pas son âge.
Et là, bingo, elle s'est demandé pourquoi cela la réjouissait, pourquoi c'était mieux de ne pas faire son âge. Et puis, elle a trouvé ça complètement con. Elle s'est trouvée complètement con. Et s'est dit qu'il devait exister d'autres situations, d'autres idées débiles, d'autres panneaux dans lesquels elle tombait. Elle en trouvé plein, qui sont tous dans ce livre. Pourquoi ? Pour dire aux femmes d'arrêter de gober toutes les âneries qu'on leur raconte.
Elle s'en sentiront beaucoup mieux. Comment ? En dévoilant 30 règles d'or pour les aider à vivre mieux dans un monde de stéréotypes ; d'idées reçues, et de phrases toutes faites

Sur la plage de Chesil

Le gros plan foireux ! Une nuit de noce entre un jeune homme chaud bouillant prêt à exploser et une jeune femme dégoutée par l’idée même de la « chose ». La chronique d’un désastre annoncé.

Sur la plage de Chesil de Ian McEwan
Sur la plage de Chesil de Ian McEwan

Un livre court et très efficace sur le manque de dialogue de deux jeunes inexpérimentés.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ils étaient jeunes, instruits, tous les deux vierges avant leur nuit de noces, et ils vivaient en des temps où parler de ses problèmes sexuels était manifestement impossible... » Le soir de leur mariage, Edward Mayhew et Florence Ponting se retrouvent enfin seuls dans la vieille auberge du Dorset où ils sont venus passer leur lune de miel. Mais en 1962, dans l'Angleterre d'avant la révolution sexuelle, on ne se débarrasse pas si facilement de ses inhibitions et du poids du passé. Les peurs et les espoirs du jeune historien et de la violoniste prometteuse transforment très vite leur nuit de noces en épreuve de vérité où rien ne se déroule selon le scénario prévu.

Dans ce roman dérangeant, magistralement rythmé par l'alternance des points de vue et la présence obsédante de la nature, Ian McEwan excelle une nouvelle fois à distiller l'ambiguïté, et à isoler ces moments révélateurs où bifurque le cours d'une vie

La nuit introuvable

Entre des lettres écrites alors qu’elle était encore lucide et des visites à sa mère malade d’Alzheimer, un homme trouve le lien qui les unissait. C’est délicat.

La nuit introuvable de Gabrielle Tuloup
La nuit introuvable de Gabrielle Tuloup

Comme une injonction : il n’est jamais trop tard.

Et même lorsque c’est trop tard, il est encore temps.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Nathan Weiss vient d'avoir quarante ans lorsqu'il reçoit un appel d'une inconnue : sa mère Marthe souhaite le revoir en urgence. Cette mère, voilà quatre ans, depuis le décès de son père, qu'il s'efforce de l'oublier. Ce n'est pas un hasard s'il s'est expatrié jusqu'en Slovénie.

Il va pourtant obéir et revenir à Paris. Sa mère a changé : elle est atteinte d'Alzheimer et ne le reconnaît presque plus. Nathan apprend alors que Marthe a confié huit lettres à sa voisine, avec pour instruction de les lui remettre selon un calendrier précis. Il se sent manipulé par ce jeu qui va toutefois l'intriguer dès l'ouverture de la première enveloppe.

Ces textes d'une mère à son fils, d'une poignante sincérité, vont éclairer Nathan sur la jeunesse de Marthe, le couple qu'elle formait avec son mari Jacques, la difficulté qu'elle avait à aimer ce fils envers qui elle était si froide. Tandis qu'il découvre ce testament familial, Nathan se débat avec ses amours impossibles, sa solitude, ses fuites. Et si la résolution de ses propres empêchements de vivre se trouvait dans les lettres que Marthe a semées pour tenter de réparer le passé ?

Dans ce premier roman, d'une écriture sensible et poétique, Gabrielle Tuloup décrit l'émouvant chassé-croisé de deux êtres qui tentent de se retrouver avant que la nuit recouvre leur mémoire

Juliana les regarde

Difficile de critiquer un bouquin pas aimé qui n’est sûrement pas dénué de valeur tant il montre bien ce que je n’avais pas vraiment envie de voir. Car là, c’est pas passé.

Juliana les regarde de Evelio Rosero
Juliana les regarde de Evelio Rosero

Un fille de dix ans découvre le trouble dans une atmosphère glaucasse entre l’alcoolisme de sa mère qui baise avec le chauffeur, une copine qui avale les pilules roses et bleues de ses parents, au milieu du fric, des piscines…

Un mélange entre attirance et répulsion très bien rendu mais qui laisse une sensation désagréable.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Soit Juliana, dix ans, fille d'un ministre important et d'une maîtresse de maison alcoolique, qui fête aujourd'hui son anniversaire. Juliana raconte, dialogue avec un canard à l'oeil fluo, tente d'échapper aux chatouilles de son père et se fait traiter de garçon par sa mère. Autour, la haute société s'esclaffe et se consume entre les whiskys et les cordillères blanches.

Mais Juliana rencontre Camila, à peine plus grande, capable de tout : boire des vodkas, s'envoler. Son premier amour, sa première fois, son exaltation et sa terreur. Tous les après-midi, enfermées dans une chambre, les enfants découvrent les jeux érotiques et les terribles cruautés de l'amour. La narration explose, minée par le désir et par la fièvre, les temps se mélangent et composent un précipité halluciné, couleurs, sons, lumière et eaux dormantes, un vertige poétique entre la tendresse et l'horreur

Tu ne sauras jamais combien je t’aime

Un livre sur le vide, l’absence, la disparition, la perte, la mort de l’être aimé. La femme, l’amante, la mère du fils.

Tu ne sauras jamais combien je t'aime de Daniel Prévost
Tu ne sauras jamais combien je t’aime de Daniel Prévost

Et le désarroi lors d’une rencontre, un possible encore. L’absurdité du bonheur dans la douleur. Et la culpabilité, la trahison.

Mais presque un peu déçu de l’option « roman » de ce livre. C’est magnifiquement écrit, les sentiments sont là. Pourquoi avoir eu besoin de se cacher derrière un roman ? La vérité était elle moins belle, une pudeur nécessaire ? Ne sachant plus que croire… j’ai moins aimé. Dommage.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le temps est venu de raconter ce qui s'est passé. Du moins de tenter d'expliquer l'inexplicable, l'imprévisible. Comment dire l'indescriptible désarroi qui s'empara de moi quand Kirsten disparut ?

Brutalement, Daniel perd sa femme. Désespérément seul, il affronte son passé, ses démons, et son enfance marquée par des abandons successifs, lui qui n'a jamais connu son père. Comment accepter d'être dépossédé, à douze ans, de l'amour exclusif de sa mère - éprise d'un nouvel homme ? Et comment oublier cette amitié - née au cours d'un été - avec Paco et Rosita, deux camarades espagnols ? À travers eux, l'Espagne est venue à lui ; une Espagne fantasmée et poétique qui ne le quittera jamais. Il est des rencontres imprévues qui changent une existence... Mais Daniel aura-t-il la force d'aimer encore ?

Compassion

Une histoire un peu fade et pourtant assez subtile. Celle d’un homme qui se sent bien avec une femme qu’il a rencontré sur un site de rencontre grâce à une photo de portrait d’une beauté troublante.

Compassion de Stephan Enter
Compassion de Stephan Enter

Pourtant, ça ne fonctionne pas. Il n’aime pas son corps et ne la désire pas physiquement. Et elle, ne ressent rien de ses caresses et reste froide.

Un amour est il possible ou qu’est-ce ? De la compassion ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La vie sourit à Frank van Luijn, du moins de son point de vue : à bientôt quarante ans, séduisant, séducteur, célibataire endurci, sans soucis d'argent, il a tout pour être heureux. Ou presque : las de tant de liaisons éphémères, il est à la recherche d'une relation durable. Cette fois, il s'inscrit sur un site de rencontres, un de ces réseaux « d'élite » réservés aux personnes ayant fait des études supérieures. Vite déçu, il est sur le point de renoncer lorsqu'il s'arrête sur le regard profond, le visage lumineux d'une jeune femme, d'autant que l'autoportrait qu'elle a posté sur ce site est exempt des lieux communs d'usage.

De fait, la personnalité de Jessica, mélange de réserve et de spontanéité désarmante, attire, attache et captive Frank immédiatement. Dès les premiers instants d'intimité du couple, elle révèle néanmoins une fragilité, une fêlure. Frank l'homme à femmes se fait fort de la désinhiber, mais découvre avec étonnement que Jessica reste de marbre ou simule entre ses bras. Et lui, où est passé son désir ?

Et où est le bonheur ? Frank ne peut concevoir d'amour sans érotisme : il veut rompre au plus vite. Comment faire pour ne pas briser Jessica ? Cet homme pour qui tout est toujours sous contrôle fait de leur relation un étrange compte à rebours ; mais qu'a-t-il compris de Jessica, de leur histoire, et de lui-même ?

Critique des moeurs amoureuses à l'ère digitale, de la primauté de l'apparence et de l'obsession du corps, ce livre d'une précision tranchante est aussi une interrogation douloureuse, classique mais indépassable : est-il possible à l'amant de connaître l'objet de son amour ?

Ma part de Gaulois

Le chanteur de Zebda raconte son enfance, la banlieue, le sexisme, l’immigration algérienne, la violence… Mais aussi, le théâtre, la musique et le bac et la culture qui permettent de rêver plus loin. C’est tendre et violent.

Ma part de Gaulois de Magyd Cherfi
Ma part de Gaulois de Magyd Cherfi

Un livre qui n’a malheureusement pas autant de ressort que ce qu’il raconte. Zut !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'année du baccalauréat pour Magyd, petit Beur de la rue Raphaël, quartiers nord de Toulouse. Une formalité pour les Français, un événement sismique pour l'« indigène ». Pensez donc, le premier bac arabe de la cité. Le bout d'un tunnel, l'apogée d'un long bras de fer avec la fatalité, sous l'incessante pression énamourée de la toute-puissante mère et les quolibets goguenards de la bande. Parce qu'il ne fait pas bon passer pour un « « intello » » après l'école, dans la périphérie du « vivre ensemble » - Magyd et ses inséparables, Samir le militant et Momo l'artiste de la tchatche, en font l'expérience au quotidien.

Entre soutien scolaire aux plus jeunes et soutien moral aux filles cadenassées, une génération joue les grands frères et les ambassadeurs entre familles et société, tout en se cherchant des perspectives d'avenir exaltantes. Avec en fond sonore les rumeurs accompagnant l'arrivée au pouvoir de Mitterrand, cette chronique pas dupe d'un triomphe annoncé à l'arrière-goût doux-amer capture un rendez-vous manqué, celui de la France et de ses banlieues.

Avec gravité et autodérision, Ma part de Gaulois raconte les chantiers permanents de l'identité et les impasses de la république. Souvenir vif et brûlant d'une réalité qui persiste, boite, bégaie, incarné par une voix unique, énergie et lucidité intactes. Mix solaire de rage et de jubilation, Magyd Cherfi est ce produit made in France authentique et hors normes : nos quatre vérités à lui tout seul !