Bartleby le scribe : une histoire de Wall Street

Je ressors un peu mal à l’aise avec cette bande dessinée. Certes, la nouvelle de Melville est malaisante et cette gène est fort bien rendue ici. C’est parfait.

Bartleby le scribe : une histoire de Wall Street de Jose Luis Munuera, couleurs de Sedyas de Herman Melville

Mais c’est plutôt les images qui m’ont dérouté. Car si les fonds, la ville, les murs, les bureaux et tous les décors sont très léchés avec un ressenti d’aquarelles magnifiques, les personnages de premier plan sont par contre plutôt décevants… comme si d’autres mains avaient effectué le travail.

C’est donc un peu mitigé que je ressors de cet album qui m’avait marqué alors que je le feuilletais. Bartleby, un album sympa aux seconds plans éblouissants !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La plupart des hommes servent l'état non pas en tant qu'humains...
...Mais comme des machines avec leur corps.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Wall Street, à New York. Le jeune Bartleby est engagé dans une étude notariale pour copier des actes juridiques. Consciencieux et efficace, il abat un travail colossal sans jamais se plaindre.
Pourtant, un jour, son supérieur lui confie un travail qu’il décline. Désormais, Bartleby cessera non seulement d’obéir aux ordres, mais il refusera aussi de quitter les lieux...
José Luis Munuera (Merlin, Fraternity...) s’empare de la nouvelle d’Herman Melville dans une adaptation magistrale, proposant une réflexion stimulante sur l’obéissance et la résistance passive.

Testosterror

Et si le plus gros problème de l’humanité venait d’une paire de couilles ?

Testosterror de Luz

Surpris par une épidémie qui s’attaque à leur production hormonale, les virilistes paniquent !

C’est drôle, délirant, absurde, extrême et pourtant… tellement crédible !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le dimanche, chez moi, ça a toujours été sacré.
Grasse matinée, grillades, rosé bien frais, sieste devant la télé...
Une seule règle d'or...
.. Jamais de sport.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Tu ne pleures pas, Jean-Pat, tu sues des larmes de colère. »

Un virus fait chuter le taux de testostérone des hommes... et se répand sur la planète !

Jean-Patrick, concessionnaire automobile dans la zone d'activité commerciale de Saint-Pierre-Le-Caillou, panique et tente de se réfugier au sein de la secte masculiniste dirigée par Jo, son coach sportif.

Contaminé par le virus, Jean-Pat voit sa vision du monde changer... Mais alors qu'il se détache du mouvement viriliste, son fils s'y engouffre.

Notre héros parviendra-t-il à sauver son enfant des griffes d'un gourou macho ? Privée de testostérone, l'humanité sombrera-t-elle dans le chaos ? Quel secret la part de féminité de Jean-Pat renferme-t-elle ? Et si la vérité résidait dans les yeux de Champion, son irrésistible chien priapique ?

Jumelle, tome 2 : Dépareillées

À première vue, on pourrait se dire que Florence dessine toujours la même histoire. La sienne, de sa naissance à ses dix-huit ans.

Certes, c’est pas tout faux. Mais c’est bien réducteur.

Jumelle, tome 2 : Dépareillées de Florence Dupré la Tour

A chaque opus (il semblerait que celui-ci sonne définitivement la fin de cette trilogie en 5 volumes), Florence change l’axe de son regard, propose d’autres facettes, approfondit d’autres douleurs et d’autres bonheurs.

Alors, certes, l’adolescence n’est que rarement une grosse tranche du paradis, mais pour elle, ce fut l’âge de la séparation, de la rupture, du découpage, cisaillage et tronçonnage. La grosse boucherie de la séparation d’avec sa sœur jumelle, Béné

Jumelle, tome 1 : Inséparables

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Quelques jours avant notre rentrée au collège, notre avion décolla vers une île mystérieuse.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans Dépareillées, Florence Dupré la Tour continue de raconter la grande histoire d'amour de sa vie : celle qu'elle a vécue avec sa jumelle. Mais après la fusion parfaite de la petite enfance vient, au moment de l'adolescence, le drame de la séparation.

Florence va vivre le cauchemar annoncé, elle va devoir sortir du « on » pour fabriquer et affronter un « je ». Elle va devoir vivre seule la confusion des sentiments et des attirances sexuelles, et réussir une chose inhabituelle chez le commun des mortels : renaître.

Après Cruelle et Pucelle, Florence Dupré la Tour clôt avec Jumelle son triptyque sur l'enfance. Férocement libre et puissamment drôle, c'est une oeuvre autobiographique majeure.

Corto Maltese : La reine de Babylone

Hommage ou gâchis ?

Certes, quelques planches sont très réussies et quelques cases même magnifiques… Mais !

Corto Maltese : La reine de Babylone de Martin Quenehen, dessins de Bastien Vivès, d’après Hugo Pratt

Le scénario nous emmène un peu n’importe où dans une action digne d’un 007.

Non, Corto méritait sûrement un peu plus de travail pour éviter un album vide qui nous propose un nième cliché délavé et incompréhensible d’un Corto botoxé.

Zut

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Venise, octobre 2002.
Sémira...
Et si on s'éclipsait, rien que tous les deux ?
Idiot.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Entre pulsions de vie et de mort, l'une des aventures les plus marquantes de Corto.
Automne 2002. Alors qu’une nouvelle guerre se prépare en Irak, à Venise, les trafiquants font la fête. Corto est là aux côtés de Semira et de sa clique de Bosniaques, pour jouer les pirates… Mais quand l’amour, l’honneur et la fortune s’entrechoquent, fatalement, le malheur éclate… De l’Adriatique au Golfe Persique et, des Balkans à Babylone, entre chiens et loups, Corto va devoir, une nouvelle fois, tracer sa route, aimer, se battre et découvrir que l’aventure est une malédiction qui empêche de ne jamais rentrer au port…

Pucelle, vol 2 : Confirmée

Florence continue de grandir et l’innommable chatouille de plus en plus… Mais c’est péché ! Comment manager ça avec tout le poids d’une éducation catholique pleine d’interdits ? Et les garçons sont bien intrigants. Mais que faire avec ? C’est mal ?

Pucelle, vol 2 : Confirmée de Florence Dupré la Tour

Un deuxième volume plus sombre mais tout aussi génial au sein d’une famille empêtrée dans un religieux assez fondamentaliste avec un couple de parents bien mal en point.

L’histoire d’une ado en peine qui se retrouve confrontée à son désir, écrasée par la culpabilité et les tabous sans aucun mode d’emploi

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Dans la chaleur de la Guadeloupe, mes treize ans s'épanouissaient sous des latitudes peu désirables : l'âge ingrat.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Florence a quitté l'enfance et aborde les rivages de l'adolescence. À mesure que son corps change, c'est son regard sur son éducation et son rapport aux autres qui évoluent.

Peut-elle faire confiance aux hommes qui l'entourent ? Et que faire de toutes ces pulsions interdites, si désirables et coupables ? À mesure que Florence grandit, ce sont les adultes autour d'elle qui semblent rapetisser.

Pucelle, vol 1 : Débutante

Dans ce premier tome qui raconte plus ou moins la même période que Cruelle ou Jumelle, Florence s’attache beaucoup plus à la découverte du monde en dessous de la ceinture. Un monde inconnu, sale et tabou !

Pucelle, vol 1 : Débutante de Florence Dupré la Tour

Alors, quand les premières règles arrivent…

Comme à son habitude, Florence s’attache à TOUT dire et parfois on lui en voudrait presque un peu de tant de sincérité. Mais pourtant, c’est bien là que se trouve toute la puissance de ses albums !

Une enfance au sein du patriarcat religieux, des tabous, de la toute puissance des hommes et de la docilité des épouses et des enfants. Mais aussi, une enfance avec Béné.

Un premier album fort qui casse bien des tabous et des non dits

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il courait dans la famille une savoureuse anecdote à propos d'une Grand-tante paternelle et maman se délectait souvent à nous la raconter.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis sa plus tendre enfance, Florence ignore tout ce qui se passe… en-dessous de la ceinture.
Elle imagine que le papa met la petite graine dans le nombril de la maman, et puis de toute façon, il est tacitement interdit, dans la famille, de parler de « la chose qui ne doit pas être dite ».
Alors … Florence imagine des scénarii terribles, parfois idiots; Florence s’angoisse devant le poids de la tradition qui place inéluctablement la femme dans une position inférieure ; Florence, à sa façon, résiste pour ne pas sombrer.

Plein ciel

On entend souvent parler des cités et des banlieues françaises comme des enfers, ravagés par la drogue et la violence…

Mais il y a aussi une autre facette de ces barres d’immeubles, c’est les vrais gens qui les habitent, ensemble.

Plein ciel de Pierre-Roland Saint-Dizier, dessins de Michaël Crosa

Si l’histoire débute mal avec le suicide d’un des résidents, elle se développe très rapidement autour des autres habitants et des nouveaux arrivants. Une bande dessinée qui montre les relations humaines, l’entraide, la solidarité, la vie.

Sans oublier, bien sûr, l’urbanisme délirant, la démolition des tours ou la réhabilitation des quartiers.

Une histoire chou inspirée d’un quartier de Mulhouse et de quelques personnages bien réels. Un dessin très architectural tout en restant doux et naïf avec des pleines pages puissantes et imaginatives mises en valeur par les aquarelles de Michaël Crosa.
On a envie d’y croire !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'arrive, j'arrive !
Ça va, j'ai compris Félix !
N'avale pas tout en deux secondes, petit goinfre !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand tous s'écroule, on peut toujours compter sur ses voisins.

Les habitants de la résidence Plein Ciel menaient une existence paisible jusqu'à ce qu'Émile tombe du 17e étage. Dans l'immeuble, c'est la stupéfaction ! Quel lourd secret l'octogénaire portait-il donc ? Pourquoi n'en avoir jamais parlé à Martine, sa voisine de palier et confidente ? Ses proches s'interrogent. Mais alors que la vie reprend lentement son cours, l'arrivée de nouveaux résidents l'appartement d'Émile va venir soulever de nouvelles questions.

Les anges d’Auschwitz

Il y a plusieurs histoires dans cette bande dessinée. Évidemment de la violence, souvent gratuite. Mais aussi de la résistance, de la résignation, des croyances et de la folie.

Et en 80 pages – d’une édition fort soignée, au dessin très maîtrisé et aux superbes aplats de couleurs – Stephen Desberg nous raconte l’horreur. La vie d’avant, le camp et la vie d’après.

Les anges d’Auschwitz de Stephen Desberg, dessins de Emilio Van der Zuiden, couleurs de Fabien Alquier

Avec toujours, des anges. Mais qui sont-ils et où sont-ils au milieu de l’enfer.

Arbeit macht frei, me dit-il en guise d’adieu. Ce qui est faux. À Auschwitz seule la mort rend libre.

Une réussite !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai rencontré les anges pour la première fois un soir de mon enfance.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En 1939, la Pologne est envahie par les Allemands. Les Juifs sont conduits dans le ghetto de Varsovie, première étape avant les camps, dont Auschwitz. Le narrateur raconte sa rencontre avec Hannah qui tente de s'opposer à la barbarie et à l'indicible.

Auschwitz aujourd'hui, c'est un silence qui hurle.
Un silence pour nous laisser imaginer l'écho de l'horreur, la mémoire des cris et des prières.
Parmi les portraits du souvenir, celui de David. Le regard de la douleur, mais aussi de l'espoir.
La volonté de ne pas avoir été abandonné, de ne pas lâcher prise. Car même au cœur de l'inhumanité, les anges ne peuvent jamais être loin.
Et celui qui pleure n'est pas toujours celui qui souffre le plus.

Céleste

Voilà un coffret bien sympathique, poétique et magnifique !

Céleste, vol. 1 : Bien sûr, monsieur Proust de Chloé Cruchaudet

Les dessins sont plein de grâce, les aquarelles aériennes, les noirs profonds, les mises en pages créatives et variées, pleines de folie.

Céleste, vol. 2 : Il est temps, monsieur Proust de Chloé Cruchaudet

L’histoire ? celle de la servante-secrétaire-bonne-gouvernante de Marcel Proust qui fut bien maltraitée, puis révoltée et enfin affirmée et affairée auprès du « génie créatif littéraire« .

Deux inséparables albums magnifiques pour me décider – une fois de plus – à me plonger dans la Recherche

Celeste : Bien sûr, Monsieur Proust, première partie
Celeste : Il est temps, Monsieur Proust, seconde partie

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Celeste : Bien sûr, Monsieur Proust, première partie
Paris, 1956.
Rue des Cannettes.
... Trois mois...
... Oh ?! Tu m'écoutes ?
Hein ?
Je disais : les polonais n'ont pas payé depuis trois mois.

Celeste : Il est temps, Monsieur Proust, seconde partie
Pas encore...
Voilààà...
Même avec l'âge...
... Je continue à déceler la note parfaite...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Portrait de Céleste Albaret (1891-1984), gouvernante de Marcel Proust et parfois secrétaire à laquelle il dicte son oeuvre.
Le premier volume met en lumière la particularité de leur lien et la construction d'un monument de la littérature ainsi que les multiples facettes et aspérités de l'écrivain.
Le second met en lumière la particularité de leur lien et comment il se resserre au fil du temps et des épreuves, entre désir de gloire pour l'un et d'ascension sociale pour l'autre. Avec un dossier documentaire.

Le Bouddha d’Azur

Le Bouddha d’Azur, tome 1 de Cosey

Une histoire d’amour au monastère tibétain de Chöd Gompa entre un petit blondinet et une jeune fille sauvée par une ourse, une tulku, cinquième réincarnation de la grande Lhahl.

Mais, c’est sans compter avec l’occupation chinoise !

Le Bouddha d’Azur, tome 2 de Cosey

Deux albums magnifiques pour une histoire d’amour impossible au milieu des montagnes, des monastères, du bouddhisme tibétain et des militaires.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
ཨོཾ་མཎི་པད་མི་་ཧཱུྃ
Gloire au Joyau dans le Lotus !
En été dans l'Himalaya, lorsque la neige fond aux heures les plus chaudes, l'eau qui ruisselle fredonne d'étranges mélodies.
Hymnes d'hier, chansons de demain, plaisanteries polissonnes ou légendes oubliées.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une histoire d’amour au monastère tibétain de Chöd Gompa entre un petit blondinet et une jeune fille sauvée par une ourse, une tulku, cinquième réincarnation de la grande Lhahl.

Mais, c’est sans compter avec l’occupation chinoise !

Deux albums magnifiques pour une histoire d’amour impossible au milieu des montagnes, des monastères, du bouddhisme tibétain et des militaires.