Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
D’abord, j’ai lu ça et je me suis dit, pourquoi pas ?
Douglas Kennedy qui parle de La fenêtre panoramique de Richard Yates
Et après, je suis tombé sur ça
Ces livres qui nous font du bien de Christilla Pelle Douël
Et je l’ai refermé. Pas fini.
Quand même ! Rien à dire de plus. Voilà un livre bien mal nommé.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Lectrice passionnée et passionnante, Christilla Pellé-Douël nous invite à découvrir ces livres qui nous font du bien : Ceux qui éloignent les bêtes féroces dans la jungle de notre esprit ; Ceux qui allument un feu de joie dans le sous-bois de notre inconscient ; Ceux qui nous rendent libres ; Ceux qui nous rendent forts ; Ceux qui nous font pétiller ; Et ceux qui nous rendent amoureux... Avec les conseils de lecture de Douglas Kennedy, Lionel Duroy, Jean-Pierre Winter, Alix de Saint-André, Jean-Claude Carrière, Boris Cyrulnik, Jean-Louis Servan-Schreiber, Isabelle Sorente et Axel Kahn
Ce n’est pas précisément la trépidante, truculente, exubérante et passionnante vie dans les EMS. Mais c’est des fois drôle, parfois triste, souvent grinçant (dans le ton et les articulations) et généralement répétitif.
Pas de scoop, ici on vieilli et on meurt, mais tant qu’à faire, sans trop se faire chier (déjà qu’on se pisse parmi).
Les flagrants délires d’Hendrik Groen de Hendrik Groen
Comme l’envie d’une dernière danse, et encore une, pourquoi pas… encore ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Club des vieux mais pas encore morts
Règlement
1. Notre association a pour but d'égayer nos vieux jours par des sorties.
2. Ces sorties auront lieu le lundi mercredi jeudi ou vendredi après 11 heures.
3. Les participants n'ont pas le droit de se plaindre.
4. Les handicaps de chacun seront pris en compte.
5. Les revenus de chacun seront également pris en compte.
6. Avant la sortie, l'organisateur ne divulguera que les informations strictement nécessaires.
7. Tout est possible, dans le respect des points 2 à 6.
8. Nous sommes au complet.
Entre un subtil et délicieux conte à la délicatesse des petites pâtisseries japonaises et la lourdasse machine formatée des feel-good books, mon cœur n’arrive pas à trancher.
Les délices de Tokyo du Durian Sukegawa
Il reste une jolie petite histoire de petits gâteaux, de petite vieille qui fut enfermée à cause de la lèpre et de la rédemption d’un ex petit dur qui passa par la prison. C’est chou-chou comme un petit gâteau un petit peu sucré.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Écouter la voix des haricots » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d'embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu'elle lui a fait partager
Alice, splendide jeune femme tombe encore une fois amoureuse d’un homme marié. Un beau chirurgien esthétique. Mais quittera-t-il sa femme ?
Maladie d’amour de Sophie Rheims
Fin des clichés ! Car elle monte gentiment cette histoire, régulièrement, crescendo en tentant d’embrouiller les pistes dans une sorte de thriller psychologique.
Mais bon, ça reste gentillet et le style à l’avenant.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Alice est une jolie jeune femme. Actrice, elle rêve de jouer Claudel, mais on ne lui propose que des rôles de potiche dans des pièces de boulevard. Sa vie amoureuse n'est guère plus brillante, faite d'aventures qui se terminent toujours mal. Elle raconte tout à Camille, sa confidente qui, de son côté, mène la vie calme et rangée d'une mère au foyer.
Au moment où Alice décide enfin de renoncer à la passion, elle s'éprend d'un homme marié, le Dr Costes, qui aurait eu un coup de foudre pour elle. Camille suit cette nouvelle histoire d'amour à la manière d'un feuilleton dont elle serait l'unique spectatrice, même si d'étranges contradictions apparaissent dans les confidences de son amie.
Pour protéger Alice, Camille tente d'en savoir plus sur cet homme insaisissable. Cette démarche la fait progressivement basculer : elle se met à douter de tout, au risque de se perdre.
Dans ce quinzième roman, Nathalie Rheims explore, utilisant l'art du suspens, l'infime frontière qui sépare l'amour fou de la folie
A la recherche d’éléments concrets pour écrire un roman, l’auteur se décide de s’inspirer de ses voisins. Mais un roman avec un meurtre… Alors, comment les motiver pour y trouver toute cette matière première.
Le mobile de Javier Cercas
C’est drôle et ridicule, comme une prétentieuse mise en abyme d’un auteur plein de malicieuse autodérision.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Quand il n'officie pas dans le modeste cabinet juridique qui l'emploie, Álvaro pense à Flaubert. Comme lui, il veut écrire un grand roman. Son idée - simple et efficace - consiste à produire une nouvelle variation sur le couple et ses avatars : l'amour, l'argent, le crime. Le plan est précis, la routine efficace ; il ne manque plus que la réalité lui fournisse l'essentiel : le matériau, la vérité de son histoire. C'est ainsi qu'avec une méticulosité aussi attentive que soudaine, Álvaro jette son dévolu sur ses voisins et, ne reculant devant aucun sacrifice pour approfondir son sujet, en vient à prendre d'assaut la truculente concierge. Dans une mécanique parfaite, se met en place l'intraitable jeu de la fiction et du hasard.
Sur le modèle classique du marionnettiste manipulé, Javier Cercas excelle à organiser vertige et dérapage, et à faire plier le réel de sa fiction. Le lecteur trouvera, dans cet irrésistible roman de jeunesse, la manière et les obsessions qui ont fait le succès de l'auteur ainsi qu'une bien belle définition de la vocation
Le mariage loupé de deux homosexuels au milieu des années 60 débouche sur la fuite de la femme avec sa fille dans la clandestinité en laissant le mari avec son fils. Elle ne donnera plus de nouvelle et on suit la vie de ces deux bouts de famille dans le Sud des Etats-Unis un brin raciste et homophobe.
Une comédie des erreurs de Neil Zink
Un livre bien tendu, militant et ingénieux au début mais qui s’enlise au milieu et fini par mièvrement s’effondrer à la fin. Rhooo, zut !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans une petite université de la Virginie, une jeune lesbienne idéaliste tombe amoureuse de son professeur de poésie, réputé pour ses frasques homosexuelles. Improbable mais pas impossible - nous sommes au milieu des années 1960. S'ensuivent quelques nuits d'amour torrides, une grossesse inattendue, un mariage à la va-vite, un deuxième enfant, et un ressentiment qui tourne à la haine mutuelle.
Alors Peggy plaque mari et fils pour disparaître avec sa fille de trois ans dans une cambrousse du sud des États-Unis. Elles squattent une bicoque délabrée et vivotent sous les identités usurpées d'une femme noire et de sa fille. La petite Karen est pâle et blonde, et alors ? À cette époque-là et dans ces régions-là, une goutte de sang noir dans un arbre généalogique suffit à justifier d'une appartenance à la race considérée jusque peu comme inférieure. Ce qui arrange Peggy, car c'est la planque idéale.
Mais échappe-t-on jamais à ses origines ? Les hasards du destin rapprocheront les membres de cette famille ô combien dysfonctionnelle, pour le meilleur et pour le pire
Quel ennui. Une liste de pensées, des historiettes inachevées, des phrases, des mots… Peut-être de la poésie ?
Dire au revoir de Gaëtan Roussel
Je suis passé à coté sans bonjour, sans au revoir.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Voilà plus de vingt ans que les chansons de Gaëtan Roussel bercent nos oreilles : son sens de la formule, sa piquante poésie et son humour se retrouvent déployés et enrichis dans ces nouvelles qui sont autant de variations autour du thème Dire au revoir. Un jeune garçon aide son père à déplacer la concession d'ancêtres qu'il n'a pas connus ; un homme et une femme s'aiment une nuit et puis se quittent ; un fils adresse un ultime au revoir à une mère qui ne l'a guère aimé...
Dans ce livre aussi riche d'histoires que de manières de les raconter, Gaëtan Roussel nous ouvre les portes d'un imaginaire à la tonalité tour à tour grave, drôle et émouvante
Lors d’une représentation retransmise à la télévision, le chef d’orchestre fait le salut Nazi. Un altiste se lève et lui tourne le dos dans un réflexe indigné.
De ces premiers instants télévisés, le livre suit la lente descente du musicien, enivré par sa soudaine renommée, apeuré par des menaces néo-nazies, déstabilisé par des pressions professionnelles, abandonné par le reste de l’orchestre et dépassé par les sur-interprétations de son geste, ne trouvant du réconfort qu’au sein de sa famille. A cet instant, sa vie avait basculé.
L’effroi de François Garde
Un style magnifiquement maîtrisé dans une construction chronologique qui suit la chute et le désarroi d’un homme emporté dans l’élan de son effroi.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Quand, un soir de première à l'Opéra Garnier, Louis Craon, chef d'orchestre de renommée internationale, fait le salut nazi, la stupeur est si grande que personne ne bouge dans la fosse, ni dans la salle. Personne, sauf un altiste, Sébastien Armant, qui le premier se lève et tourne le dos au chef.
En quelques secondes, ce geste spontané et presque involontaire, immédiatement relayé par les médias, transforme Sébastien Armant en héros. Dès le lendemain, toutes les rédactions s'arrachent « l'homme qui a dit non ». Le musicien jusqu'ici inconnu se laisse emporter dans un tourbillon de sollicitations incessantes, jusqu'au moment où un mystérieux groupe extrémiste revendiquant le geste de Craon le prend pour cible.
Récit au jour le jour d'une existence qui bascule, L'effroi pose de manière originale la question de l'obéissance et de l'héroïsme ordinaires
Par tranches de vie, ce livre propose quelques instantanés du quotidien de la vie de Linde, qui se cherche jeune, qui se marie dans le conflit, qui se sépare, s’apaise et qui vieilli.
Comment apprendre à s’aimer de Yukiko Motoya
Quelques fines observations et pas mal de longueurs pour un livre pas très épais.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Il existe sans doute quelqu'un de mieux, c'est juste que nous ne l'avons pas encore rencontré. La personne avec laquelle nous partagerons réellement l'envie d'être ensemble, du fond du coeur, existe forcément. Je crois que nous devons continuer à chercher, sans nous décourager.
Au fil de ses apprentissages, de ses déceptions et de ses joies, Linde - femme imparfaite, on voudrait dire normale - découvre le fossé qui nous sépare irrémédiablement d'autrui et se heurte aux illusions d'un bonheur idéal.
Elle a 16 ans, puis 28, 34, 47, 3 et enfin 63 ans ; autant de moments qui invitent le lecteur à repenser l'ordinaire, et le guident sur le chemin d'une vie plus légère, à travers les formes et les gestes du bonheur : faire griller du lard, respirer l'odeur du thé fumé ou porter un gilet à grosses mailles. Car le bonheur peut s'apprendre et « pour quelqu'un qui avait raté sa vie, il lui semblait qu'elle ne s'en sortait pas trop mal. »
Bon, c’est un peu longuet et il manque un je ne sais quoi de zeste de folie pour prendre un bel envol.
Le fabuleux départ en Laponie de la famille Zoiseaux de Jean-Marie Gourio
Mais une fois décollé, on sentirait presque le vent nous caresser les ailes.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Derrière son guichet, au Crédit agricole de Bourgogne. M. Zoiseaux pense souvent à s'envoler, tout en comptant l'argent de la clientèle. Il y pense trop ! Des plumes commencent à pousser sur son corps qui s'arrondit. Pour son plus grand bonheur ! Au fil des jours, M. Zoiseaux ressemble de plus en plus à une oie sauvage. Il rêve de légèreté dans ce monde trop lourd. À sa femme, à ses enfants, qui adorent cette métamorphose, il promet que, le jour venu, il les prendra sur son dos et les conduira au pôle Nord...
M. Zoiseaux ne sait pas encore que la transformation d'un seul être peut bouleverser le genre humain tout entier...