Cher connard

Au travers d’un roman épistolaire, Virginie Despentes propose un recueil de pensées sur la société, les drogues et autres addictions, la masculinité toxique, #metoo, les réseaux sociaux et leurs shitstorms.

Et ça ne servirait à rien.
Qu'est-ce qu'on peut faire pour l'ami qui veut retomber? Exiger qu'il se reprenne en main ? Qu'est- ce qu'on peut faire pour l'amie qui rencontre la mau- vaise personne et ça se voit qu'elle va prendre une trempe carabinée et on sait qu'elle n'en sortira pas indemne mais elle est possédée, aimantée, et n'a que faire de notre mise en garde.
Cher connard de Virginie Despentes

Des pensées à plusieurs strates qui s’approfondissent, se répondent, se démasquent et évoluent au fil des échanges.

Rebecca
Je me suis déjà fait la réflexion qu'il y avait beaucoup de gars dans les réunions qui parlaient de leur viol. Ou d'inceste. Ou de pédophilie. Je ne comprends pas qu'on ne les ait pas plus entendus, pendant MeToo. Ça m'étonnerait beaucoup que ce soit par décence, pour laisser la parole aux femmes. Je crois plutôt qu'ils ont compris que ça coûtait trop cher, de parler. Je ne m'explique pas la honte de la victime. J'y crois - mais je ne comprends pas. On dit que la honte va avec la colère. C'est faux. Je n'ai jamais eu honte. J'ai envie de tuer les gens. C'est différent.

Un œil vif, un verbe tranchant et pourtant une parole qui ne cesse de s’interroger

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
OSCAR
Chroniques du désastre
Croisé Rebecca Latté, dans Paris. Sont remontés à ma mémoire les personnages extraordinaires qu'elle a interprétés, femme tour à tour dangereuse, vénéneuse, vulnérable, touchante ou héroïque combien de fois je suis tombé amoureux d'elle, combien de photos d'elle, dans combien d'appartements, au-dessus de combien de lits j'ai pu accrocher et qui m'ont fait rêver.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Roman épistolaire entre Rebecca, une actrice quinquagénaire séduisante, Oscar, un écrivain trentenaire peu connu victime du syndrome de la page blanche et Zoé, une jeune féministe accro aux réseaux sociaux. Ces trois individus à la personnalité abrupte, tourmentés par leurs angoisses, leurs névroses et leurs addictions, sont amenés à baisser les armes quand l'amitié leur tombe dessus

Invasions domestiques

Voilà qui vraiment fort plaisant ! Commencer un livre dont on se dit : tiens, voilà une petite farce plaisante et divertissante et se retrouver dans un conte à la dimension plus étendue qu’attendue.

Une heure plus tard, je repris le contact. L'artisan chantonnait. Il m'expliqua être coincé chez une Japonaise dont la chaudière était en nervous breakdown. Je suis en train de la chauffer, dit-il d'un ton ambigu, de sorte que je ne compris pas s'il parlait de la chaudière ou de cette femme. Je me demandai si la vulgarité d'un homme comme lui séduirait Kim-Ly. Malgré moi, je les imaginai tous deux coincés dans le réduit de mes sanitaires. Je crus même entendre l'ouvrier murmurer : Je vais essayer de me la faire. La vision de cet homme posant ses mains sur elle me sidéra.
Invasions domestiques de Élodie Llorca

Car l’histoire est loufoque, Thomas Thommassin a une petite vie tranquille – limite dépressive – et voilà que débarquent dans sa vie un plombier imprévisible et envahissant ainsi qu’une collègue sculpturale et insaisissable. Rien de tel pour déstabiliser ce petit téléopérateur qui se remet juste d’une séparation.

Kim-Ly menait la danse. Je recevais avec parcimonie ses messages, m'indiquant le jour de sa venue à l'appartement. Lorsque je répondais avec trop d'enthousiasme, elle changeait brusquement ses plans, aussi, je pris l'habitude d'accueillir chacune de ses avancées avec une réserve feinte.
Son corps m'obsédait. J'imaginais sa taille étroite, le tissage de sa peau et le laqué de ses cheveux corbeau, noués ou déliés à l'envi. Dans la journée, je saisissais à son insu certains de ses gestes pour les reproduire, le soir, dans mes collages.

Une fable sur l’envahissement, les limites, la personnalité et la difficulté de faire sa vie sienne

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'homme s'est présenté à mon domicile avec une heure d'avance.
La veille, j'avais laissé sur son répondeur un message expliquant ma situation. J'avoue avoir été surpris qu'il me recontacte, passé minuit, jour de Toussaint.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Thomas Thomassin, téléopérateur quasi propriétaire à Paris, mène une vie solitaire et bien réglée jusqu’à sa rencontre avec Joël, un plombier lunatique.
Après des débuts cocasses et chaotiques, une amitié naît entre eux, nourrie par une connivence artistique – Thomas a une passion secrète : le collage. Joël le pousse à travailler sans relâche pour proposer ses œuvres à une galerie. Au centre de celles-ci se trouve la figure énigmatique d’une femme au regard inquisiteur, inspirée de sa collègue Kim-Ly qui l’a toujours fasciné. Encouragé par son nouvel ami, Thomas entame une relation avec la jeune femme.
Le trio ainsi formé libère le protagoniste de sa solitude et de sa morosité. Mais peu à peu les choses se grippent, et les intentions de Joël et de Kim-Ly apparaissent troubles

Les cahiers d’Esther, tomes 1 à 7

Riad Sattouf est un bédé-biographe hors pair ! En quelques pages, il réussi à décrire une tranche de vie, un contexte ou une problématique.

Les cahiers d’Esther, tome 1 : Histoires de mes 10 ans de Riad Sattouf

Dans cette série (avec 9 tomes annoncés), nous suivons la petite (qui devient grande) Esther de ses 10 à ses 18 ans.

Les cahiers d’Esther, tome 2 : Histoires de mes 11 ans de Riad Sattouf

Des préoccupations plus enfantines sur les premiers tomes, on passe gentiment, au fil de l’actualité à des « histoires de grandes ».

Les cahiers d’Esther, tome 3 : Histoires de mes 12 ans de Riad Sattouf

Cette histoire (il y a plusieurs Esther qui la nourrissent) est collée sur l’actu, on y retrouve les chanteurs et chanteuses du moment, les politiques et les votations, les gilets jaunes et le Covid. C’est aussi, d’une certaine façon un témoignage sur l’actualité vue par une enfant.

Les cahiers d’Esther, tome 4 : Histoires de mes 13 ans de Riad Sattouf

Quelques grandes parts sont malgré tout absentes de cette série. Peu ou pas d’histoires de filles, de règles ou de ce type de problématiques (à peine survolées ou mentionnées). Que ce soit un homme au scénario a quand même un effet déformant qui pourrait être questionné. En ce sens, Les strates de Pénélope Bagieux m’ont semblées bien plus convaincantes.

Les cahiers d’Esther, tome 5 : Histoires de mes 14 ans de Riad Sattouf

Pourtant, voilà une série bien attachante, ancrée dans la gentille candeur d’une gentille fille dans une famille bienveillante à Paris.

Les cahiers d’Esther, tome 6 : Histoires de mes 15 ans de Riad Sattouf

Après le pays de Candy, les cahiers d’Esther ?

Les cahiers d’Esther, tome 7 : Histoires de mes 16 ans de Riad Sattouf

Les cahiers d’Esther, tome 8 : Histoires de mes 17 ans

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La série Les Cahiers d'Esther a été initiée par Riad Sattouf en 2015 avec une idée un peu folle : se faire le porte-voix d'une jeune fille d'aujourd'hui pour assister, année après année, à ses transformations, et montrer l'évolution de notre société à travers ses yeux.
Chaque semaine, la jeune fille anonyme qui se cache derrière Esther se confie à Riad Sattouf. Elle lui raconte son quotidien, ses états d'âme, sa vision du monde. Riad Sattouf les met ensuite en mots et en images pour composer une planche de bande dessinée, prépubliée dans L'Obs. Les planches correspondantes à une année scolaire sont réunies en albums.
Histoires d'enfants pas forcément pour les enfants, témoignage sur notre époque. Le lecteur embarque pour un voyage quelque peu agité : suivre, pendant neuf ans, les métamorphoses d'une enfant en adulte

Peggy

Paru à l’origine dans un recueil en 2008 (Premières amours aux éd. de la Courte Échelle), cette nouvelle traite des sujets qui reviennent en boucle dans l’oeuvre de Nelly Arcan : le corps, l’image de soi et la beauté de la jeunesse.

On dit que l'idéal est de rester jeune de corps en étant grand dans la tête. Rester jeune par-dehors et grandir par-dedans. S'assagir, prendre de la graine de la vie, se faire son expérience dans un corps de jeune. Foncer dans la vie avec une force de jeune. Parce que la force, pour les adultes, c'est la pente montante des cellules qui se régénèrent. À vingt-cinq ans, c'est la pente descendante. À vingt-cinq ans, on percute le point de non-retour après quoi on recule. Les cellules paressent, se mettent à bayer aux corneilles, elles en ont assez de s'activer comme des bonnes, elles en ont marre de se fendre en quatre comme des diables dans l'eau bénite.
Peggy de Nelly Arcan

Un texte bien court, qui aurait peut-être mérité un développement. Une jeune fille qui n’aime pas son corps et son amie dont la beauté irradie dès qu’elle lève les bras au ciel. L’invisibilité vs le succès, la solitude pour l’une et les garçons pour Peggy

Je sais, je me répète, mais lisez Nelly Arcan !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
On dit que l'idéal est de rester jeune de corps en étant grand dans la tête. Rester jeune par-dehors et grandir par-dedans. S'assagir, prendre de la graine de la vie, se faire son expérience dans un corps de jeune. Foncer dans la vie avec une force de jeune. Parce que la force, pour les adultes, c'est la pente montante des cellules qui se régénèrent. À vingt-cinq ans, c'est la pente descendante. À vingt-cinq ans, on percute le point de non-retour après quoi on recule.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Peggy comme un feu roulant. Peggy qui brûle tous ceux qu’elle touche. On retrouve dans cette nouvelle les thèmes de prédilection de Nelly Arcan : la dictature de la beauté, la cruauté des relations entre des êtres tourmentés par l’existence, l’amour, le désir, la difficulté de se construire une image de soi positive et saine. Peggy raconte tout cela, et plus encore, dans une langue à la fois naïve et directe, à partir de l’histoire d’une amitié ordinaire entre deux jeunes filles dissemblables et pourtant rongées de l’intérieur par le même spasme de vivre

Oublier Gabriel

Et voilà, je me suis fait cueillir par ce petit bouquin dans lequel – après quelques pages – je m’étais attendu à trouver une bluette estivale et rafraîchissante.

 - En effet, rien n'a vraiment changé, dit-elle.
Louise essuya ses chaussures sur le paillasson avant de pénétrer dans le hall. Elle posa sa veste sur le portemanteau à côté de l'armoire et se tourna pour faire face au miroir. Elle sursauta en voyant son reflet vieilli, autour des meubles qu'elle connaissait si bien. Doris passa près d'elle, jeta ses clés sur la bibliothèque. Sur celle-ci étaient appuyés plusieurs cadres dont les photos n'avaient pas changé depuis l'enfance. En face se trouvait sa chambre. Louise posa sa valise devant la porte, n'osant pas encore y entrer, voulant être seule pour le faire. 
Doris lui prit le bras.
- Je vais te faire un thé, dit-elle en gravissant rapidement les escaliers recouverts de moquette.
Oublier Gabriel de Karine Yoakim-Pasquier

Mais non, cette histoire va aller bien plus loin qu’une bande d’ado de la Riviera Vaudoise qui se retrouve quinze ans après pour un mariage.

C’est doux et subtil, les événements sont bien amenés et, petit à petit, le sujet devient plus lourd et pourtant impossible à lâcher.

Un brillant premier livre !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Vevey, Suisse, 2001. Louise rentre au lycée où elle rencontre Gabriel. Vingt ans plus tard, installée à Milan, elle apprend que sa meilleure amie va se marier. Entre ces deux époques, le récit déroule une intrigue tragique où se mêlent amours adolescentes et affrontements en bande, remontant le temps pour éclairer le fils des événements : l'incendie d'un chalet, un meurtre, un suicide

Cabot-Caboche

Quelle merveille de bande dessinée qui m’a tiré des larmes. L’histoire d’une vie de petit chien, Le chien, racontée par lui-même.

Cabot-Caboche de Grégory Panaccione

Une quête adaptée d’un petit roman jeunesse de Daniel Pennac mais qui n’est pas sans rappeler Un océan d’amour, une autre BD de Panaccione qui était sans texte.

Il est un peu moche et sa vie débute dans une décharge. Et c’est beau comme tout !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jugé trop laid pour être adopté, le Chien est laissé pour mort dans une décharge. Gueule Noire, une vieille chienne qui vit là, lui vient en aide. Son principal conseil ? Trouver au plus vite une maîtresse et, surtout, bien la dresser ! Cette maîtresse, ce sera Pomme.Mais cette petite fille a un solide caractère et va s'avérer particulièrement difficile à apprivoiser...
Un récit drôle et sensible, fidèle adaptation du roman dans lequel Daniel Pennac adresse aux enfants un appel pour le respect de toute forme de vie, particulièrement celle de leurs animaux de compagnie

La fille de la piscine

Des copines à la piscine, des mecs, des jeux de séduction, du désir et des trahisons dans une constante recherche de stratégies

Nos dents sont grasses et sucrées. Ma langue recueille des miettes délicieuses sur mes lèvres. Nos commissures deviennent poisseuses. Sabrina s'empare du dernier bueno (celui qu'on devait laisser à Max) en me jetant un coup d'œil complice, et le mâche.
— Je fais attention à sa ligne... elle me glisse pendant que je me tortille sur ma serviette, comme si j'étais gênée par mon maillot de bain qui me rentrait dans les fesses ou qu'un insecte invisible venait de me piquer.
La fille de la piscine de Léa Tourret

Un tout petit roman sur l’adolescence et les premiers jeux dans une écriture débordant de sensualité estivale.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Les reflets turquoise et argentés crépitent sous le plongeoir. Vertige. La piscine n'est plus qu'un rectangle bleu clair en plastique solide, un matelas pneumatique transparent qui écorche les lèvres des enfants lorsqu'ils jouent au pirate ou au requin.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Mais alors que je m'apprête à rejoindre nos serviettes, je ressens derrière moi un souffle d'air provoqué par la chute d'un corps et ça me donne la chair de poule sur la nuque et les épaules. J'entends le fracas lourd et satisfaisant. J'ai l'impression que je viens tout juste de me débarrasser d'un cadavre dans un fleuve. »
Léna passe ses journées d'été à la piscine avec Max, son amie d'enfance, et Sabrina, dont elle vient de faire la connaissance. Elle observe le monde qui l'entoure, décrit de façon à la fois crue et sensuelle les corps dénudés, les jeux, les conversations, le désir qui s'insinue partout.
Arrivent un jour deux garçons, Yannis et Lounès, que Léna trouve attirants. Habituellement réservée, elle fait preuve d'une audace inédite qui bouleverse bientôt l'équilibre entre les trois adolescentes...
Léna scrute chaque geste, devine les intentions du moindre frôlement sans pour autant repérer l'annonce du drame qui se prépare dans l'atmosphère torride de la piscine

Samouraï

Déprimé et en plein deuils, Alan se retrouve à surveiller la piscine de ses voisins (qui ne tarde pas à verdir et accueillir une vie pour le moins hétéroclite) alors qu’il tente d’écrire un roman sérieux et que des amis le poussent à de nouvelles rencontres.

Le départ de Lisa a précédé le suicide de Marc, elle n'aurait pas poussé l'indélicatesse jusqu'à partir tout de suite après. Encore que. Quand la passion vous enflamme, toute considération rationnelle vous quitte et c'est absent à tout que vous traversez la vie, la vie avec ses suicides et ses météorites. De la même manière, Marc ne s'est pas suicidé parce que Lisa m'a quitté. Ces deux événements étaient totalement indépendants l'un de l'autre, ils n'étaient unis que par mon abattement et ma sidération. Il arrive parfois que tout soit concentré sur un laps de temps très court, un condensé d'événements, et après tout pourquoi pas. Comme disait ma mère quand on vidait les courses du coffre de la Talbot Horizon : Prends deux sacs d'un coup, ça évitera d'y revenir. Voilà : prends deux sacs d'un coup, ça évitera d'y revenir.
Samouraï de Fabrice Caro

Humour triste et désabusé d’un antihéros sous antidépresseur.

Quelques phrases grandioses dans une mélasse sous Prozac

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Cette semaine-là, à quelques jours d'intervalle, mon meilleur ami d'enfance s'est suicidé, Lisa m'a quitté et on annonçait qu'une météorite allait frôler la Terre à une distance suffisamment proche pour que l'on s'en inquiète - selon certains spécialistes, il n'était pas exclu qu'elle la percute.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Tu veux pas écrire un roman sérieux ? » a conseillé Usa à Alan, avant de le quitter pour un universitaire spécialiste de Ronsard. Depuis, Alan cherche un sujet de « roman sérieux ». Il veut profiter de l'été qui commence pour se plonger avec la discipline d'un guerrier samouraï dans l'écriture d'un livre profond et poignant. Ça et aussi s'occuper de la piscine des voisins partis en vacances. Or bientôt l'eau du bassin se met à verdir, de drôles d'insectes appelés notonectes se multiplient à la surface...
Il y a chez Fabrice Caro une grâce douce-amère, une façon unique et désopilante de raconter l'absurde de nos vies

Je n’ai pas peur

Dans le Sud de l’Italie, dans la chaleur et la rudesse de la pauvreté, Michele, un gamin découvre au fond d’un trou un autre enfant de son âge attaché, séquestré.

Maman ne s'asseyait jamais à table avec nous.
Elle nous servait et elle mangeait debout. Son assiette posée sur le frigo. Elle parlait peu, et restait debout. Elle était toujours debout. A cuisiner. A laver. A repasser. Si elle n'était pas debout, alors elle dormait. La télévision l'ennuyait. Quand elle était fatiguée, elle se jetait sur le lit et elle mourait.
Je n’ai pas peur de Niccolò Ammaniti

Tiraillé entre la peur du père et le respect de l’autorité, les amitiés et secrets d’enfants, les copains roublards ou fidèles et les adultes terrifiants, la curiosité, la droiture, le devoir et les croyances et la chaleur de l’été Michele peine à s’en sortir

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'allais dépasser Salvatore quand j'ai entendu ma sœur hurler. Je me suis retourné et je l'ai vue disparaître, engloutie par le blé qui recouvrait la colline.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Italie, 1978. L'été le plus chaud du siècle. Dans un petit hameau perdu des Pouilles, les parents se terrent dans la fraîcheur des maisons tandis que leurs enfants, en vadrouille au cœur de la campagne brûlante, jouent à se donner des gages. Un jour, une expédition les conduit dans les entrailles d'une maison abandonnée. Par accident, le jeune Michele tombe au fond d'un trou creusé dans le sol. Une sinistre découverte l'y attend : il y a là un enfant nu, l'air malade et faible, presque sauvage. Un face à face s'engage entre les deux garçons qui s'apprivoisent mutuellement. Et une question se pose bientôt à Michele : qui a bien pu enchaîner cet enfant ici, comme un animal ?
Avec une histoire qui oscille entre roman policier et récit initiatique, mêlant suspense, horreur et poésie, Ammaniti signe le livre qui allait le révéler au monde entier

Le goût des garçons

L’histoire d’une adolescente de treize ans dans un collège catholique qui raconte son obsession pour les garçons.

Le goût des garçons de Joy Majdalani

Au début, tout est imaginé, imprécis, interdit mais terriblement attirant et inaccessible. Il faut alors nouer des alliances avec des amies (qui le restent rarement longtemps), subir les trahisons et les effets de groupe, intriguer pour soulever un peu le voile, comploter pour découvrir… tout est permis car seul compte le but à atteindre. Réussir à séduire et à capter le regard, l’attention de celui qui osera.

Fantasmes de bites, de caresses, de langues, de fluides, de désirs, toucher, voir et goûter. C’est frais et ça sonne très juste, c’en est très drôle et touchant. Un livre qui crie : je veux !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Elles sont «de bonne famille», «bien élevées». Collégiennes dans un établissement «strict». Elles n'ont que le désir en tête.

La narratrice, qui a treize ans, rêve des garçons, de leur sexe, de faire l'amour avec eux. Elle s'allie à la terrible Bruna, rivale et confidente, qui sait dénicher sur Internet des garçons avec qui s'adonner à des conversations téléphoniques interdites. Bruna lui tend un piège, où elle tombe avec naïveté. Qu'importent les fâcheux qui la traitent de putain ! Il lui faut goûter, goûter aux garçons.

Légendes, ragots, ignorances, peurs, élans, embûches, alliances, traîtrises, téléphone, Internet, tout tourne autour des garçons et de leur corps mystérieux dans un mélange de crainte, de fantasmes et de romantisme. Cru et délicat, dévoilant les candeurs comme les cruautés, voici un premier roman d'une véracité implacable