Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Didier, agriculteur célibataire timide un peu alcolo avec des petits soucis d’hémorroïdes peine à trouver une compagne (en a-t-il envie). Il vit avec sa soeur Soazïc qui aimerait bien s’en débarrasser. Et rapidement Régis débarque, un agriculteur en faillite accueilli par un Didier au grand coeur.
Didier, la 5e roue du tracteur de Pascal Rabaté et Francois Ravard
Soïzic et Régis, vont-il réussir à caser Didier ?
Une histoire de drôles bien rigolote
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Homme physique atypique cherche femme rigolote pour relation sérieuse
Une bande dessinée qui aurait pu s’intituler l’obsolescence de la vie, car c’est bien ce dont il s’agit ici… plus la vie a été longue et plus elle sera courte L’obsolescence programmée de nos sentiments de Zidrou et Aimée de Jongh
Pour autant, il est encore plus important de réussir à en profiter… Une rencontre ? Mais si la tête est restée jeune, le corps, lui affiche clairement ses années
Un album poétique et délicat autour de la possibilité d’une seconde jeunesse
Le corps se résigne plus vite que l’âme.
Le temps ride, l’injurie, l’humilie.
Il fait avec, le corps, beau joueur.
L’esprit, Lui, est mauvais perdant.
Il ne conçoit que par à-coups,
Par révélations douloureuses,
Par effrois successifs.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) 9 mois.
Il aura fallu 9 mois à la Mort avant de se décider à la prendre.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Lui, il s'appelle Ulysse. Il est veuf depuis plusieurs années et lorsqu'il perd son travail de déménageur, à 59 ans, une grande solitude s'empare de lui. Impossible même de s'entourer de ses enfants : sa fille est morte dans un accident à l'âge de 16 ans et son fils est très pris par son travail.
Elle, c'est Mme Solenza. Méditerranée de son prénom, 62 ans au compteur. Ancien modèle (elle a fait la couverture de Lui dans sa jeunesse !), elle ne s'est jamais mariée et tient la fromagerie de sa mère qui vient de décéder après une longue maladie.
Si leurs jours s'écoulent tristement et leurs occupations ne suffisent pas à masquer l'isolement qui est le leur, c'était sans compter un miracle émotionnel. Car entre cette femme et cet homme va se tisser une histoire d'amour d'autant plus belle qu'elle est tardive, et merveilleusement porteuse d'avenir...
Un énorme classique fantastico-dystopique d’horreur apocalyptique qui m’était passé à côté et dont je n’avais vu que la fort bonne adaptation cinématographique.
Je suis une légende de Richard Matheson
Pour autant, si le film m’avait beaucoup plu, il s’est révélé absolument infidèle tout en rendant plutôt bien le sens de l’œuvre première… Et ce, même s’il n’en est qu’une mièvre disneyfication.
Oublions donc Will Smith pour plonger dans une bien bonne histoire de vampires et de contamination mondiale plutôt trash et anxiogène
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie. Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil...
Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme.
Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire
Six mois isolé volontaire au bord du lac Baïkal, Sylvain Tesson se demande s’il a une vie intérieure.
Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson
Il boit seul ou lors de brèves rencontres, craint les ours et se réchauffe en attendant le dégel.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l'existence.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu
Curieux ce bouquin ! Au début, difficile de savoir où il va…
Kérozène de Adeline Dieudonné
Et à la fin, difficile de savoir où on est allé dans ce livre sans unité de temps, de lieu ni même d’action… à peine un prétexte de station service
Pourtant, c’est réussi, comme une galerie de portraits tous plus étranges, flippants, intrigants et décalés. Adeline se dispense même d’une pseudo justification de fin avec une grande scène finale… Et à posteriori, cela ne manque même pas
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une station-service le long de l’autoroute, une nuit d’été. Sous la lumière crue des néons, dans les odeurs d’essence et d’asphalte, quelques tables en plastique jaune délavé.
23h12. Ils sont quinze à se croiser, si on compte le cheval et le cadavre planqué à l’arrière d’un gros Hummer noir. Une minute encore, et tout bascule…
Adeline Dieudonné se joue des codes avec une irrésistible audace. Kérozène est drôle comme une comédie, tendu comme un thriller, mordant comme le réel
Les réflexions d’une femme seule… Avec son chat Chouchou
J’ai hâte d’être à demain de Sandrine Sénès
Des courtes chroniques de une ou deux pages, souvent très drôles, pleines de tendresse et d’autodérision.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Il était une femme qui avait une folle envie d'aimer.
Mais le garagiste bien foutu est trop timide, le dragueur du rayon surgelés est quasi borgne et celui qui lui plaît vraiment est déjà pris.
Aux terrasses de café, sur les quais de gare, elle ne voit que des amoureux. Il y a ces vieux couples qui durent, et ceux qui font semblant, il y a les grands romantiques qui ne la font pas rêver du tout.
Heureusement, il lui reste Babar, le zonard alcoolique du quartier. Babar avec ses tonnes de compliments, pour les jours où elle ne se sent pas belle. Babar le fidèle.
En quelques courtes scènes, Sandrine Sénès campe la vie d'une célibataire d'aujourd'hui. Et brosse un portrait plein d'humour et d'autodérision
Chick-lit, pop-lit ou feel-good… difficile de coller une étiquette très claire sur ce portrait en miroir de deux femmes sur une terrasse. Deux femmes dont on suit les pensées, les envies, les frustrations, les bonheurs, les errances, les jalousies et les échecs…
Déjeuner en paix de Charlotte Gabris
C’est en tout cas absolument drôle, facile à lire et plus profond qu’une simple blagounette
Un brillant premier roman à la construction remarquable !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Paris, une terrasse de café ensoleillée.
C'est l'heure du déjeuner, les gens font la queue. Les salades sont immangeables, une tasse de thé coûte huit euros, le personnel est abject. Mais les gens font la queue.
Une jeune provinciale est attablée, seule. À ses côtés, une Parisienne attend son amoureux qui tarde à la rejoindre.
Deux femmes qui n'ont a priori rien en commun. Si ce n'est que l'une et l'autre se regardent, se jaugent, se moquent.
Peut-on parler fort, ne jamais sourire, et porter un panier en osier avec autant d'assurance et d'aplomb ? se demande la première. Peut-on boire un verre de vin en trinquant... avec soi-même, et sembler heureuse malgré tout ? se demande la seconde.
Mais sont-elles si différentes ? Et qui sont-elles pour se juger si durement ?
Charlotte Gabris s'amuse ici de la rivalité féminine avec malice.
Et si nous essayions, nous aussi, de déjeuner en paix ?
Un homme, obèse à la dérive. A la recherche du blast, le flash de lumière et de couleur, l’instant de contact avec l’univers et la conscience universelle. Une dérive dans le caniveau, la foret, les drogues, l’alcool, la violence et les barres chocolatées
Blast de Manu Larcenet
Un livre sur la descente en folie
Le tout sur le fond d’une enquête et de meurtres à élucider face au coupable idéal
Un chef d’oeuvre, noir et lumineux comme un oxymore sans contradiction
Quatre tomes : Grasse carcasse, L’apocalypse selon Saint Jacky, La tête la première, Pourvu que les Bouddhistes se trompent
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) 1 : Un homme seul, obèse et sale est amené au commissariat. Au cours de l'interrogatoire, il livre sa vie et explique comment il a, un jour, lâché prise, et est parti sur les routes à la recherche du Blast, cet instant magique où tout s'illumine et où la vie devient parfaite
2 : Je mens, Je mens toujours. Je dis que je ne me souviens de rien, que je suis né du matin, Je dis que je comprends, qu'à votre place, sans doute, j'aurais ri aussi. Je mens pour un peu de repos, d'indulgence, pour le pardon de ma dissemblance, Je mens aussi pour ne pas vous massacrer à mon tour.
Je mens toujours car, en réalité, je me souviens de tout
3 : Je pèse deux hommes.
L'un vous aime tant qu'il vous léchera la main pour l'aumône d'une caresse. Il fera où vous lui direz, demandera la permission, courbera le dos sous la trempe, pourvu que vous lui accordiez une place près de vous.
Un homme-chien. L'autre, sans trêve ni repos, depuis toujours, n'a d'autre obsession que de vous faire baisser les yeux.
Puis de les crever
4: Un vent lourd, puant suie et cadavre, gronde sur la route et me glace. L'orage approche. Je ne cherche aucun abri, il n'en existe pas à ma taille. Je claudique au bord du chemin, ivre comme toujours, dans l'espoir que la distance entre nous se réduise, que nos peaux se touchent enfin.
Sali, battu, hagard, je repousse le moment où, le souffle court et les pieds meurtris par de mauvaises chaussures, je devrai m'arrêter. Serai-je encore assez vivant pour repartir ?
Des fois drôle, parfois triste et généralement désabusé avec une bonne dose d’autodérision, Jean-Louis Fournier se lamente de sa solitude.
Je ne suis pas seul à être seul de Jean-Louis Fournier
Dur de finir seul, comme un vieux con lucide
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Un petit garçon coiffé en brosse, portant un pull-over rouge, qui dit s'appeler « bilili » réclame sa maman à l'accueil du magasin...
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Mon répondeur est vide, pas de message, personne à qui répondre.
Ceux qui m'appellent me demandent toujours s'ils me dérangent. Qu'ils sachent une fois pour toute : on me dérange quand on ne m'appelle pas.
Hier, j'ai reçu trois coups de fil.
À 12 h 32, on voulait me vendre une cuisine.
À 15 h 11, c'était la mairie qui m'appelait, à cause de la canicule, pour savoir si tout allait bien.
À 16 h 03, c'était une erreur. »
Avec son humour et sa douce mélancolie, Jean-Louis Fournier signe un récit délicat, tendre et espiègle sur la solitude, un livre qui ressemble à un dessin de Sempé et à une musique avec plus d'accordéon que de violoncelle
C’est triste comme le mauvais temps, la solitude et l’isolement. Il y a du sexe, mais sans paroles, il y aurait bien des cris, mais ils ne sortent pas, il y a des pleurs, mais on ne voit que les larmes.
Madeleine de Amanda Sthers
Ça fout un peu le blues quand-même.
Un livre déconseillé aux dépressifs, avec quelques clichés et effets de styles dispensables, mais à l’atmosphère bien rendue.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «Il l'a vouvoyée. Il n'a parlé de rien. Ni de maisons, ni de ce lit, ni de cette fois. Est-ce un rendez-vous ? Une deuxième visite ? Il a donné l'heure d'arrivée de son avion. Le même, même jour. Déjà deux mois plus tard. Le souvenir est bien là, brûlant sur les cuisses de Madeleine. Est-ce qu'il faut aller chez le coiffeur ? Du noir, ça mincit mais la peur aussi, le lointain. Du marine ? Du marron ? Du temps, pas beaucoup ? Que dit-elle ? Elle dit oui, je vous attendrai. Le silence est long. "Vous me reconnaîtrez ?" essaie-t-elle. Il ne répond même pas. Elle ne sait pas comment on attrape un homme, ils lui glissent entre les doigts comme du vif-argent, et celui-là est bien plus qu'un homme. Il est celui qu'elle aime, celui qu'elle attendait.»