J’ai hâte d’être à demain

Les réflexions d’une femme seule… Avec son chat Chouchou

J’ai hâte d’être à demain de Sandrine Sénès

Des courtes chroniques de une ou deux pages, souvent très drôles, pleines de tendresse et d’autodérision.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il était une femme qui avait une folle envie d'aimer.

Mais le garagiste bien foutu est trop timide, le dragueur du rayon surgelés est quasi borgne et celui qui lui plaît vraiment est déjà pris.

Aux terrasses de café, sur les quais de gare, elle ne voit que des amoureux. Il y a ces vieux couples qui durent, et ceux qui font semblant, il y a les grands romantiques qui ne la font pas rêver du tout.

Heureusement, il lui reste Babar, le zonard alcoolique du quartier. Babar avec ses tonnes de compliments, pour les jours où elle ne se sent pas belle. Babar le fidèle.

En quelques courtes scènes, Sandrine Sénès campe la vie d'une célibataire d'aujourd'hui. Et brosse un portrait plein d'humour et d'autodérision

Déjeuner en paix

Chick-lit, pop-lit ou feel-good… difficile de coller une étiquette très claire sur ce portrait en miroir de deux femmes sur une terrasse. Deux femmes dont on suit les pensées, les envies, les frustrations, les bonheurs, les errances, les jalousies et les échecs…

Déjeuner en paix de Charlotte Gabris

C’est en tout cas absolument drôle, facile à lire et plus profond qu’une simple blagounette

Un brillant premier roman à la construction remarquable !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Paris, une terrasse de café ensoleillée.

C'est l'heure du déjeuner, les gens font la queue. Les salades sont immangeables, une tasse de thé coûte huit euros, le personnel est abject. Mais les gens font la queue.

Une jeune provinciale est attablée, seule. À ses côtés, une Parisienne attend son amoureux qui tarde à la rejoindre.

Deux femmes qui n'ont a priori rien en commun. Si ce n'est que l'une et l'autre se regardent, se jaugent, se moquent.

Peut-on parler fort, ne jamais sourire, et porter un panier en osier avec autant d'assurance et d'aplomb ? se demande la première. Peut-on boire un verre de vin en trinquant... avec soi-même, et sembler heureuse malgré tout ? se demande la seconde.

Mais sont-elles si différentes ? Et qui sont-elles pour se juger si durement ?

Charlotte Gabris s'amuse ici de la rivalité féminine avec malice.

Et si nous essayions, nous aussi, de déjeuner en paix ?

Blast

Un homme, obèse à la dérive. A la recherche du blast, le flash de lumière et de couleur, l’instant de contact avec l’univers et la conscience universelle. Une dérive dans le caniveau, la foret, les drogues, l’alcool, la violence et les barres chocolatées

Blast de Manu Larcenet

Un livre sur la descente en folie

Le tout sur le fond d’une enquête et de meurtres à élucider face au coupable idéal

Un chef d’oeuvre, noir et lumineux comme un oxymore sans contradiction

Quatre tomes : Grasse carcasse, L’apocalypse selon Saint Jacky, La tête la première, Pourvu que les Bouddhistes se trompent

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
1 : Un homme seul, obèse et sale est amené au commissariat. Au cours de l'interrogatoire, il livre sa vie et explique comment il a, un jour, lâché prise, et est parti sur les routes à la recherche du Blast, cet instant magique où tout s'illumine et où la vie devient parfaite

2 : Je mens, Je mens toujours. Je dis que je ne me souviens de rien, que je suis né du matin, Je dis que je comprends, qu'à votre place, sans doute, j'aurais ri aussi. Je mens pour un peu de repos, d'indulgence, pour le pardon de ma dissemblance, Je mens aussi pour ne pas vous massacrer à mon tour.
Je mens toujours car, en réalité, je me souviens de tout

3 : Je pèse deux hommes.
L'un vous aime tant qu'il vous léchera la main pour l'aumône d'une caresse. Il fera où vous lui direz, demandera la permission, courbera le dos sous la trempe, pourvu que vous lui accordiez une place près de vous.
Un homme-chien. L'autre, sans trêve ni repos, depuis toujours, n'a d'autre obsession que de vous faire baisser les yeux.
Puis de les crever

4: Un vent lourd, puant suie et cadavre, gronde sur la route et me glace. L'orage approche. Je ne cherche aucun abri, il n'en existe pas à ma taille. Je claudique au bord du chemin, ivre comme toujours, dans l'espoir que la distance entre nous se réduise, que nos peaux se touchent enfin.
Sali, battu, hagard, je repousse le moment où, le souffle court et les pieds meurtris par de mauvaises chaussures, je devrai m'arrêter. Serai-je encore assez vivant pour repartir ?

Madeleine

C’est triste comme le mauvais temps, la solitude et l’isolement. Il y a du sexe, mais sans paroles, il y aurait bien des cris, mais ils ne sortent pas, il y a des pleurs, mais on ne voit que les larmes.

Madeleine de Amanda Sthers
Madeleine de Amanda Sthers

Ça fout un peu le blues quand-même.

Un livre déconseillé aux dépressifs, avec quelques clichés et effets de styles dispensables, mais à l’atmosphère bien rendue.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Il l'a vouvoyée. Il n'a parlé de rien. Ni de maisons, ni de ce lit, ni de cette fois. Est-ce un rendez-vous ? Une deuxième visite ? Il a donné l'heure d'arrivée de son avion. Le même, même jour. Déjà deux mois plus tard. Le souvenir est bien là, brûlant sur les cuisses de Madeleine. Est-ce qu'il faut aller chez le coiffeur ? Du noir, ça mincit mais la peur aussi, le lointain. Du marine ? Du marron ? Du temps, pas beaucoup ? Que dit-elle ? Elle dit oui, je vous attendrai. Le silence est long. "Vous me reconnaîtrez ?" essaie-t-elle. Il ne répond même pas. Elle ne sait pas comment on attrape un homme, ils lui glissent entre les doigts comme du vif-argent, et celui-là est bien plus qu'un homme. Il est celui qu'elle aime, celui qu'elle attendait.»

Je parle à un homme qui ne tient pas en place

Une correspondance parfois à sens unique (comme toutes les conversations ?) et qui se retrouve et s’éloigne comme le bateau de Thomas Coville, à la recherche du record du tour du monde à la voile en solitaire et sans escales.

Je parle à un homme qui ne tient pas en place de Jacques Gamblin
Je parle à un homme qui ne tient pas en place de Jacques Gamblin

Des pensées universelles au milieu des calmes plats et des tempêtes

Une texte qui donne vie à des représentations de Jacques Gamblin où l’émotion des textes submerge les terres.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une correspondance entre l'acteur J. Gamblin et le navigateur T. Coville commencée en 2014, alors que ce dernier, tentant de battre le record du tour du monde à la voile en solitaire à bord de son trimaran, se trouve immobilisé par l'anticyclone à Sainte-Hélène. L'échange épistolaire se poursuit jusqu'en 2016, année où il parvient, au bout de sa cinquième tentative, à accomplir cet exploit

Sérotonine

Le livre ne commence pas dans la franche rigolade… et pourtant, on comprend très vite que ce sera pire après.

Sérotonine de Michel Houellebecq
Sérotonine de Michel Houellebecq

Avec parfois du genre, des effets et du dispensable…

… Et des très bonnes pages avec une vision de de nos humanités, de la société, de l’anéantissement par la solitude et des effets des politiques agricoles d’une grande acuité.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l’amour" écrivait récemment Michel Houellebecq.

Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d’ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman – son double inversé), l’échec des idéaux de leur jeunesse, l’espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue.

Ce roman sur les ravages d’un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret

Tenir jusqu’à l’aube

C’est rude, mais pas misérabiliste, le ton est juste. Mais c’est dur, vraiment !

Tenir jusqu'à l'aube de Carole Fives
Tenir jusqu’à l’aube de Carole Fives

Tous les jours, se battre, seule, pour son fils et pour soi. Impossible d’être malade, de payer un avocat, de trouver du temps pour soi…

Et la recherche d’un peu d’air. Pas même un bol, un brise, un souffle.

A lire même juste pour les commentaires sur Internet. Tellement inappropriés, sales, condescendants, humiliants… Criants de vérité !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Et l'enfant ?
Il dort, il dort.
Que peut-il faire d'autre ? »

Une jeune mère célibataire s'occupe de son fils de deux ans. Du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans budget pour mie baby-sitter, ils vivent une relation fusionnelle. Pour échapper à l'étouffement, la mère s'autorise à fuguer certaines nuits. À quelques mètres de l'appartement d'abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d'un semblant de légèreté.

Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle tire sur la corde, mais pour combien de temps encore ?

Le premier méchant

En voilà un livre étrange, bien costaud et surprenant, qui surnage entre la folie, le glauque et la tendresse.

Le premier méchant de Miranda July
Le premier méchant de Miranda July

Car aussi berzingue soit elle, Cheryl est fascinante et pleine de dialogues intérieurs bien barrés. Et quand elle reçoit la fille de ses patrons pour habiter chez elle, tout son « système » vole éclats.

Rien de prévisible, il y a beaucoup de solitude, du sexe et de la violence, de la tendresse et même de l’amour. J’ai pas tout compris, mais c’est pas le plus important, je me suis attaché.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cheryl, quadragénaire hypersensible, vit seule avec son globus hystericus : une boule d'angoisse dans la gorge. Elle travaille pour une association spécialisée dans l'autodéfense féminine. Et elle est persuadée qu'un de ses collègues est son âme soeur et qu'ils fileront bientôt le parfait amour.

Quand ses patrons lui demandent si leur fille de vingt ans, Clee, peut s'installer chez elle pendant quelque temps, le monde maniaque de Cheryl la célibataire explose. Et pourtant c'est Clee, la bombe égoïste, blonde et cruelle, qui, à force de persécutions, va précipiter Cheryl dans le monde réel.

Avec ce premier roman surprenant d'originalité et plein de malice, Miranda July s'impose comme une des nouvelles voix les plus inspirées de la littérature américaine

Vers la beauté

C’est une histoire simple avec une construction plutôt subtile. Un roman sur les plaies qui mettent du temps à se refermer… si c’est possible. Une fuite dans l’attente d’une reconstruction espérée.

Il y a toujours un flottement quand on change de vie. Il faut prendre ses marques, comme les gens aiment à le dire. Antoine détestait ces expressions toutes faites ; il était prêt à tuer quiconque lui parlerait de refaire sa vie. Il devait trouver une façon d'aborder les relations humaines sous un angle différent. En d'autres termes, vivre en couple l'avait plongé dans une sorte de mécanique sociale, et il devait maintenant tout réorganiser. La déconvenue avec son ancienne étudiante en était l'exemple type. Antoine n'avait pas été particulièrement grossier ou imbu de lui-même, non, il avait simplement manqué de lucidité. La compréhension des autres, la lecture de leurs comportements, voilà sur quoi devrait travailler Antoine dans sa recomposition émotionnelle.
Vers la beauté de David Foenkinos

Mais de grâce, plus de notes de bas de pages, de grâce !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le musée d'Orsay, à Paris, est une ancienne gare. Le passé dépose ainsi une trace insolite sur le présent. Entre les Manet et les Monet, on peut se laisser aller à imaginer les trains arrivant au milieu des tableaux. Ce sont d'autres voyages maintenant.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour devenir gardien de salle au musée d'Orsay. Personne ne connaît les raisons de cette reconversion ni le traumatisme qu'il vient d'éprouver. Pour survivre, cet homme n'a trouvé qu'un remède, se tourner vers la beauté. Derrière son secret, on comprendra qu'il y a un autre destin, celui d'une jeune femme, Camille, hantée par un drame