Adultère

Un garage en faillite, un couple qui se délite, des suspicions, des rancœurs, plus de dialogue… Toute la place est faite pour que ça tourne mal.

Adultère de Yves Ravey

Et ça va mal tourner, dans un style volontairement plat duquel semble avoir disparu toute émotion

Justement… d’émotions, je n’en ai pas ressenti

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jean Seghers est inquiet : sa station-service a été déclarée en faillite. Son veilleur de nuit-mécanicien lui réclame ses indemnités et, de surcroît, il craint que sa femme entretienne une liaison avec le président du tribunal de commerce.

Alors, il va employer les grands moyens

Florida

Quelle force, quelle puissance, quelle rage !

Florida de Olivier Bourdeaut

Après le bouleversant Bojangles, Olivier Bourdeaut m’avait un peu déçu avec son bien terne Pactum Salis. Mais quelle puissance retrouvée !

Avec Florida on entre dans le monde du corps avec les concours de mini miss où des parents projettent toutes leurs délirantes espérances dans le corps de leurs filles. Pour s’en sortir (s’en sortira-t-elle ?) Elizabeth va tout saboter, à commencer par elle même.

Un livre bodybuildé sur les délires d’une mère, la démission d’un père et la révolte d’une enfant manipulée

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ne trouvez-vous pas cocasse que dans un pays de gagnants, ma malédiction soit d'avoir un jour gagné? Pas n'importe quel jour, celui de mes sept ans. Ma mère me disait que j'étais très belle et que je n'étais pas trop bête. L'ordre des compliments est important, la forme aussi. J'étais très belle, une affirmation. Je n'étais pas trop bête, une négation.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ma mère s'emmerdait, elle m'a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s'est vengée. »

Mon Père

Un livre sur la soif de vengeance. Celle d’un père qui n’a pas réussi à protéger son fils d’un Père catholique.

Mon Père de Grégoire Delacourt
Mon Père de Grégoire Delacourt

Un huis-clos terrible au dénouement qui m’a un peu « décontenancé ». Un mélange d’émotions trop fortes, de pardon, de haine et de colères pour trouver une impossible paix

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ce monde ne sera guéri que lorsque les victimes seront nos Rois. »

Je me suis toujours demandé ce que je ferais si quelqu'un attentait à l'un de mes enfants. Quel père alors je serais. Quelle force, quelle faiblesse. Et tandis que je cherchais la réponse, une autre question a surgi : sommes-nous capables de protéger nos fils ?
G.D.

Après La Liste de mes envies et On ne voyait que le bonheur, Grégoire Delacourt nous interroge avec force sur notre propre humanité

Divine vengeance

Leonardo, un gardien de musée d’art contemporain plutôt quelconque, passionné de voitures avec deux doigts en moins (lui, pas les voitures), surprend sa fiancée (chaste et catholique) à cheval sur le pénis de Devin, son voisin. Cocu !

Divine vengeance de Francesco Muzzopappa
Divine vengeance de Francesco Muzzopappa

Après une petite déprime, vengeance !

C’est plutôt rigolo… mais guère plus.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Leo est fou amoureux de sa copine, mais, très pratiquante, elle suit à la lettre les principes de l'Église et ne veut pas coucher avant le mariage. Qu'à cela ne tienne ! Il s'apprête à faire sa demande et... la surprend en plein ébat avec un autre. Furieux, Leo se lance alors dans une vengeance digne des films de Tarantino : il va bafouer un à un les dix commandements et mener la vie rude à la belle, à sa famille, et même à son perroquet. Car pour se consoler, quoi de mieux que de se venger ?

Viol, une histoire d’amour

Il y a des livres de Joyce Carol Oates qu’on lit en se demandant pourquoi s’infliger ça. Et plusieurs fois, je me suis demandé s’il fallait continuer. C’est monstrueux, c’est l’horreur pure !

Viol, une histoire d'amour de Joyce Carol Oates
Viol, une histoire d’amour de Joyce Carol Oates

Et c’est pourtant un magnifique livre sur la violence crasse, sur l’injustice judiciaire, le besoin de réparation et celui de l’oubli. Un livre qui résonne longtemps.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ils étaient cinq. Ivres, camés. L'ordinaire de leurs samedis soir, quoi... Peut-être encore plus excités ce samedi-là, au soir du 4 juillet, la fête nationale. Vers minuit, la belle Tina Maguire a eu le tort de couper court à travers le parc pour rentrer plus vite chez elle avec sa gamine Bethie, 12 ans. Ils l'ont laissée pour morte dans le hangar à bateaux. Une tournante comme on n'ose pas en imaginer. Une abomination à laquelle a assisté, réfugiée derrière un tas de vieux canoës, la petite fille. Qui a pu finalement se traîner jusqu'à la route pour appeler au secours, et a sauvé ainsi sa mère.

Sauvé ? Pas des griffes d'avocats de haut vol, ni de l'incompétence des procureurs, ni des propos de certaines bonnes âmes : elle l'a bien cherché... en fait elle l'a cherché tout court. Ça lui pendait au nez...

Elle risque désormais de mourir vraiment, Tina. Et Bethie ne peut que prier pour l'intervention miraculeuse d'un ange vengeur. Justement il est là, dans l'ombre. Un flic épris de justice. Épris tout court. Le héros silencieux d'une histoire d'amour peu banale, racontée avec une éblouissante violence par une Joyce Carol Oates à son meilleur

Le jour d’avant

Un livre comme un combat de boxe avec les poings attachés dans le dos. Un livre qui fait mal partout, comme un râle qui vient du fond de la mine. La mine du Nord, du charbon et des corons, des coups de grisou. Celle qui mange les hommes et recrache de la suie.

Le jour d'avant de Sorj Chalandon
Le jour d’avant de Sorj Chalandon

Une dette vrillée au corps, aux tripes : « Venge-nous de la mine »

L’histoire d’un homme seul à porter la mort de son frère, une vie à trainer une dette.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Venge-nous de la mine », avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J'allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J'allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n'avaient jamais payé pour leurs crimes

Là où naissent les ombres

Un western très noir, avec des phrases aussi courtes que l’esprit des épaisses brutasses qui parcourent ce livre.

Là où naissent les ombres de Colin Winette
Là où naissent les ombres de Colin Winette

Pas de plan, pas de scénario, pas d’idées. Peut-être un infime questionnement du genre où dormir ce soir voir à plus long terme, qui tuer ou comment survivre.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Brooke et Sugar se disent frères et sont chasseurs de primes. Partout où ils passent, ils sèment effroi et désolation. Contraints de quitter la ville après une tuerie particulièrement violente, ils se réfugient dans les bois. Un matin, à leur réveil, ils trouvent à leurs côtés un mystérieux garçon amnésique. Ils l'appellent Bird et en font leur mascotte. Lors d'une expédition punitive dans un village, les deux frères sont capturés par la police locale et mis en prison. Brooke parvient à s'enfuir, mais Sugar, sorte de bête humaine, sale et effrayante, reste derrière les barreaux.

Là où naissent les ombres est un western acide et désespéré auquel seuls une veuve, un orphelin et un nourrisson apportent une touche d'humanité

Héloïse ouille!

Mouhahaha 🙂
Ouille, ouille, ouille! Héloïse, ouille! En forme le Jean Teulé, en grande forme!

Héloïse, Ouille! de Jean Teulé
Héloïse, Ouille! de Jean Teulé
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À la fin de sa vie, Abélard écrivait à Héloïse :

«Tu sais à quelles abjections ma luxure d'alors a conduit nos corps au point qu'aucun respect de la décence ou de Dieu ne me retirait de ce bourbier et que quand, même si ce n'était pas très souvent, tu hésitais, tu tentais de me dissuader, je profitais de ta faiblesse et te contraignais à consentir par des coups. Car je t'étais lié par une appétence si ardente que je faisais passer bien avant Dieu les misérables voluptés si obscènes que j'aurais honte aujourd'hui de nommer.»

Depuis quand ne peut-on pas nommer les choses ?

Jean Teulé s'y emploie avec gourmandise

Peine perdue

Une galerie de portraits qui tissent une histoire glauque de bord de mer, c’est Peine perdue de Olivier Adam, et c’est pô mal du tout, et très bien construit!

Peine perdue de Olivier Adam
Peine perdue de Olivier Adam
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les touristes ont déserté les lieux, la ville est calme, les plages à l'abandon. Pourtant, en quelques jours, deux événements vont secouer cette station balnéaire de la Côte d'Azur : la sauvage agression d'Antoine, jeune homme instable et gloire locale du football amateur, qu'on a laissé pour mort devant l'hôpital, et une tempête inattendue qui ravage le littoral, provoquant une étrange série de noyades et de disparitions. Familles des victimes, personnel hospitalier, retraités en villégiature, barmaids, saisonniers, petits mafieux, ils sont vingt-deux personnages à se succéder dans une ronde étourdissante. Vingt-deux hommes et femmes aux prises avec leur propre histoire, emportés par les drames qui agitent la côte