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Malgré un dessin très soigné – bien qu’un peu statique – ce très bel album souffre du choix de l’absence absolue de textes.
Et si la narration reste absolument fluide et compréhensible, nul doute que les protagonistes ne s’exprimaient pas que par gestes, quand bien même ne parlaient-ils pas la même langue.
Le partisan de Maurizio Quarello
Un épisode de la 2e guerre mondiale en Italie, juste avant la libération et la fin de la république de Salò
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) De l'hiver au printemps, la guerre, la peur, la Libération.
Stupéfiant ! Après un début qui m’a laissé abasourdi et avoir revu plusieurs fois la même case pour être sûr d’avoir bien compris, je me suis retrouvé dans la même sidération que Fabienne.
Je vais rester de Lewis Trondheim et Hubert Chevillard
Et c’est tout le génie de cet album que de nous plonger immédiatement dans le sujet, de nous permettre cette identification surréaliste à cet événement invraisemblable
C’est à Palavas, au bord de mer, Fabienne et Roland qui désirent un enfant vont passer une semaine de vacances bien organisée et…
Une magnifique bande dessinée, un chef d’oeuvre de sensibilité, un scénario millimétré avec un dessin poétique au cordeau !
Splendide !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Non, dans les papiers ils disent bien : "Pas d'accès à la location avant 14h".
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Fabienne et Roland débarquent à Palavas pour passer la semaine. Roland a tout payé, tout organisé et scrupuleusement consigné chaque étape du séjour dans un carnet.
Ils s'apprêtent à déposer leurs bagages à l'appartement.
Soudain, elle se retrouve seule.
Stupeur, déni...
Contre toute attente, elle décide de rester
Ludwig, traducteur allemand est envoyé en fin de 2e guerre mondiale traduire des documents importants au Japon.
Hibakusha de Thilde Barboni et Olivier Cinna
Il tombe amoureux, mais cette fin de guerre est difficile et les allemands passent du status d’alliés de l’Axe aux traîtres qui ont entrainé le Japon dans la défaite.
Une jolie BD au traits fins qui – malgré une fin détonante – n’évite malheureusement pas les clichés et le romantisme un peu mièvre.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Cet épisode bref et douloureux, ce désir inassouvi a-t-il scellé mon destin ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) - C'est ma jambe qui me fait mal.
- Vos muscles sont tétanisés. Le corps est un tout. On ne peut pas isoler ses différentes parties. Vous souffrez de migraines, n'est-ce pas ?
- J'ai souvent la tête lourde.
- Je vais tenter de soulager votre corps, mais pour votre âme, hélas... Je ne peux rien...
C'est une histoire d'amour. Pas au bon moment, pas au bon endroit. Ludwig est Allemand, elle est Japonaise. Ils se lient pour l'éternité en 1945 à Hiroshima. Depuis cette date, « hibakusha » est le nom donné aux survivants des attaques nucléaires américaines sur les villes de Nagasaki et d'Hiroshima. Témoins éternels de l'horreur. Mais au-delà de l'Histoire, de ses aléas, de ses drames et de ses déchirements, cet album pose les questions de l'instant d'après...
Que reste-t-il de la vie d'un homme, de ses engagements, de ses manquements, de ses fautes ? Que reste-t-il de ses émotions, de ses amitiés, de ses amours ?
Magistralement inspirés par la nouvelle de l'écrivaine Thilde Barboni, le trait sensuel et la palette délicate d'Olivier Cinna font d'Hibakusha une ode graphique à l'amour éternel
Une BD qui m’a laissé dubitatif. Certaines planches sont splendides alors que d’autres m’ont paru bâclées avec beaucoup de styles différents sans réelle unité. Le scénario m’a semblé également bien pauvre pour une BD qui aurait pu plonger un peu plus profondément dans cette piscine.
Les brûlures de Zidrou et Laurent Bonneau
Un flic qui drague à la piscine, des prostituées qui se font tuer, l’histoire se complique un peu et pis voilà
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La vie, c'est comme la piscine.
Il y a toujours quelqu'un pour t'apprendre à nager. Mais va-t'en trouver quelqu'un pour t'apprendre à te noyer !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans les rues d'une petite station balnéaire, les putes tombent comme des mouches. Un premier cadavre, atrocement mutilé, est découvert, puis un second, brûlé. La série, pourtant, ne fait que commencer.
Arrêter les assassins, les deux inspecteurs de police chargés de l'enquête n'y comptent pas trop. Après, tout, les victimes ne sont que des putes. Italiennes, de surcroît. Nos deux flics cherchent néanmoins à comprendre. C'est leur boulot. Surtout, c'est ce qui les aide à tenir debout. Tenir debout, c'est déjà beaucoup, pas vrai ?
Pas besoin de plus pour décrire une situation qui dérape.
Famille de Lydie Salvayre
Avec un grand talent Lydie Salvayre expose le drame avec une parfaite économie de moyen. Un fils schizophrène paranoïaque hurlant sa détresse à une mère obstinément aveugle et un père dépassé. Une descente aux enfers
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Le spécialiste a dit que le fils était schizophrène. Quelle honte dit le père.
Un dessinateur enfermé dans un hôtel particulier avec quatre top modèles nues durant les quatre jours de la résurrection d’un Salvador Dali cryogénisé… Le cocktail parfait aux champignons hallucinogènes pour une bande dessinées intrigante et inclassable.
Fin de la parenthèse de Joann Sfar
L’occasion d’en tirer des dessins magnifiques, de philosopher (délirer ?) sur la religion, la mode, la vie/mort, le sexe, le corps, la beauté, les drogues, la violence aveugle… et Dali
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La chose qui te fait retourner en France n'a aucune logique.
Appelons ça du patriotisme.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Et si l'art était la seule alternative à la violence et à l'obscurantisme contemporain ?
Et si seul Salvador Dali, en prophète surréaliste, pouvait nous en montrer le chemin ?
Après tu n'as rien à craindre de moi, Joann Sfar nous convie à une parenthèse de quelques jours avec cinq personnages au bord de la crise de nerf. Confinés dans un hôtel particulier. Ils tentent une expérience artistique sans limites
Didier Tronchet, pour moi, c’était Fluide Glacial. Jean-Claude Tergal, Raymond Calbuth, Sacré Jésus, la bite à Urbain et toutes ces drôleries sans trop de second degré avec pourtant un regard assez aiguisé sur tous les gentils paumés qu’on comprenait généreusement saupoudrées d’autodérision.
Robinsons, père et fils de Didier Tronchet
Mais là, quelle BD ! Un vrai bijou aussi lumineux que l’île aux Nattes sur laquelle il est parti vivre une période indéterminée avec son fils de 13 ans.
Et paradoxalement sur cette île perdue au milieu de rien, il s’est mis à l’introspection. Et il raconte : lui et son fils, son rôle de père et le fossé que l’adolescence creuse entre eux au milieu d’un paradis post-colonial (oui, tout n’est pas si magnifique)
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'auteur, urbain sur-connecté du XXIe siècle, tente l'aventure du naufragé volontaire sur une île lointaine et minuscule. Et en plus, il emmène son fils en pleine adolescence. Comment survivre à cette double épreuve ? S'isoler plusieurs mois sur l'île aux Nattes, un îlot proche de Madagascar, en profiter pour évaluer son niveau de résistance à l'absence de confort moderne, se confronter à un nouveau quotidien et le faire avec son ado de 13 ans pour goûter encore un peu à la joie d'être père, voilà une opportunité que Didier Tronchet n'était pas prêt à laisser passer. Mais il ne s'attendait pas vraiment à ça...
Nathan, un garçon né dans un corps de fille. L’âge de la puberté, de l’évidence, de l’acceptation et de la revendication de son identité !
Appelez-moi Nathan de Catherine Castro et Quentin Zuttion
Un peu à la manière d’un docu-fiction, la bande dessinée tente de montrer les étapes de façon positive sans éluder les difficultés. Un excellent album pédagogique !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Quitte à devenir quelqu'un, autant que ce soit vous-même !
Lila coule une enfance parfaite jusqu'au jour où son corps fait des siennes et crie à tout le monde qu'elle est une fille.
Lila est seule à savoir qu'elle est un garçon. Ce corps étranger, cette identité féminine, ça ne va pas être possible.
Devenir « il » aux yeux de tous, corriger les résultats de la loterie génétique pour être enfin lui-même, va être son combat. On n'imagine pas, comment l'imaginer, ce qu'une telle décision représente ; ce qu'il faut de bravoure, de ténacité, pour y parvenir.
Appelez-moi Nathan est la fiction d'une très belle histoire vraie
Une très jolie bande dessinée avec beaucoup de thématiques : la montagne et l’escalade, le féminisme, la haute-couture, l’après-guerre, l’armée, la passion, le statut social, la maternité, le handicap, l’usine, le couple…
Edelweiss de Cédric Mayen et Lucy Mazel
Tellement de sujets que c’est peut-être là que je glisse un bémol : à tout vouloir embrasser…
… Mais la montagne est si belle
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) En 1947, près de Paris, Edmond, un jeune ouvrier, rencontre Olympe, la fille d'un politicien. Celle dernière est passionnée par l'alpinisme et souhaite escalader le mont Blanc. Il lui promet de l'aider à réaliser son rêve. Or, ce projet est contrarié par les aléas du quotidien
Allongée dans un lit d’hôpital, Florence (oui, c’est autobiographique) a peur de sortir
Cruelle de Florence Dupré la Tour
Et allongée elle repense à son enfance, ses frères et sœurs (et sa jumelle), l’église et surtout, son rapport aux autres et aux animaux. Cochons d’Inde, lapins, poissons, poules, oies, tortues, chats, chiens… tout ces animaux aimés, mutilés et torturés (ou tués)…
Une bande dessinée très curieuse qui la met un peu mal et questionne sur la cruauté enfantine et le « que penser de l’enfant que j’étais » ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le spectacle de la vie
Je suis à l'hôpital. J'ai 26 ans. Chambre 203. Tension à 13/8. Il est 11 heures 37. Il pleut un peu dehors.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Enfant :
Être humain dans sa période de développement située entre la naissance et la puberté.
Animal :
Être vivant organisé, sensible et capable de mouvement.
Cruauté :
Plaisir que l'on éprouve à voir un être vivant souffrir ou à lui infliger cette souffrance.