Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Il y a quelque chose de magique et poétique dans les mots, ces mots qui n’ont pas de traductions, qui n’existent nulle part ailleurs, qui désignent des émotions, des sentiments ou des choses qui n’ont pas d’équivalent dans d’autres langues…
Le dico des mots extraordinaires de Jean Abbiateci, conception graphique de Loris Grillet
A l’instar de Laurent Nunez et de son extraordinaire Il nous faudrait des mots nouveaux, Jean Abbiateci nous emmène en voyage à leur découverte. Un voyage érudit et amusant autour du monde (et plus loin encore) de la richesse des langues.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans ce livre, vous trouverez une centaine de mots, beaux et surprenants, glanés dans le monde entier.
- Des mots pour s'émerveiller
- Des mots pour dire nos émotions
- Des mots imaginaires pour rêver
- Des mots à offrir et à partager
Très vite, à l’instar d’un polar, Philippe Besson nous averti… il va y avoir des morts !
Paris-Briançon de Philippe Besson
Et pourtant, est-ce un polar que l’on tient dans ses mains ?
Comme une ode aux trains de nuit et au plaisir de la lenteur retrouvée, ce roman commence par présenter les protagonistes du drame. Des tranches de vies dans la promiscuité des couloirs ferroviaires.
Et voilà que…
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) C'est un vendredi soir, au début du mois d'avril, quand les jours rallongent et que la douceur paraît devoir enfin s'imposer. Le long du boulevard, aux abords de la Seine, les arbres ont refleuri et les promeneurs sont revenus. Autour d'eux, des flocons virevoltent, tombés des peupliers ; on dirait de la neige au printemps.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Rien ne relie les passagers montés à bord du train de nuit no 5789. À la faveur d'un huis clos imposé, tandis qu'ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l'intimité et la confiance naître, les mots s'échanger, et les secrets aussi. Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l'époque, des voyageurs tentant d'échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l'ignorent encore, mais à l'aube, certains auront trouvé la mort.
Ce roman au suspense redoutable nous rappelle que nul ne maîtrise son destin. Par la délicatesse et la justesse de ses observations, Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres fortuites, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire
Un petit bijou de merveille de carnet d’enfance, des anecdotes, des histoires, du vécu, des « trucs de filles », des chats (j’ai pleuré), la vie, l’enfance, la famille et les copain-e-s…
Les strates de Pénélope Bagieu
Pénélope nous raconte son enfance avec humour et tendresse
Des premiers souvenirs, des premiers copains, des premières émotions… Et c’est magnifique !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Pourquoi tu as pas de chat ? Alors que tu adores les chats.
Effectivement, notre passion féline à ma grande sœur et moi, remonte à très très loin...
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'autrice de Culottées signe pour la première fois un récit autobiographique.
Eisner Award 2019, elle livre ici son premier récit autobiographique, où histoires d'enfance et d'adolescence composent le portrait de l'adulte qu'elle est devenu
Adolphe, jeune nobliau à qui tout semble ouvert au printemps de sa vie, tombe amoureux et séduit Ellénore, mariée et de dix ans son aînée. Et maintenant ?
Adolphe de Benjamin Constant
Coincé entre son incapacité à aimer, son devoir, ses principes, ses sentiments, les attentes de la dame, les conventions, la société et son père, le gentil mais pleutre Adolphe louvoie et se perd.
Un livre comme une démonstration brillante, triste et consternante
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je venais de finir à vingt-deux ans mes études à l'université de Gottingue.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Unique roman achevé de Benjamin Constant, Adolphe (1816) raconte l'inexorable décomposition d'une relation amoureuse : sommé de quitter Ellénore au nom de la carrière à laquelle on le destine, le narrateur ne parvient pas plus à rompre qu'à aimer. Les intermittences de ce cœur indécis précipiteront la catastrophe finale. Mais, dans cette tragédie de l'impuissance, l'amante délaissée ne sera pas la seule victime. Car Adolphe est aussi le récit d'une impossible révolte : celle d'un homme broyé par la société. Chef-d’œuvre du roman d'analyse selon certains, témoignage sur le bouleversement des vies sous le Directoire et l'Empire pour d'autres, ce roman est d'abord, comme le suggère Constant, une fable poignante sur notre condition, une "histoire vraie de la misère du cœur humain"
César (serait-ce autobiographique ?) est un jeune garçon couvé par ses grands-mères et tantes, tiraillé entre son père et sa mère séparés, avec des demis frères et soeurs dont il ne sait trop quoi faire.
Mon pauvre lapin de César Morgiewicz
Et que faire (et comment faire) de sa vie, des relations sociales, de sa sexualité, des attentes, de ses angoisses, de ses peurs, de ses incapacités à être raccord avec les autres, de ses passions décalées ? Coincé à Key-West avec sa grand-mère et ses (grand-)tantes par l’épidémie de Covid, il tente d’écrire sa misère.
Un bijou d’autodérision sur l’inadaptation sociale. Pauvre César, mon pauvre lapin
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Mes projets de carrière sont tombés à l'eau, vous savez. Les gens m'avaient pourtant prévenu.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Réinscrit à Sciences-Po après avoir échoué une fois au concours d'entrée de l'ENA, le narrateur fait une crise d'angoisse en plein cours de préparation du grand oral, alors qu'il pense faire une crise cardiaque. Il abandonne finalement les cours. La suite du récit roule sur la nature de ses relations avec les femmes de sa famille, dont sa mère, sa petite soeur et ses tantes
Et voilà, je me suis fait cueillir par ce petit bouquin dans lequel – après quelques pages – je m’étais attendu à trouver une bluette estivale et rafraîchissante.
Oublier Gabriel de Karine Yoakim-Pasquier
Mais non, cette histoire va aller bien plus loin qu’une bande d’ado de la Riviera Vaudoise qui se retrouve quinze ans après pour un mariage.
C’est doux et subtil, les événements sont bien amenés et, petit à petit, le sujet devient plus lourd et pourtant impossible à lâcher.
Un brillant premier livre !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Vevey, Suisse, 2001. Louise rentre au lycée où elle rencontre Gabriel. Vingt ans plus tard, installée à Milan, elle apprend que sa meilleure amie va se marier. Entre ces deux époques, le récit déroule une intrigue tragique où se mêlent amours adolescentes et affrontements en bande, remontant le temps pour éclairer le fils des événements : l'incendie d'un chalet, un meurtre, un suicide
Quelle écriture, quelle bonne grosse marrade, c’est vif et plein de bons mots (et d’autres aussi), de blagounettes, d’apostrophes et d’apartés, il y a tout et bien plus encore car San-A. ne fait pas dans la demi-mesure, il en met des brouettes et ajoute la tournée du patron !
Meurs pas on a du monde : sublime roman de San-Antonio (Frédéric Dard)
Cette fois-ci, c’est en Suisse que ça se passe, entre Genève et le canton de Vaud et, tenez-vous bien ! San-Antonio demande sa main à Marie-Marie !
Mais non, trois fois non ! Impossible (même avec un second degré très affûté, en arguant que le genre veut ça et en croyant à la parodie tout en replaçant dans l’époque…) de laisser passer le sexisme à la papa, l’homophobie crasse et la xénophobie latente qui parsèment et empoisonnent le récit en le rendant aussi imbuvable qu’une quille de Gamay des années 80
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le pilote devait être dans les hâtes de rentrer calcer sa bergère, car il posa son fer à souder avec dix broquilles d'avance sur la piste de Genève Cointrin ; qu'à peine si les mignonnes hôtesses eurent le temps d'arracher leurs plateaux aux trois voraces curiaces qui boulimaient en first.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Franchement, M. Konopoulos ne me demandait rien. D'ailleurs, je n'étais pas venu à Genève pour ça. La sublime nana qui m'attendait à l'aéroport avait une autre chatte à fouetter. Mais il a fallu que ce pauvre manutentionnaire soit mordu par un méchant serpent et que son aimable cadavre déboule en même temps que nos valises...
C'est idiot pour Marie-Marie qui, consécutivement, a dû faire une croisière en ambulance ! Mais alors, si tu avais vu nos frimes quand on a déballé l'abominable costume !
Enfin, tu m'as compris ? Si tu as tout pigé, pas la peine d'acheter ce livre. Mais s'il te reste des zones obscures dans la comprenette, n'hésite pas.
Quand tu en auras terminé la lecture, j'aime autant te prévenir : tu devras changer de calbar. Car, on a beau dire, mais il s'en passe des choses, en Suisse !
Stanley Green était un photographe de guerre et de terrain, Syrie, ex-URSS, Tchétchénie, Syrie… Des photographies rudes où la mort et la désolation se prennent de face et sans fard.
Stanley Greene : une vie à vif de JD Morvan et Tristan Fillaire, photos de Stanley Greene
Une biographie mixte qui alterne photos, bande dessinée et textes d’une façon parfois un peu confuse.
Une bande dessinée au graphisme froid qui peine à vivre et bouger
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Stanley Greene a frayé avec les Black Panthers, photographie la mode et les punks US... Le 9/11/1989, il est à Berlin pour la chute du Mur. Il ne cesse alors de mettre son regard au service de la réalité la plus crue : la guerre en Tchétchénie, Katrina... Il est sans conteste l'un des plus grands photoreporters de l'après Guerre froide, récompensé par cinq prix World Press Photo
Les vieux fourneaux, tome 2 : La magicienne de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet
La machine à succès s’émousse. C’est toujours un peu drôle, un peu sympa et un peu anar… mais la fraîcheur décalée du premier numéro n’y est plus vraiment.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Sus à la Magicienne ! Les Vieux Fourneaux reviennent plus jeunes que jamais ! Après une tournée d'été du théâtre du 'Loup en slip', Sophie et Antoine rentrent au bercail pour découvrir leur charmant village en pleine effervescence ! Le projet d'extension de l'entreprise Garan-Servier, qui relancerait l'économie de la région, est menacé par une mystérieuse 'magicienne dentelée' occupant le terrain. Branle-bas de combat pour les zadistes ! Cela dit, c'est un coup de bol pour les vieux fourneaux, qui peuvent enfin partir à la recherche de leur trésor oublié. Quant à Sophie, elle apprend une délicate vérité au sujet de son père.Confidence pour confidence, révélera-t-elle enfin l'identité du père de sa fille, Juliette ?
Mélangez indécisions amoureuses et diverses, médecine et littérature. Ajoutez pas mal d’humour, des listes incongrues et situez ça en 1981. Avant de servir, entrelardez la préparation d’épisodes mythologiques abracadabrantesques … Voilà, c’est prêt !
Virgile s’en fout de Emmanuel Venet
Oui, l’auteur s’est un peu laissé aller. Et pourtant, ce Virgile s’en fout n’est pas un gloubiboulga informe, au contraire…
C’est la très drôle histoire d’un jeune étudiant en médecine souhaitant écrire, un peu perdu entre l’amour impossible et une morne destinée
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le premier janvier 1981, vers midi, je m'éveille avec une gueule de bois carabinée dans une chambre que je ne connais pas. Contre moi est allongée une jeune femme brune que je ne connais pas davantage.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L’intrigue de ce livre commence le 1er janvier 1981 et s’achève le 31 décembre de la même année. Quarante ans après, le narrateur se remémore sa vie d’étudiant cette année-là, ses relations amoureuses hésitantes – dont celle qui lui fit vivre la douche écossaise d’un grand amour – mais aussi les remous causés par l’élection de François Mitterrand. Écrit d’une plume allègre, ce roman entremêle plongées dans la mémoire du narrateur et relectures des grands mythes antiques, et dessine par petites touches son thème profond : la construction du récit de soi, constitué d’un bric-à-brac de légendes et de souvenirs, tous plus fallacieux, comiques ou dérisoires les uns que les autres. Qui sommes-nous ? Que savons-nous de nous, en dehors de la fable que nous nous racontons ? Est-il possible de se rencontrer hors des illusions du langage ?