La danseuse du Gai-Moulin

Un polar à l’ancienne, avec des pleines pages d’explications finales pour bien comprendre… À l’ancienne, oui.

Victor fut magnifique. 
« Nous sommes frits! » dit-il simplement.
La danseuse du Gai-Moulin de Georges Simenon

Pourtant, ça commençait vraiment bien. Un Maigret sans Maigret, une surprenante surprise. Et qui fonctionne très bien jusqu’à ce que tout cela s’enlise dans une sorte de boulet liégeois qui tient un peu trop bien au ventre.

Alors Mme Maigret conclut :
« Les hommes sont tous les mêmes! »

Un Maigret avec des espions et des danseuses de cabaret

Maigret 10/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Adèle et ses amis
« Qui est-ce ?...
- Je ne sais pas ! C'est la première fois qu'il vient », dit Adèle en exhalant la fumée de sa cigarette. Et elle décroisa paresseusement les jambes, tapota ses cheveux sur les tempes, plongea le regard dans un des miroirs tapissant la salle pour s'assurer que son maquillage n'était pas défait.
Elle était assise sur une banquette de velours grenat, en face d'une table supportant trois verres de porto.
Elle avait un jeune homme à sa gauche,un jeune homme à droite.
« Vous permettez, mes petits ?... »


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un apprenti espion bien maladroit...
Deux jeunes Adolescents endettés – Delfosse, un bourgeois pervers et Chabot, le fils d'un employé comptable – fréquentent à Liège Le Gai-Moulin, une boîte de nuit où ils courtisent l'entraîneuse et danseuse Adèle. A la fin d'une soirée qu'elle a passée, à une table voisine de ces derniers, en compagnie d'un certain Graphopoulos arrivé le jour même dans la ville, ils se laissent enfermer dans la cave de l'établissement afin de s'emparer de la recette. Dans le noir, ils entraperçoivent ce qu'ils croient être un cadavre, celui de Graphopoulos, et prennent la fuite

Maigret à New-York

Alors que Maigret est à la retraite, pépouse, à la fraîche avec Madame, à Meung-sur-Loire et s’occupe de son jardin, le voilà qui se retrouve dans un transatlantique pour de farfelues lettres aux messages équivoques apportées par un jeune inconnu.

Il s'en fallait de peu, ce matin-là, pour qu'un homme vive ou meure, pour qu'un crime répugnant ne soit pas commis, et ce peu c'était une question de quelques minutes en plus ou en moins dans l'emploi du temps de Maigret.
Malheureusement, il l'ignorait. Pendant les trente années passées à la Police judiciaire, il avait l'habitude, lorsqu'une enquête ne le retenait pas la nuit dehors, de se lever vers sept heures du matin et il aimait parcourir à pied le chemin assez long séparant le boulevard Richard-Lenoir, où il habitait, du quai des Orfèvres.
Au fond malgré son activité, il avait toujours été un flâneur. Et, une fois à la retraite, dans sa maison de Meung-sur-Loir, il s'était levé plus tôt encore, souvent, l'été, avant le soleil qui le trouvait debout dans son jardin.
Maigret à New-York de Georges Simenon

Une histoire bien inutile à laquelle le commissaire ne semble pas croire plus que ça. Et ça se complique encore avec bien des personnages et plusieurs époques…

Si Dexter était un ivrogne triste, Parson, lui, était le type de l'ivrogne méchant, agressif.
Il se savait maigre et laid, il se savait sale, il se savait méprisé ou détesté et il en voulait à l'humanité tout entière, laquelle, pour le moment, prenait la forme et le visage de ce Maigret placide qui le regardait avec de gros yeux calmes, comme on regarde une mouche affolée par l'orage.

Un voyage à New-York bien superflu

Maigret 48/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le bateau avait dù atteindre la Quarantaine vers quatre heures du matin et la plupart des passagers dormaient. Quelques-uns s'étaient vaguement réveillés en entendant le vacarme de l'ancre, mais bien peu d'entre eux, malgré les promesses qu'ils s'étaient faites, avaient eu le courage de monter sur le pont pour contempler les lumières de New-York.
Les dernières heures de la traversée avaient été les plus dures. Maintenant encore, dans l'estuaire, à quelques encablures de la statue de la Liberté, une forte houle soulevait le navire... Il pleuvait. Il bruinait, plutôt, une humidité froide tombait de partout, imprégnait tout, rendait les ponts sombres et glissants, laquait les rambardes et les cloisons métalliques.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Paisiblement retiré à Meung-sur-Loire, le commissaire Maigret se laisse convaincre par un tout jeune homme, Jean Maura, de l'accompagner à New York. Maura s'inquiète pour son père, un homme d'affaires d'origine française, qui semble en proie à de graves soucis.
Maigret va se trouver aux prises avec une ténébreuse affaire. Le jeune Maura disparaît inexplicablement. Bien des années plus tôt, Maura Père a débarqué à New York avec un ami, Daumale, violoniste de son état. Qu'est-ce qui les a séparés ? Qu'est devenu l'enfant mis au monde par Jessie, à l'époque la maîtresse de Maura ? Un lourd secret expliquerait-il que l'homme d'affaires soit victime d'un chantage ?
L'affaire sera élucidée, mais le commissaire, sur le bateau qui le ramène en France, se demandera ce qu'il est allé faire, au juste, dans la métropole américaine qui ne l'a guère emballé...

Le pendu de Saint-Pholien

Une enquête de bric et de broc, qui ne part de rien tout en laissant le sentiment de n’arriver nulle part. Avec un commissaire qui ne sait pas trop derrière quoi il court, en Belgique, alors que la personne qu’il suivait se suicide d’une balle de revolver tirée dans la bouche.

« Je pourrai voir le corps de Jean ?... On l'a ramené ?...
 - Il arrivera à Paris demain...
 - On est sûr qu'il s'est vraiment tué ?... »
Maigret détourna la tête, gêné à l'idée qu'il en était plus que certain, qu'il avait assisté au drame, qu'il l'avait provoqué inconsciemment.
Son interlocuteur tortillait sa casquette, se balançait d'une jambe à l'autre, attendant qu'on lui donnât congé. Et ses yeux enfoncés dans les orbites, ses prunelles pareilles à de gris confetti perdues dans les paupières pâles rappelaient tellement les yeux humbles et anxieux du voyageur de Neuschanz que Maigret sentit dans sa poitrine un âcre pincement qui ressemblait à un remords.
Le pendu de Saint-Pholien de Georges Simenon

Un livre qui parle des remords et de la justice avec un commissaire plus intéressé par une énigme que par sa déontologie professionnelle.

Maigret 4/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le crime du commissaire Maigret
Personne ne s'aperçut de ce qui se passait. Personne ne se douta que c'était un drame qui se jouait dans la salle d'attente de la petite gare où six voyageurs seulement attendaient, l'air morne, dans une odeur de café, de bière et de limonade.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Parce que le commissaire Maigret a subtilisé la valise d'un voyageur rencontré par hasard et qui lui avait paru suspect, celui-ci se tue d'un coup de revolver dans la bouche.

Profondément bouleversé par les conséquences de son geste, Maigret va partir sur les traces de cet homme mort par sa faute

Irréfutable essai de successologie

A l’heure ou la célébrité se suffit à elle même et où les stars des écrans (tous les écrans) ne brillent plus que par leurs strass et leurs paillettes, ce petit manuel essentiel est enfin arrivé pour nous permettre, à nous aussi, de parvenir à cette gloire.

Enfin et surtout, le succès immunise contre la mort.
En résumé, le succès, par un phénomène que je n'hésiterai pas à qualifier de transsubstantiation, fait passer pour intelligent l'individu le plus con, pour séduisant le plus moche, pour aimable le plus odieux, pour honnête le plus malhonnête et pour immortel le plus piètrement mortel.
Autant de prodiges qui me permettent d'inférer que ce ne sont plus désormais ni l'art, ni la politique, ni les anciennes croyances qui déterminent notre présent.
C'est, sans contredit, le succès.
Le succès est la nouvelle religion.
Irréfutable essai de successologie de Lydie Salvayre

Adressé principalement au milieu littéraire (mais déclinable à souhait), cet essai démontre que le talent, le travail, le style ou le propos ne sont que peu de choses face au succès. Car oui, pour avoir du succès, il faut en avoir (si ce sophisme (qui, je l’espère, aurait charmé Schopenhauer) vous semble curieux, il est temps pour vous de lire cet indispensable ouvrage!)

L'art de paraître
Vous l'avez à présent compris, le succès ne s'obtient jamais par la seule puissance du talent. Le talent seul, toute l'Histoire nous l'enseigne, n'apporte aucune renommée ni aucune fortune. Il faut donc l'y aider, conformément à cet axiome que j'écris, à votre intention, en lettres d'or, et que vous devrez garder constamment présent à l'esprit :
Il ne suffit pas d'être talentueux, il faut avant tout le paraître.

Peut-être un seul bémol pour le dernier chapitre qui m’a semblé tellement inutile !

Un essai brillant ! Une pépite d’humour pour pleurer de dépit devant notre consternante époque

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Nos esprits les plus hautement spéculatifs ont découvert l'existence de milliers d'exoplanètes, identifié les traces d'un ankylosaure vieux de 168 millions d'années, établi que la vitesse de la lumière était de 299 792 458 mètres par seconde, mis au point des parapluies biplaces, des perruques pour chien, des protège-moustache, des masques antigloutons, des porte-glace à piles, et mille autres merveilles.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comment se faire un nom ? Comment émerger de la masse ? Comment s'arracher à son insignifiance ? Comment s'acheter une notoriété ? Comment intriguer, abuser, écraser, challenger ? Comment mentir sans le paraître ? Comment obtenir la faveur des puissants et leur passer discrètement de la pommade ? Comment évincer les rivaux, embobiner les foules, enfumer les naïfs, amadouer les rogues, écraser les méchants et rabattre leur morgue ? Comment se servir, mine de rien, de ses meilleurs amis ? Par quels savants stratagèmes, par quelles souplesses d'anguille, par quelles supercheries et quels roucoulements gagner la renommée et devenir objet d'adulation ?

Le vide : mode d’emploi : aphorismes de la vie dans les ruines

Cet excellent recueil d’aphorismes pêche malheureusement par son excès. Peut-être sous la forme d’un calendrier en remplacement des bondieuseries journalières détachables ou en rappel journalier sur les réseaux sociaux ci-conchiés ? Je ne sais pas, mais hélas la quantité nuit malheureusement au propos.

Résumé du livre jusqu'à présent
Je pense donc j'ennuie.
J'aurais dû m'en apercevoir plus tôt
Notre société n'est pas hypersexuée, finalement. Elle est juste hyperhétérosexuelle.
Marché du carbone
Brûler une banque émet peut-être du carbone, mais c'est quand même un bon moyen de lutter contre les changements climatiques.
Le vide : mode d’emploi : aphorismes de la vie dans les ruines de Anne Archet

Pourtant c’est drôle, virulent, engagé, contestataire, violent, juste, léger, solide, réfléchi… (il y a de tout, du bon, du très bon et même du meilleur. Mais il y en a tant)

Un dernier souhait
Que vos crimes soient sublimes et que jamais vous ne vous fassiez prendre.
La conclusion logique
Je n'ai pas encore tout abandonné pour aller rejoindre le cirque, mais ça ne saurait tarder.

Si vous ne connaissez pas Anne Archet, commencez peut-être par ses courts textes érotiques. Mais si vous y avez déjà gouté, si vous êtes patient-e-s et si vous vous contentez d’un page par jour, ce recueil est aussi puissant et goûtu qu’un espresso napolitain matinal

Avec des illustrations de Sara Hébert

Et si vous ne connaissiez pas encore Sara Hébert, Bijou de Banlieue, c’est elle ! Et c’est incroyable

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Posture
Je suis celle qui dit tout bas ce que personne ne pense.

Autre posture
Sur internet, personne ne sait que je ne suis qu'une stratégie discursive.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«J’ai dit à la mère de mon amoureux que j’étais aphoriste et elle m’a donné son appui dans ma lutte pour l’acceptation et la reconnaissance. Je l’ai remerciée avec émotion, même si j’ai vite compris qu’elle pensait que le mot “aphoriste” désignait une identité sexuelle ou de genre à la mode. Pour une fois qu’on ne se moque pas de mes prétentions littéraires, je n’allais quand même pas gâcher mon plaisir.»

«Je crois qu’il faut cesser de dire “environnement” et commencer à dire “survie de l’espèce humaine”. Ce serait rigolo d’entendre les politicien•ne•s dire “la survie de l’espèce humaine est importante, mais pas aux dépens de l’économie”.»

Anne Archet est connue pour ses récits érotiques et les textes polémiques qu’elle publie sur le web depuis la fin des années 1990. Avec Le vide: mode d’emploi, cette écrivaine caustique, fulgurante, volontiers provocatrice et un brin mythomane, s’essaie à un nouveau genre: l’aphorisme.

Les brefs commentaires sur le monde d’aujourd’hui dont est composé cet essai sont autant de petites grenades lancées pour faire éclater nos certitudes, ou simplement pour nous faire éclater de rire. Un essai à lire pour faire le vide autour de soi! Anne Archet est une auteure anarchiste

Gore de mer

Pour les vacances d’été à la plage, le Gore des Alpes avait publié un recueil de nouvelles en 2022. Avec des pépites et… ma foi, du moins sanglant.

Gaël avait douze ans lorsque le père se mit soudain à chier sans pouvoir s'arrêter. Au début, il tentait de se lever, d'aller jusqu'aux cabinets, très vite, il faisait sous lui, une large tache trop claire pour être honnête qui n'avait pas fini de se répandre qu'il se vomissait déjà dessus. En trois jours, le père creva, comme une grande partie des villageois. C'était le choléra.
Gore de mer : Ouessant de Stéphanie Glassey

Mais quand c’est bon, c’est très ! C’est la valse au cracra sans tabous avec du sexe (parfois en plusieurs morceaux), des viandes et des fluides de toutes sortes et origines…

On peut être choqué. Pas à l'idée que la veuve baise son amant sur les morceaux encore tièdes de son mari. De cela, tout le monde s'en fiche. Mais du fait qu'elle préfère ce sac d'os, tout en angle et en coin, musclé comme un squelette et surnommé Allumette. Dans la fièvre de l'orgasme elle hurla: « Allumette, gentille Allumette, je te plumerai! » Les femmes ne sont pas cruelles, elles sont curieuses. Leurs choix sont autant d'énigmes.
Gore de mer : Ciel mon mari de Gabriel Bender

Oui, les bords de mer sont parfois putrides

Puis Thelma avait coupé les amourettes de son mari, les avait fait frire dans un peu d'huile d'olive et les lui avait servies en guise de dernier repas du condamné. Il les mastiquait encore quand elle lui avait tranché la gorge. Un testicule à moitié mâché était ressorti par la plaie béante et avait glissé sur le torse adipeux de J. D. pour s'arrêter dans le creux de son nombril.
Et Thelma avait crié : « Olé! »
Gore de mer : Thelma et Louis de Nicolas Feuz

Pour les amateurs du genre, l’occasion de rire de l’excès

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pour l’été, le Gore des Alpes sculpte son summer body et devient le Gore de Mer pour mieux se glisser en milieu aqueux. Daupins-garous, sirènes envoûtantes et meurtrières, monstres marins, zombies aquatiques, serial killers et expéditions nautiques, tout y est pour un tsunami d’horreur et de sable chaud. Les plumes du Gore des Alpes, plus acérées que jamais, vous donnent rendez-vous pour un jeu de massacre estival. Laissez flotter vos idées noires dans un bain suave et tentaculaire.

17 nouvelles pour frissonner les pieds dans l’eau.

avec Philippe Battaglia, Gabriel Bender, Louise Anne Bouchard, Joël Cerutti, Eric Felley, Nicolas Feuz, Jean-François Fournier, Jordi Gabioud, Oliva Gerig, Stéphanie Glassey, Marie Javet, Joël Jenzer, FrançOis Maret, Micolas Millié, Olive, Dita von Spott, Vincho

Génération fluide : enquête sur le genre

Vous vous sentez perdus avec tous ces nouveaux termes ? LGBT semblait clair, mais alors que veulent dire queer, intersexe, non binaire, asexuel, pansexuel, dysphorie, assignation ou expression de genre, bicatégorisation…asexuel

Ce livre est là pour vous aider à clarifier toutes ces notions avec beaucoup de sensibilité et d’humilité.

J'ai aperçu Marius pour la première fois au Café du Grütli à Genève. Je venais de démarrer mon enquête et cherchais des témoignages. Avec son mascara, son sac à main et sa barbe, il m'intriguait. Assez abruptement, je l'ai abordé. « Je suis journaliste, j'écris un article sur le genre et l'identité, est-ce qu'on pourrait en discuter autour d'un café? » Marius a accepté sans hésiter.
Génération fluide : enquête sur le genre de Sophie Woeldgen

Car derrière ces termes, il y a des vies, des personnes, des douleurs, des peurs ou des revendications… Mais aussi de l’incompréhension, le rejet, de la violence et de la haine.

Et si David Bowie avait tout anticipé
Le glam rock et son illustre représentant David Bowie ont bousculé les normes de la masculinité à grands coups de paillettes, d'androgynie et de bisexualité. Près d'un demi-siècle plus tard, les personnages ont été remplacés par des revendications, mais les sujets restent les mêmes. Au cinéma par contre, c'est l'heure du mea-culpa.

Et si la compréhension peut aider à lutter contre les divisions, ce livre est un très bel outil pour commencer

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai aperçu Marius pour la première fois au Café du Grütli à Genève. Je venais de démarrer mon enquête et cherchais des témoignages. Avec son mascara, son sac à main et sa barbe, il m'intriguait. Assez abruptement, je l'ai abordé. « Je suis journaliste, j'écris un article sur le genre et l'identité, est-ce qu'on pourrait en discuter autour d'un café? » Marius a accepté sans hésiter.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Enquête sur la notion de genre et sur les valeurs qui lui sont associées au XXIe siècle. Si un vaste courant de contestation des normes se développe parmi la jeunesse, la journaliste montre que les attaques, parfois violentes, contre les personnes qui affirment leurs différences se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux. Elle examine ce phénomène qui divise la société

Buffet de campagne

Hommage à la pulp lit. des 50’s, le but n’est visiblement pas de faire de la sophistication, du style et des phrases. Il faut de l’horreur, du sexe, de la viande, du mystère, du légendaire, du cracra avec une bonne grosse dose d’autodérision.

 - Alors? Comme ça, m'sieur a choisi Megève comme lieu de villégiature? L'gamin veut se reposer chez nous ? C'te idée y est pas vraiment la bonne, vindiou! Si vous saviez c'que cache notre montagne, encore plus depuis que les monchus y viennent en nombre...!
 - Avant, on aurait dit que c'est pas fait pour les précieux dans vot' genre, mais avec le débarquement des Rothschild... Faut croir' qu'ils l'aiment, not' montagne! Et qu'ils y en redemandent!... On va pas vous y mangez ! Vous y êtes bien trop chétif!
L'homme partit dans un grand éclat de rire et fit un clin d'œil complice à son camarade, qui tenait la bride de l'un des bourricots et avait chargé l'une de mes valises sur ses épaules. Il reprit d'un ton jovial:
 - En plus d'y être un monchu, v'là t'y pas que ça y est un Pique-Meurons! Y trouvera p't'êt' une bonne fénole sur l'aulp qui va nous y décoincer, c'te jeune-là!
Buffet de campagne de Olivia Gerig

Et là, c’est assez réussi. C’est pas top-top (même un peu nul) mais c’est drôle, exactement dans la cible et pas trop mal foutu avec des pages inintelligibles à qui ne goûte pas au patois savoyard et quelques pépites mémorables.

C'est alors que Nathalie surgit dans l'entrée. Magnifique, attirante, excitante, avec ses mains couvertes de sang séché.

L’histoire d’un souffreteux à Megève où l’on mange de si bonnes charcuteries et où certaines portes n’ont pas à être ouvertes…

J'exécutai ses ordres. J'ôtai d'abord mes bottes, puis mes vêtements. J'étais à moitié nu, debout devant le banc. C'est là qu'elle réapparut face à moi. Elle ne portait qu'une chemise de nuit rose pâle transparente à travers laquelle on voyait distinctement ses seins charnus, ses tétons pointer ainsi que la toison abondante de son pubis. Ses longs cheveux noirs étaient lâchés sur ses épaules. Elle s'avançait droit sur moi d'une démarche à la fois décidée et chaloupée. Sa poitrine généreuse et son sexe attiraient tour à tour mon regard. J'étais prêt à exploser. Si elle me touchait, tout serait fini même avant d'avoir commencé. Je fermai les yeux.

Gore des alpes, une très sympa collection !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Un grognement terrifiant déchira le silence de l'alpage de Plaine-Joux. Il provenait d'une ferme isolée, dernière habitation, avant les sommets. Le bruit cessa lorsqu'une silhouette effrayante de femme vêtue d'un pantalon, de bretelles et de bottes fit son apparition sur la colline. Les cheveux longs en bataille et le visage crasseux, la démone tenait les rênes d'un cheval de trait. Elle posa sur sa croupe un harnais garni de saucissons, diots et lard et s'assit en selle.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Buffet de campagne vous emmènera dans la station de sports d’hiver la plus huppée et tendance de la France de l’Entre-Deux guerres, Megève, en compagnie d’un jeune journaliste genevois, pleutre et chétif. Il découvrira, à ses dépens, les plaisirs de la chair et de la bonne chère, le goût du sang et de la violence qui attirent les nobles européens. Un séjour initiatique dans les alpages du Mont d’Arbois dans l’ombre d’une femme mystérieuse, une mante religieuse démoniaque.

C’est quelque chose

Je vous avais déjà dit qu’il faut lire Fabienne Radi ? Il faut !

C’est l’histoire de Paul et Suzie, dans les années 70 qui achètent une maison perdue au milieu de la campagne (à côté de la ferme de Joseph et Janine et de leurs moutons) et qui la louent à de jeunes étudiants suédois.

Chaque vendredi soir les Suédois embarquent des filles de la ville qui, visiblement, restent tout le week-end dans la maison de Paul et Suzie. Elles forment des grappes sur les banquettes arrière, il y en a même parfois assises en amazone sur les portières de la décapotable. Joseph n'arrive pas à les compter lorsque les deux voitures passent devant la ferme, mais à vue d'œil il y a au moins une fille pour chaque étudiant.
C'est à partir de ce moment-là que Joseph décide d'aller voir d'un peu plus près ce qui se passe dans la maison de Paul et Suzie.
Les moutons sont un prétexte parfait. Il y a toujours un bout de clôture à réparer ou un agneau qui vient de naître à surveiller.
C’est quelque chose de Fabienne Radi

C’est tout simple, très court (trop court !), mais c’est superbe de poésie drôle, tendre et un peu vieillotte (à dessein !)

* Témoignage de Raymonde, ex-petite amie de Sven, Mats, Hjalmar, Ingvor et Hesbjörn: « Ha, ha, ha, qu'est-ce qu'on a ri avec ces étudiants suédois! Ça nous changeait des garçons empotés de notre petite ville. En plus ils avaient les poches bien remplies, je n'ai jamais bu autant d'alcool de ma vie, et pas de la piquette! La situation de cette maison était géniale, on pouvait faire autant de bruit qu'on voulait, se balader toute la journée à poil, il n'y avait pas âme qui vive dans les alentours. Sauf les moutons, évidemment! Un jour on a posé les colonnes de la stéréo sur la terrasse et on a dansé dans le pré au milieu des bêtes sur le Boléro de Ravel - vous savez, la fameuse chorégraphie de Béjart où le danseur marche sur place en levant les bras au ciel. Les moutons nous regardaient d'un air ahuri, quel spectacle on leur a donné! Un ami des propriétaires m'a dit des années plus tard que le plafond en bois de la maison avait plein de marques bizarres. Je lui ai expliqué que c'était les bouchons des centaines de bouteilles de champagne qu'on avait fait sauter. Il m'a regardée avec le même air ahuri que les moutons à l'époque. »

Un bond dans les années folles de la libération sexuelle. Période de décalage total entre une ancienne génération travailleuse et une jeunesse avide de vie, de jouissance et d’ivresses

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La maison n'est ni vraiment belle ni franchement laide. Une construction des années soixante, un toit à deux pans en tuiles rouges, des murs en crépi blanc, une baie vitrée donnant sur une pelouse fraîchement tondue, des volets en bois qui devaient être vert sapin dans une autre vie.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une maison près d’une forêt est louée à des étudiants scandinaves. Un jour, le paysan d’à côté découvre que les Suédois font des «trucs bizarres»! Dans cette fable rurale haute en couleur, l’auteure nous ramène à la culture des années septante, avec un humour au décalage élégamment maîtrisé

Histoire de mademoiselle Brion : dite Comtesse de Launay (1754)

Réédité dans une collection de petits ouvrages érotiques (Vol. 12 de la Collection Mémoires indiscrets – Le coffret du bibliophile) ce livre avait paru originalement sous le titre La Nouvelle Académie des Dames, ou Histoire de Mlle. de B***, D.C.D.L. en 1776 puis réédité sous le titre présent par Guillaume Apollinaire dont il signe une brève introduction.

Vous serez, sans doute, étonnée, madame, de m'entendre parler de dettes contractées chez la Verne, après y avoir demeuré deux mois, fait nombre de partis dont elle avait touché l'argent et en sortir plus nue que je n'y étais entrée: c'est le grand art de ces sortes de courtières de la vertu féminine; vraies sangsues du peuple libertin, d'endetter les créatures qui leur servent à ruiner la jeunesse; bien plus, en jouissant du revenu de leurs charmes, elles acquièrent un droit sur leur liberté: c'est ce qui s'appelle le secret du métier et qui sera toujours une énigme pour les filles qui en sont la victime.
Histoire de mademoiselle Brion : dite Comtesse de Launay (1754) : Introduction et essai bibliographique par Guillaume Apollinaire

Amusant et très délicatement coquin, ce livre semble décrire plutôt bien la vie de femmes « libertines » au 18e, dépendantes (ou possessions ?) de mères maquerelles, greluchons, amants et autres entreteneurs

Et pour les plus fortunés, il semblerait qu’on trouve encore certaines éditions originales

[Anonyme]. La Nouvelle Académie des dames, ou Histoire de Mlle de B***, D. C. D. L. [dite Comtesse de Launay]. À Cythère, 1774. In-12 de 113 pages

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Quelques traits de ma vie, Madame, dont je vous ai fait part ſans conſéquence, & qui vous ont paru intereſſans ; pluſieurs anecdotes ſinguliéres dont vous avez été informée par la voix du Public, vous ont fait naître le déſir d’apprendre toutes les particularités de ma vie.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Fuyant les perversités paternelles, Mlle Brion se réfugie dans le bordel de la Verne. Cette maquerelle bienveillante se chargera de vendre son pucelage et de l’initier au mythe de l’amour. Les publications clandestines précédant l’époque révolutionnaire sont rares et doivent être considérées indépendamment des éditions de la fin du xviiie siècle. Selon Guillaume Apollinaire, dans sa préface pour la « Bibliothèque des curieux » de 1913 : « Le bon ton qui règne dans cet ouvrage lui donne encore une place à part dans la littérature de mœurs au xviiie siècle, littérature si riche qu’elle nous servirait facilement à reconstituer l’histoire du temps, si même les documents originaux et les archives venaient à disparaître. »