En cas d’amour : psychopathologie de la vie amoureuse

L’amour est-il une maladie, rend-il malade, les pathologies sont-elles sérieuses et peut-on (veut-on) en guérir ?

En cas d’amour : psychopathologie de la vie amoureuse de Anne Dufourmantelle

Un essai dense et passionnant (un peu ardu quand-même) qui renvoie en miroir les facettes de nos amours

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En cas d'amour : que faire ? Axe autour duquel tourne toute vie : aimer, être aimé. Avec toutes ses déclinaisons : reconnaissance, peur d'être abandonné, morsure de la jalousie, désir de possession, envie, délivrance, haine, détachement, paix.

L'événement de l'amour est au coeur de ce livre. Depuis les histoires imaginaires que l'on se forge quand on est amoureux jusqu'au désir de vengeance de celui qui est quitté en passant par la jalousie, la fascination, la fusion amoureuse, la relation fraternelle, la dispute, le livre explore différentes figures de la passion et des blessures de l'attente amoureuse.

On y rencontre l'écoute attentive et les désarrois d'une psychanalyste recueillant dans la chambre des secrets les mots de ceux qui viennent déposer là leur espérance. On peut y lire aussi une tentative de penser ce qui nous fait répéter le même scénario et souffrir en boucle des mêmes maux d'amour

Génération offensée : de la police de la culture à la police de la pensée

Caroline Fourest s’intéresse au « politiquement correct » qui débarque gentiment de ce côté-ci de l’Atlantique, venu des États-Unis après un passage par le Canada. De plus en plus, les réseaux sociaux s’indignent à la première suspicion d’appropriation culturelle. Faut-il être trans pour parler des trans, ne peut-on plus que parler que de sa propre couleur de peau, faut il un test ADN ou s’aider d’un nuancier pour mesurer sa légitimité ? Et pour les religions ? Le mélange des genres n’a-t-il par toujours fait partie des démarches artistiques ? Puis-je me faire des dreadlocks si je suis norvégien ?

Et d’où viennent ces réflexes identitaires et qui cachent-ils ?

Génération offensée : de la police de la culture à la police de la pensée de Caroline Fourest

Caroline Fourest revendique le droit à s’exprimer, à créer librement, en différenciant l’hommage (ou l’inspiration) du pillage culturel. Elle refuse de voir sa parole confisquée par des mouvements identitaires et appelle au respect des diversités

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'histoire de petits lynchages ordinaires, qui finissent par envahir notre intimité, assigner nos identités, transformer notre vocabulaire et menacer nos échanges. Une peste de la sensibilité.

Chaque jour, un groupe, une minorité, un individu érigé en représentant d'une cause, menace, et censure parce qu'il se dit « offensé ». Souvent, le procès est mené en criant à l'« appropriation culturelle », ce nouveau blasphème.

Au Canada, des étudiants réclament la suppression d'un cours de yoga pour ne pas risquer de « s'approprier » la culture indienne. Aux États-Unis, la chasse aux sorcières traque les menus asiatiques dans les cantines et l'enseignement des grandes oeuvres classiques, jugées choquantes et normatives. Des étudiants s'offusquent à la moindre contradiction, qu'ils considèrent comme des « micro-agressions ». Au point d'exiger des safe space, où l'on apprend à fuir le débat et l'altérité. La parole même est confisquée, selon l'origine géographique ou sociale, le genre ou la couleur de peau. Une intimidation qui va jusqu'à la menace physique et au renvoi de professeurs.

La France croyait résister à cette injonction, mais là aussi, des groupes tentent d'interdire des expositions ou des pièces de théâtre... souvent antiracistes ! La police de la culture vire à la police de la pensée.

Ce livre propose une voie authentiquement féministe et antiraciste, universaliste, qui permet de distinguer le pillage de l'hommage, tout en continuant à penser et se parler

3 minutes de philosophie pour redevenir humain

Un essai de philo de cuisine qui tombe maladroitement dans les travers qu’il tente de dénoncer…

3 minutes de philosophie pour redevenir humain de Fabrice Midal

Des pistes sympa, des phrases intéressantes, des mises en relief presque originales… Mais comment faire tenir 40 réflexions philosophiques dans 250 pages sans une extrême superficialité ?

A réserver pour des petites lectures rapides… L’oubli du smartphone aux toilettes par exemple 😉

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« La philosophie nous bouscule. Elle ne nous laisse pas tranquilles ; elle nous réveille et nous éclaire. C'est pourquoi nous en avons si profondément besoin. »
Fabrice Midal

Dans son nouveau livre, le philosophe Fabrice Midal décrypte 40 citations inspirantes de penseurs, d'écrivains, de peintres ou de poètes pour inviter les lecteurs à penser autrement et redevenir humain.

Une expérience inédite et profonde de philosophie et de méditation

Guide de l’échec sentimental : comment finir sa vie seule et aigrie

M’houais, c’est rigolo et plein de dérision. De la pure chick-lit en forme de guide de l’été pour trouver son chéri, empêtrée dans les vieilles casseroles des déboires amoureux à la recherche d’un prince charmant aux dents blanches et au sourire enjôleur

Guide de l’échec sentimental : comment finir sa vie seule et aigrie de François Salaün et Cécile Roubio

Amusant, mais à réserver aux fans de Bridget Jones et aux lectrices de Cosmo

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« Depuis toute petite, on vous a appris à rêver de ce destin fait de fleurs et d'étoiles dans les yeux, d'un amour durable entre les bras rassurants d'un homme solide et fidèle, de votre regard attendri sur l'enfant qui sommeille et des soirées sereines au coin du feu dans le salon où ronronne un chat paisible.
Pourtant, vous le sentez confusément, tout cela n'est pas pour vous. Votre avenir ne saurait se dessiner dans ces tons pastel dont la douceur soulève votre coeur conçu pour le chaos et l'amertume. Votre vocation à vous, c'est la romance inaboutie, le vagabondage sans issue, les cris et les larmes, le muscadet tiède et le ratage inconditionnel.
Mais d'innombrables obstacles se dresseront sur votre route pour vous empêcher d'accomplir votre destinée et vous orienter sur la funeste voie des robes blanches et des layettes. Grand-mère avide d'arrière-petits-enfants, mère désireuse d'être grand-mère, meilleure amie ambitionnant d'être demoiselle d'honneur, magazines féminins et autres comédies sentimentales se relaieront pour vous convaincre des vertus de la vie conjugale et de l'ineptie de vos choix. Face à ce gigantesque matraquage, il vous faudra être forte. »

À l'heure des injonctions permanentes au bonheur, ce guide entend rompre avec cet enthousiasme tyrannique pour vous permettre, enfin, d'échouer sans complexe

Encyclopédie de la connerie ambiante

C’est pourtant le genre de livre qui me fait rigoler, un moment de détente aux toilettes, des petits articles courts, des travers qui nous font sourire… Mais là, non, c’est loupé.

Encyclopédie de la connerie ambiante de Samir Bouadi et Sébastien Dourver

Un pot pourri (vraiment !) de blagues pas drôles de vieux réacs qui mettent tout dans le même panier… Et hop, tous des cons : l’écriture inclusive, les végans, le foot, le web, les macronistes, les populistes, les clients de l’homéopathie, de la sophro ou de la téléréalité.

C’est suffisant et condescendant. Ben oui, nous, on est bien au dessus de ça, on a tout compris et on ne nous la fait pas !

Bouarf !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« La connerie est un sujet sérieux, pour ne pas dire grave. Un sujet trop grave pour être confié aux gens sérieux, tout comme la guerre, qui, pour Clemenceau, était un sujet trop sérieux pour être confié à des militaires.
Il semblerait que l'époque soit particulièrement fertile en connerie. Et ce pour une simple raison : jamais, dans l'histoire de l'humanité, les êtres humains n'ont eu accès à autant de savoir objectif, jamais elle n'a atteint un tel degré de maîtrise technologique et scientifique et, dans le même temps, jamais l'être humain n'aura autant douté de la science et de ses promesses.
Dans ce livre, tout le monde va en prendre pour son grade, du plus puissant au plus modeste.
Chers amis, nous vous proposons une petite promenade dans les allées ombragées d'une époque gavée à la niaiserie. »

Les couilles sur la table

Comme un état des lieux du féminisme actuel, vu par le prisme des masculinités.

Les couilles sur la table de Victoire Tuaillon

Et tout y passe, de l’intimité de la sexualité et du corps jusqu’au problématiques sociales ou éducationnelles en passant par la famille et la charge mentale, la violence, les relations de dominations et de soumission…

Et pour aller plus loin (ou plutôt pour remonter aux origines du projet), le podcast Les couilles sur la table

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Synthèse de deux ans d'interventions de chercheurs et de chercheuses, au cours du podcast éponyme, sur la masculinité et ses effets, la virilité ou encore le rapport des hommes à l'amour, à la domination et à la violence de genre

100 expressions à sauver

Bof, bof, bof… Un (très) petit recueil d’expressions françaises un peu datées mais pas nécessairement désuètes accompagnées d’un bref explicatif, d’une citation, éventuellement d’une étymologie et parfois d’une anecdote cocasse…

100 expressions à sauver de Bernard Pivot

On y retrouvera le bouillon d’onze heures, se monter le bourrichon, peigner la girafe ou faire la mijaurée. Éventuellement à déposer aux lieux d’aisances en cas d’oubli du téléphone…

Et tiens, surprise… il y a une coquille dans cette page… re-bof !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Courir le guilledou - Faire la sainte Nitouche - En baver des ronds de chapeau - Se monter le bourrichon - En avoir sa claque - Changer de crèmerie - Laisser pisser le mérinos... Nées pour la plupart de la verve populaire, les expressions ont de la couleur, de la saveur, de la tchatche, de l'humour, de la drôlerie, de la cruauté, de la sagesse, de la poésie. Pourtant, certaines vieillissent, passent de mode, paraissent de plus en plus énigmatiques. Pourquoi ne pas en sauver quelques-unes de l'oubli qui les menace comme j'avais réussi à redonner du tonus à certains mots ?
Vous aussi, tirez de votre conversation ou de votre mémoire des expressions en voie de disparition. Rappelez-vous, amusez-vous, inventoriez, fichez, employez, osez, étonnez, ayez de l'expressivité... En route, mauvaise troupe ! Fouette, cocher ! Et que ça saute ! »

Le sentiment d’imposture

Imposteurs réels ou fantasmés, de nombreuses tensions les travaillent.

Le sentiment d’imposture de Belinda Cannone

Belinda Cannone tente de démêler tout ça et d’aller au plus profond de ce sentiment. Pourtant, la facette féminine de ce concept beaucoup traité dans les questionnements féministes aujourd’hui n’est malheureusement effleurée ici et aurait sûrement mérité une plus grande place… Pour autant, n’oublions pas que cet essai date de 2005 et que cette vision de l’imposture n’était pas autant réfléchie qu’aujourd’hui.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Par « imposteurs », Belinda Cannone ne désigne pas les escrocs de la confiance, ceux qui en imposent ou qui usurpent une place. L'auteur décrit un sentiment très commun mais qu'on a toujours grand soin de cacher : l'intime conviction de ne pas être celle bu celui qu'il faudrait être pour occuper légitimement la place dans laquelle on se trouve, et la crainte d'être démasqué. Si ce trouble met en cause l'identité, il n'engage pourtant, pas la question : « qui suis-je ? », mais : « suisje celle ou celui que je devrais être pour me trouver à cette place ? ». Et toutes nos ambitions, quelle qu'en soit la nature (professionnelle, amoureuse, existentielle, etc.), peuvent susciter cette inquiétude. En trente-six allègres chapitres qui vont de la littérature à la psychanalyse en passant par le cinéma, la politique ou nos expériences quotidiennes, cet essai propose récits et réflexions sur l'origine et les manifestations de ce sentiment d'imposture

Quatre idiots en Syrie

Quatre français à moitié connus se retrouvent invités pour un festival du cheval en Syrie, quatre idiots utiles à la propagande du régime. Personne ne semble dupe, mais comment se tirer de ce guêpier. Christophe Donner décide d’en relater le parcours au plus près de ce qu’il a vu et de l’absurdité de la situation.

Quatre idiots en Syrie de Christophe Donner

Et c’est malheureusement très drôle ! À condition d’apprécier l’humour lucide et désabusé… Car comment rire de tout cela en plein milieu d’une guerre qui a déjà fait des centaine de milliers de victimes, et bien plus encore de blessés et déportés ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
À Beyrouth, une fois passé la douane, on sera « pris en charge» par Adnan Azzam qui nous emmènera à Damas en voiture, les liaisons aériennes entre Paris et Damas ayant été supprimées à cause de la guerre.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En juillet 1920, le général Gouraud entre à Damas à la tête de ses troupes. Il vient de mater dans le sang la révolte des nationalistes syriens. Le nom de Gouraud est désormais maudit.

Un siècle plus tard, répondant à l'invitation des organisateurs du Festival du cheval, l'écrivain Jean-Louis Gouraud se rend à Damas en compagnie de trois de ses amis français, dont Christophe Donner.

Les quatre visiteurs se sentent privilégiés de pouvoir découvrir ce pays ravagé par huit années de guerre civile, mais très vite, une ombre plane sur cette virée quelque peu macabre. Car de haras en mausolées, et de meetings en talk-shows télévisuels, on les promène dans une étrange mystification : Jean-Louis Gouraud serait le petit-fils du général honni venu s'excuser devant le tombeau de Saladin pour tout le mal que son ancêtre a fait à la Syrie. Problème : le général Gouraud n'a jamais eu d'enfant.

Ainsi, le Festival du cheval était le « village Potemkine » dans lequel les quatre Français étaient supposés tenir le rôle d'idiots utiles au régime de Bachar el-Assad. De ce traquenard, chacun va devoir se tirer à sa manière. Pour Christophe Donner, c'est en écrivant ce livre

Chaque jour appartient au voleur

Après quinze ans d’absence, le narrateur revient au pays, à Lagos au Nigeria et se retrouve confronté à la corruption et la violence généralisée.

Chaque jour appartient au voleur de Teju Cole

Un récit empreint de tristesse et de colère devant un pays dépouillé de ses richesses et se débattant dans la misère où les pauvres rackettent les pauvres pendant que le pétrole s’exporte.

Un livre témoignage auquel je n’ai malheureusement pas accroché.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
New-Yorkais depuis quinze ans, le narrateur rentre pour trois semaines dans sa ville natale, Lagos. En vingt-sept chapitres, il rend compte de ce séjour au cours duquel il retrouve sa famille, ses amis, son premier amour, renoue avec son passé et l'univers étourdissant de la mégapole nigériane aux quinze millions d'habitants.

Des périples suicidaires en danfos, ces minibus jaunes décrépis et bondés qui fusent dans les rues, à la meilleure manière de doser un pot-de-vin ou de flouer les gamins de la zone, Chaque jour appartient au voleur est tout à la fois récit de voyage, reportage intime et ode à « cette cité aux mille Shéhérazade ». Une écriture précise et mélancolique, magnifiée par des photographies de Teju Cole