Enfance de terre

C’est un tout joli livre, avec trop.

Trop de jolis mots, de belles émotions, d’élans d’espoirs et de candide naïveté. Beaucoup trop pour un ex président et ministre des affaires étrangères.

Enfance de terre de Didier Burkhalter
Enfance de terre de Didier Burkhalter

On ressort avec la vague impression que tout est beau et pur dans un monde de monstres, d’horreur et d’inhumanité.

Mais c’est joli

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une année est une petite vie. Quatre saisons qui passent et s'en vont, qui partent pour repartir, apparemment sans fin. Ici, ce sont quatre années et quatre saisons qui filent, font défiler leurs histoires et les mêlent parfois. D'un printemps d'une année à un hiver d'une autre année. De l'Amérique à l'Océanie, en passant par l'Europe, l'Afrique et l'Asie. D'Angelica à Victor Preciado, d'Ahmed à Imane, de Merveille à Destin et à bien d'autres encore. Au fil de ce temps, autour du monde, des enfances sortent de terre, affirmant toujours plus fort-comme si elles en doutaient toujours davantage-qu'elles ne veulent pas être l'ultime génération ; se battant avec leurs énormes petits coeurs pour faire triompher le moteur tournant de la planète et de la condition humaine : l'espoir

Comment écrire un polar suédois sans se fatiguer

Tout est dans le titre!

C’est drôle, bien vu, aiguisé, gentil et cruel.

Comment écrire un polar suédois sans se fatiguer de Henrik Lange
Comment écrire un polar suédois sans se fatiguer de Henrik Lange

Et ça m’a fait bien rigoler

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Grâce à Comment écrire un polar suédois sans se fatiguer, de Henrik Lange, vous apprendrez à construire à coup sûr une intrigue haletante et des personnages charismatiques, tout en capitalisant sur l'engouement actuel pour la Scandinavie - ses cabanes en bois, ses forêts de pins et son alphabet bizarre. Vous bénéficierez de conseils pour faire durer votre carrière d'auteur, comme, par exemple, laisser des intrigues non résolues pour optimiser vos chances d'écrire une suite, ou encore inclure dans votre livre les scènes qui sauront intéresser des producteurs de films...

De l’infidélité

Cocu ! Le mot est décortiqué sous toutes ses formes. La victime, le coupable, le complice. C’est tout le monde et c’est lui, l’autre et moi (non, pas moi).

À quel moment commence l'infidélité ? Je préfère mille fois que l'homme que j'aime couche avec une femme et ne s'en soucie plus, plutôt que d'être obsédé par l'idée d'une femme qu'il ne touchera jamais. C'est dans le fantasme d'un autre corps que réside le germe de l'infidélité. Car c'est un duel perdu. Alors qu'un homme qui a trompé sa femme revient le plus souvent à la maison, un homme qui rêve d'une autre n'est jamais vraiment là.
De l’infidélité de Amanda Sthers

Comme un dictionnaire de la tromperie, le livre pêche peut-être parfois par quelques entrées un peu pales. Mais quels beaux mots. L’infidélité personnelle et universelle, intime et sociale, religieuse ou virtuelle, historique et aujourd’hui.

… Et suivez son conseil, faites comme Amanda Sthers, n’avouez jamais !

Avouer
« N'avoue jamais, jamais, jamais ! » Les paroles de la fameuse chanson de Guy Mardel devraient s'appliquer à tous ceux qui trompent leur conjoint.
Le mot d'ordre de la confrérie des infidèles est : « Tu nies en bloc. »
Mais il arrive que les remords soient trop grands...
Pire, j'ai entendu quelqu'un m'expliquer qu'il était amoureux de sa maîtresse et qu'il avait un besoin fou de le partager avec sa plus grande complice, sa meilleure amie : sa femme.
Je pense que la « faute avouée est à moitié pardonnée » ne s'applique pas dans ce cas précis. On avoue souvent par égoïsme d'ailleurs, pour soulager sa conscience ou comme un dernier électrochoc pour tenter de sauver son couple. Pour partager la responsabilité et faire comprendre à notre partenaire que, si on est allé voir ailleurs, c'est sans doute parce qu'il avait démissionné en partie de notre histoire. Pour soulager sa conscience et presque partager la culpabilité. La seule chose à avouer, c'est son innocence.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il est étonnant de vouloir parler d'infidélité. Surtout pour une femme. Les clichés ont la peau dure et évidemment l'infidélité est un territoire masculin. Cet abécédaire n'en est en aucun cas l'éloge ; plutôt le questionnement.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« La notion de fidélité est apparue avec la sédentarité, ainsi pouvait-on être sûr de transmettre son morceau de terre à sa descendance. Il y a donc eu un long moment d'humanité volage. Étions-nous déjà jaloux ? Passionnés ? Avons-nous inventé l'amour et ses dérives ? Le désir est-il dissociable de l'amour ? À l'heure des réseaux sociaux et de la course à l'éternelle jeunesse, peut-on aimer la même personne toute sa vie ?

Il existe mille façons d'être fidèle à soi-même. Me poser des questions sur l'infidélité en définissant les mots qui l'accompagnent, en revisitant les grands textes de la littérature et les figures qui l'ont illustrée, était une façon de me demander si j'avais encore le droit d'être une incorrigible romantique... »
A.S.

Congo

Comme un prélude à l’ordre du jour qui en reprend les codes, Congo commence par présenter les criminels. Ceux qui, bavant devant le gâteau, concupiscents, affamés ou manipulés, se prélassent dans les ors et les mets raffinés.

Puis vient la crasse et la honte, la merde et viande, les petits exécuteurs, les salauds et les besogneux.

Congo de Éric Vuillard
Congo de Éric Vuillard

Spectacle de la violence en cols blancs et de l’horreur du crime loin des lustres en cristal.

Un drôle de livre au style magnifique qui s’égare parfois.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Le Congo, ça n'existe pas. » Il faut donc l'inventer. En 1884, à la conférence de Berlin, les grandes puissances se partagent l'Afrique et créent l'État indépendant du Congo, une simple entreprise commerciale. Viennent alors le défrichage, l'installation des comptoirs, les massacres...

En évoquant le roi Léopold II, Charles Lemaire l'éclaireur, Léon Fiévez le tortionnaire, les frères Goffinet les négociateurs, Éric Vuillard donne au mal un visage. À la fois récit historique et réflexion politique sur le libre-échange, Congo ressuscite, d'une plume lucide et irrévérente, la période coloniale, l'aube de notre modernité

Le syndrome de la chouquette : ou la tyrannie sucrée de la vie de bureau

C’est la vie de bureau et c’est drôle. Mais c’est vrai aussi, et du coup, c’est pas toujours aussi drôle que ça.

Le syndrome de la chouquette de Nicolas Santolaria
Le syndrome de la chouquette de Nicolas Santolaria

Mais, avec un brin d’autodérision, un poil de détachement et un peu de cynisme, c’est drôle quand même.

Parce que la vie du bureau, c’est quand même rigolo

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La machine à café totémique, le nouveau canapé de l'open space, la disparition des frontières entre vie privée et vie professionnelle, le Chief Happiness Officer et ses crocodiles Haribo, le cadre à trottinette, les bistrots envahis par les ordinateurs portables des indépendants, la chouquette comme instrument de gestion des équipes...

En 69 chroniques, Nicolas Santolaria, journaliste spécialiste des mondes climatisés, explore l'univers du travail et son virage prétendument cool. Des situations embarrassantes dans l'ascenseur aux échanges professionnels faussement décontractés, du langage mâtiné d'anglais aux nouvelles théories de management les plus folles : tout est passé malicieusement au crible d'un humour aussi argumenté (mais moins soporifique) qu'une présentation PowerPoint. Soit une plongée revigorante dans cet incroyable incubateur à névroses qu'est l'entreprise moderne

Requiem pour le rêve américain

C’est pire et attendons-nous à ce que ce soit encore pire. La politique est phagocytée par l’économie qui contrôle les médias et confisque les richesses. C’est trivial, simple et déjà connu. Rien de nouveau. Mais ce petit livre (par la taille) possède de très gros atouts, il est clair et va droit au but : la fin du rêve américain. Rien besoin de plus, vous allez vite comprendre.

Et nul besoin de trop se triturer le cortex, on comprend très bien ce qu’il en est ici, et où on se dirige.

Requiem pour le rêve américain de Noam Chomsky
Requiem pour le rêve américain de Noam Chomsky

Mais alors, que faire ?

Faire!

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le rêve américain est mort. Ce qui était possible autrefois aux États-Unis - partir de rien et gravir l'échelle sociale grâce à son travail, son mérite, ses efforts, quel que soit son milieu d'origine - ne l'est plus aujourd'hui.

Pourquoi ? Parce que les inégalités n'ont jamais été aussi fortes, et la mobilité sociale jamais aussi réduite. Un cercle infernal voit la richesse et le pouvoir se concentrer dans les mains d'une infime minorité, qui applique la « vile maxime » d'Adam Smith : « Tout pour nous, rien pour les autres. »

Noam Chomsky appelle au réveil de la majorité, aux innombrables petits actes de personnes anonymes. Ce sont ces derniers qui pourront faire basculer notre avenir

Manger moins (et mieux) de viande

Un petit livre aux illustrations rigolotes qui prend le parti de faire bouger les lignes en évitant les postures absolutistes et intégristes. Certes, il en résulte possiblement des légères incohérences (pas le lait sans élevage des vaches), mais même si on peut toujours souhaiter « moins », changer un peu, c’est peut-être déjà beaucoup.

Manger moins (et mieux) de viande de Gilles Daveau
Manger moins (et mieux) de viande de Gilles Daveau

Idéal pour trouver une motivation et commencer une réflexion.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La viande soulève des débats passionnés. Alors, pour passer à l'action, dédramatisons ! Entre les postures radicales « viandard » ou « vegan », mille voies sont possibles et celle qui convient à l'un ne sera jamais tout à fait la même que pour son voisin.

Si plus personne aujourd'hui ne peut ignorer qu'il est urgent de s'emparer de ce sujet dans notre quotidien, on oublie trop souvent, en effet, cette notion essentielle : à chacun de le faire à son rythme et à sa manière. Comment ? Cet ouvrage apporte des réponses simples, dont la force est de s'appuyer, précisément, sur nos différences.

Il nous entraîne dans un passage à l'acte personnalisé et libérateur. Où le « moins » se transforme en « plus » : plus de saveurs, de couleurs et de nutriments. Et où le « mieux » permet enfin de rendre sa noblesse à un aliment « de choix », issu du vivant : la viande.

Une démarche d'ouverture, bien plus que de vertu, qui nous amène à renouer avec cette longue histoire commune qui lie les hommes et les animaux

L’ordre du jour

Un style parfait, une construction très maîtrisée, des apartés subtils qui réorientent ou désorientent et forment un superbe petit (presque trop) livre autour de l’Anschluss.

L'ordre du jour de Éric Vuillard
L’ordre du jour de Éric Vuillard

Un récit faussement léger sur un sujet grave qui tente de (re)mettre des noms sur les responsabilités et les actes criminels, les compromissions, les gros profits, les infamies, les grosses merdes ou les petits complices misérables.

Et que sont-ils devenus, d’ailleurs? Eux et leurs sociétés (ces grasses personnes morales amorales)?

L'ordre du jour de Éric Vuillard

Un énorme prix Goncourt qui tient dans un tout petit livre. Indispensable!

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
E. Vuillard retrace les événements et les coulisses de l'Anschluss, lorsque la Wehrmacht entre triomphalement en Autriche, et s'interroge sur les fondements des premiers exploits de l'armée nazie, entre rapidité, modernité, marchandages et intérêts

L’art du minimalisme

Bon, on jette tout et… Et surtout, on ne recommence pas !

L'art du minimalisme de Élodie-Joy Jaubert
L’art du minimalisme de Élodie-Joy Jaubert

Pas forcément à jeter en même temps que tout le reste… Quoique ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
N'avez-vous pas besoin d'une bouffée d'air frais dans votre vie ? Se libérer de tous ces objets qu'il faut entretenir, ranger, dépoussiérer, disposer de plus d'espace chez soi et de plus de temps pour soi... bref, se simplifier la vie, ça vous dit ?

Dans ce livre qui va vous guider pas à pas vers la liberté, découvrez :
- les grands principes du minimalisme et les différentes méthodes existantes ;
- les conseils pratiques pour désencombrer votre intérieur pièce par pièce, et ranger efficacement une bonne fois pour toutes ;
- des astuces faciles pour évacuer le superflu de votre vie et retrouver l'harmonie ;
- des recommandations feng shui pour favoriser la circulation des énergies.

Découvrez un véritable art de vivre pour revenir à l'essentiel !

Celui qui va vers elle ne revient pas

Un témoignage poignant, celui d’un juif hassidique ultra-orthodoxe de l’état de New-York banni de sa communauté pour hérésie.

Celui qui va vers elle ne revient pas de Shulem Deen
Celui qui va vers elle ne revient pas de Shulem Deen

Au fil des pages, l’auteur parle de sa vie dans un cadre religieux absolu et intransigeant, de l’obscurantisme volontairement entretenu dans une vie coupée du reste du monde, de ses premières interrogations, des doutes et de la perte de sa foi. Il parle de son mariage arrangé, de sa niaise ignorance face à sa femme.

Mais il semble impossible de brider un esprit curieux.

C’est candide, sincère, douloureux, forcément injuste. Cela semble d’un autre temps, sidérant.

En plus, avec une couv. magnifique.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Shulem Deen a été élevé dans l'idée qu'il est dangereux de poser des questions. Membre des skver, l'une des communautés hassidiques les plus extrêmes et les plus isolées des États-Unis, il ne connaissait rien du monde extérieur. Si ce n'est qu'il fallait à tout prix l'éviter. Marié à l'âge de dix-huit ans, père de cinq enfants, Shulem Deen alluma un jour un poste de radio - une première transgression minime. Mais sa curiosité fut piquée et le mena dans une bibliothèque, puis sur Internet, et ébranla les fondements de son système de croyances. Craignant d'être découvert, il sera finalement exclu pour hérésie par sa communauté et acculé à quitter sa propre famille. Dans ce récit passionnant, il raconte ce long et douloureux processus d'émancipation et nous dévoile un monde clos et mystérieux