Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Un trésor de bonnes vibrations et de belles émotions. L’accueil d’un réfugié Afghan.
Le Prince à la petite tasse de Emilie de Turckheim
Une année d’humanité, de découvertes de l’autre et de parcours de vie. Une année de générosités partagées.
Une merveille.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) « Un jour, j'ai dit : « Ils sont des milliers à dormir dehors. Quelqu'un pourrait habiter chez nous, peut-être ? »
Et Fabrice a dit : « Oui, il faudra juste acheter un lit. »
Et notre fils Marius a dit : « Faudra apprendre sa langue avant qu'il arrive. »
Et son petit frère Noé a ajouté : « Faudra surtout lui apprendre à jouer aux cartes, parce qu'on adore jouer aux cartes, nous ! »
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Pendant neuf mois, Emilie, Fabrice et leurs deux enfants ont accueilli dans leur appartement parisien Reza, un jeune Afghan qui a fui son pays en guerre à l'âge de douze ans. Ce journal lumineux retrace la formidable aventure de ces mois passés à se découvrir et à retrouver ce qu'on avait égaré en chemin : l'espoir et la fraternité
Une famille dysfonctionnelle, une mère qui ne sait aimer sa fille, un père lointain, une starification trop rapide, trop belle, l’agression sexuelle du « dernier Tango à Paris »… il y avait bien des raisons pour que cela tourne mal…
Tu t’appelais Maria Schneider de Vanessa Schneider
Et tout ne se passe effectivement pas très bien… drogue, descente aux enfers… et pourtant, cette vie fut belle, avait elle confié à sa cousine quelques jours avant sa mort.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Tu étais libre et sauvage. D'une beauté à couper le souffle. Tu n'étais plus une enfant, pas encore une adulte quand tu enflammas la pellicule du Dernier Tango à Paris, un huis clos de sexe et de violence avec Marlon Brando.
Tu étais ma cousine. J'étais une petite fille et tu étais célèbre. Tu avais eu plusieurs vies déjà et de premières fêlures. Tu avais quitté ta mère à quinze ans pour venir vivre chez mes parents. Ce Tango marquait le début d'une grande carrière, voulais-tu croire. Il fut le linceul de tes rêves. Tu n'étais préparée à rien, ni à la gloire, ni au scandale. Tu as continué à tourner, mais la douleur s'est installée.
Cette histoire, nous nous étions dit que nous l'écririons ensemble. Tu es partie et je m'y suis attelée seule, avec mes souvenirs, mes songes et les traces que tu as laissées derrière toi. Ce livre parle beaucoup de toi et un peu de moi. De cinéma, de politique, des années soixante-dix, de notre famille de fous, de drogue et de suicide, de fêtes et de rires éclatants aussi. Il nous embarque à Londres, à Paris, en Californie, à New York et au Brésil. On y croise les nôtres et ceux qui ont compté, Alain Delon, Brigitte Bardot, Patti Smith, Marlon Brando, Nan Goldin...
Ce livre est pour toi, Maria. Je ne sais pas si c'est le récit que tu aurais souhaité, mais c'est le roman que j'ai voulu écrire. »
Des dessins d’une simple beauté épurée à couper le souffle. Une sensualité à fleur de soie.
Le chemisier de Bastien Vivès
L’émancipation d’une femme grâce à un chemisier. Quand l’habit dévoile.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « - Pour le chemisier, je peux vous le rendre demain, si vous voulez ?
- C'est bon, c'est pas pressé.
- Je vous appelle.
- Oui, on voit ça... »
Une ado disparait, enlevée, séquestrée, abusée. Une famille détruite.
La tête sous l’eau de Olivier Adam
Un roman simple et efficace, rude et percutant comme un épisode d’esprits criminels.
Plutôt pour un public jeune… mais pas que ! Ça se lit vite et c’est bien foutu.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l'air perdu. Il m'a pris dans ses bras et s'est mis à pleurer. Un court instant j'ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte.
Puis il s'est écarté et j'ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : « On l'a retrouvée. Merde alors. On l'a retrouvée. C'en est fini de ce cauchemar. »
Il se trompait. Ma soeur serait bientôt de retour mais nous n'en avions pas terminé
Joann Sfar est en colère, contre plein de trucs, c’est pas toujours clair. En premier contre ceux qui l’emmerdent alors qu’il aimerait bien faire son taf. Et justement, lui, son truc, c’est de représenter la vie, les gens. Et il veut le faire avec justesse et sincérité. Et avec respect, aussi.
Modèle vivant de Joann Sfar
Mais voilà, quand on vient le chercher pour des merdouilles, ça le gave un peu.
Un livre foutraque, qui part dans tous les sens, qui m’a perdu parfois, mais qui sent le vrai. Ça sonne juste. Sans volonté de plaire mais avec le désir de se faire entendre. Est-ce que ça fait un bon bouquin… pas sûr.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) C'est l'histoire d'un professeur de dessin qui s'appelle Joann Sfar. La direction des Beaux-Arts le réveille aux aurores afin de régler le problème du harcèlement sexuel à l'École. Rien que ça ?
C'est l'histoire d'une époque qui ne veut plus qu'on la représente. Les modèles se révoltent, vous arrachent les pinceaux des mains et vous disent : je vais le faire moi-même, mon portrait.
Bien miséreux que ce livre d’alcoolo triste et auto-apitoyé pris dans les affres de la page blanche, du manque de talent et des trous de mémoire.
J’ai soif ! soif ! soif ! mais soif ! de Jean-Marie Gourio
Reste de belles pages, des bons mots et des colères revigorantes… gâchées dans l’alcool moisi. Difficile de pardonner l’ivresse pleurnicharde, écrire exige l’alcool flamboyant.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Hier, j'ai insulté mon éditeur par téléphone. Il paraît que j'étais ivre. C'est lui qui me l'a dit. Moi, je ne me souviens de rien. [...] Je lui ai posé la question : "Je ne vois pas pourquoi je vous aurais insulté ?" Il a répété calmement ce qu'il avait déjà dit posément : "Parce que vous étiez complètement saoul. - On ne va pas polémiquer là-dessus !" lui ai-je répondu. Il me semble avoir crié. Il me restait de l'alcool dans le sang. Je crois qu'on s'est quittés en bons termes. Il m'a demandé si le livre avançait. J'ai dit oui, mais non. Le livre n'avance pas. Ceci explique peut-être cela. »
La découverte du sexe, de la passion, des choix et des trahisons à Cuba.
Desirée Fe ou l’innocente pornographe de Zoé Valdés
L’amour entre la plage et la police politique, le désir et les frustrations.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans ce roman, Zoé Valdés revient sur les lieux de ses bouleversantes nostalgies, à La Havane, pour cartographier les rêves d'une petite fille, Desirée Fe, ses fantasmes et ses frustrations d'adolescente, amoureuse découvrant avec l'ardeur de sa jeunesse les méandres de la sexualité. Parmi les ruines de la cité du désespoir, se dressent une infinie soif de liberté et une indomptable volonté de survivre
J’ai pas tout compris, ce n’était pas forcément le but.
Nick Cave : Mercy on me de Reinhard Kleist
Une bio de Nick Cave bien barrée, pour se mettre la tête à l’envers, perdue entre le réel, les chansons, les fantasmes et les hallucinations.
Une BD magnifiquement soutenue par un dessin bien noir et agressif.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) C'est un lundi que je partis, laissant tout derrière moi.
La nuit était froide et semblait interminable.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Reinhard Kleist, maître du roman graphique et créateur de mythes a, une fois de plus, repoussé les conventions de la bande dessinée en élaborant un terrifiant mélange de chansons, de demi-vérités biographiques et de totales affabulations. Il a ainsi tracé un voyage étrange et complexe à vous glacer le sang dans l'univers de Cave, plus proche de la réalité qu'aucune autre biographie, c'est évident ! Enfin, pour info : je n'ai jamais tué Elisa Day. »
Nick Cave
C’est rude, mais pas misérabiliste, le ton est juste. Mais c’est dur, vraiment !
Tenir jusqu’à l’aube de Carole Fives
Tous les jours, se battre, seule, pour son fils et pour soi. Impossible d’être malade, de payer un avocat, de trouver du temps pour soi…
Et la recherche d’un peu d’air. Pas même un bol, un brise, un souffle.
A lire même juste pour les commentaires sur Internet. Tellement inappropriés, sales, condescendants, humiliants… Criants de vérité !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Et l'enfant ?
Il dort, il dort.
Que peut-il faire d'autre ? »
Une jeune mère célibataire s'occupe de son fils de deux ans. Du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans budget pour mie baby-sitter, ils vivent une relation fusionnelle. Pour échapper à l'étouffement, la mère s'autorise à fuguer certaines nuits. À quelques mètres de l'appartement d'abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d'un semblant de légèreté.
Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle tire sur la corde, mais pour combien de temps encore ?