Maladie d’amour

Alice, splendide jeune femme tombe encore une fois amoureuse d’un homme marié. Un beau chirurgien esthétique. Mais quittera-t-il sa femme ?

Maladie d'amour de Sophie Rheims
Maladie d’amour de Sophie Rheims

Fin des clichés ! Car elle monte gentiment cette histoire, régulièrement, crescendo en tentant d’embrouiller les pistes dans une sorte de thriller psychologique.

Mais bon, ça reste gentillet et le style à l’avenant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Alice est une jolie jeune femme. Actrice, elle rêve de jouer Claudel, mais on ne lui propose que des rôles de potiche dans des pièces de boulevard. Sa vie amoureuse n'est guère plus brillante, faite d'aventures qui se terminent toujours mal. Elle raconte tout à Camille, sa confidente qui, de son côté, mène la vie calme et rangée d'une mère au foyer.

Au moment où Alice décide enfin de renoncer à la passion, elle s'éprend d'un homme marié, le Dr Costes, qui aurait eu un coup de foudre pour elle. Camille suit cette nouvelle histoire d'amour à la manière d'un feuilleton dont elle serait l'unique spectatrice, même si d'étranges contradictions apparaissent dans les confidences de son amie.

Pour protéger Alice, Camille tente d'en savoir plus sur cet homme insaisissable. Cette démarche la fait progressivement basculer : elle se met à douter de tout, au risque de se perdre.

Dans ce quinzième roman, Nathalie Rheims explore, utilisant l'art du suspens, l'infime frontière qui sépare l'amour fou de la folie

Le mobile

A la recherche d’éléments concrets pour écrire un roman, l’auteur se décide de s’inspirer de ses voisins. Mais un roman avec un meurtre… Alors, comment les motiver pour y trouver toute cette matière première.

Le mobile de Javier Cercas
Le mobile de Javier Cercas

C’est drôle et ridicule, comme une prétentieuse mise en abyme d’un auteur plein de malicieuse autodérision.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand il n'officie pas dans le modeste cabinet juridique qui l'emploie, Álvaro pense à Flaubert. Comme lui, il veut écrire un grand roman. Son idée - simple et efficace - consiste à produire une nouvelle variation sur le couple et ses avatars : l'amour, l'argent, le crime. Le plan est précis, la routine efficace ; il ne manque plus que la réalité lui fournisse l'essentiel : le matériau, la vérité de son histoire. C'est ainsi qu'avec une méticulosité aussi attentive que soudaine, Álvaro jette son dévolu sur ses voisins et, ne reculant devant aucun sacrifice pour approfondir son sujet, en vient à prendre d'assaut la truculente concierge. Dans une mécanique parfaite, se met en place l'intraitable jeu de la fiction et du hasard.

Sur le modèle classique du marionnettiste manipulé, Javier Cercas excelle à organiser vertige et dérapage, et à faire plier le réel de sa fiction. Le lecteur trouvera, dans cet irrésistible roman de jeunesse, la manière et les obsessions qui ont fait le succès de l'auteur ainsi qu'une bien belle définition de la vocation

Une comédie des erreurs

Le mariage loupé de deux homosexuels au milieu des années 60 débouche sur la fuite de la femme avec sa fille dans la clandestinité en laissant le mari avec son fils. Elle ne donnera plus de nouvelle et on suit la vie de ces deux bouts de famille dans le Sud des Etats-Unis un brin raciste et homophobe.

Une comédie des erreurs de Neil Zink
Une comédie des erreurs de Neil Zink

Un livre bien tendu, militant et ingénieux au début mais qui s’enlise au milieu et fini par mièvrement s’effondrer à la fin. Rhooo, zut !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans une petite université de la Virginie, une jeune lesbienne idéaliste tombe amoureuse de son professeur de poésie, réputé pour ses frasques homosexuelles. Improbable mais pas impossible - nous sommes au milieu des années 1960. S'ensuivent quelques nuits d'amour torrides, une grossesse inattendue, un mariage à la va-vite, un deuxième enfant, et un ressentiment qui tourne à la haine mutuelle.

Alors Peggy plaque mari et fils pour disparaître avec sa fille de trois ans dans une cambrousse du sud des États-Unis. Elles squattent une bicoque délabrée et vivotent sous les identités usurpées d'une femme noire et de sa fille. La petite Karen est pâle et blonde, et alors ? À cette époque-là et dans ces régions-là, une goutte de sang noir dans un arbre généalogique suffit à justifier d'une appartenance à la race considérée jusque peu comme inférieure. Ce qui arrange Peggy, car c'est la planque idéale.

Mais échappe-t-on jamais à ses origines ? Les hasards du destin rapprocheront les membres de cette famille ô combien dysfonctionnelle, pour le meilleur et pour le pire

Dire au revoir

Quel ennui. Une liste de pensées, des historiettes inachevées, des phrases, des mots… Peut-être de la poésie ?

Dire au revoir de Gaëtan Roussel
Dire au revoir de Gaëtan Roussel

Je suis passé à coté sans bonjour, sans au revoir.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Voilà plus de vingt ans que les chansons de Gaëtan Roussel bercent nos oreilles : son sens de la formule, sa piquante poésie et son humour se retrouvent déployés et enrichis dans ces nouvelles qui sont autant de variations autour du thème Dire au revoir. Un jeune garçon aide son père à déplacer la concession d'ancêtres qu'il n'a pas connus ; un homme et une femme s'aiment une nuit et puis se quittent ; un fils adresse un ultime au revoir à une mère qui ne l'a guère aimé...

Dans ce livre aussi riche d'histoires que de manières de les raconter, Gaëtan Roussel nous ouvre les portes d'un imaginaire à la tonalité tour à tour grave, drôle et émouvante

L’effroi

Lors d’une représentation retransmise à la télévision, le chef d’orchestre fait le salut Nazi. Un altiste se lève et lui tourne le dos dans un réflexe indigné.

De ces premiers instants télévisés, le livre suit la lente descente du musicien, enivré par sa soudaine renommée, apeuré par des menaces néo-nazies, déstabilisé par des pressions professionnelles, abandonné par le reste de l’orchestre et dépassé par les sur-interprétations de son geste, ne trouvant du réconfort qu’au sein de sa famille. A cet instant, sa vie avait basculé.

L'effroi de François Garde
L’effroi de François Garde

Un style magnifiquement maîtrisé dans une construction chronologique qui suit la chute et le désarroi d’un homme emporté dans l’élan de son effroi.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand, un soir de première à l'Opéra Garnier, Louis Craon, chef d'orchestre de renommée internationale, fait le salut nazi, la stupeur est si grande que personne ne bouge dans la fosse, ni dans la salle. Personne, sauf un altiste, Sébastien Armant, qui le premier se lève et tourne le dos au chef.

En quelques secondes, ce geste spontané et presque involontaire, immédiatement relayé par les médias, transforme Sébastien Armant en héros. Dès le lendemain, toutes les rédactions s'arrachent « l'homme qui a dit non ». Le musicien jusqu'ici inconnu se laisse emporter dans un tourbillon de sollicitations incessantes, jusqu'au moment où un mystérieux groupe extrémiste revendiquant le geste de Craon le prend pour cible.

Récit au jour le jour d'une existence qui bascule, L'effroi pose de manière originale la question de l'obéissance et de l'héroïsme ordinaires

Comment apprendre à s’aimer

Par tranches de vie, ce livre propose quelques instantanés du quotidien de la vie de Linde, qui se cherche jeune, qui se marie dans le conflit, qui se sépare, s’apaise et qui vieilli.

Comment apprendre à s'aimer de Yukiko Motoya
Comment apprendre à s’aimer de Yukiko Motoya

Quelques fines observations et pas mal de longueurs pour un livre pas très épais.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il existe sans doute quelqu'un de mieux, c'est juste que nous ne l'avons pas encore rencontré. La personne avec laquelle nous partagerons réellement l'envie d'être ensemble, du fond du coeur, existe forcément. Je crois que nous devons continuer à chercher, sans nous décourager.

Au fil de ses apprentissages, de ses déceptions et de ses joies, Linde - femme imparfaite, on voudrait dire normale - découvre le fossé qui nous sépare irrémédiablement d'autrui et se heurte aux illusions d'un bonheur idéal.

Elle a 16 ans, puis 28, 34, 47, 3 et enfin 63 ans ; autant de moments qui invitent le lecteur à repenser l'ordinaire, et le guident sur le chemin d'une vie plus légère, à travers les formes et les gestes du bonheur : faire griller du lard, respirer l'odeur du thé fumé ou porter un gilet à grosses mailles. Car le bonheur peut s'apprendre et « pour quelqu'un qui avait raté sa vie, il lui semblait qu'elle ne s'en sortait pas trop mal. »

Le fabuleux départ en Laponie de la famille Zoiseaux

Bon, c’est un peu longuet et il manque un je ne sais quoi de zeste de folie pour prendre un bel envol.

Le fabuleux départ en Laponie de la famille Zoiseaux de Jean-Marie Gourio
Le fabuleux départ en Laponie de la famille Zoiseaux de Jean-Marie Gourio

Mais une fois décollé, on sentirait presque le vent nous caresser les ailes.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Derrière son guichet, au Crédit agricole de Bourgogne. M. Zoiseaux pense souvent à s'envoler, tout en comptant l'argent de la clientèle. Il y pense trop ! Des plumes commencent à pousser sur son corps qui s'arrondit. Pour son plus grand bonheur ! Au fil des jours, M. Zoiseaux ressemble de plus en plus à une oie sauvage. Il rêve de légèreté dans ce monde trop lourd. À sa femme, à ses enfants, qui adorent cette métamorphose, il promet que, le jour venu, il les prendra sur son dos et les conduira au pôle Nord...

M. Zoiseaux ne sait pas encore que la transformation d'un seul être peut bouleverser le genre humain tout entier...

L’arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio

Une réappropriation de Pinocchio, pour en faire une jolie histoire. Mais juste une jolie histoire, c’est un peu juste. Justement.

L'arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio de Jean-Marie Gourio
L’arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio de Jean-Marie Gourio

Une jolie déception. Jolie, oui ! Mais décevante quand-même.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Giacomo, fils de menuisier, n'a connu depuis l'enfance que l'univers des jouets fabriqués par son père. Pour sauver l'entreprise familiale, il décide de se rendre dans le petit village de Collodi, en Toscane, où se trouverait l'arbre magique dont on fit Pinocchio. Une fois sur place, tout l'enchante : l'Italie, sa langue, son vin, ses femmes... Mais doit-il se fier au mystérieux inconnu qui lui promet de lui révéler son secret ? Et ce trésor qu'il convoite tant, existe-t-il vraiment ?

La zone d’intérêt

Comment rester humain au plus profond de l’inhumanité ? Une histoire d’amour y est-elle possible ?

Mais est-ce encore de la vie dont on parle ici ou seulement de pantomimes, de Pinocchios sans âmes singeant un ersatz d’émotions au milieu d’un camp de concentration.

La zone d'intérêt de Martin Amis
La zone d’intérêt de Martin Amis

Martin Amis ne tranche pas dans un vaudeville gore et perturbant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Décor
Camp de concentration Kat Zet I en Pologne.

Personnages
Paul Doll, le Commandant : bouffon vaniteux, lubrique, assoiffé d'alcool et de mort. Hannah Doll, l'épouse : canon de beauté aryen, mère de jumelles, un brin rebelle. Angelus Thomsen, l'officier SS : arriviste notoire, bellâtre, coureur de jupons. Smulz, le chef du Sonderkommando : homme le plus triste du monde.

Action
La météorologie du coup de foudre ou comment faire basculer l'ordre dans un système allergique au désordre.

Comment explorer à nouveau la Shoah sans reprendre les mots des autres ? Comment oser un autre ton, un regard plus oblique ? En nous dévoilant une histoire de marivaudage aux allures de Monty Python en plein système concentrationnaire, Martin Amis remporte brillamment ce pari. Une manière habile de caricaturer le mécanisme de l'horreur pour le rendre plus insoutenable encore

Éclipses japonaises

Les faits sont passionnants, la construction est plutôt réussie et l’histoire vraiment intéressante. Enlever des japonais pour former des espions en Corée du Nord.

Éclipses japonaises de Éric Faye
Éclipses japonaises de Éric Faye

Mais crotte, qu’est ce que je me suis ennuyé avec ce livre, quel manque de ressort, zut.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En 1966, un Gl américain s'évapore lors d'une patrouille dans la zone démilitarisée, entre les deux Corées.

À la fin des années 1970, sur les côtes japonaises, des hommes et des femmes, de tous âges et de tous milieux, se volatilisent. Parmi eux, une collégienne qui rentrait de son cours de badminton, un archéologue qui s'apprêtait à poster sa thèse, une future infirmière qui voulait s'acheter une glace. « Cachés par les dieux », ainsi qualifie-t-on en japonais ces disparus qui ne laissent aucune trace, pas un indice, et qui mettent en échec les enquêteurs.

En 1987, le vol 858 de la Korean Air explose en plein vol. Une des terroristes, descendue de l'avion lors d'une escale, est arrêtée. Elle s'exprime dans un japonais parfait. Pourtant, la police finit par identifier une espionne venue tout droit de Corée du Nord.

Longtemps plus tard, le lien entre ces affaires remontera à la surface, les résolvant du même coup. Par la grâce de la fiction, Éric Faye saisit l'imaginaire et la vie secrète de ces destins dévorés par un pays impénétrable et un régime ultra autoritaire