Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Des couples, des amis, des collègues, des désirs d’enfants ou de sexe, des gaffes, des grincements, des fantasmes… La vie infidèle.
Une BD franchement explicite aux splendides dessins monochromes de Kalonji. Des merveilles de sensualité.
Mais zut, le scénario un peu léger ne rend pas vraiment honneur aux talents graphiques et aurait mérité quelques développements
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Manhattan. Upper East Side.
Serre-moi fort...
Déjà ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Je veux me perdre en toi, jusqu'à tout oublier, jusqu'à ce que tout disparaisse... Plus de temps, plus d'espace, plus que cette chambre, ce lit, nos corps... Je ne vis que pour cet instant, magique, éternel... Je ne vis que pour toi car je ne sais plus vivre pour moi... Je veux me perdre en toi, pour n'avoir plus rien à perdre... In Bed... »
L'adultère transcendé par le graphisme de Kalonji et la finesse du récit de Lydia Frost, un album remarquable et simplement beau
Des portraits de couples très cosy ou bien déjantés, avec à chaque fois, un oeil affûté pour les croquer.
…Et difficile parfois de ne pas se sentir observé
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Formule
Je suis ravis qu'on puisse prendre ce fafé tous les deux.
Moi aussi.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Spécialiste du romantisme assumé (Polina, Le Goût du Chlore) et récemment de l'humour trash cul (Les Melons de la colère), Bastien Vivès explore sans concession le thème de l'amour, mais ne le fait pas forcément rimer avec toujours. Amour vache, amour tendre, amour idéal, amour volage, il n'y a pas de règle en la matière et encore moins avec Bastien Vivès qui, pour autant, ne badine pas avec l'amour
Publié la première fois en 1947, ce livre commence par cette phrase incroyable et puissante : « Je crois que je n’aime plus mon mari. »
Nul besoin de dire qu’à l’époque (avant même Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir), il dû surprendre !
Et malgré quelques longueurs (trouvais-je), voilà un génialissime explicatif des injonctions faites aux femmes, inégalités, épuisements… (et encore, passe-t-on ici l’épisode de la maternité)
Et alors ? septante-cinq ans plus tard… on fait le bilan ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je crois que je n'aime plus mon mari.
Et dire que toute ma famille s'imagine que c'est l'homme de ma vie parce que pendant longtemps j'ai beaucoup peiné, travaillé pour lui, à cause de lui. Mais est-ce à cela que se mesure l'amour? Je ne le pense pas. Ce qui se mesure là, ce qui porte témoignage, n'est-ce pas plutôt une certaine obéissance à une destinée?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Je crois que je n'aime pius mon mari. » Ainsi s'ouvre le Journal dans lequel Jeanne raconte les désillusions de sa vie avec Philippe. Au fil des pages, elle observe ses congénères masculins, époux en tête ; note les conversations qu'elle tient avec collègues et amie au sujet de l'amour ; et livre une réflexion sans dogmatisme ni discours idéologique sur la condition des femmes et leurs relations aux hommes, « dans un mélange d'acuité impitoyable et d'espoir obstiné »
(Mona Chollet)
Après le jubilatoire et très érotique Il est 14h, j’enlève ma culotte, Zoé Vintimille propose un journal / bio / autofiction / roman (que sais-je et qu’importe). Une histoire de femme, sans pudeur mais pas forcément impudique.
Alors que les premiers courts chapitres parlent d’«elle», elle laisse finalement tomber la distance et se met à écrire «je». Comme un besoin de cesser de se regarder, l’urgence de vivre et d’être présente.
Une femme, sa découverte de la sexualité, un mariage, des enfants… et tout s’emballe rien ne se maîtrise, la vie bouscule. Le sexe, l’amour… plus rien n’est clair
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Elle naît à 18h45, une dizaine de minutes avant son frère et deux bons mois avant terme. Elle est donc biologiquement l'aînée, mais il paraît que, concernant les naissances gémellaires, une sombre coutume attribuerait au second-né le bénéfice du droit d'aînesse.
Absurde.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Elle rencontre le sexe assez tard, si l'on tient en considération les statistiques établies. Vingt et un ans. Elle traînait cette virginité comme un boulet, rêvait d'entrer enfin dans la vraie vie, de découvrir le frisson, mais, rien à faire, ça ne venait pas. Il a bien fallu qu'elle prenne les choses en main. »
Partant d'une blessure amoureuse, la narratrice dévide sa vie et remonte au plus loin qu'elle peut, retraçant la façon dont elle a construit son rapport au sexe et à l'amour. Et comment elle s'y est révélée autant qu'enfermée. Joyeux, excitants, dérangeants, les tableaux tirés de son expérience racontent la vie d'une femme d'aujourd'hui : mère célibataire chahutée, quarantenaire qui revendique ses choix, sa sexualité et son goût des histoires
Inclassable et délirant. Intime, invraisemblable et tellement réel !
Sara Hébert convoque Bijou, son alter ego, pour nous causer de féminisme à la québécoise de banlieue. Une version punk et décomplexée pour visiter sa vie, ses journaux intimes et prodiguer de bons conseils. Vie professionnelle, drague, crushs lourdingues à virer, coups d’un soir, gestion des émotions, grand amour ou maternité.
Un festival de collages qui piquent les yeux, de portraits d’hommes et de relations merdiques, de souvenirs tendres ou chaotiques.
Enfin un manuel de développement personnel qui sent vrai et authentique. En bonus : ça fait bien marrer !
Et pour suivre les memes et collages de Sara Hébert il y a Instagram. Merci Madame Bijou !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Coucou !
Auriez-vous, par hasard, de la difficulté à :
Vous faire confiance
Respirer
Décrocher
Prendre une décision
Vous choisir
Exiger votre dû
Vous affirmer
Foncer
Et savoir ce qui est bon pour vous ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Sara Hébert puise dans l’imaginaire punk, le langage des meetings AA et les souvenirs du mariage de sa mère afin de tracer les contours de sa vie amoureuse et professionnelle. De façon intime, touchante et combative, cette autofiction illustrée s’approprie les codes des guides de bienséance, des magazines féminins et manuels de croissance personnelle pour critiquer la positivité toxique, le mythe du prince charmant et la culture du travail sexiste. Elle espère, à travers ses textes et collages, vous aider à reprendre confiance en vous, à repenser vos rapports aux patrons et à vous libérer des hommes-bouées
Dans Le siècle des égarés, Julia de Funès affirme que : « Chercher à prouver que la femme, le racisé, l’homosexuel est égal à l’homme blanc hétérosexuel n’a plus aucune pertinence en France en 2022. »
Titiou Lecoq démontre ici brillamment que sur ce point, tout n’est pas aussi clair que ça. Que les inégalités sont insidieuses, que les lois sont parfois perverses, que leur application peut être retorse et que finalement, si ! Il est pertinent et même fondamental de se pencher là dessus !
Dans cet essai, nous suivons Gwendoline de sa naissance à sa retraite en passant par le célibat, la vie en couple, le mariage, des enfants et un divorce. Et à chaque étape, l’écart se creuse. De l’argent de poche à la pension, les inégalités sont flagrantes.
Un livre comme un état des lieux (certainement pas exhaustif et purement économique) des inégalités (légales, sociales, familiales, éducationnelles…) économiques au détriment des femmes.
Avec une conclusion en forme de check-list et des questions à se poser au cours des différentes étapes de la vie (et franchement, ça vaut le coup d’oeil… tout comme les petits caractères des contrats d’assurance)
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Les hommes sont plus riches que les femmes. Ce constat se retrouve partout, a l'échelle de la société comme à celle de la famille.
Et pourtant, longtemps, il ne m'a pas intéressée. J'ai travaillé sur les violences sexuelles, les féminicides, la parentalité, le domestique, l'effacement des femmes dans l'Histoire.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Les hommes sont plus riches que les femmes.
Dès l'enfance, les garçons reçoivent plus d'argent de poche que les filles. Adultes, à poste égal, les femmes sont moins bien payées que les hommes. Et le couple accentue encore les inégalités : au cours de la vie à deux, l'écart ne cesse de se creuser, sans que ni l'une ni l'autre ne s'en rende compte. Ou bien préfère l'ignorer. Chaque fois, il y a des explications et une combinaison de "bonnes raisons" mais le tableau général est accablant. J'écris depuis des années sur les violences sexuelles, le travail domestique, l'invisibilisation des femmes.
Il était temps que je m'intéresse à ce qui est souvent plus tabou que la vie sexuelle : l'argent. »
Avec un talent rare pour la pédagogie, Titiou Lecoq décortique les statistiques les plus récentes. Elle convoque l'historienne Michelle Perrot, des économistes, une conseillère en gestion de patrimoine, des banquières, sa mère et même des arnaqueuses. Son ton mordant fait le reste.
On tourne les pages avec étonnement et parfois colère. Mais Titiou Lecoq propose aussi des solutions simples qui peuvent tout changer
Martina (ou presque Martina) a la cinquantaine. Déjà, ça commence pas trop bien. Seule et pas super à l’aise avec ses paupières et elle même. Les solutions ? Tinder et un psy ! Mais un psy plutôt original qui l’invite à rechercher sa force dans des oeuvres d’art. Direction Martigny, New-York, Vienne ou Amsterdam. Pour ce qui est de Tinder, ça sera direction Paris.
Un livre très drôle (en tout cas au début) avec une écriture pleine d’autodérision et de fatalisme enjoué. Puis, petit à petit, Martina entre dans la viande, le dur… La vie n’est jamais simple longtemps.
Un titre très amusant qui peut donc se comprendre de plusieurs manières. Parle-t-elle de ses rendez-vous ou est-ce une invitation à se rendre, à accepter sa vie et cesser le combat ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Mon gynécologue est un homme charmant. C'est le seul homme de ma vie devant lequel je me suis intégralement déshabillée après seulement cinq minutes de discussion.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « J'ai rendez-vous. Avec un homme. Au bas des marches du Sacré- Coeur, à Paris. Je ne le connais pas. C'est un site de rencontres qui nous a mis en contact par erreur. Il va peut-être me découper en rondelles et on ne découvrira jamais mon corps. Ou passer la nuit avec moi et disparaître. Ce n'est pas gagné. Mais ce n'est pas perdu non plus. Il faut essayer.
Je fais partie d'une génération pathétique, révoltée contre rien mais fatiguée de tout, persuadée d'avoir trente ans dans sa tête et dans sa chair, mais désespérée d'en avoir cinquante dans ses artères et dans son job.
J'ai rendez-vous. Avec moi-même. Et pour m'aider, j'ai un psy. Comme les autres, il prescrit des traitements. Mais ce ne sont ni des antidépresseurs, ni des anxiolytiques, ni des somnifères, ni des tisanes, ni des séjours en clinique, ni des stages de méditation.
Mon psy à moi ne prescrit que des oeuvres d'art. Et me demande de les contempler dans les musées en me posant une seule question : Comment ce que je vois peut-il me donner de la force ? »
L'héroïne de ce roman, inspirée par le vécu de l'auteure, cumule les rôles et les défis, entre travail, enfants, deuils, années qui passent, déménagement et amours compliquées. Avec un seul objectif : rester vivante, toujours. Ce livre plein d'humour et sans complexe nous aide à avancer (car ce n'est pas comme si on avait le choix, n'est-ce pas ?) en explorant le pouvoir réparateur des oeuvres d'art
Une histoire à mettre dans les grands classiques de Maigret. Un polar « sociologique » qui s’intéresse à un couple bien aisé (Monsieur est notaire et il possède une des études les plus en vue de Paris) mais qui ne se côtoie plus, ne s’aime plus et ne se croise plus que rarement dans un grand appartement. D’ailleurs, monsieur s’absente régulièrement dans les bras de jeunes filles et madame boit à la maison. Madame boit beaucoup !
Et madame débarque dans le bureau du commissaire pour signaler la disparition de monsieur Sabin-Levesque…
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Maigret jouait, dans un rayon de soleil de mars encore un peu frileux. Il ne jouait pas avec des cubes, comme quand il était enfant, mais avec des pipes.
Il y en avait toujours cinq ou six sur son bureau et, chaque fois qu'il en bourrait une, il la choisissait avec soin selon son humeur.
Son regard était flou, ses épaules tassées. Il venait de décider du reste de sa carrière. Il ne regrettait rien, mais il en gardait une certaine mélancolie.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Voilà longtemps que Nathalie Sabin-Levesque sait à quoi s'en tenir sur les fugues de son mari. Tandis qu'elle sombre peu à peu dans l'alcool, rejetée par l'entourage de ce confortable notaire du faubourg Saint-Germain, Gérard, qui ne l'aime plus, se distrait dans les boîtes de nuit des Champs-Elysées, où les professionnelles le connaissent sous le nom de monsieur Charles. Mais cela fait un mois maintenant que Gérard n'a pas reparu... C'est à l'histoire d'un couple depuis longtemps désuni que Maigret va s'intéresser ici, telle que lui permettent de la reconstituer les témoignages des amis et des domestiques. Et à une femme dont l'ascension sociale aura été payée du prix de la solitude et de la déchéance
Voilà une bien curieuse vie comme neuve, qui m’a dérouté, intrigué et perdu sur de fausses pistes tant je ne savais pas où le Georges voulait amener ce guère sympathique Dudon qui, suite à un grave accident, trouve l’opportunité de commencer une toute nouvelle vie.
Mais peut-on changer de vie ? Nos anciens démons, nos culpabilités, nos vices et toutes nos petites pourritures peuvent-elles disparaître par enchantement ?
Un livre qui pose plus de questions que Maigret n’aurait bien pu résoudre dans ses enquêtes. Un Simenon sans inspecteur, mais qui fouille dans les turpitudes des âmes
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Maurice Dudon, un étrange personnage qui mène une vie de cloporte, est renversé par une voiture. L'homme qui la conduisait l'installe à ses frais dans une clinique. Confié à Anne-Marie, une charmante infirmière qu'il épouse, il connaît un destin nouveau.
Une histoire tenue par des fils arachnéens, pas vraiment cohérente et un peu bizarre ou Monsieur et Madame s’accusent mutuellement de vouloir s’empoisonner devant les yeux d’une belle-sœur pas vraiment consistante non plus.
Et à la fin, le commissaire trouve le (ou la ?) coupable.
Voilà longtemps que je n’avais pas de commissaire Maigret… un polar qui a pris des rides
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le visiteur du mardi matin
Cela n'arrive guère plus d'une fois ou deux par an au Quai des Orfèvres, et parfois cela dure si peu qu'on n'a pas le temps de s'en apercevoir : tout à coup, après une période fiévreuse, pendant laquelle les affaires se suivent sans répit, quand elles n'arrivent pas à trois ou quatre à la fois, mettant tout le personnel sur les dents au point que les inspecteurs, faute de sommeil, finissent par avoir l'air hagard et les yeux rouges, tout à coup c'est le calme plat, le vide, dirait-on, à peine ponctué de quelques coups de téléphone sans importance.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Qui dit la vérité ? Le nommé Marton, personnage inquiet et fragile, convaincu que sa femme veut l'empoisonner à petit feu ? Ou la froide Gisèle Marton, qui affirme avec un léger mépris que son mari est neurasthénique ? L'un et l'autre en tout cas sont assez étranges pour éveiller la curiosité et le flair de Maigret. Lequel découvrira sans trop de peine l'amant de Gisèle Marton, et les tendres sentiments qui unissent Xavier Marton à sa belle-sœur. Pas de quoi déranger un commissaire. Quand il y aura bel et bien un mort, ce sera différent... Nous découvrons ici le héros de Georges Simenon plongé dans des traités sur les psychoses et les névroses. Il n'y apprendra guère que ce qu'il savait déjà : nous sommes tous, à notre façon, un peu dérangés.