Nu intérieur

Est-il possible d’aimer deux femmes ? La question ne semble pas se poser, mais comment faire ? Dire, cacher, mentir ? Est-ce satisfaisant et pour qui, pour combien de temps ?

Nu intérieur de Belinda Cannone

Belinda Cannone se met dans la peau de cet homme qui pense y parvenir et tente d’éviter la tempête qui s’annonce. Enfant gâté qui ne veut pas lâcher ses jouets mais qui n’a peut-être pas suffisamment de mains pour tout tenir

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Elle était exactement faite pour mon désir. Je lui chuchotai Je voudrais vous faire l'amour. Elle rit légèrement, Maintenant ou tout de suite ?»

Un homme amoureux de deux femmes, et que cela ne dérange en rien, quoi de plus banal aujourd'hui ? Le temps n'est plus où le péché d'adultère inspirait aux coupables les pires tourments - et à la littérature ses oeuvres les plus incandescentes.

Ce livre nous montre pourtant qu'il n'en est rien, et qu'à l'époque de la libération sexuelle, de la psychanalyse et du féminisme, la passion, la jalousie et la mauvaise foi ont encore de beaux jours devant elles. Car c'est bien de passion qu'il est question dans ce roman d'analyse. L'obscénité y croise le grand style, les mots crus se conjuguent à l'acuité du verbe, et le désordre des sentiments n'affecte jamais la syntaxe. Comme si les personnages d'un roman de Benjamin Constant et ceux d'un récit érotique s'étaient donné rendez-vous, afin de faire plus ample connaissance.

Cette confession d'un enfant du siècle - le nôtre - est un des romans les plus brûlants qui se puissent lire en ce moment. Car qu'y a-t-il de plus sexy que l'intelligence ?

Passage de l’ombre : et autres nouvelles

C’est toujours un peu pénible avec ces recueils posthumes… il y a des fonds de tiroirs et il y a des pépites, on retrouve des petites merveilles oubliées et on y colle des pages dispensables que les auteurs auraient probablement préféré oublier.

Passage de l’ombre : et autres nouvelles de Jacques Chessex

Un sentiment mitigé, donc, avec ce recueil de nouvelles inédites…

Mais au moins, on y lit du Chessex. Du noir, de l’obsessionnel, du sexuel, de l’amusé, du puissant et du dérangeant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jacques Chessex était travaillé par la question du mal, du désir, du salut - que les paysages et montagnes vaudoises ne purent jamais enserrer ni résoudre.

Plusieurs des nouvelles de ce recueil se déroulent dans un espace clos : hôpital psychiatrique ou pensionnat.

Le Portier met en scène des jeunes filles dans un dortoir, s'abandonnant aux attouchements de Jonathan. Celui-ci, égaré, voit en elles des brebis, dont il est le berger et le consolateur.

Dans Le chat et l'argent du chat, une dame tente de racheter la vie d'un matou à un chauffeur de bus payé pour le noyer...

Chez Chessex, le monde de Dieu n'est jamais loin, mais inatteignable - et son calvinisme austère toujours transgressé : toute laideur peut devenir grâce, quand l'écriture et l'envie s'en mêlent.

Il y a dans ces pages une vitalité, un goût pour l'extase, pour l'amour sous toutes ses formes, et une écriture sublime, provocante et tendre, que n'oubliera jamais le lecteur - familier ou découvrant cette oeuvre

Le roi des cons

Comment choisir ? Peut-on voir la beauté de ce qui nous est imposé ? Les yeux de ma voisine sont-ils plus verts que ceux de ma femme ?

Le roi des cons de Idi Nouhou

Un livre drôle et naïf dégageant une candeur délicieuse dont il faudrait se méfier de trop en rire.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Voici un roman qui nous vient du Niger. Oubliez ce que vous savez du Niger. Oui c'est un pays pauvre, peut-être le plus pauvre. Non, y être une femme n'est pas facile. Oui, la faim n'y est jamais loin, et oui il y a des dunes magnifiques, où furent détenus des otages français, près d'Arlit. Idi Nouhou ne va pas radicalement bousculer ce que vous savez. Mais il va tout déplacer, comme les dunes sous le vent. Le roi des cons est le récit d'un homme partagé entre deux genres de femmes : leur complémentarité semble classique, mais s'avère un peu plus complexe que le schéma occidental de la maman et de la putain. Ne serait-ce que parce que la"putain", selon nos critères, y est voilée comme la maman, et que la maman y est d'une audace redoutable...
C'est un Niamey sensuel, érotique et drôle que nous révèle Idi Nouhou ; mélancolique aussi. Et c'est dans la bouche d'une femme que revient la proustienne phrase : Il n'est pas mon genre."
Marie Darrieussecq

Les infortunes de la Belle au bois dormant : Initiation, Punition, Libération

Misère ! Que voilà une trilogie lassante à force de soumissions, humiliations et supplications. Trois tomes de fouets et de fessées.

Les infortunes de la Belle au bois dormant de Anne Rice

Les esclaves hommes sont sodomisés et les femmes violentées tant que possible. Toutes et tous ont les fesses rosies, les tétons endoloris, les sexes avides et gonflés. Tous en redemandent, offerts et nus à quatre pattes.

Quel ennui !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Vous connaissez l'histoire de la Belle au bois dormant. Mais imaginez un instant qu'une fée mutine et joliment perverse se soit subrepticement glissée dans la chambre de la petite princesse, après le départ de ses consoeurs, modifiant le sortilège. La belle enfant sera délivrée de son long sommeil par un Prince, qui l'initiera à l'amour et au plaisir dans la douleur, l'emmènera dans son royaume, où, avec des centaines d'autres jeunes esclaves, elle assouvira les désirs et les fantasmes d'une bien étrange Cour... Avec élégance et brio, Anne Rice a transformé le célèbre conte de Perrault en un conte érotique où, sous les soieries et le satin, dans le parfum de l'encens et des roses, règnent les jeux cruels de la domination et de la soumission

Le bug humain : pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher

Un essai brillant, facile d’accès, documenté et monstre intéressant sur notre cerveau et la fuite en avant de notre civilisation.

Et si notre cerveau qui avait porté l’humanité à la tête de la planète portait en son coeur l’arme de sa propre destruction.

Le bug humain : pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher de Sébastien Bohler

Ou, comment nos désirs et l’envie de les satisfaire est en train de détruire notre environnement ? C’est absolument brillant de limpidité et cela pourrait sembler désespérant d’inéluctabilité. Et pourtant, Sébastien Bohler évoque des pistes ! Mais là, il y a du travail.

Alors commençons par le début, lire ce livre ! Vraiment ! Car comme lui, je suis convaincu de l’importance de la connaissance !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il y a 200 000 ans, depuis l'Afrique, l'humanité partait à la conquête du monde. Elle détenait une arme secrète : son cerveau. Une machine à penser, à tirer parti de son environnement, à se reproduire et à dominer.

Longtemps notre meilleur allié, notre cerveau risque aujourd'hui de causer notre perte. Car il existe un défaut de conception, un véritable bug, au coeur de cet organe extraordinaire : les neurones en charge d'assurer notre survie ne sont jamais rassasiés et réclament toujours plus de nourriture, de sexe et de pouvoir.

Ainsi, nous sommes 8 milliards d'êtres humains sur Terre à rechercher encore et toujours la croissance dans tous les domaines. Pour ce faire, notre espèce hyper-consommatrice surexploite la planète, modifie son écosystème... et se met gravement en péril.

Comment se fait-il que, ayant conscience de ce danger, nous ne parvenions pas à réagir ? Peut-on résoudre ce bug et redevenir maîtres de notre destin ? Oui, à condition d'analyser en chacun de nous et non plus seulement à l'échelon économique et politique ce mécanisme infernal qui pousse notre cerveau à en demander toujours plus

Les belles ambitieuses

Un livre délicieux pour ses bons mots et ses « punchlines ». Entre Guitry et Audiard, tendre et cynique.

Les belles ambitieuses de Stéphane Hoffmann
Les belles ambitieuses de Stéphane Hoffmann

Un croc-exquis de la jeunesse bien née parisienne (enfin… de Versailles) nobliaux enarques politicards de Pompidou à Giscard.

Il n’y manquait qu’une intrigue ou un scénario pour donner un petit peu de corps. Zut.

Mais quels délices de belles tirades!

Les authentiques s’y reconnaîtront, les envieux se moqueront et les autres en riront joyeusement.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Traîner au lit avec une dame aimable est une sagesse : on n'y a besoin de rien ni de personne d'autre. C'est aussi une plénitude, c'est-à-dire un paradis. »

Paris, années 70.
La comtesse de Florensac veut avoir le salon le plus influent de Paris.
La jeune Isabelle Surgères veut changer la vie.
La douce Coquelicot veut faire plaisir à ceux qu'elle aime.
Ce sont les belles ambitieuses.
Elles s'activent autour d'Amblard Blamont-Chauvry qui, bien que polytechnicien, énarque, et promis à une brillante carrière, a décidé de s'adonner à la paresse, l'oisiveté, la luxure, la gourmandise et autres plaisirs.

Que faire de sa vie ? Comment s'épanouir ? Doit-on être utile ? Peut-on être libre ? Faut-il être ambitieux ?
À ces questions, chacun des personnages, entre Paris, Versailles et les États-Unis, à la ville comme à la campagne, répond à sa façon, et de manière parfois surprenante.
On retrouve l'élégance et l'humour mélancolique de Stéphane Hoffmann, prix Roger Nimier pour Château Bougon, dans ce roman éblouissant de finesse

Compassion

Une histoire un peu fade et pourtant assez subtile. Celle d’un homme qui se sent bien avec une femme qu’il a rencontré sur un site de rencontre grâce à une photo de portrait d’une beauté troublante.

Compassion de Stephan Enter
Compassion de Stephan Enter

Pourtant, ça ne fonctionne pas. Il n’aime pas son corps et ne la désire pas physiquement. Et elle, ne ressent rien de ses caresses et reste froide.

Un amour est il possible ou qu’est-ce ? De la compassion ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La vie sourit à Frank van Luijn, du moins de son point de vue : à bientôt quarante ans, séduisant, séducteur, célibataire endurci, sans soucis d'argent, il a tout pour être heureux. Ou presque : las de tant de liaisons éphémères, il est à la recherche d'une relation durable. Cette fois, il s'inscrit sur un site de rencontres, un de ces réseaux « d'élite » réservés aux personnes ayant fait des études supérieures. Vite déçu, il est sur le point de renoncer lorsqu'il s'arrête sur le regard profond, le visage lumineux d'une jeune femme, d'autant que l'autoportrait qu'elle a posté sur ce site est exempt des lieux communs d'usage.

De fait, la personnalité de Jessica, mélange de réserve et de spontanéité désarmante, attire, attache et captive Frank immédiatement. Dès les premiers instants d'intimité du couple, elle révèle néanmoins une fragilité, une fêlure. Frank l'homme à femmes se fait fort de la désinhiber, mais découvre avec étonnement que Jessica reste de marbre ou simule entre ses bras. Et lui, où est passé son désir ?

Et où est le bonheur ? Frank ne peut concevoir d'amour sans érotisme : il veut rompre au plus vite. Comment faire pour ne pas briser Jessica ? Cet homme pour qui tout est toujours sous contrôle fait de leur relation un étrange compte à rebours ; mais qu'a-t-il compris de Jessica, de leur histoire, et de lui-même ?

Critique des moeurs amoureuses à l'ère digitale, de la primauté de l'apparence et de l'obsession du corps, ce livre d'une précision tranchante est aussi une interrogation douloureuse, classique mais indépassable : est-il possible à l'amant de connaître l'objet de son amour ?

La chair

Une femme mûre rencontre un gigolo. Mais est-il possible de le revoir une seconde fois sans risque. Et ensuite, et encore ?
Comme une plongée dans des jeux dangereux.

La chair de Rosa Montero
La chair de Rosa Montero

De la confusion des sens et des sentiments.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pas facile d'accepter son âge quand on a soixante ans, qu'on vit seule et que votre amant vous quitte pour faire un enfant avec sa jeune épouse. Soledad engage donc un gigolo de trente ans pour l'accompagner à l'opéra et rendre jaloux le futur père. Mais à la sortie, un événement inattendu et violent bouleverse la situation et marque le début d'une relation trouble, volcanique et peut-être dangereuse.
Soledad se rebelle contre le destin avec rage et désespoir, avec humour aussi, et le récit de son aventure se mêle aux histoires des écrivains maudits de l'exposition qu'elle prépare pour la Bibliothèque nationale.

La Chair est un roman audacieux et plein de surprises, l'un des plus subtils et personnels de l'auteur. Son intrigue touchante nous parle du passage du temps, de la peur de la mort, de l'échec et de l'espoir, du besoin d'aimer et de l'heureuse tyrannie du sexe, de la vie comme un épisode fugace au cours duquel il faut dévorer ou être dévoré. Le tout dans un style allègrement lucide, cruel et d'une ironie vivifiante.

Une grande romancière décortique avec acuité et humour les sentiments d'une séductrice impénitente aux prises avec les ravages du temps