Une comédie des erreurs

Le mariage loupé de deux homosexuels au milieu des années 60 débouche sur la fuite de la femme avec sa fille dans la clandestinité en laissant le mari avec son fils. Elle ne donnera plus de nouvelle et on suit la vie de ces deux bouts de famille dans le Sud des Etats-Unis un brin raciste et homophobe.

Une comédie des erreurs de Neil Zink
Une comédie des erreurs de Neil Zink

Un livre bien tendu, militant et ingénieux au début mais qui s’enlise au milieu et fini par mièvrement s’effondrer à la fin. Rhooo, zut !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans une petite université de la Virginie, une jeune lesbienne idéaliste tombe amoureuse de son professeur de poésie, réputé pour ses frasques homosexuelles. Improbable mais pas impossible - nous sommes au milieu des années 1960. S'ensuivent quelques nuits d'amour torrides, une grossesse inattendue, un mariage à la va-vite, un deuxième enfant, et un ressentiment qui tourne à la haine mutuelle.

Alors Peggy plaque mari et fils pour disparaître avec sa fille de trois ans dans une cambrousse du sud des États-Unis. Elles squattent une bicoque délabrée et vivotent sous les identités usurpées d'une femme noire et de sa fille. La petite Karen est pâle et blonde, et alors ? À cette époque-là et dans ces régions-là, une goutte de sang noir dans un arbre généalogique suffit à justifier d'une appartenance à la race considérée jusque peu comme inférieure. Ce qui arrange Peggy, car c'est la planque idéale.

Mais échappe-t-on jamais à ses origines ? Les hasards du destin rapprocheront les membres de cette famille ô combien dysfonctionnelle, pour le meilleur et pour le pire

Après l’incendie : suivi de Trois lamentations

Une fresque bouleversante, une histoire de vie qui emporte tout. Celle de Diana Cooke, née dans la richesse déchue de l’esclavagisme et qui devra ramener la dot qui sauvera la magnifique demeure familiale, la somptueuse Saratoga. Une vie pour payer, comme une destinée déjà tracée, comme une dette à jamais remboursée.

Après l'incendie de Robert Goolrick
Après l’incendie de Robert Goolrick

Un livre pour les âmes romanesques, pour les soirées cheminées, pour les après-midi Mojito, pour les nuits d’insomnies.
En quatrième de couv’ Après l’incendie est présenté comme un anti-Autant en emporte le vent. C’est exactement ça, le livre qu’il faut pour oublier la puante Scarlett, négrière bienveillante.

Parfois des livres nous parlent, celui-ci m’a fait crier.

Et comme un bonus, en seconde partie, Trois lamentations, une nouvelle autobiographique qui m’a fait pleurer. Un plaidoyer contre le racisme et toutes les sortes d’exclusion.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Diana Cooke est née avec le siècle, dans une des plus belles maisons du Sud, la somptueuse Saratoga. Elle peut s'enorgueillir d'un patronyme qui remonte aux Pères fondateurs de l'Amérique. Mais, comme le nom de Cooke, cette maison est lestée par deux dettes abyssales. La première est financière et ne peut s'acquitter qu'au prix du sang : Diana doit se marier sous le signe de l'argent. La seconde est plus profonde : la maison des Cooke et leur prestige sont bâtis sur le plus noir péché du Sud, l'esclavage. Et cette dette-là ne se rembourse que sous la forme d'une malédiction. La voici peut-être qui s'avance sous les traits du Capitaine Copperton.

Dans Après l'incendie, Robert Goolrick nous offre une fable sur l'amour et le poids du péché de nos pères. Dans cet « anti-Autant en emporte le vent », il règle en un destin le sort de cette terre qu'il aime tant, cet impossible paradis baigné par le sang des opprimés.

Trois lamentations est le récit autobiographique d'une année où le jeune Goolrick partagea sa classe avec trois jeunes filles rejetées par ses camarades

Dis-moi pourquoi

Bouarf. Écrite comme une pièce de théâtre de boulevard un peu burlesque et un peu loupée, cette histoire de famille grotesque à la fille enfant superbe et candide est vite lue et sera vite oubliée. Légèrement wtf et sans vraiment de grands envols fun.

Dis-moi pourquoi de Patrick Besson
Dis-moi pourquoi de Patrick Besson

Vraiment, je suis passé à côté. Zou, retour à la bibliothèque !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Elle a un problème, Julie : les hommes la quittent mais ne lui disent jamais pourquoi.

Lors d'un séjour chez ses parents dans les Pyrénées, elle rencontre un jeune inspecteur du fisc, qui la quitte le jour de leurs fiançailles. Sans lui dire pourquoi. Mais nous qui avons lu le livre, on sait pourquoi !

Dis-moi pourquoi est aussi la peinture - au pistolet dirait l'auteur - d'une bourgeoisie décomposée, burlesque, égoïste, immorale et, ainsi que le montre la fin du livre, complètement folle

La fiancée était à dos d’âne

Une délicate histoire en dentelle, parfois un peu trop fragile.

La jeune Yudah est offerte à un sultan. De gré, de force, on suit son chemin erratique du désert à la mer et du couvent à Paris.

La fiancée était à dos d'âne de Vénus Khoury-Ghata
La fiancée était à dos d’âne de Vénus Khoury-Ghata

Peut-être un fil trop fin pour une histoire labyrinthique.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Deux jours à dos d'âne pour trouver la fiancée idéale. Jambes et bras épilés, mains teintes au henné, une fille à marier doit ressemblera un miroir. Chacune espère être l'élue et partir vivre en ville. Le désert est fait pour les hommes, leur regard croit voir des oasis avec des palmiers lourds de fruits quand les femmes ne voient que du sable sur du sable. Un regard circulaire a suffi au rabbin pour trouver l'élue. Il choisit Yudah pour son nom, une contraction de Yahuda, et pour ses yeux baissés lorsqu'il l'a regardée. Toute femme est belle pour le rabbin du moment qu'elle n'est ni manchote ni borgne.

Yudah est une jeune fille juive du désert algérien. Le jour où le rabbin Haïm la choisit pour être la nouvelle épouse de l'Émir Abdelkader, sa vie bascule. Yudah rêvait de palais mais se retrouve dans un campement de tentes balayé par le vent. Occupé sur d'autres fronts, l'Émir, lui, demeure invisible. Bientôt Abdelkader rend les armes : il est débarqué avec ses généraux à Toulon pendant que le reste de ses fidèles est envoyé sur l'île Sainte-Marguerite. Yudah est de ce voyage. C'est donc en France qu'elle poursuivra sa quête, inlassablement, à la recherche d'un époux qu'elle n'a toujours pas vu... Le destin merveilleux de la jeune fille du désert se réalisera-t-il ?

Combien veux-tu m’épouser ?

De la distorsion des rapports familiaux et amoureux par le fric, tout plein de fric, beaucoup, très! Et là, comment ça se passe pour cette jeunesse dorée en quête de sentiments, d’amour et de sincérité?

Un roman à plusieurs voix. Drôle et sans pitié pour ces pauvres choux blindés qui rament dans leurs riches aberrations.

Combien veux-tu m'épouser ? de Saphia Azzeddine
Combien veux-tu m’épouser ? de Saphia Azzeddine
Combien veux-tu m'épouser ? - épigraphe
Combien veux-tu m’épouser ? – épigraphe

Ils seraient presque à plaindre.

– Un petit bémol, pour une fin un peu nunuche

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une île privée des Seychelles. Tatiana, « bécasse sentimentale », rencontre Philip, un garçon bien de sa personne ; ils sont beaux, elle est riche, ils s'aiment et décident de se marier. Leur histoire a tout du conte de fées, oui... mais celui-ci est écrit par Saphia Azzeddine, experte en démolitions.

Des plages de sable fin aux coulisses du mariage, de Los Angeles à Paris, et de la meilleure copine à la femme de ménage, chaque personnage prend la parole, comme un choeur de pleureuses, et décrit ce couple en chemin vers l'autel. Sur la scène mondaine, les acteurs de cet univers d'ultra-riches et d'égoïstes liftés s'affrontent et s'esquivent dans une satire sociale aussi drôle que cruelle

Derrière la porte

Des longueurs, malheureusement. Mais une histoire d’amour puissante. L’envol de deux femmes dans l’après-guerre des années 20 à Londres.

Et puis après, un drame, bien amené, qui donne une nouvelle couleur au roman, plus sombre et plus intense.

Derrière la porte de Sarah Waters
Derrière la porte de Sarah Waters
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Angleterre, 1922. La guerre a laissé un monde sans hommes. Frances, vingt-six ans, promise à un avenir de vieille fille revêche, habite une grande maison dans une banlieue paisible de Londres avec sa mère. Pour payer leurs dettes, elles doivent sous-louer un étage. L'arrivée de Lilian et de Leonard Barber, tout juste mariés, va bousculer leurs habitudes mais aussi leur sens des convenances. Frances découvre, inquiète et fascinée, le mode de vie des nouveaux arrivants : rires, éclats de voix, musique du gramophone fusent à tous les étages. Une relation inattendue entre Frances et Lilian va bouleverser l'harmonie qui régnait dans la maison. Dans les bras de Lil, Frances découvre des plaisirs qu'elle croyait interdits, et les deux jeunes femmes songent bientôt à tout quitter pour vivre ensemble. Mais lorsque Lil découvre qu'elle est enceinte... Sarah Waters revisite les codes du roman de classe cher à la tradition britannique et dépeint un Londres en pleine tourmente dans un mélodrame sensuel et envoûtant

L’écrivain de la famille

La vie est une succession de choix, encore faut-il pouvoir imposer les siens.
Une magnifique histoire d’histoires manquées.

L'écrivain de la famille de Grégoire Delacourt
L’écrivain de la famille de Grégoire Delacourt
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Je venais d'avoir le bac de justesse. Ma soeur avait quatorze ans, elle écoutait Sheila chanter Hôtel de la plage avec les B. Devotion, allongée sur son lit. Il y avait des posters de Richard Gere et de Thierry Lhermitte sur les murs. Elle croyait au prince charmant. Elle avait peur de coucher avec un garçon, à moins qu'il ne fût le prince. Elle m'avait demandé si ça avait été bien ma première fois et j'avais répondu, d'une voix douce, oui, oui, je crois que c'était bien, et elle avait eu envie qu'on dise ça d'elle un jour, juste ça, oui, oui, c'était bien.

Et puis notre frère était entré dans la chambre, il nous avait couverts de ses ailes et nos enfances avaient disparu.

À sept ans, Édouard écrit son premier poème, quatre rimes pauvres qui vont le porter aux nues et faire de lui l'écrivain de la famille. Mais le destin que les autres vous choisissent n'est jamais tout à fait le bon...

Avec grâce et délicatesse, Grégoire Delacourt nous conte une histoire simple, familiale, drôle et bouleversante