Le roi des cons

Comment choisir ? Peut-on voir la beauté de ce qui nous est imposé ? Les yeux de ma voisine sont-ils plus verts que ceux de ma femme ?

Le roi des cons de Idi Nouhou

Un livre drôle et naïf dégageant une candeur délicieuse dont il faudrait se méfier de trop en rire.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Voici un roman qui nous vient du Niger. Oubliez ce que vous savez du Niger. Oui c'est un pays pauvre, peut-être le plus pauvre. Non, y être une femme n'est pas facile. Oui, la faim n'y est jamais loin, et oui il y a des dunes magnifiques, où furent détenus des otages français, près d'Arlit. Idi Nouhou ne va pas radicalement bousculer ce que vous savez. Mais il va tout déplacer, comme les dunes sous le vent. Le roi des cons est le récit d'un homme partagé entre deux genres de femmes : leur complémentarité semble classique, mais s'avère un peu plus complexe que le schéma occidental de la maman et de la putain. Ne serait-ce que parce que la"putain", selon nos critères, y est voilée comme la maman, et que la maman y est d'une audace redoutable...
C'est un Niamey sensuel, érotique et drôle que nous révèle Idi Nouhou ; mélancolique aussi. Et c'est dans la bouche d'une femme que revient la proustienne phrase : Il n'est pas mon genre."
Marie Darrieussecq

Ecstasy and me : la folle autobiographie d’Hedy Lamarr

Une autobiographie (vraiment?) pour émoustiller le chaland… plutôt bien réussie.

Ecstasy and me : la folle autobiographie d'Hedy Lamarr de Hedy Lamarr
Ecstasy and me : la folle autobiographie d’Hedy Lamarr de Hedy Lamarr

Il y a des longueurs, certes, le style n’est pas vraiment folichon, mais c’est souvent drôle.

Et quelle vie ! 6 mariages, autant de divorces (ce qui n’était pas vraiment simple à une époque où il fallait prouver les torts), tant d’hommes (et bisexuelle affirmée) et plus de 30 millions de dollars gagnés… et autant perdus!

Mais aussi une femme – la plus belle du monde – forte, décidée, brillante, qui prend sa vie en main, qui ne se laisse pas faire dans le cinéma des années 40. Remarquable.

Et le Wifi ? Oui, aussi, et pas que !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Autriche, 1933. La jeune Hedy Lamarr se met à nu dans le film Extase et, simulant un orgasme, devient la première actrice X de l'histoire. Le scandale est mondial. Mais quelques années plus tard, après bien des aventures dignes d'un roman d'espionnage, la voici à Hollywood où elle est sacrée « plus belle femme du monde ». Elle tourne alors aux cotés de Clark Gable et Spencer Tracy, sous la direction de grands réalisateurs comme Cecil B. DeMille ou Victor Fleming. Beauté vénéneuse, filmographie fournie et amants célèbres : Hedy Lamarr avait tout pour figurer au panthéon des reines du cinéma, entre Greta Garbo et Marlene Dietrich. Mais elle semble avoir joué de malchance... Peut-être était-elle trop sulfureuse pour l'Amérique puritaine des années 1940 ?

Elle fuit son premier époux, déguisée en prostituée ; se maria six fois ; revendiqua sa bisexualité ; prit pour amants les plus grands noms d'Hollywood ; abusa de la chirurgie esthétique ; dilapida sa fortune ; se retira de la vie publique à quarante ans, ne réapparaissant qu'au gré de ses condamnations pour vol à l'étalage. Dans cette autobiographie controversée, Hedy Lamarr livre, avec une remarquable candeur, les détails de son ascension spectaculaire, brossant au fil des pages un portrait au vitriol du Hollywood décadent des années 1940

Sur la plage de Chesil

Le gros plan foireux ! Une nuit de noce entre un jeune homme chaud bouillant prêt à exploser et une jeune femme dégoutée par l’idée même de la « chose ». La chronique d’un désastre annoncé.

Sur la plage de Chesil de Ian McEwan
Sur la plage de Chesil de Ian McEwan

Un livre court et très efficace sur le manque de dialogue de deux jeunes inexpérimentés.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ils étaient jeunes, instruits, tous les deux vierges avant leur nuit de noces, et ils vivaient en des temps où parler de ses problèmes sexuels était manifestement impossible... » Le soir de leur mariage, Edward Mayhew et Florence Ponting se retrouvent enfin seuls dans la vieille auberge du Dorset où ils sont venus passer leur lune de miel. Mais en 1962, dans l'Angleterre d'avant la révolution sexuelle, on ne se débarrasse pas si facilement de ses inhibitions et du poids du passé. Les peurs et les espoirs du jeune historien et de la violoniste prometteuse transforment très vite leur nuit de noces en épreuve de vérité où rien ne se déroule selon le scénario prévu.

Dans ce roman dérangeant, magistralement rythmé par l'alternance des points de vue et la présence obsédante de la nature, Ian McEwan excelle une nouvelle fois à distiller l'ambiguïté, et à isoler ces moments révélateurs où bifurque le cours d'une vie

Le beau monde

Rigolote critique de « la haute », là où ils sont tout aussi petits qu’en dessous. Comme un portrait en négatif de la noblesse et de ses ingravissables échelons pour qui n’est pas bien né. Ses rites, coutumes, usages et ses basses mesquineries.

Le beau monde de Laure Mi Hyun Croset
Le beau monde de Laure Mi Hyun Croset

Une fiancée, roturière, parvenue, laborieuse… ne se rend pas à son mariage le jour de ses noces avec Charles-Constant. Qu’en dira-t-on ?

C’est drôle et doucement piquant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout est prêt pour un mariage parfait. Le beau monde est réuni, l'atmosphère pétillante, l'élégance au rendez-vous. Il ne manque que la mariée.

Impatience, inquiétude... Que se passe-t-il ? Où est-elle ? Pourquoi ce retard ? Et pourquoi ce silence de mort de la part du futur marié ? Son portable sonne. Visage consterné. Les invités peuvent enfin se lâcher...

Drôle, cinglant, insolent : quand un mariage dans le beau monde tourne au jeu de massacre... Laure Mi Hyun Croset fait tomber les masques et tourne en dérision les convenances sociales

Konbini

Après marche ou crève, voici marche comme tout le monde, ou crève !

Avec un Konbini comme une métaphore de la société.

Konbini de Sayaka Murata
Konbini de Sayaka Murata

Et pour être normal, il faut un travail, un mari et des enfants. Et vite! Et démerde-toi pour trouver ça !

C’est drôle et affligeant, c’est une ode à la différence, un cri :
– Laissez-moi être qui je suis !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis l'enfance, Keiko Furukura a toujours été en décalage par rapport à ses camarades. À trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n'a aucune intention de quitter sa petite boutique, au grand dam de son entourage qui s'inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de fac ont déjà toutes fondé une famille.

En manque de main-d'oeuvre, la supérette embauche un nouvel employé, Shiraha, trente-cinq ans, lui aussi célibataire. Mais lorsqu'il apparaît qu'il n'a postulé que pour traquer une jeune femme sur laquelle il a jeté son dévolu, il est aussitôt licencié. Ces deux êtres solitaires vont alors trouver un arrangement pour le moins saugrenu mais qui leur permettra d'éviter le jugement permanent de la société. Pour combien de temps...

Une comédie des erreurs

Le mariage loupé de deux homosexuels au milieu des années 60 débouche sur la fuite de la femme avec sa fille dans la clandestinité en laissant le mari avec son fils. Elle ne donnera plus de nouvelle et on suit la vie de ces deux bouts de famille dans le Sud des Etats-Unis un brin raciste et homophobe.

Une comédie des erreurs de Neil Zink
Une comédie des erreurs de Neil Zink

Un livre bien tendu, militant et ingénieux au début mais qui s’enlise au milieu et fini par mièvrement s’effondrer à la fin. Rhooo, zut !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans une petite université de la Virginie, une jeune lesbienne idéaliste tombe amoureuse de son professeur de poésie, réputé pour ses frasques homosexuelles. Improbable mais pas impossible - nous sommes au milieu des années 1960. S'ensuivent quelques nuits d'amour torrides, une grossesse inattendue, un mariage à la va-vite, un deuxième enfant, et un ressentiment qui tourne à la haine mutuelle.

Alors Peggy plaque mari et fils pour disparaître avec sa fille de trois ans dans une cambrousse du sud des États-Unis. Elles squattent une bicoque délabrée et vivotent sous les identités usurpées d'une femme noire et de sa fille. La petite Karen est pâle et blonde, et alors ? À cette époque-là et dans ces régions-là, une goutte de sang noir dans un arbre généalogique suffit à justifier d'une appartenance à la race considérée jusque peu comme inférieure. Ce qui arrange Peggy, car c'est la planque idéale.

Mais échappe-t-on jamais à ses origines ? Les hasards du destin rapprocheront les membres de cette famille ô combien dysfonctionnelle, pour le meilleur et pour le pire

Après l’incendie : suivi de Trois lamentations

Une fresque bouleversante, une histoire de vie qui emporte tout. Celle de Diana Cooke, née dans la richesse déchue de l’esclavagisme et qui devra ramener la dot qui sauvera la magnifique demeure familiale, la somptueuse Saratoga. Une vie pour payer, comme une destinée déjà tracée, comme une dette à jamais remboursée.

Après l'incendie de Robert Goolrick
Après l’incendie de Robert Goolrick

Un livre pour les âmes romanesques, pour les soirées cheminées, pour les après-midi Mojito, pour les nuits d’insomnies.
En quatrième de couv’ Après l’incendie est présenté comme un anti-Autant en emporte le vent. C’est exactement ça, le livre qu’il faut pour oublier la puante Scarlett, négrière bienveillante.

Parfois des livres nous parlent, celui-ci m’a fait crier.

Et comme un bonus, en seconde partie, Trois lamentations, une nouvelle autobiographique qui m’a fait pleurer. Un plaidoyer contre le racisme et toutes les sortes d’exclusion.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Diana Cooke est née avec le siècle, dans une des plus belles maisons du Sud, la somptueuse Saratoga. Elle peut s'enorgueillir d'un patronyme qui remonte aux Pères fondateurs de l'Amérique. Mais, comme le nom de Cooke, cette maison est lestée par deux dettes abyssales. La première est financière et ne peut s'acquitter qu'au prix du sang : Diana doit se marier sous le signe de l'argent. La seconde est plus profonde : la maison des Cooke et leur prestige sont bâtis sur le plus noir péché du Sud, l'esclavage. Et cette dette-là ne se rembourse que sous la forme d'une malédiction. La voici peut-être qui s'avance sous les traits du Capitaine Copperton.

Dans Après l'incendie, Robert Goolrick nous offre une fable sur l'amour et le poids du péché de nos pères. Dans cet « anti-Autant en emporte le vent », il règle en un destin le sort de cette terre qu'il aime tant, cet impossible paradis baigné par le sang des opprimés.

Trois lamentations est le récit autobiographique d'une année où le jeune Goolrick partagea sa classe avec trois jeunes filles rejetées par ses camarades

Dis-moi pourquoi

Bouarf. Écrite comme une pièce de théâtre de boulevard un peu burlesque et un peu loupée, cette histoire de famille grotesque à la fille enfant superbe et candide est vite lue et sera vite oubliée. Légèrement wtf et sans vraiment de grands envols fun.

Dis-moi pourquoi de Patrick Besson
Dis-moi pourquoi de Patrick Besson

Vraiment, je suis passé à côté. Zou, retour à la bibliothèque !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Elle a un problème, Julie : les hommes la quittent mais ne lui disent jamais pourquoi.

Lors d'un séjour chez ses parents dans les Pyrénées, elle rencontre un jeune inspecteur du fisc, qui la quitte le jour de leurs fiançailles. Sans lui dire pourquoi. Mais nous qui avons lu le livre, on sait pourquoi !

Dis-moi pourquoi est aussi la peinture - au pistolet dirait l'auteur - d'une bourgeoisie décomposée, burlesque, égoïste, immorale et, ainsi que le montre la fin du livre, complètement folle

La fiancée était à dos d’âne

Une délicate histoire en dentelle, parfois un peu trop fragile.

La jeune Yudah est offerte à un sultan. De gré, de force, on suit son chemin erratique du désert à la mer et du couvent à Paris.

La fiancée était à dos d'âne de Vénus Khoury-Ghata
La fiancée était à dos d’âne de Vénus Khoury-Ghata

Peut-être un fil trop fin pour une histoire labyrinthique.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Deux jours à dos d'âne pour trouver la fiancée idéale. Jambes et bras épilés, mains teintes au henné, une fille à marier doit ressemblera un miroir. Chacune espère être l'élue et partir vivre en ville. Le désert est fait pour les hommes, leur regard croit voir des oasis avec des palmiers lourds de fruits quand les femmes ne voient que du sable sur du sable. Un regard circulaire a suffi au rabbin pour trouver l'élue. Il choisit Yudah pour son nom, une contraction de Yahuda, et pour ses yeux baissés lorsqu'il l'a regardée. Toute femme est belle pour le rabbin du moment qu'elle n'est ni manchote ni borgne.

Yudah est une jeune fille juive du désert algérien. Le jour où le rabbin Haïm la choisit pour être la nouvelle épouse de l'Émir Abdelkader, sa vie bascule. Yudah rêvait de palais mais se retrouve dans un campement de tentes balayé par le vent. Occupé sur d'autres fronts, l'Émir, lui, demeure invisible. Bientôt Abdelkader rend les armes : il est débarqué avec ses généraux à Toulon pendant que le reste de ses fidèles est envoyé sur l'île Sainte-Marguerite. Yudah est de ce voyage. C'est donc en France qu'elle poursuivra sa quête, inlassablement, à la recherche d'un époux qu'elle n'a toujours pas vu... Le destin merveilleux de la jeune fille du désert se réalisera-t-il ?

Combien veux-tu m’épouser ?

De la distorsion des rapports familiaux et amoureux par le fric, tout plein de fric, beaucoup, très! Et là, comment ça se passe pour cette jeunesse dorée en quête de sentiments, d’amour et de sincérité?

Un roman à plusieurs voix. Drôle et sans pitié pour ces pauvres choux blindés qui rament dans leurs riches aberrations.

Combien veux-tu m'épouser ? de Saphia Azzeddine
Combien veux-tu m’épouser ? de Saphia Azzeddine
Combien veux-tu m'épouser ? - épigraphe
Combien veux-tu m’épouser ? – épigraphe

Ils seraient presque à plaindre.

– Un petit bémol, pour une fin un peu nunuche

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une île privée des Seychelles. Tatiana, « bécasse sentimentale », rencontre Philip, un garçon bien de sa personne ; ils sont beaux, elle est riche, ils s'aiment et décident de se marier. Leur histoire a tout du conte de fées, oui... mais celui-ci est écrit par Saphia Azzeddine, experte en démolitions.

Des plages de sable fin aux coulisses du mariage, de Los Angeles à Paris, et de la meilleure copine à la femme de ménage, chaque personnage prend la parole, comme un choeur de pleureuses, et décrit ce couple en chemin vers l'autel. Sur la scène mondaine, les acteurs de cet univers d'ultra-riches et d'égoïstes liftés s'affrontent et s'esquivent dans une satire sociale aussi drôle que cruelle