Sans alcool

Claire Touzard est alcoolique. Enfin… était ! Elle a décidé d’arrêter et ce livre suit son parcours à la manière d’un journal.

Sans alcool de Claire Touzard

Aidée par une rencontre et l’amour elle raconte ses prises de conscience, ses difficultés, les doutes, les interactions sociales et familiales, les alcooliques anonymes, les amis et les fêtes, l’alcool mondain, la pression sociale, la vie d’avant et la vie retrouvée… Puis vint la pandémie et l’isolement et le couple qui s’y confronte et…

J’avoue que je l’ai lu de façon un peu malsaine en attendant une rechute… Un témoignage d’une grande franchise et qui posera plein de questions à qui s’en est déjà posées sur sa propre consommation.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En France, on s'avoue rarement alcoolique. Quand on boit on est festif, irrévérent, drôle. Français. Un jour pourtant, Claire arrête de boire. Elle prend conscience que cet alcool, prétendument bon-vivant, est en vérité en train de ronger sa vie. Il noyaute ses journées, altère sa pensée, abîme ses relations. En retraçant son passé, elle découvre à quel point l'alcool a été le pilier de sa construction et de son personnage de femme.

Sans alcool est le journal de son sevrage. Un chemin tortueux, parfois rocambolesque, à travers son intimité. Une quête de libération complexe, dans un pays qui sanctifie le pinard. L'autrice affronte son passé, l'héritage familial, le jugement des autres.

Son récit interroge, au-delà de son expérience. Pourquoi boire est une telle norme sociale ? Alors qu'on lui a toujours vendu la sobriété comme le choix des cons et des culs bénis, elle réalise qu'on l'a sans doute flouée. Être sobre est bien plus subversif qu'elle ne l'imaginait

Et ces êtres sans pénis !

Mais comment, mais pourquoi ? Comment et pourquoi un système peut-il exister dans lequel la moitié de la population n’a aucun autre droit que celui de se taire, se voiler et subir ? Dans quels esprits malades une telle organisation a-t-elle pu voir le jour, comment fait-elle pour perdurer ?

Et ces êtres sans pénis ! de Chahdortt Djavann

Un livre qui, sur le fond, rappelle fortement Les putes voilées n’iront pas au paradis, tout en mixant avec brio l’auto fiction, le documentaire et le roman.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je ne respecte les règles d'aucun romancier » affirme Chahdortt Djavann. En effet, la voilà qui entre et sort de manière virtuose de son roman, comme si elle franchissait les frontières d'un pays. Narratrice de sa fiction, elle en devient aussi un des personnages.

Après « faute de naissance », un premier chapitre intime où l'auteur confesse son « indélicatesse d'être née sans pénis après un frère mort », elle nous raconte, de Téhéran à Ispahan, le destin de plusieurs femmes qui paient un prix effroyable pour avoir joué autour d'une fontaine, refusé un mariage arrangé en vivant un amour homosexuel, ôté son voile en public ou tenu tête a un mari puissant.

Dans le dernier chapitre aux allures de conte, l'auteur traverse l'Europe, l'Arménie et l'Azerbaïdjan et rentre clandestinement dans son Iran natal, au risque d'être arrêtée comme espionne. Elle y retrouve deux cousines, devenues grandes résistantes, qui vont changer le cours de l'Histoire.

Voici le roman le plus atypique, le plus poétique et le plus audacieux de Chahdortt Djavann dont la plume, limpide et puissante, nous surprend et nous transporte

Combats et métamorphoses d’une femme

Après avoir parlé de lui puis de son père, Édouard Louis parle enfin de sa mère. Un livre tendre et apaisé qui décrit une relation qui n’a pas toujours été facile

Combats et métamorphoses d’une femme de Édouard Louis

Une vie de misère et de violence et enfin… sur le tard un peu de lumière

Un livre avec beaucoup de tendresse

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pendant une grande partie de sa vie ma mère a vécu dans la pauvreté et la nécessité, à l'écart de tout, écrasée et parfois même humiliée par la violence masculine. Son existence semblait délimitée pour toujours par cette double domination, la domination de classe et celle liée à sa condition de femme. Pourtant, un jour, à quarante-cinq ans, elle s'est révoltée contre cette vie, elle a fui et petit à petit elle a constitué sa liberté. Ce livre est l'histoire de cette métamorphose

Over the Rainbow

Le père de Constance, Jacques, est homosexuel et mort du SIDA au début des années 90, avant les trithérapies.

Over the Rainbow de Constance Joly

A travers ce livre elle livre un portrait très touchant de son père, de ses amours, de ses choix de vie, de l’acceptation de son homosexualité et de sa relation avec sa fille.

C’est très beau et plein d’amour

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Celle qui raconte cette histoire, c'est sa fille, Constance. Le père, c'est Jacques, jeune professeur d'Italien passionné, qui aime l'opéra, la littérature et les antiquaires. Ce qu'il trouve en fuyant Nice en 1968 pour se mêler à l'effervescence parisienne, c'est la force d'être enfin lui-même, de se laisser aller à son désir pour les hommes. Il est parmi les premiers à mourir du sida au début des années 1990, elle est l'une des premières enfants à vivre en partie avec un couple d'hommes.

Over the Rainbow est le roman d'un amour lointain mais toujours fiévreux, l'amour d'une fille grandie qui saisit de quel bois elle est faite : du bois de la liberté, celui d'être soi contre vents et marées

La familia grande

Un viol, un inceste ou un abus sur un-e enfant est plus qu’un crime. C’est une saloperie qui va marquer une vie, des vies même, des familles entières. Les broyer de noir, de colère et de culpabilité.

La familia grande de Camille Kouchner

Un livre remarquable qui décrit la lente destruction d’une familia grande, une nomenklatura bobo intello de gauche dans laquelle tout semblait permis, joyeux et festif…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est le récit incandescent d'une femme qui ose enfin raconter ce qui a longtemps fait taire la familia grande

La traversée de Pyongyang

Tout ça pour ça ?!?

Tous ces risques (réels ou fantasmés) pour courir le marathon de Pyongyang en tant que journaliste (sous une couverture bien légère) et ne ramener que… rien du tout

La traversée de Pyongyang de Marc Nexon

Une course vide dans un pays vide la peur au ventre… Un récit fantomatique

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C'est l'histoire d'un homme qui court. Sa semelle frappe le bitume. Sa respiration emplit les avenues entièrement vides. Parfois il traverse un rond-point comme un anneau gigantesque. Mais sur le côté, aucun public, engageant ou euphorique, aucune banderole, rien. Des haut-parleurs sont fixés partout, et des hommes en gris observent, à chaque carrefour, ce coureur et, loin devant, celui qui le précède.

Bienvenue dans cette capitale célèbre et silencieuse, aux façades tristement ripolinées. À Pyongyang plus qu'ailleurs, le marathon est une épreuve. Marc Nexon s'y est préparé, il a dissimulé son métier véritable, et le voici lancé. Cette course est-elle un acte un peu fou, un engagement périlleux ? Que pense celui qui, ce jour-là, traverse à petites foulées la ville la plus fermée du monde ?

D'une avenue où se rangent les camions de l'armée à l'étage interdit de l'hôtel, d'une pause très surveillée en bord de route à un sourire d'enfant, Marc Nexon raconte, évoque, respire. Ici un vêtement, là un signe. Ici un slogan, là une impasse misérable. Partout, la peur. Cette traversée métaphysique, magistralement écrite, est aussi un des rares récits sur ce pays interdit

A mains nues

Une vie de femme, une sexualité de femme, un sexe de femme, une histoire

A mains nues de Amandine Dhée

Amandine regarde en arrière et se souvient, des premiers émois, des premières langue, de la première fois, des nombreuses fois, de l’habitude, des ruptures, de la solitude et du renouveau. Elle épluche les codes et les non-dits.

C’est absolument intime et très beau. Pourtant, cette distanciation entre « je » aujourd’hui et « elle » hier m’a un peu perdu.

Alors ? Autobiographie ou autofiction ? Finalement, si les mots sont vrais, qu’importe !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
J'aimerais montrer la complexité d'un chemin où l'individu est autant l'auteur de ses choix qu'il est "fabriqué" par les autres, où distinguer son propre désir peut prendre du temps, tout comme désobéir aux attentes, souvent implicites, de son entourage et de la société. J'explore la notion de norme, la façon dont elle nous sécurise et nous enferme à la fois.
Amandine Dhée

Un bonheur que je ne souhaite à personne

Un « roman » comme un témoignage, qui sonne juste et qui est bourré d’émotions. Le combat d’une mère pour son fils autiste.

Un bonheur que je ne souhaite à personne de Samuel Le Bihan

Un livre bouleversant et qui ne se résume pas à l’autisme. Il y a une femme, sa force, les coups durs, les écueils, les bonheurs, les petites joies et les déceptions, l’administration, la condescendance… Et le grand frère aussi qu’il ne faut pas oublier, pas plus qu’elle même.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Être heureux, ça s'apprend ? » Laura, jeune mère de deux garçons dont un autiste, se pose cette question le jour où elle comprend qu'elle est en train de passer à côté de sa vie. Forte de son amour inépuisable et de sa détermination face au handicap de son fils, elle a très vite choisi de ne pas subir mais d'agir.

Seule contre tous, elle va loin, jusqu'à basculer dans l'illégalité pour obtenir de menues victoires. Mais ne s'oublie-t-elle pas trop dans cet éprouvant combat qu'elle mène au quotidien ? Où retrouver ce bonheur qui paraît s'être envolé ? Alors que le fragile édifice qu'elle a construit menace de s'effondrer, une rencontre inattendue s'offre comme une chance de sauver les siens. Saura-t-elle la saisir ?

Un bonheur que je ne souhaite à personne, véritable hymne au sexe dit « faible », fait apparaître avec une grande sensibilité combien l'adversité et une maternité à part peuvent transcender une femme

Pardon

Comme elle le dit dans la bouche de son père, la colère est un poison que tu prépares pour un autre mais que tu bois-toi même. Et ce livre ressemble à ça. Une tentative d’accorder un pardon à son père afin de cesser de s’empoisonner par sa colère.

Et c’est révoltant, parce qu’à la lecture de ce livre, il semble évident que ce salopard ne mérite aucun pardon. Il est mort et que sa dépouille pourrisse rongée par les vers.

Pardon de Eve Ensler

Mais notre fonctionnement semble ainsi fait que les rancunes nuisent plus aux victimes qu’aux coupables… C’est nul !

Et cela fait de ce livre insoutenable, un témoignage bouleversant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comme des millions de femmes, Eve Ensler a attendu sa vie entière des excuses qui ne sont jamais venues. Son bourreau, qui fut aussi son père, est mort sans exprimer aucun regret. C'est ainsi qu'Eve a décidé d'écrire elle-même cette demande de pardon tant espérée.

Derrière les mots fantasmés de son père, c'est peu à peu la vie d'Eve, ses luttes et ses passions qui transparaissent. Se dessine le portrait d'une femme incroyablement courageuse qui est parvenue à trouver une voie alternative à la honte et à la colère.

Pardon est un texte salvateur qui a suscité à sa parution aux États-Unis la même onde de choc que Les Monologues du vagin

Enfance de terre

C’est un tout joli livre, avec trop.

Trop de jolis mots, de belles émotions, d’élans d’espoirs et de candide naïveté. Beaucoup trop pour un ex président et ministre des affaires étrangères.

Enfance de terre de Didier Burkhalter
Enfance de terre de Didier Burkhalter

On ressort avec la vague impression que tout est beau et pur dans un monde de monstres, d’horreur et d’inhumanité.

Mais c’est joli

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une année est une petite vie. Quatre saisons qui passent et s'en vont, qui partent pour repartir, apparemment sans fin. Ici, ce sont quatre années et quatre saisons qui filent, font défiler leurs histoires et les mêlent parfois. D'un printemps d'une année à un hiver d'une autre année. De l'Amérique à l'Océanie, en passant par l'Europe, l'Afrique et l'Asie. D'Angelica à Victor Preciado, d'Ahmed à Imane, de Merveille à Destin et à bien d'autres encore. Au fil de ce temps, autour du monde, des enfances sortent de terre, affirmant toujours plus fort-comme si elles en doutaient toujours davantage-qu'elles ne veulent pas être l'ultime génération ; se battant avec leurs énormes petits coeurs pour faire triompher le moteur tournant de la planète et de la condition humaine : l'espoir