Maltempo

C’est le sud de l’Italie, rural. Il ne se passe rien, ça combine un peu, les jeunes font des tours en Vespa, lancent des cailloux ou sabotent des chantiers. Ils rêvent des filles qui rêvent des garçons…

Maltempo de Alfred, couleurs de Laurence Croix

Et Mimmo, avec sa guitare, déniche un concours-casting genre « Nouvelle Star » qui passe dans la commune à côté. L’occasion de reformer son groupe de rock et de trouver enfin une échappatoire !

Une fresque très réussie de l’Italie du sud et de sa jeunesse désœuvrée

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'est toi qui a volé l'argent, j'en suis sûr !
C'est pas vrai, c'est pas moi que j'ai volé !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans son village du sud de l'Italie, coincé entre le marteau de la mafia et l'enclume de la misère, Mimmo, 15 ans, rêve d'échapper à la fatalité d'une vie au rabais. Il le sent, il le sait, c'est avec sa guitare et son rêve de rock'n'roll qu'il s'en sortira. Quand il apprend que le casting d'une célèbre émission musicale débarque, ne pas laisser passer cette chance devient alors son idée fixe, son horizon...

Esmera

Sur une idée bien amusante, Zep et Vince ont signé un album érotique de très bonne facture. Esmera change de sexe à chaque orgasme !

Esmera de Zep, dessin de Vince

Une idée originale pour un scénario un peu léger – mais plaisant – avec de bouillonnants dessins de Vince. Oui, c’est vraiment très explicite !

Une bande dessinée qui se retrouve d’ailleurs – et à très juste titre – en bonne place avec Les plus belles filles de la BD érotique

Un petit regret ? Que ce ne soit pas un homme et une femme qui aient collaboré à la réalisation de ce bel objet. N’était-ce pas justement l’idéale occasion ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Rome, avril 2015.
Le sexe et la religion...
Il est toujours question de s'agenouiller... et d'être relevé.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À la fin des années 1960, Esmera Santeneo grandit à l’école pour fille du Sacro Cuore en Italie. C’est dans cet environnement austère que la jeune fille voit ses premiers désirs charnels naître en elle. Partageant ses sentiments avec son amie Rachele, Esmera vivra ses premières expériences avec des garçons. Dans l’Italie des années 1960, l’éducation sexuelle est balbutiante et le plaisir de la femme, optionnel. Les premières aventures d’Esmera sont souvent décevantes mais riches en enseignements. Quand enfin elle parvient à maîtriser son plaisir, elle découvre que son corps possède un pouvoir unique et exceptionnel : elle change de sexe avec chaque orgasme ! En se retrouvant dans la peau d’une femme ou d’un homme, Esmera aura la possibilité d’explorer relations amoureuses et jouissances d’un double point de vue : masculin et féminin. De plus, vieillissant deux fois moins vite que le commun des mortels, cette « super-héroïne » charnelle traversera le siècle jusqu’aux années 2010 et sera le témoin privilégié de l’évolution de la sexualité et du plaisir au cœur de notre société.

Des fleurs pour Algernon

C’est après avoir vu la brillante interprétation de Charlie au Théâtre de Carouge, librement inspiré Des fleurs pour Algernon, que j’ai commandé ce livre. Et si la pièce m’avait marqué, le livre est bouleversant.

Charlie au Théâtre de Carouge, mis en scène par Christian Denisart

Charlie est idiot et des chercheurs vont tenter de booster son intelligence. L’expérience fonctionne au delà de toutes les espérances, mais…

Maintenant, il avait une image claire de la mère de Charlie, criant sur lui, une ceinture de cuir à la main, et de son père qui s'efforçait de la retenir.
 - Assez, Rose! Tu vas le tuer! Laisse-le!
Et sa mère qui cherche encore à le battre, même maintenant qu'il est hors de portée et que la ceinture passe en sifflant près de ses épaules tandis qu'il s'écarte en se traînant sur le plancher.
 - Regardez-le ! hurle Rose. Il ne peut pas apprendre à lire et à écrire mais il en sait assez pour regarder une fille en pensant à ça. Je lui ferai passer ces horreurs de la tête !
 - Il n'y peut rien si cela lui fait de l'effet, c'est plus fort que lui. C'est normal. Ce n'est pas sa faute.
 - Il n'a pas à penser à ça en regardant les filles. Qu'une amie de sa sœur vienne à la maison et il se met à penser à ça! Je lui apprendrai, et il ne l'oubliera pas. Tu entends? Si jamais tu touches à une fille, je te mettrai dans une cage comme un animal pour tout le reste de ta vie. Tu m'entends ?
Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes

Un livre sur la différence et le regard de l’autre… Mais beaucoup d’autres thématiques sont traitées ici avec une très grande finesse au travers de la mère de Charlie et de toute sa famille, de ses premiers émois et de sa maturité émotionnelle qui ne suit pas linéairement son intelligence, du fait qu’il ne soit qu’un cobaye comme Algernon, de son regard sur les autres…

Les gens n'ont pas été méchants envers toi. Qu'en savez-vous? Écoutez, les meilleurs d'entre eux n'étaient que condescendants, dédaigneux - ils se servaient de moi pour se croire supérieurs et sûrs d'eux- mêmes dans leurs propres limites. N'importe qui peut se sentir intelligent auprès d'un faible d'esprit

Un conte multifacettes qui nous parle de notre humanité

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Conte randu N° 1
3 mars. Le Dr Strauss dit que je devrez écrire tout ce que je panse et que je me rapèle et tout ce qui marive à partir de mintenan. Je sait pas pourquoi mais il dit que ces un portan pour qu'ils voie si ils peuve mutilisé.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Algernon est une souris dont le traitement du Pr Nemur et du Dr Strauss vient de décupler l'intelligence. Enhardis par cette réussite, les savants tentent, avec l'assistance de la psychologue Alice Kinnian, d'appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d'esprit. C'est bientôt l'extraordinaire éveil de l'intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l'amour qui naît entre Alice et lui achève de le métamorphoser. Mais un jour, les facultés supérieures d'Algernon commencent à décliner...

Le travail m’a tué

Des débuts merveilleux avec des étoiles dans les yeux et des paillettes au coeur jusqu’à la chute sur le carrelage de l’entreprise. Enfin, chute… Suicide, pour être précis.

Le travail m’a tué de Hubert Prolongeau et Arnaud Delalande, dessins de Grégory Mardon

L’histoire d’un employé au sein d’une grosse entreprise qui, au fil des restructurations, des plans, des changements managériaux et structurels, le presse, et le presse encore plus dans une vertigineuse perte de sens et d’injonctions délirantes.

Un album très bien monté qui démontre au fil des planches la progressive perte de contrôle de Carlos.

Une entreprise responsable ET coupable !

Le suicide au travail a fait irruption dans le monde médiatique avec une première «vague» en 2006 chez Renault, puis une deuxième en 2008-2009 chez France Telecom. Pendant une saison, le sujet a été à la une. Le problème n’est pas né avec cette médiatisation, et il ne s’est pas arrêté avec elle : il y a encore eu dix suicides et six tentatives chez Renault entre 2013 et 2017, et cela sur seulement quatre des onze sites du groupe (chiffres donnés par les syndicats). Quelques victoires juridiques ont accompagné cette reconnaissance : la plus spectaculaire a été la condamnation de Renault pour «faute inexcusable» en 2009 dans l’affaire l’opposant à la veuve d’Antonio B., un salarié s’étant suicidé en 2006. C’était devant le tribunal de la sécurité sociale. En mai 2019 s’est ouvert le procès au pénal de France Telecom, devenu depuis Orange, dont sept dirigeants se sont retrouves en correctionnelle pour «harcèlement moral» et «complicité de harcèlement moral», une première qui n’a pas manqué de remettre le problème sur le devant de la scène.
Hubert Prolongeau

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Tribunal des affaires de sécurité sociale.
Les voilà : Mme Perez et son avocate.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
1 - Rester toujours égal avec ma N +1 et toujours valider avec le N + 2
2 - Rester maître de soi
3 - Attendre patiemment la fin des réunions
4 - Etre prudent
5 - Ne pas être stressé par le temps
6 - Attendre la validation du N + 2...
7 - Ne pas communiquer
8 - Avoir confiance
9 - Ne rien écrire mais parler...
10 - Construire ma vie. Ma famille. Ma femme. Mon enfant.

Yellow Cab

Si Will Eisner a toujours été pour moi la référence absolue pour la représentation de New-York en bande dessinée (en comics, donc), il me faut reconnaitre que Chabouté s’en sort remarquablement bien et que son tableau new-yorkais est tout à fait sublime !

Yellow Cab de Chabouté, d’après le roman de Benoit Cohen

Sans avoir lu le roman de Benoit Cohen, il m’est difficile de juger de l’adaptation, mais là aussi, cet album réussit à créer une ambiance, un espace et une temporalité remarquables.

L’histoire d’un auteur à la recherche d’inspiration pour faire un film et qui décide de devenir taximan à New-York.

The american dream vu par un frenchie cab driver. Une grosse réussite !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Benoit...
Est-ce que tout va bien ?...
Hm ?
Bien sûr !...
... Pourquoi tu me demandes ça ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après avoir réalisé des films et des séries pendant 20 ans, Benoit Cohen sent qu’il a besoin de prendre un nouveau départ. En 2014, il déménage pour New-York et décide de devenir chauffeur de taxi pour les besoins de l’écriture d’un scénario. En plongeant au cœur de la ville, en se nourrissant de la richesse de la métropole, il espère retrouver l’inspiration. Dans une école du Queens, il apprend les ficelles du métier, fait la rencontre de ses futurs collègues, migrants de tous pays à la recherche du « rêve américain », et affronte le labyrinthe administratif qui mène à la licence de taxi driver. Au volant de l’emblématique yellow cab, il arpente les rues de Big Apple, observe les visages de milliers de passagers et emmagasine les histoires.
Benoit Cohen pensait tirer un film de cette aventure mais le projet se transforme finalement en un récit publié chez Flammarion. Cet ouvrage traversé de souvenirs personnels, de références cinématographiques et de réflexions sur le processus créatif, prend dorénavant la forme d’une bande dessinée grâce au talent de Chabouté. Une aventure sensible, profondément humaine, devenue un album au graphisme époustouflant qui rend un vibrant hommage à la plus célèbre des cités américaines.

Rature

Mi nouvelle, mi album et vraie réussite, cette rature est très loin d’en être une. Cette histoire sublimée par les dessins envoutants et oniriques de Lucille Clerc nous emporte dans les tourments d’un père.

Parfois il avait de drôles de pensées. Des pensées de père triste. Inconsolable. Faible. Couillon. Meurtri. Oui s'en voulait. Il se disait qu'il aurait mieux valu que le fils disparaisse vraiment ce jour là. Que la mer le prenne et ne le relâche pas. Le tue pour de bon. Au moins il aurait su. Il aurait su ou il était. Mort. Bien mort. Dans les nuages ténébreux d'algues et de limons. Dans les courants bleu de Prusse. Dans les fonds sans fond. Cobalt. Gris. Transi. Flottant. Mort agité. Cadavre-cauchemar dévoré. Tandis que là, Il ne savait rien. Rien. Et cela le rongeait. Comme le sel sur une plaie. Le visage sur la lèvre blessée. Enfant. Mon enfant. Mon fils.
Rature de Philippe Claudel et illustrations de Lucille Clerc

Un pêcheur taiseux. De ceux qui ne savent pas dire autrement qu’avec leurs actes.

Et la mer, violente, impitoyable et généreuse.

Mais comment dire certaines choses quand on a pas appris à parler… A son fils, sa femme… ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'est toujours la même chose quand on s'approche. Quand on s'approche vraiment d'elle. On est attiré. Aspiré.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le Rature est toujours le premier bateau à quitter le port, et le dernier à y rentrer. Celui qui en est le patron est maladroit avec les mots, mais il sait que sur son fileyeur, il est à son exacte place, opérant les gestes millénaires, retirant du ventre immense de la mer de quoi nourrir les hommes, sous les nuages gris, les soleils et les étoiles. Le jour où il a emmené son fils pour la première fois, il s'en souvient comme dans un rêve. Son fils, grand désormais, et qui aurait dû être marin pêcheur, comme lui, et comme son père avant lui. Et pourtant, le fils est parti un jour. Avec la rage et la colère.

Cela fait combien de temps déjà ? Faut-il donc qu'il compte les semaines, les mois et les années, à s'en faire mal ? Et faut-il espérer son retour ?

Lucille Clerc a exploré toutes les nuances déployées par le texte de Philippe Claudel pour lui faire écho et l'accompagner à travers dessins, gravures, photos... Comment traduire le froid, le manque, la tristesse mais aussi l'amour, la force des liens, la transmission, la joie de la complicité. Ses illustrations incarnent magnifiquement toute la sensibilité du récit.

La bête : tome 2

Quelle réussite, quelle brillante adaptation !

La bête : tome 2 de Zidrou, dessin de Frank Pé, couleurs de Elvire de Cock

Si vous cherchez un Marsupilami tout choupinou, une histoire pour endormir les petits enfants avec des blagounettes un peu niaiseuses générées à la pelle par une IA dégénérée… passez votre chemin !

La bête, une histoire de caractère, avec quelques messages biens vus au milieu d’un Bruxelles au sortir de la 2e guerre. C’est dur et violent, ça parle d’amour, d’enfance et d’animaux. Une histoire qui peut déraper à tout instant et qui reste sur le fil tout du long.

Et si ce deuxième tome est peut-être un micro-poil en dessous de mes attentes, reste une magnifique réinterprétation de la créature de Franquin !

Et le tome 1, c’est ici

Quand je te frappe : portrait de l’écrivaine en jeune épouse

En Inde (mais c’est la même chose partout, non ?), une femme, écrivaine, épouse un homme qui rapidement, l’isole (autre ville, déconnexion des réseaux sociaux, confiscation des mots de passe mail…) et… rabaisse, exige, abuse, frappe, viole, menace de pire encore…

Et si certaines pages sont insoutenables, elles semblent tellement réelles.

L'espoir me retient d'en finir avec la vie. L'espoir est la douce voix qui me trotte dans la tête et me retient de fuir. L'espoir est le traître qui chaîne à ce mariage.
L'espoir que les lendemains seront meilleurs. L'espoir que mon mari renonce enfin à la violence. Comme dit le dicton, l'espoir est le dernier à mourir. Il m'arrive de regretter que l'espoir ne m'ait pas quittée plus tôt, sans mot d'adieu ni accolade, m'obligeant ainsi à agir.
Quand je te frappe : portrait de l’écrivaine en jeune épouse de Meena Kandasamy

Et où sont les amis, la famille, la police, les voisins ?
Et que fait la justice ?

Je suis cette femme qui ignorait qu'elle portait en elle cette autre femme, sauvage, extatique. L'étrangère que j'emmène en ville. L'étrangère que j'apprends à connaître, l'étrangère insoumise que j'ai sous la peau et qui refuse de se laisser juger.

Le récit d’une femme, seule, qui résiste et qui espère encore… jusqu’à quand, jusqu’à quoi ?

Un roman glaçant !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ma mère en parle encore.
Cinq années se sont écoulées et, chaque année, sa version de l'histoire mute, se transforme. La plupart des circonstances sombrent dans l'oubli - les différents épisodes, le mois, le jour, la saison, les et cetera et les ainsi de suite - , et ne subsistent au final que les détails les plus absurdes.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Alors qu'elle se remettait d'une déception amoureuse, la narratrice, prise entre ses aspirations et les attentes de ses parents, s'est quelque peu précipitée dans le mariage. L'heureux élu est un brillant universitaire, un admirable militant - l'homme idéal ?

Mais la jeune femme déchante vite, confinée dans sa maison à Mangalore, loin de sa famille, de ses amis. C'est d'abord ses habitudes que son mari entreprend de réformer : il faut quelle cesse de passer tant de temps sur internet, sur sa boîte mail, sur les réseaux sociaux - et puis, finalement, sur son ordinateur. Pour elle qui vit de son écriture, c'est presque un arrêt de mort. Il faut quelle devienne une parfaite femme du peuple, qu'elle assimile et incarne la doctrine marxiste. Et surtout, surtout, qu'elle respecte son époux et se conforme en tout point à ses désirs. Cet « endoctrinement » passe par la violence, qui emprunte toutes les ramifications possibles, plus perverses les unes que les autres.

Pour ne pas sombrer, la narratrice lutte, elle écrit dans sa tête, imaginant comment raconter son histoire, cherchant la moindre faille. Peu à peu, elle invente un stratagème afin de s'en sortir, de garder le contrôle de sa propre vie. De ne pas disparaître.

Porté par une voix puissante, ce récit de survie polymorphe, étonnamment lumineux, offre un éclairage salutaire sur les violences faites aux femmes, en Inde et dans le monde. Créant une tonalité singulière, à la fois intime et littéraire, l'auteur décortique avec rage et brio le mécanisme de défense inaltérable que constitue le rapport à la fiction.

La vie heureuse

Voilà une vie heureuse pleine de délicatesse. Oui, même si l’histoire est bien différente, les émotions m’ont semblé bien similaires à ce roman précédent. David réécrirait-il toujours selon le même pattern1 ou aurait-il un message qu’il ne cesserait de vouloir transmettre ?

Éric s'était levé tôt. Le malaise de la veille était une histoire ancienne. Il se sentait en forme, prêt à en découdre avec les équipes de Samsung. Il tira les rideaux pour observer un long moment Séoul, une ville qui semblait ne jamais dormir, une ville ayant sans cesse l'air de fuir (comme si elle avait quelque chose à se reprocher). Éric se laissa émerveiller par le spectacle maussade et pluvieux. Il y avait là une poésie du gris. Comme tous ceux qui souffrent, il avait si souvent rêvé de s'oublier dans un pays étranger, de se perdre dans la première foule inconnue qui s'offrirait à lui. Du douzième étage de l'hôtel, il observait les ruelles et les impasses autour de l'artère principale. Il y avait tant d'endroits où se cacher. Le royaume de l'anonymat lui tendait les bras.
La vie heureuse de David Foenkinos

Une histoire en trois période. Et si la première ma semblé longuette et la dernière un peu mélo, la deuxième m’a franchement bien amusé.

Allons David, il est temps de renaître et de laisser enfin exploser cette vie heureuse qui n’ose l’être !

1 Merci encore pour les deux trois bonnes blagues des notes de bas de page

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Éric Kherson appréhendait toujours de prendre l'avion. II dormait en général assez mal la veille du voyage, se laissant dériver vers les pires scénarios possibles, imaginant tout ce qu'il laisserait derrière lui après sa mort violente dans un crash.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Jamais aucune époque n’a autant été marquée par le désir de changer de vie. Nous voulons tous, à un moment de notre existence, être un autre. »

Un soir d’été

En refermant ce livre, je l’ai trouvé un peu vide… avec pas mal de remplissage…

Quand j'y repense, ces mots, ces mots tout simples, étaient justes, profondément justes. On avait été bien. Il y avait eu le soleil et le sel sur nos peaux. Il y avait eu de l'optimisme, de l'entrain, de la gaieté. Il y avait eu de l'insouciance, de l'indolence, un laisser-aller, un lâcher-prise. Et on avait été ensemble.
Un soir d’été de Philippe Besson

Après réflexion, c’est justement ce qu’il exprime. Le vide de la disparition, du manque. Un ami disparu un soir de fête alors que tout était simple et insouciant. En vacances sur l’Île de Ré, avec une bande copain à jouir de l’amitié, des flirts, de la légèreté des 18 ans.

… un peu vide quand même

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ce matin, au détour d'une rue, dans la ville où j'habite désormais, j'ai cru reconnaître son visage et sa démarche.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Nous étions six - cinq garçons et une fille - insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l'un d'entre nous disparaisse ? »

S'inspirant d'une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l'île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.