Oleg

Oleg (alter ego de Frederik ?) est dessinateur de BD et il peine un peu à trouver de l’inspiration.

Oleg de Frederik Peeters

Et il raconte sa vie. Avec des hauts, des délires créatifs, des retombées sur terre, sa femme et sa fille qu’il aime, la maladie, les salons de BD, son métier, les petits et gros soucis… la vie et ses questionnements.

Un album avec des pages très créatives et quelques des longueurs. Un quotidien aujourd’hui

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les récits autocentrés sont très à la mode, mais Peeters a un je-ne-sais-quoi en plus. D’une lecture agréable, Oleg rappelle Pilules bleues, mais avec vingt ans de plus, et la maturité qui l’accompagne. C’est un témoignage sincère sur son travail, son amour, sa fille, et il est génial de pouvoir ainsi pénétrer dans son intimité. D’autant qu’il a su, en superposant des images mentales incongrues à son quotidien, nous rendre curieux jusqu’au bout : voilà un pseudo-journal qu’on a du mal à lâcher !

Périandre

Premièrement, c’est le style qui m’a séduit, c’est fluide et très bien écrit, c’est beau sans être pédant, une vraie réussite.

Elle le guiderait. Elle l'aiderait à faire les bons choix, envers et contre tous, contre lui si nécessaire ; car qui d'autre qu'une mère pourrait savoir ce qui est bon pour son fils ? Elle seule savait, puisqu'elle était sa mère. Et tant qu'il l'écouterait, tant qu'il se conformerait à ses désirs, à sa volonté et à ses décisions le concernant, prises uniquement dans son intérêt, pour son bien, tant qu'il l'aimerait de cet amour inconditionnel, exclusif, total, alors toutes les beautés, toutes les joies et toutes les richesses de cette terre ici-bas lui appartiendraient. Il en serait ainsi, puisqu'elle était sa mère.
Périandre de Harold Cobert

L’histoire ? Une mère un peu abusive (oui, un peu est en italique !) que l’on suit de la naissance de son fils jusqu’à … (il va falloir le lire, mais ça vaut la peine).

De retour à l'appartement de son fils, la jovialité affichée de la mère disparut. Elle  inspecta les lieux avec minutie, retraçant comment cette petite envahisseuse avait progressivement grignoté l'espace et le cœur de la chair de sa chair. Un jour on oublie un T-shirt, un autre un chemisier, un autre encore une culotte, jusqu'à investir un tiroir de la commode, une rangée de l'armoire et un pan du dressing pour ne pas avoir à se déplacer sans cesse avec un sac d'affaires de rechange, et finir par l'anschluss fatal de la brosse à dents dans le verre de la salle de bains, point de non-retour marquant le début de la vie de couple et sonnant le glas de la liberté. « On ne se méfie jamais assez des brosses à dents », pensa-t-elle en se glissant dans les draps de son fils qu'elle voulait marquer une dernière fois de son odeur de mère.

Une histoire mise en résonance avec le mythe de Périandre. Et ça aussi, c’est très bien monté.

Peut-être un petit bémol pour la fin qui aurait peut-être pu être plus proche du mythe. Zut, Harold Cobert n’a sûrement pas osé, préférant sacrifier la marraine.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Kratéa se caresse amoureusement le ventre. Seule sur la terrasse de son palais surplombant Corinthe, elle contemple la ville sur laquelle régnera un jour son fils.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une femme donne naissance à un fils et noue une relation fusionnelle et malsaine avec son enfant, qu'elle considère comme son chef-d'oeuvre. Omniprésente, intrusive voire perverse, elle accepte difficilement l'arrivée de sa belle-fille qu'elle tente de manipuler et de briser. Lorsque cette dernière accouche à son tour d'un garçon, la grand-mère imagine son nouveau rôle

Anatomie de l’amant de ma femme

Raphaël, architecte, dans ce qui ressemble fort à un burn-out ou une grosse crise de la cinquantaine, décide de tout arrêter pour écrire, comme sa femme, écrivaine à petit succès. En panne d’inspiration pour son livre mettant en scène un nazi pétomane, il tombe sur les carnets de sa femme dans lesquels il lit ce qu’il n’aurait jamais dù ! Sa femme a un amant, et bien monté !

J'aimais bien lire ces lettres, elles étaient joliment tournées et je suis resté une bonne heure à les feuilleter, ému au souvenir de ce jeune homme sympathique qui était devenu un parfait étranger. Puis, je pris un nouveau carnet. Comme on s'ouvre une bière après en avoir déjà bu plusieurs litres. En se demandant si on en a vraiment envie. Et si je ne ferais pas mieux de suivre le conseil de la Voix, à savoir sortir faire un tour pour m'aérer la tête. J'aurais dû suivre le conseil de la Voix. En bas d'une page de ce carnet, je suis tombé sur ces phrases que je reproduis ici intégralement : « Ai revu Léon. Il m'a prise deux fois sans débander. Sa queue est plus grosse que celle de Raphaël. Je n'avais jamais fait attention à cette question de taille. Maintenant, je comprends. Il me pénètre mieux, plus vigoureusement, plus profondément. »
Anatomie de l’amant de ma femme de Raphaël Rupert

S’en suit une bonne grosse descente en déprime obsessionnelle, plutôt sexo-drolatico-philo-fantasmatico-masturbatoire

 « Il y a longtemps qu'on a pas lu un premier roman aussi libre, passionné, et bien troussé (si l'on ose dire). »
Frédéric Beigbeder, Le Figaro Magazine
Validé par Beigbeder… Fallait-il le préciser.
C’est bien ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
À midi, je suis allé faire un tour et je me suis souvenu de quelque chose concernant les débuts de roman. Plus précisément l'introduction des personnages principaux dans un récit. L'auteur se sent parfois tenu de justifier le choix de l'identité qu'il a réservée à ses personnages.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À trop fréquenter la littérature, il arrive qu'on tombe dedans. Lecteur invétéré, époux d'une écrivaine nantie d'un petit renom, architecte en rupture de plans, le héros de ce premier roman n'est pas avare de confidences sur son grand projet : écrire un livre, lui aussi. Mais son écran d'ordinateur ne se remplit que d'images qui ralentissent son travail tout en accélérant son flux sanguin... Les affres de la création deviennent de terribles compagnons dont on se distrait d'un poignet actif. Alors, le jour où par ennui ou par dépit, notre homme commet l'incorrection de parcourir le journal intime de sa femme, il en est puni par une découverte qui porte un nom : Léon, et par une révélation : c'est un amant hors normes. Affolé, vexé mais stimulé, il se lance dans une enquête qui a tout d'une quête : pourquoi chez lui sexualité et littérature sont-elles autant liées ? Cet amateur de théories cocasses s'épanche et nous entraîne, l'air de rien, dans la dernière des grandes aventures : celle qui mène à soi

Pas ce soir

Un couple qui s’éloigne, se distancie, imperceptiblement, les corps qui se séparent…

Est-ce qu'on peut rester cul et chemise avec sa femme quand elle ne vous montre plus son cul et refuse d'enlever sa chemise ?
300 jours sans toucher Isa.
Pas ce soir de Amélie Cordonnier

Et tout d’un coup, voilà 200 jours qu’on ne se touche plus, 300, plus ? Et puis, chambre à part pour mieux dormir…

Une bile âcre lui remonte depuis hier, qui n'a rien à voir avec la gueule de bois. C'est un mélange acide de hargne et de frustration, où surnagent l'amertume, la rancœur et le dépit.
Et puis ce matin est apparu dans sa bouche, pour la première fois, un goût inconnu, amer et écœurant, qu'il n'a pas encore identifié, mais qui pourrait bien être celui de la séparation.

Amélie Cordonnier se met dans la peau d’un homme qui voit sa femme s’éloigner et qui crève de désir pour elle sans réussir à la rattraper dans une totale absence de dialogue

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Désolée, ne m'en veux pas, mais je dormirai tellement mieux là-bas. Elle a dit là-bas pour désigner la chambre de Roxane, et leur quatre-pièces a beau mesurer moins de quatre-vingts mètres carrés, il lui a semblé que c'était loin. Très loin. Très très loin. Le bout du monde. Et peut-être aussi la fin d'un monde. Ah, bah d'accord. Ils en sont donc arrivés là... Des mois qu'ils se


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Un homme et une femme. Chacun de leur côté. Un homme qui ne dort pas et une femme qui s'assomme. Un homme sur sa tablette et une femme dans son bouquin. Un homme qui désire et une femme qui soupire. Un homme qui se désole, une femme qui s'enferme, les heures qui s'étirent. Et plus rien. Rien de rien."Huit mois, deux semaines et quatre jours qu'il n'a pas fait l'amour avec Isa. Et ce soir, elle lui annonce qu'elle s'installe dans la chambre de Roxane, leur fille cadette qui vient de quitter la maison. Pourquoi le désir s'est-il fait la malle ? Comment a-t-il pu s'éteindre après de si belles années ? Le départ des enfants a-t-il été fatal ? Est-ce que tout doit s'arrêter à cinquante ans ? Lui refuse de s'y résoudre puisqu'Isa semble l'aimer encore.Amélie Cordonnier ausculte l'histoire d'un couple à travers le regard d'un homme blessé

Le jeu des si

Et si… ?

Et si à la sortie de l’aéroport, en fin de soirée, épuisée, fatiguée et lasse d’attendre un conjoint qui ne viendrait pas, vous suiviez une personne tenant une pancarte au nom de Emma Auster ? L’héroïne de ce jeu des si tente l’expérience.

Postée au bout de la rue, j'étais devenue spectatrice de ma propre vie : si je ne m'étais pas enfuie au printemps dernier, je serais toujours cette femme interchangeable qui pénètre avec lui dans ce salon de thé, et sourit quand on lui tient la porte.
Le jeu des si de Isabelle Carré

Un livre un peu convenu qui tout à coup, bim ! sans prévenir, saute dans l’autofiction (pour en revenir plus tard) tout en tissant des parallèles entre celle qui aurait osé s’échapper et l’autrice coincée par le confinement. Amusant et déroutant !

Mais voilà, Isabelle Carré m’a semblé bien plus convaincante lorsqu’elle ne se cache pas

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le visage collé au hublot, j'admirais les montagnes qui s'étalaient autour du long ruban goudronné de la piste d'atterrissage. Les lignes blanches et les pointillés défilaient à toute vitesse, tels d'impeccables formulaires à découper.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Et si vous pouviez changer de vie ? Jeu des si, mode d'emploi :
Règle n° 1 : Trouvez un nouveau nom.
Règle n° 2 : Remplacez vos proches par des inconnus.
Règle n° 3 : Modifiez votre personnalité, cessez de mentir par exemple.

N'oubliez aucune piste. Peut-être vous embarquerez-vous sur un coup de tête dans le taxi d'une autre, comme Élisabeth. Et peut-être serez-vous plus libre à l'arrivée.
Isabelle Carré nous invite à découvrir un jeu fascinant, tendre, cruel, parfois dangereux. Les strates de la fiction s'y déplient pour dessiner le portrait d'une femme bouleversante et singulière qui pourtant nous ressemble. Qui n'a jamais songé à disparaître, pour mieux recommencer ?

Journal : l’histoire de mon coeur et de mon cul

Attiré bien sûr par la couv’ et le titre très tentants, je suis tombé sur un livre féministe des plus intimes et passionnants. Alors certes, il y a quelques longueurs, mais quel journal !

Je crois que c'est une de mes névroses fondatrices, une des dernières sur lesquelles je bute encore aujourd'hui : d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours considéré le sexe comme une monnaie d'échange contre de l'amour. Voulant être aimée et acceptée, j'ai toujours cru que j'obtiendrais le nécessaire en échange de faveurs sexuelles.
Et surtout j'ai très longtemps confondu désir et amour.
Journal : l’histoire de mon coeur et de mon cul de Noémie de Lattre

Premièrement, c’est très drôle et Noémie se livre sans détours. Mais ce que j’ai trouvé vraiment bien foutu, c’est qu’elle débriefe son propre journal au fil de sa lecture. Et là, ça devient très intéressant.

Personne ne m'a parlé du plaisir sexuel animal de l'allaitement. Je n'en reviens pas. Cela dit, c'est logique. Dans un cas je suis tout à mon amour maternel, donnant à mon enfant un sein nourricier. Dans l'autre je suis en mode chagasse offrant à mon amant un nichon putassier. Mais peu importe la valeur symbolique que j'y mets, ça reste mon téton qui est sucé !

On assiste à la naissance de sa conscience et de son activisme féministe dans une démarche très personnelle (et souvent absolument universelle). Le journal d’une femme qui se bat et qui apprend à s’aimer et se connaitre.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La Reine de la Pipe
12 mars 2005
Merde ! Mais qu'est-ce que j'ai ? C'est quoi le problème ? J'ai une odeur ? Un truc horrible caché dans le vagin ou tatoué dans le dos qui fait fuir tous ceux qui s'approchent trop près ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Me voici donc, toute nue, toute véhémente, toute dérisoire. Voici les méandres de ma tête et de mon cœur. Voici ma pulpe, le bois dont je suis faite. »
PS : À ma famille, mes ex et à leurs parents : s'il vous plaît, ne lisez pas ce livre. Je vous aime

À ciel ouvert

Après les autobiographiques Putain et Folle, Nelly Arcan a fait une incursion dans la fiction avec À ciel ouvert.

De voir Rose avait mis le doigt sur quelque chose en elle, sur une cicatrice de cœur manquant. Physiquement elles se ressemblaient, c'est vrai, mais cette ressemblance en indiquait une autre, cachée derrière, celle de leur mode de vie consacré à se donner ce que la nature leur avait refusé ; Rose et Julie étaient belles de cette beauté construite dans les privations, elles s'en étaient arrogé les traits par la torsion du corps soumis à la musculation, à la sudation, à la violence de la chirurgie, coups de dé souvent irréversibles, abandons d'elles-mêmes mises en pièces par la technique médicale, par son talent de refonte. Elles étaient belles de cette volonté féroce de l'être.
À ciel ouvert de Nelly Arcan

Un livre où elle explore les corps et la beauté, la vénérée beauté, la froide et chirurgicale beauté. Cette burqua de chair dont on oblige les femmes à se vêtir et qui donnera le titre à son dernier ouvrage posthume.

Des femmes prisonnières de leur image et des hommes esclaves de leurs fantasmes

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le ciel à marée haute
C'est sous un soleil d'été que cette histoire avait commencé, l'an dernier, sur le toit de l'immeuble où vivait Julie O'Brien et où elle était allongée comme une écorchure, sans mentir, mot qu'elle s'était donné en respect pour sa peau formée de rousseur et de blondeur, une peau qui venait de l'Irlande si on la faisait remonter à la troisième génération paternelle et qui n'était pas armée, s'était-elle dit ce jour-là, contre l'acidité du soleil d'aujourd'hui, qui darde, qui pique vers la population mondiale ses rayons.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sur le toit d'un immeuble de Montréal, une femme au teint de rousse est allongée, immobile, sous le soleil. Julie O'Brien souffre le martyre, mais considère les soins qu'elle s'inflige comme obligatoires.
La beauté, chez Nelly Arcan, est toujours sujet et objet de maltraitance. La beauté est une guerre. Et la guerre surgit lorsque Rose Dubois rejoint Julie sur ce toit brûlant...

Belle de jour

Une femme heureuse, à qui tout sourit aux bras d’un mari aimant. Mais, après avoir rencontré un troublant bellâtre et entendu qu’une dame de ses connaissances avait été aperçue sortant d’une maison de plaisir, elle se dit :
– Moi aussi, je veux !

- Ma chérie, ma chère chérie.
Severine alluma doucement la lampe posée sur une table basse près du lit. Elle avait besoin de voir la félicité pure, dépouillée de pensée qui se livrait dans ces paroles. La lumière, voilée d'une soie opaque, s'étala mollement à travers la chambre. Pierre n'en fut pas heurté, ne remua point, mais ce que Séverine avait tenté de surprendre, le mystère végétal d'un visage qui n'appartient encore qu'aux ombres et à la vie, avait disparu de ses traits. Il était revenu au sentiment de lui-même. 
- Comme je suis heureux de te retrouver, dit-il... Cela me manquait tant.
Il ouvrit soudain les yeux.
Belle de jour de Joseph Kessel

Incapable de résister à son fantasme, à son dévorant désir transgressif, elle s’en va vendre ses charmes chez Madame Anaïs. Une lecture dans l’attente d’un « classique, juste et moral » retour de manivelle.

Le tout dans une écriture un peu passée et ampoulée. Bof, bof… un homme qui parle des femmes

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Pour aller de sa chambre à celle de sa mère, Séverine, qui avait huit ans, devait traverser un long couloir. Ce trajet qui l'ennuyait, elle le faisait toujours en courant. Mais, un matin, Séverine dut s'arrêter au milieu du couloir. Une porte qui, à cet endroit, donnait sur la salle de bains, venait de s'ouvrir. Un plombier parut. Il était petit, épais. Son regard, filtrant sous de rares cils roux, se posa sur la petite fille. Séverine, qui, pourtant, était hardie, eut peur, recula.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une femme de la haute bourgeoisie finit par s'adonner à la prostitution en raison de sa misère affective et du caractère insipide de sa vie

L’homme que je ne devais pas aimer

Ariane (mariée, trois enfants) tombe amoureuse du serveur du bar d’en bas. Une passion irrésistible, ingérable, absolue et destructrice.

Un jeune homme est entré dans ma vie, et par son parfum, ses cheveux et ses répliques, m'a donné le prétexte idéal pour écrire sur tous mes pères. Peut-être ne suis-je amoureuse et obsédée que par l'idée même d'écrire, parce que la littérature est une véritable drogue à laquelle ses adeptes sont soumis jusqu'au trépas, parce que je fais partie des écrivains qui ne peuvent écrire qu'en pratiquant la réalité. La vie que j'avais construite manquait d'aspérités, je devais me brûler à nouveau et tout recommencer, tuer mon image de blogueuse et de mère parfaite pour créer un nouveau tableau.
L’homme que je ne devais pas aimer de Agathe Ruga

Son couple, sa famille, sa santé y survivront-ils ?

C’est juste, impeccable et bien monté. Cette descente aux enfers de la passion (qui a osé dire que ça serait agréable) goûte aussi juste que de l’autofiction (en est-ce ?), mais tout cela m’a tout de même laissé un goût de déjà lu, entendu et revu

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ce sont toujours les mêmes personnes, les mêmes musiques. Le bois collant du comptoir, les verres qui s'entrechoquent. Je repère les habitués, les saisonniers et la pénombre au fond de la salle, où personne ne va, sauf moi, très tard, quand je ne tiens plus.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Il y a un an, je suis tombée amoureuse comme on tombe malade. Il m'a regardée, c'est tout. Dans ses yeux, dans leur promesse et ma renaissance, j'étais soudain atteinte d'un mal incurable ne laissant présager rien de beau ni de fécond. Son regard était la goupille d'une grenade, un compte à rebours vers la mort programmée de ma famille. »

Ariane, heureuse en mariage et mère comblée de trois enfants, fait la rencontre de Sandro. Cette passion se propage comme un incendie et dévore peu à peu les actes de sa vie. Ariane est en fuite. L'amour pour son mari, l'attention à son entourage, à la littérature dont elle a fait son métier, sont remplacés par des gestes irrationnels, destinés à attirer l'attention d'un quasi-inconnu. Quels démons poussent Ariane vers cette obsession adolescente ? Quels pères, quels hommes de sa vie ce jeune roi de la nuit ressuscite-t-il ?

Mon mari

Quel humour, quelle découverte, quel bonheur ! Surtout, ne pas en dire trop. Celles et ceux qui l’ont déjà lu savent. Vous, les autres : lisez le !

Sur le chemin du retour, je pleure de tristesse. Je pleure pour la clémentine. Je pleure pour les lasagnes. Je pleure pour toutes ces blessures que mon mari m'inflige. Je pleure et les passants se retournent sur mon passage, car une si belle femme qui pleure, ce n'est pas si courant. Je pleure, et le pire c'est que je suis sûre que les larmes me vont bien.
Elles doivent me donner un air d'héroïne racinienne.
Mon mari de Maud Ventura

Une femme folle de son mari !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis amoureuse de mon mari. Mais je devrais plutôt dire : je suis toujours amoureuse de mon mari.
J'aime mon mari comme au premier jour, d'un amour adolescent et anachronique. Je l'aime comme si j'avais quinze ans, comme si nous venions de nous rencontrer, comme si nous n'avions aucune attache, ni maison ni enfants. Je l'aime comme si je n'avais jamais été quittée, comme si je n'avais rien appris, comme s'il avait été le premier, comme si j'allais mourir dimanche.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Excepté mes démangeaisons inexpliquées et ma passion dévorante pour mon mari, ma vie est parfaitement normale. Rien ne déborde. Aucune incohérence. Aucune manie. »

Elle a une vie parfaite. Une belle maison, deux enfants et l'homme idéal. Après quinze ans de vie commune, elle ne se lasse pas de dire « mon mari ».
Et pourtant elle veut plus encore : il faut qu'ils s'aiment comme au premier jour.
Alors elle note méthodiquement ses « fautes », les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre. Elle se veut irréprochable et prépare minutieusement chacun de leur tête-à-tête. Elle est follement amoureuse de son mari.
Du lundi au dimanche, la tension monte, on rit, on s'effraie, on flirte avec le point de rupture, on se projette dans ce théâtre amoureux