Zulu

Un polar (thriller ?) au milieu de l’apartheid et du racisme dans les tonwships d’Afrique du Sud qui monte gentiment… et de plus en plus, et de pire en pire, et quand c’est trop, il y a encore plus pire.

Zulu de Caryl Ferey

Un thriller (polar ?) absolument addictif, qu’on se dépêche de terminer pour regretter ensuite de l’avoir trop vite dévoré.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du KwaZulu pour échapper aux milices de l'Inkatha, en guerre contre l'ANC. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu'elles lui ont fait... Aujourd'hui chef de la police criminelle de Cape Town, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs en Afrique du Sud : la violence et le sida. Une jeune fille est retrouvée cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch. La cause du massacre semble être une drogue de composition inconnue. Neuman, qui enquête dans les townships sur l'agression de sa mère, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur. Ils ne savent pas où ils mettent les pieds... Si l'apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l'ombre de la réconciliation nationale...

Génération offensée : de la police de la culture à la police de la pensée

Caroline Fourest s’intéresse au « politiquement correct » qui débarque gentiment de ce côté-ci de l’Atlantique, venu des États-Unis après un passage par le Canada. De plus en plus, les réseaux sociaux s’indignent à la première suspicion d’appropriation culturelle. Faut-il être trans pour parler des trans, ne peut-on plus que parler que de sa propre couleur de peau, faut il un test ADN ou s’aider d’un nuancier pour mesurer sa légitimité ? Et pour les religions ? Le mélange des genres n’a-t-il par toujours fait partie des démarches artistiques ? Puis-je me faire des dreadlocks si je suis norvégien ?

Et d’où viennent ces réflexes identitaires et qui cachent-ils ?

Génération offensée : de la police de la culture à la police de la pensée de Caroline Fourest

Caroline Fourest revendique le droit à s’exprimer, à créer librement, en différenciant l’hommage (ou l’inspiration) du pillage culturel. Elle refuse de voir sa parole confisquée par des mouvements identitaires et appelle au respect des diversités

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'histoire de petits lynchages ordinaires, qui finissent par envahir notre intimité, assigner nos identités, transformer notre vocabulaire et menacer nos échanges. Une peste de la sensibilité.

Chaque jour, un groupe, une minorité, un individu érigé en représentant d'une cause, menace, et censure parce qu'il se dit « offensé ». Souvent, le procès est mené en criant à l'« appropriation culturelle », ce nouveau blasphème.

Au Canada, des étudiants réclament la suppression d'un cours de yoga pour ne pas risquer de « s'approprier » la culture indienne. Aux États-Unis, la chasse aux sorcières traque les menus asiatiques dans les cantines et l'enseignement des grandes oeuvres classiques, jugées choquantes et normatives. Des étudiants s'offusquent à la moindre contradiction, qu'ils considèrent comme des « micro-agressions ». Au point d'exiger des safe space, où l'on apprend à fuir le débat et l'altérité. La parole même est confisquée, selon l'origine géographique ou sociale, le genre ou la couleur de peau. Une intimidation qui va jusqu'à la menace physique et au renvoi de professeurs.

La France croyait résister à cette injonction, mais là aussi, des groupes tentent d'interdire des expositions ou des pièces de théâtre... souvent antiracistes ! La police de la culture vire à la police de la pensée.

Ce livre propose une voie authentiquement féministe et antiraciste, universaliste, qui permet de distinguer le pillage de l'hommage, tout en continuant à penser et se parler

Le rapport de Brodeck

Lu après la sublime adaptation en BD par Larcenet… Quel choc !

Il est difficile de reprendre son souffle après une telle lecture. Magnifique et pourtant d’une noirceur abyssale.

Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel

Un livre sur les pires vomissures dont les hommes sont capables, sur la guerre et la haine de l’autre, les fascismes, les compromissions et les exactions.

Mais aussi par effet de miroir, un conte sur la beauté simple de l’amour qui tente sans jamais perdre espoir, de survivre dans toute cette saleté.

Bouleversant

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien. Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache.

Moi je n'ai rien fait, et lorsque j'ai su ce qui venait de se passer, j'aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu'elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer.

Mais les autres m'ont forcé : "Toi, tu sais écrire, m'ont-ils dit, tu as fait des études." J'ai répondu que c'étaient de toutes petites études, des études même pas terminées d'ailleurs, et qui ne m'ont pas laissé un grand souvenir. Ils n'ont rien voulu savoir : "Tu sais écrire, tu sais les mots, et comment on les utilise, et comment aussi ils peuvent dire les choses. Ça suffira. Nous on ne sait pas faire cela. On s'embrouillerait, mais toi, tu diras, et alors ils te croiront." »

Coconut

Coconut, un titre qui explique tout le livre, le racisme et le besoin d’appartenance, les envies naïves et la dureté du quotidien.

Coconut de Kopano Matlwa

Un journal de deux jeunes sud-africaines à Joburg post-apartheid, l’une plutôt aisée et l’autre issue d’un milieu bien moins favorisé, deux Coconut, noires dehors et blanches dedans…

Un livre un peu plat, lancinant… Mais où est la vie quand s’en va l’espoir, insidieusement…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Entre Ofilwe, jeune fille de milieu aisé, et Fikile issue de la pauvreté, il n'est qu'un point commun : ce sont des coconuts, des gosses noires dehors et blanches dedans. Nées bien après l'Apartheid, ces deux adolescentes par ailleurs très différentes vivent chaque instant du jour en espérant trouver dans le regard des autres le reflet de ce qu'elles pensent être.

Au fil d'un dimanche dans un restaurant chic, les dérives parfois naïves de la pensée de ces filles ne tarderont pas à les confronter aux aléas du désespoir. Mais peut-il en être autrement aux portes de l'enfance, dans un monde où les certitudes et le confort sont en voie de disparition ?

Le dictionnaire de ma vie

Le problème avec les dictionnaires, c’est que je trouve ça vite ennuyeux et qu’ils aient pour mission de m’enseigner la vérité me lasse un peu.

Le dictionnaire de ma vie de Gérard Darmon
Le dictionnaire de ma vie de Gérard Darmon

Et malheureusement, ce livre là est bien un dictionnaire. Et, malgré de bonnes pages, de belles intentions et une certaine honnêteté… il ne m’a pas vraiment passionné. Un homme franc, entier, heureux père et en colère contre l’intolérance, l’antisémitisme et le racisme.

Un dictionnaire pas vraiment subversif (euphémisme) qui se termine par une supplique contre la pensée unique (que nous aurait-il caché qu’il n’aurait osé nous dire ?) … C’est gentil.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans ce livre, Gérard Darmon nous surprend et révèle les petits et grands secrets qui entourent sa vie personnelle comme sa carrière. Véritable patriarche d'une famille nombreuse, il nous dit le bonheur de sa paternité tardive, à 69 ans. Acteur transgénérationnel, il évoque ses plus grands films (Le Grand Pardon, Les Princes, 37°2 le matin, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, La Cité de la peur, Le Coeur des hommes), mais aussi ses amitiés ou son admiration pour Depardieu. De famille juive, il revendique avec force sa foi, sa culture, et stigmatise tout racisme ou antisémitisme, C'est le livre d'un homme de convictions, authentique, peu enclin aux compromis, fier de sa vie, de ses origines, de sa carrière.

Le noir qui infiltra le Ku Klux Klan

Cinq étoiles, évidement, pour Ron Stallworth et ses collègues qui ont infiltré le K.K.K. à la fin des années 70. Le ridicule des bouffons en robes et capuches pointues est délicieux. Des bras cassés qui rêvent de brûler des croix dans des délires suprématistes. Dangereux pourtant!

Le noir qui infiltra le Ku Klux Klan de Ron Stallworth
Le noir qui infiltra le Ku Klux Klan de Ron Stallworth

Bon, le bouquin… bof. Mais pour l’audace et le courage : chapeau !

Un passé pas si lointain au éternelles réminiscences bien présentes.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Tout a commencé un jour d'octobre 1978. Inspecteur à la brigade de renseignement de la police de Colorado Springs, j'avais notamment pour mission de parcourir les deux quotidiens de la ville à la recherche d'indices sur des activités subversives.
Les petites annonces ne manquaient jamais de m'étonner. Parfois, entre stupéfiants et prostitution, on tombait sur un message qui sortait de l'ordinaire. Ce fut le cas ce jour-là

Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs

Un recueil d’essais autour du racisme et des États-Unis d’aujourd’hui. Différentes facettes des violences et discriminations institutionnalisées, sournoises ou flagrantes.

Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs de Brit Bennett
Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs de Brit Bennett

Comme autant de pistes de réflexion (de rage, de révolte…) face au « Make America great again » de Trump.

Et « Great Again » comme quand ? A quel moment l’Amérique a-t-elle été « grande » au juste ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En 2020, la mort de George Floyd, homme noir qui succombe lors de son arrestation aux cris de « Ican't breathe » bouleverse le monde. En 2014 déjà, Eric Garner décédait dans les mêmes circonstances et en prononçant les mêmes paroles.

Ces neuf essais pétris d'une rage calme exposent l'omniprésence du racisme aux États-Unis, qu'il soit diffus, tapi dans des détails qui n'en sont pas, ou sidérant, énorme, invraisemblable. Du marketing des poupées d'enfants à l'absence de plaque commémorant les victimes de l'esclavage, Brit Bennett désigne de façon saisissante les manifestations de ce racisme qui n'en finit pas de tuer, et qui prospère aussi sur la bonne conscience des « gentils Blancs ». Portée par le désir d'aller de l'avant, elle rend hommage aux auteurs qui, de Toni Morrison à Ta-Nehisi Coates en passant par Jesmyn Ward, ouvrent la voie au changement en donnant à voir une expérience à nulle autre pareille

Underground Railroad

Un bouquin qui pue la violence et le racisme de l’esclavage du Sud des États-Unis. L’esclave est force de travail, marchandise, bien dont l’homme blanc nanti dispose à sa guise. Une société entière bâtie sur l’exploitation, l’humiliation et l’asservissement haineux de l’autre, du faible. Oui, ça pue !

Underground Railroad de Colson Whitehead
Underground Railroad de Colson Whitehead

Mais Cora et Caesar s’échappent ! Et les fugitifs rencontrent l’histoire. Celle de l’Underground Railroad, une organisation clandestine qui aida des dizaines de milliers d’esclaves à fuir le Sud pour se réfugier dans les états du Nord ou au Canada. Mais le chemin est long et dangereux, la traque impitoyable.

Reste un livre qui, malgré tout ça, n’a pas réussi à m’accrocher. Parfois, ça ne prend pas. Crotte.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.

De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves qui l'oblige à fuir, sans cesse, le « misérable coeur palpitant » des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.

L'une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l'« Underground Railroad », le célèbre réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, les fondements et la mécanique du racisme.

À la fois récit d'un combat poignant et réflexion saisissante sur la lecture de l'Histoire, ce roman, couronné par le prix Pulitzer, est une oeuvre politique aujourd'hui plus que jamais nécessaire

I am Not Your Negro

Le livre d’un film documentaire de Raoul Peck sur James Baldwin. Conçu autour de ses citations, interviews, extraits de discours et d’écrits sur le racisme et la ségrégation aux États-Unis.

I am not your negro de James Baldwin et Raoul Peck
I am not your negro de James Baldwin et Raoul Peck

Très (trop) court et prenant, militant et pédagogique. Pour voir ou revoir le film.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ce que les Blancs doivent faire, c'est essayer de trouver au fond d'eux-mêmes pourquoi, tout d'abord, il leur a été nécessaire d'avoir un « nègre », parce que je ne suis pas un « nègre ». Je ne suis pas un nègre, je suis un homme. Mais si vous pensez que je suis un nègre, ça veut dire qu'il vous en faut un. »
James Baldwin

Dans ses dernières années, le grand écrivain américain James Baldwin a commencé la rédaction d'un livre sur l'Amérique à partir des portraits de ses trois amis assassinés, figures de la lutte pour les droits civiques : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr. Partant de ce livre inachevé, Raoul Peck a reconstitué la pensée de Baldwin en s'aidant des notes prises par l'écrivain, ses discours et ses lettres. Il en a fait un documentaire - salué dans le monde entier et sélectionné aux Oscars - aujourd'hui devenu un livre, formidable introduction à l'oeuvre de James Baldwin. Un voyage kaléidoscopique qui révèle sa vision tragique, profonde et pleine d'humanité de l'histoire des Noirs aux États-Unis et de l'aveuglement de l'Occident

Mets le feu et tire-toi : à la recherche de James Brown et de l’âme de l’Amérique

C’est avec un angle de départ bien particulier que James McBride aborde la biographie de James Brown pour tenter de comprendre sa personnalité. Le racisme du sud des États-Unis, sans lequel il serait impossible de saisir le personnage, ses excentricités, ses peurs, sa fierté, son rapport à l’argent et aux femmes et… son caractère difficile.

 Mets le feu et tire-toi de James McBride
Mets le feu et tire-toi de James McBride

S’en suivent la célébrité, l’argent, le fisc, la descente et la prison pour un retour en grâce et à la fortune et une fin dans un corps usé par la drogue et les douleurs.

Et l’héritage ? Ha, les 100 Mo $ qui devaient aller pour l’éducation des enfants ? Ils patientent…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'histoire de James Brown, qui a révolutionné la musique américaine, accompagnée d'une réflexion sur le paysage culturel américain contemporain et l'héritage de l'artiste, décédé en 2006