Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Pas grand chose à dire sur mon frère, c’est beau… Mais.
Mon frère de Daniel Pennac
Les incessantes références à Bartelby finissent par masquer ce frère dont Pennac n’arrive plus à s’approcher et ont fini, moi aussi, par me perdre.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Je ne sais rien de mon frère mort si ce n'est que je l'ai aimé. Il me manque comme personne mais je ne sais pas qui j'ai perdu. J'ai perdu le bonheur de sa compagnie, la gratuité de son affection, la sérénité de ses jugements, la complicité de son humour, la paix. J'ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais qui ai-je perdu ?
Il est long et tortueux, le chemin de l’émancipation. Et laisser derrière soi ses blessures, le salaud, le manipulateur, le destructeur pour enfin vivre et se reconnaître, soi-même.
Avec le corps qu’elle a… de Christine Orban
Et devenir ce que nous sommes
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Elle a vingt ans, et son premier roman vient d'être accepté par un éditeur.
Ce jour d'été, au bord de la mer, aurait dû être le plus heureux de sa vie, si Beau-Père ne l'avait pas réduite à un corps dont la beauté serait le seul atout. Debout, au-dessus d'elle, il lui avait lancé devant tous les invités : « Avec le corps qu'elle a, ça va être facile pour elle... » Ces mots vont fracasser son existence pendant des années et la mener au bord du gouffre.
Dans ce roman, Christine Orban explore, avec une grande sensibilité et des accents fitzgéraldiens, les « blessures invisibles » d'une jeune femme, et sa difficulté d'être elle-même dans un monde où triomphent les apparences et la domination masculine
C’est une histoire simple avec une construction plutôt subtile. Un roman sur les plaies qui mettent du temps à se refermer… si c’est possible. Une fuite dans l’attente d’une reconstruction espérée.
Vers la beauté de David Foenkinos
Mais de grâce, plus de notes de bas de pages, de grâce !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le musée d'Orsay, à Paris, est une ancienne gare. Le passé dépose ainsi une trace insolite sur le présent. Entre les Manet et les Monet, on peut se laisser aller à imaginer les trains arrivant au milieu des tableaux. Ce sont d'autres voyages maintenant.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour devenir gardien de salle au musée d'Orsay. Personne ne connaît les raisons de cette reconversion ni le traumatisme qu'il vient d'éprouver. Pour survivre, cet homme n'a trouvé qu'un remède, se tourner vers la beauté. Derrière son secret, on comprendra qu'il y a un autre destin, celui d'une jeune femme, Camille, hantée par un drame
Il est énervant l’Éric. Purée ce qu’il écrit bien, et en plus il est drôle, vraiment, très! Il se documente, démontre, dénonce. Et surtout, il écoute son histoire lui raconter ce qu’elle a à dire et il nous en transmet l’essence dans ses livres.
Tristesse de la terre : une histoire de Buffalo Bill Cody de Éric Vuillard
Mais – et même s’il a le bonheur de faire court – il en fait quand même des caisses. Misère !
Et là, il nous raconte Buffalo Bill Cody, Sitting Bull, la colonisation de l’Amérique du Nord, le Grand Show, les massacres indiens, les boucheries, le spectacle, la misère. La naissance, l’apogée et la chute… C’est puissant.
Éric Vuillard, c’est trop !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Alors, le rêve reprend. Des centaines de cavaliers galopent, soulevant des nuages de poussière. On a bien arrosé la piste avec de l'eau, mais on n'y peut rien, le soleil cogne. L'étonnement grandit, les cavaliers sont innombrables, on se demande combien peuvent tenir dans l'arène. C'est qu'elle fait cent mètres de long et cinquante de large ! Les spectateurs applaudissent et hurlent. La foule regarde passer ce simulacre d'un régiment américain, les yeux sortis du crâne. Les enfants poussent pour mieux voir. Le coeur bat. On va enfin connaître la vérité
Un livre de mémoire, pour la (re)trouver et réussir à la construire. Comment réagir en apprenant, vingts ans plus tard, que sa cousine fut violée et tuée à l’age de neuf ans? Héloïse Guay de Bellissen part à sa découverte et plonge dans les archives judiciaires pour retrouver Sophie.
Dans le ventre du loup de Héloïse Guay de Bellissen
Le livre part dans le passé, revient, navigue dans le temps, bifurque et m’a perdu parfois. Un livre pour tuer l’Ogre sous le lit, à la recherche de l’apaisement.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) C'est un conte, un conte bien réel. Une jeune femme ouvre les archives du tribunal d'Annecy pour revenir sur le fait divers qui a détruit sa famille, trente ans auparavant. Pourquoi ne lui a-t-on jamais parlé de sa cousine Sophie, victime à 9 ans du « monstre d'Annemasse » ? Elle plonge dans son histoire comme on plonge dans la gueule du loup. Le loup qui la guette depuis l'enfance. Le loup qui a tué, jeune assassin dont la vie a été pulvérisée par un drame. Le loup qui agit silencieusement au sein de chaque famille. Héloïse fait oeuvre de vérité, met en images les mauvais rêves, revient dans la maison de vacances où les petites filles vivaient en dehors du temps des adultes.
Revisitant le mythe du Chaperon rouge, Héloïse Guay de Bellissen, dans son roman le plus ambitieux, décrit admirablement le monde noir et solaire de l'enfance, et redonne au fantôme d'une fillette existence, dignité et amour
Ecrire un livre grand public sur la transparence des informations à l’heure numérique relève de la gageure. Les enjeux sont financièrement, politiquement, socialement, économiquement, individuellement, sociétalement (j’en passe) sont tellement vastes, importants, imbriqués et complexes qu’ils en deviennent abstraits tout en restant primordiaux.
Mortelle transparence de Denis Olivennes et Mathias Chichportich
Alors, à qui s’adresse ce livre qui tente de faire le tour de la question ? À toute personne un peu curieuse qui en ressortira fatalement dubitative. La vitesse des évolutions rend obsolètes les positions aussi rapidement que les spaghettis passent d’al dente à une bouillasse infâme.
Alors, autruche ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) La transparence devient totale. Nos déplacements, nos achats, nos goûts, nos maladies, nos échanges, nos conversations : rien n'y échappe. Au bureau, des entreprises expérimentent des dispositifs enregistrant les conversations de leurs employés.
Une opération « suspecte » sur votre compte ? Votre banquier a l'obligation de vous dénoncer à une cellule anti-fraude. Vous souhaitez en parler à votre avocat ? Un juge d'instruction l'a peut-être placé sur écoute. Pour un entretien d'embauche, une visite approfondie des réseaux sociaux - ah les photos sur Facebook ! - est devenu un préalable.
Bientôt notre ADN sera séquencé de manière à ce que nos maladies soient prévisibles : les médecins s'en félicitent, les assureurs se frottent les mains.
Quand, au diktat de la transparence, s'ajoutent les effets pervers du progrès technique, c'est toute notre vie qui bascule.
Peut-on encore inverser le cours des choses ? Sommes-nous condamnés à l'autodestruction de cette société de libertés que nous avons mis tant de siècles à constituer ?
Big Data : le nouveau visage de Big Brother ?
Denis Olivennes et Mathias Chichportich analysent cette marche forcée et inconsciente vers une société soumise aux injonctions souvent absurdes d'une prétendue modernité
C’est très chou et on y croit. C’est le premier amour, pur et inaccessible, unique, bouleversant, obsessionnel. Le fantasme absolu, idéal. A remplir des pages de son nom et de je t’aime.
C’est aujourd’hui que je vous aime de François Morel
C’est aussi la période de la grande confusion, des hormones, du désir, de la faim qui dévore, de l’aveuglement et de la perte de contrôle.
Et, ma foi, c’est assez bien raconté ! A conseiller à tous les cœurs d’artichaut nostalgiques de l’époque bénie des premiers émois.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) On n'est pas sérieux quand on a douze ans. On tombe amoureux. Furieusement amoureux. Isabelle Samain, Isabelle Samain, Isabelle Samain. Son nom est un refrain, sa beauté, une chanson d'amour. On la guette, on se pâme, on fantasme, on la désire. Qui ça, on ? Ici, pas de nous (trop banal), encore moins de je (trop pédant). Le confident de C'est aujourd'hui que je vous aime, par pudeur, par plaisir, se nomme « les hommes », alias tous les garçons, alias François Morel.
Malicieux et tendre comme à son habitude, l'artiste raconte les amours débutantes, balbutiantes et gauches, désespérées et hilarantes. Il raconte les premiers émois (de véritables tortures), les illusions perdues (et retrouvées), les désordres (amoureux) et le corps qui bouillonne (tout feu tout flamme).
À personne, les hommes ne laisseront dire que l'adolescence est le plus bel âge de la vie. Oui, mais voilà, la vie va les surprendre...
Trop de jolis mots, de belles émotions, d’élans d’espoirs et de candide naïveté. Beaucoup trop pour un ex président et ministre des affaires étrangères.
Enfance de terre de Didier Burkhalter
On ressort avec la vague impression que tout est beau et pur dans un monde de monstres, d’horreur et d’inhumanité.
Mais c’est joli
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une année est une petite vie. Quatre saisons qui passent et s'en vont, qui partent pour repartir, apparemment sans fin. Ici, ce sont quatre années et quatre saisons qui filent, font défiler leurs histoires et les mêlent parfois. D'un printemps d'une année à un hiver d'une autre année. De l'Amérique à l'Océanie, en passant par l'Europe, l'Afrique et l'Asie. D'Angelica à Victor Preciado, d'Ahmed à Imane, de Merveille à Destin et à bien d'autres encore. Au fil de ce temps, autour du monde, des enfances sortent de terre, affirmant toujours plus fort-comme si elles en doutaient toujours davantage-qu'elles ne veulent pas être l'ultime génération ; se battant avec leurs énormes petits coeurs pour faire triompher le moteur tournant de la planète et de la condition humaine : l'espoir
Les livres sont des rencontres et le timing est important. Trop tôt, on y comprend rien. Et trop tard… c’est trop tard.
Éparse de Lisa Balavoine
Un livre comme une malle aux trésors de chroniques, pensées, morceaux de vie, musiques, instants, douleurs et rencontres…
Lisa dévoile ses peurs et ses doutes, ses remises en questions, ses erreurs cent fois répétées et ses fragilités avec beaucoup d’émotion et de sincérité.
Un magnifique petit bijou qui porte bien son nom, tant il ressemble à la vie qui bouscule.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Je t'aime Mathieu Amalric parce que tu me donnes envie d'écrire un roman qui s'intitulerait Je t'aime Mathieu Amalric et où je parlerais des hommes que j'aime, de ceux qui m'ont aimée, et figure-toi que parfois ce sont les mêmes. »
En faisant le tour de son existence comme on fait le tour du propriétaire, Lisa Balavoine signe un roman espiègle et nostalgique. À travers l'inventaire de ses doutes et de ses fiascos se dessine, sur fond de culture pop, l'itinéraire d'une fille, d'une mère, d'une amante. Et tandis qu'elle rassemble les morceaux de son puzzle sentimental, c'est chacun de nous qui se redécouvre lui-même