Une fille bien

L’histoire de retrouvailles avec une amie d’enfance qui débute un peu moyen, qui termine vaguement confusément et qui offre tout de même des bons moments. Une cinquantaine de mots clé pourraient être ajoutés à cette comédie un peu chick-lit qui, à trop vouloir embrasser, passe légèrement à côté de tout et ne termine rien.

Une fille bien de Valérie Toranian
Une fille bien de Valérie Toranian

Restent quelques bonnes pages sur les confusions. Celles de la mémoire, politiques, de la presse, de la vision occidentale du voile et de l’islam ou de l’homosexualité.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pourquoi sa vie avait-elle basculé en si peu de temps ?

Quand Louise Castillo lui restitue le journal intime qu'elle avait oublié chez elle trente ans plus tôt, un malaise gagne la narratrice : des pages entières sont raturées, qui semblent évoquer un événement grave, lié à une relation avec un homme plus âgé. Pourquoi ne se souvient-elle de rien ?

Alors que Sibel, sa vieille tante fantasque dont le passé arménien est marqué par la tragédie, pense qu'elle est le jouet d'une malédiction familiale, ses amies lui intiment d'affronter son histoire forcément traumatique et ses fils s'inquiètent de sa nervosité grandissante. Quant à elle, elle redoute de s'enfermer dans le rôle de la victime.

Valérie Toranian dresse, sous la forme d'une enquête psychologique, le portrait d'une fille bien résolue à résister à toute forme de conformisme. Elle nous livre une véritable comédie dramatique mettant en scène, entre cocasserie et gravité, nos obsessions contemporaines

Sexe et mensonges : la vie sexuelle au Maroc

Dans ce livre d’entretien sans tabous, Leïla Slimani donne la parole à des femmes qui ont eu (et ont parfois encore) bien des difficultés à s’épanouir sexuellement dans la société marocaine.

Sexe et mensonges : la vie sexuelle au Maroc de Leïla Slimani
Sexe et mensonges : la vie sexuelle au Maroc de Leïla Slimani

Ces portraits dépeignent une société machiste, conservatrice, islamique et patriarcale, où l’hypocrisie, l’argent et la discrétion sont les seules alternatives à l’abstinence hors mariage. Où l’hymen reste témoin de la virginité des femmes, condition quasi-requise pour un mariage.

Un livre qui peut donner à réfléchir bien au delà des frontières marocaines, à la vue des extrémismes politiques et religieux qui tentent de partout de régir le plaisir et de contrôler le corps des femmes, des homosexuels ou de toutes autres minorités.

Luz
Luz
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sexe et mensonges, c'est la parole, forte et sincère, d'une jeunesse marocaine bâillonnée dans un monde arabe où le sexe se consomme pourtant comme une marchandise.

Les femmes que Leila Slimani a rencontrées lui ont confié sans fard ni tabou leur vie sexuelle, entre soumission et transgression. Car au Maroc, la loi punit et proscrit toute forme de relations sexuelles hors mariage, tout comme l'homosexualité et la prostitution.

Dans cette société fondée sur l'hypocrisie, la jeune fille et la femme n'ont qu'une alternative : vierge ou épouse.

Sexe et mensonges est une confrontation essentielle avec les démons intimes du Maroc et un appel vibrant à la liberté universelle d'être, d'aimer et de désirer

Où allons-nous, mes amis ?

Parfait pour se questionner ou se réunir pour tenter de chercher des solutions, ce petit essai ne m’a pourtant pas emmené très loin avec lui. Un livre pourtant érudit et plein de bonnes intentions capable de mettre en évidences nos erreurs et nos manquements, mais sans pour autant proposer des solutions. Si ce n’est peut-être l’éducation et la discussion comme armes contre l’obscurantisme.

Où allons-nous, mes amis ? de Marek Halter
Où allons-nous, mes amis ? de Marek Halter

Oui, d’accord. L’intelligence contre la bêtise, soit ! Super, même. Mais…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Mes amis, il ya urgence. Nous marchons et ignorons où mènent nos pas. Même l'horizon, que certains tentent de nous dessiner, se dissout dans le brouillard. Nous sommes comme ce voyageur du Transsibérien qui, jour après jour, se lamente sur son siège. « Personne ne peut m'aider, personne. - Mais pourquoi ? - Parce que, depuis une semaine déjà, je roule dans un train qui ne va pas dans la bonne direction ! » Depuis une semaine ? Pour nous, depuis bien plus longtemps. Avons-nous essayé de tirer la sonnette d'alarme ? De changer de train ? De direction ? Mais pour aller où ? Vieille question. Quo Vadis. Domine ? « Où vas-Tu, Seigneur ? » Où allons-nous, mes amis ? Où voulons-nous aller ? »

Dans un monde dominé par la peur et menacé par les guerres de religion, Marek Halter tente inlassablement de restaurer le dialogue entre juifs, musulmans et chrétiens. D'une voix puissante, il lance avec ce texte un nouvel appel à la réconciliation et à la paix

Le mariage de plaisir

Comme une fresque, ce conte est une histoire d’amour et de jalousie. Il parle des différences, de l’arbitraire et du racisme en suivant Amir, ses femmes, ses enfants et petits enfants. Des personnages attachants gouvernés par leurs démons et leurs passions portés dans l’histoire du Maroc.

Le mariage de plaisir de Tahar Ben Jeloun
Le mariage de plaisir de Tahar Ben Jeloun

C’est dur et tendre.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans l'islam, il est permis à un homme qui part en voyage de contracter un mariage à durée déterminée pour ne pas être tenté de fréquenter les prostituées. On le nomme « mariage de plaisir ».

C'est dans ces conditions qu'Amir, un commerçant prospère de Fès, épouse temporairement Nabou, une Peule de Dakar, où il vient s'approvisionner chaque année en marchandises. Mais voilà qu'Amir se découvre amoureux de Nabou et lui propose de la ramener à Fès avec lui. Nabou accepte, devient sa seconde épouse et donne bientôt naissance à des jumeaux. L'un blanc, l'autre noir. Elle doit affronter dès lors la terrible jalousie de la première épouse blanche et le racisme quotidien.

Quelques décennies après, les jumeaux, devenus adultes, ont suivi des chemins très différents. Le Blanc est parfaitement intégré. Le Noir vit beaucoup moins bien sa condition et ne parvient pas à offrir à son fils Salim un meilleur horizon. Salim sera bientôt, à son tour, victime de sa couleur de peau

Ahlam

Un livre tout en dentelles dans la grande tradition romantique d’un amour naissant de l’art et de la beauté. Mais les enfers ne sont jamais loin et ici, en Tunisie, en plein printemps arabe, le diable guide la main des extrémistes.

Ahlam de Marc Trévidic
Ahlam de Marc Trévidic

Et que les femmes sont belles sous le soleil.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lorsqu'en 2000 Paul, célèbre peintre français, débarque aux Kerkennah en Tunisie, l'archipel est un petit paradis pour qui cherche paix et beauté. L'artiste s'installe dans « la maison de la mer », noue une forte amitié avec la famille de Farhat le pêcheur, et particulièrement avec Issam et Ahlam, ses enfants incroyablement doués pour la musique et la peinture. Peut-être pourront-ils, à eux trois, réaliser le rêve de Paul : une oeuvre unique et totale où s'enlaceraient tous les arts.

Mais dix ans passent et le tumulte du monde arrive jusqu'à l'île. Ben Ali est chassé. L'islamisme gagne du terrain. L'affrontement entre la beauté de l'art et le fanatisme religieux peut commencer

La Mecque-Phuket

Des portraits à l’essence pure d’humour d’une famille musulmane immigrée du Maghreb dans une banlieue parisienne.

Une galerie aux clichés magnifiques.

La Mecque-Phuket de Saphia Azzeddine
La Mecque-Phuket de Saphia Azzeddine

Je rigole encore.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Qu'il est vertueux d'offrir un voyage à La Mecque à ses parents ! Qu'il est bon de se sacrifier pour sa famille ! Et que la vie est simple quand on sait être docile ! Naviguant entre bêtise théorique et intelligence pratique, Fairouz mène un combat obstiné avec elle-même pour s'affranchir de l'estampille natale, de celles qui nous poursuivent comme un boulet en soirée et qui se révèlent plus nocives qu'une belle-mère mécontente si on ne les maîtrise pas. Fairouz tacle ses réflexes de fille bien pour n'être qu'une fille. Elle va s'attacher, nerveusement mais habilement, à se réapproprier sa vie, entre ce qu'on lui a transmis et ce qui se profile à l'horizon. L'horizon, c'est La Mecque... mais, après tout, pourquoi pas Phuket ?

Bilqiss

Une gifle à la suffisance.
Le combat – perdu d’avance ? – d’une femme pour une dignité indispensable : la liberté de penser et de s’exprimer.
La consternante lâcheté des hommes devant le pouvoir et l’autorité.

Bilqiss de Saphia Azzeddine
Bilqiss de Saphia Azzeddine
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Vous priez encore Dieu ?

- Bien sûr. Pourquoi ne le ferais-je pas ?

- Eh bien, il me semble qu'Il vous a abandonnée ces derniers temps.

- Allah ne m'a jamais abandonnée, c'est nous qui L'avons semé.»

Bilqiss est l'héroïne de ce roman : c'est une femme indocile dans un pays où il vaut mieux être n'importe quoi d'autre et si possible un volatile. On l'a jugée, on l'a condamnée, on va la lapider. Qui lui lancera la première pierre ? Qui du juge au désir enfoui ou de la reporter américaine aux belles intentions lui ôtera la vie ? Le roman puissant de Saphia Azzeddine est l'histoire d'une femme, frondeuse et libre, qui se réapproprie Allah