La familia grande

Un viol, un inceste ou un abus sur un-e enfant est plus qu’un crime. C’est une saloperie qui va marquer une vie, des vies même, des familles entières. Les broyer de noir, de colère et de culpabilité.

La familia grande de Camille Kouchner

Un livre remarquable qui décrit la lente destruction d’une familia grande, une nomenklatura bobo intello de gauche dans laquelle tout semblait permis, joyeux et festif…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est le récit incandescent d'une femme qui ose enfin raconter ce qui a longtemps fait taire la familia grande

Zulu

Un polar (thriller ?) au milieu de l’apartheid et du racisme dans les tonwships d’Afrique du Sud qui monte gentiment… et de plus en plus, et de pire en pire, et quand c’est trop, il y a encore plus pire.

Zulu de Caryl Ferey

Un thriller (polar ?) absolument addictif, qu’on se dépêche de terminer pour regretter ensuite de l’avoir trop vite dévoré.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du KwaZulu pour échapper aux milices de l'Inkatha, en guerre contre l'ANC. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu'elles lui ont fait... Aujourd'hui chef de la police criminelle de Cape Town, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs en Afrique du Sud : la violence et le sida. Une jeune fille est retrouvée cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch. La cause du massacre semble être une drogue de composition inconnue. Neuman, qui enquête dans les townships sur l'agression de sa mère, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur. Ils ne savent pas où ils mettent les pieds... Si l'apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l'ombre de la réconciliation nationale...

L’autre part

Une BD sans texte magnifique et tellement évocatrice.

L’autre part de Créons

Difficile de donner une explication trop carrée et c’est toute la beauté de ce livre qui parle de la force du dessin, de la couleur et de la musique pour nous permettre de nous trouver et nous retrouver.

L’histoire d’un crayon rouge de toutes les couleurs, d’un troubadour qui ne refuse jamais un petit coup sur le pouce et une petite fille escargot qui vont enchanter une forêt

Splendide !

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Un album de bandes dessinée dans la collection 7|107 qui nous raconte les aventures d'un personnage connu sous le nom de Crayon. Le contenu Familier des Bruxellois depuis des années, on retrouve le personnage street art en forme de crayon dans les endroits les plus improbables de la ville. Crayon est décliné et coloré, mis en scène il anime les rues de la capitale, invitant les passants à s'exprimer et à investir la ville comme un vaste espace de création, à la fois poétique et tendrement critique.
L'auteur de ces crayons est lui-même connu sous ce pseudonyme (Crayon ou Créons). Peut-être même que ces crayons sont en fait les créations d'un collectif... En tout cas, de la rue, le personnage, Crayon, passe au récit graphique, sans bulles ni textes. Aucun. Et ce pour élargir les horizons du possible. Mêlant et explorant une diversité de techniques ? dessin, aquarelle, peinture à l'huile... ? notre familier crayon nous plonge dans une histoire peuplée de références populaires, de clins d'oeil aux cartoons de Disney, parmi d'autres nostalgies vivifiées par un regard bien ancré dans les questionnements de nos contemporains.
Bref un album pour les petits comme pour les grands

À la piscine avec Norbert

La narratrice (Véronique ?), baise avec Norbert (entre autres) et fait des longueurs à la piscine. Elle pêche sur Meetic, et s’interroge, questionne et philosophe…

À la piscine avec Norbert de Véronique Pittolo

Désenchantée, elle peine à trouver un sens, un but ou des émotions qui l’emportent… Et d’ailleurs pour aller où, à l’approche de la soixantaine, à l’âge de calculer ses points de retraite pour évaluer la taille des rêves possibles…

Alors elle nage, elle baise et elle philosophe…

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À l'approche de la soixantaine, une femme doit faire des efforts pour atténuer les rides et bien choisir ses petites culottes, surtout quand elle n'a pas la silhouette d'Ursula Andress.

Des efforts, l'héroïne de ce roman en fait encore, le soir, pour rompre sa solitude sur les sites de rencontre, livrée aux faux-semblants du virtuel.

Avec Norbert (rencontré sur Meetic), elle baise, elle va à la piscine, elle parle de tout, de sexe, du salaire des patrons du CAC 40, des migrants, de #Metoo, de sa future (toute petite) retraite. Elle lui parle de poésie, il répondT'as pas d'autres sujets en réserve ?

Il cite la sélection de l'équipe de France, elle préfère Kafka, il la voudrait en robe, elle préfère les pantalons.

À part ça, ils s'entendent bien.

À la piscine avec Norbert est un texte cru, drôle et enjoué, une réponse féminine et féministe aux Houellebecq de tous bords

Les chemins de désir

Claire Richard interroge ses désirs et sa consommation de porn. Des premières images de son enfance, trouvées sur une BD en haut d’une bibliothèque jusqu’au porn tubes et …

Un livre à la première page d’une splendide poésie !

Les chemins de désir de Claire Richard

Tout ça sent le vécu et parle de l’étrange cohabitation de l’imaginaire et d’IRL. Peut-être comme une sexualité en perpétuelle découverte.

Un tout petit (trop petit ?) livre d’une grande sincérité tout à fait touchant. Un livre personnel (comme un chemin de désir) et universel comme le plaisir

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Les architectes appellent "chemins de désir" les sentiers qui se forment progressivement sous les pas des marcheurs, des animaux ou des cyclistes, à côté des infrastructures prévues pour eux. Ils apparaissent dans la neige sale, l'herbe foulée, dans la boue et sur le bitume frais. La plupart du temps, on les voit à peine. »

Enfant et momentanément esseulée dans la maison de ses grands-parents, la narratrice tombe sur une revue « pour adultes », dont elle a le temps de regarder quelques images avant que son père ne la découvre et l'interrompe. Ces images oubliées se réveillent à l'adolescence, au contact d'une BD rencontrée par hasard. La narratrice découvre alors l'univers de la pornographie et tout ce qu'il provoque en elle. Ce sont les années 1990 et les BD laissent bientôt place aux premiers sites web, puis aux puissantes et prédatrices plateformes des « tubes ». Au contact de ces nouveaux supports, les « chemins de désir » esquissés dans l'enfance se développent dans des direction inattendues...

Cette exploration intime de l'imagerie pornographique est prise dans une tension qui lui donne toute sa force : d'un côté la conscience des conditions le plus souvent exécrables de production du porno (domination masculine, exploitation de femmes très jeunes, modèle de sexualité fondé sur la soumission), et d'un autre côté une fascination irrépressible, qui pousse à y aller voir, encore et encore

Le dernier enfant

Je me suis fait cueillir comme un bleu par ce livre. Chronologie d’une journée clé ! Le départ de la maison du dernier enfant.

Le dernier enfant de Philippe Besson

Une mère désemparée à la tristesse infinie qui tente de faire bonne figure.

C’est tout petit et c’est immense !

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« Elle le détaille tandis qu'il va prendre sa place : les cheveux en broussaille, le visage encore ensommeillé, il porte juste un caleçon et un tee-shirt informe, marche pieds nus sur le carrelage. Pas à son avantage et pourtant d'une beauté qui continue de l'époustoufler, de la gonfler d'orgueil. Et aussitôt, elle songe, alors qu'elle s'était juré de se l'interdire, qu'elle s'était répété non il ne faut pas y songer, surtout pas, oui voici qu'elle songe, au risque de la souffrance, au risque de ne pas pouvoir réprimer un sanglot : c'est la dernière fois que mon fils apparaît ainsi, c'est le dernier matin. »

Un roman tout en nuances, sobre et déchirant, sur le vacillement d'une mère le jour où son dernier enfant quitte la maison. Au fil des heures, chaque petite chose du quotidien se transforme en vertige face à l'horizon inconnu qui s'ouvre devant elle

Fantaisie allemande

Dans ce recueil de nouvelles, Philippe Claudel revisite les atmosphères pesantes qu’il avait explorées dans le rapport de Brodeck.

Fantaisie allemande de Philippe Claudel

Des odeurs de mort et de culpabilité, des bribes d’espoir et d’humanité

Une écriture magnifique pour décrire l’absurdité et la folie des guerres où l’innocence côtoie les bourreaux dans une pulsion de vie qui a perdu son sens

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un roman décomposé évoquant l'histoire, la guerre et la perte à travers les destins de personnages qui reviennent, comme dans une ronde : un soldat, déserteur ou rescapé, un homme âgé, ressassant un passé qui n'en finit pas, un certain Viktor, une fille cruelle qui maltraite le pensionnaire d'un hospice, un homme paisible qui chantonne à son heure des marches nazies

Fleur de peau

Une femme écartelée entre deux hommes, une histoire de parfums et d’odeurs à la sensualité omniprésente.

Fleur de peau de Anne Calife

Une histoire de prison, de jardins, d’enfants, de culottes et de désirs. Une femme bouleversée par le début d’une passion qui marque la fin d’un amour.

Mais toutes ces suaves puissances aromatiques enivrantes ont fini par m’écœurer un peu…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comme mère de Paul et des jumeaux, elle est parfaite.

Comme épouse, comblée.

Comme soignante, irréprochable.

Mais un matin d'hiver, alors qu'elle travaille à l'infirmerie de la pénitentiaire, une senteur masculine puissante et familière vient couvrir les exhalaisons médicinales. Derrière elle se tient le captif Ivan R. Il la bouleverse. Emportée par un tourbillon aromatique et charnel, elle va s'abandonner au vertige d'un amour fou et accepter de livrer son existence à une passion toute olfactive.

Lascif et voluptueux récit de la sensualité au féminin, Fleur de peau est un roman d'une poésie renversante où l'érotisme consumé le dispute à une délicate pudeur

Après le monde

Oui, c’est bien foutu, ça fait peur, c’est vraisemblable et c’en est même effrayant !

Après le monde de Antoinette Rychner

Mais fait-on des bons romans avec du premier degré ?

Je suis resté coincé sur cette énumération plausible d’un effondrement qui s’est – pour moi – perdue dans une volonté d’exhaustivité du scénario sans y trouver un envol romanesque qui aurait pu donner vie à ce livre (au demeurant glaçant de réalisme quant à la fragilité de la société économique)

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
2022. Un cyclone ravage la côte ouest des États-Unis. Après des faillites en cascade, les finances américaines s'écroulent, entraînant avec elles le système mondial. En quelques mois, le monde tel que nous le connaissons est englouti.

Huit ans plus tard, de nouvelles formes de sociétés émergent. Deux femmes, à la veillée, racontent l'épopée de l'humanité avant et après la catastrophe. Saura-t-on inventer, au coeur du désastre, d'autres façons de vivre ensemble et d'habiter le monde ?

Un roman visionnaire et inspirant, hanté par une peur qui traverse toutes les sociétés occidentales : celle de l'effondrement

Singularité de l’éléphant d’Europe

Autant l’étonnante vie sexuelle et amoureuse de l’éléphant d’Europe m’avait amusé par son ton léger et moqueur, autant ici la quantité et l’exhaustivité nuisent au plaisir futile en noyant l’éléphant

Singularité de l’éléphant d’Europe de Pascal Varejka

Reste une compilation remarquable d’auteurs, de gravures et de citations loufoques tels que Pline l’ancien ou Vialatte et son fameux « L’éléphant est irréfutable » … (considérable ?)

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'éléphant d'Europe a trouvé en Pascal Varejka, détenteur de la chaire d'éléphantologie au collège de Pataphysique, son plus ardent défenseur. Moins connu que ses cousins africain ou asiatique, le pachyderme européen est l'objet de nombreuses études et représentations dans la littérature et l'art occidental depuis l'Antiquité. Intelligent, sérieux, mais aussi boulimique (Aristote le crédite d'un appétit démesuré), il est volontiers mélomane, voire prophétique ; amateur de belles femmes quand il n'est pas d'une chasteté exemplaire, il dégage une odeur suave qui peut guérir les maux de tête. C'est à un voyage dans l'imaginaire collectif européen que nous invite Pascal Varejka, avec humour et érudition.

Comme l'écrivait André Vialatte, fin connaisseur de l'animal, «l'éléphant est considérable»