Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Des aphorismes d’une femme de la quarantaine, un peu cynique et désabusée…
Le secret est de boire un verre de vin avant (avant tout) : Réflexions corrosives d’une femme au bord de la crise de Vania Pagano
… et surtout très drôle
Tout y passe, les hommes comme les femmes, les enfants, l’âge et les désillusions…
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) 11 h 20.
Je voudrais discuter 2 minutes avec ceux qui disent, quand t'as faim : " Mange un fruit. "Vania Pagano est italienne et vit à Longwy, un petit patelin du Nord-Est de la France. Elle affronte le climat, sa quarantaine et ses trois filles avec une lucidité tranchante et un humour caustique décapants.
Je ne suis pas étrange, mais je sais que, dans quelques années, on ajoutera " syndrome de " juste avant mon nom.
J'ai calculé : élever un enfant jusqu'à ses 20 ans, ça me coûte 120 000 euros, à raison de 6 000...
Une femme qui se retrouve à faire ses valises, prendre un flingue et ses deux filles et à fuir, loin, sans laisser de traces pour se protéger, elle et ses filles.
Personne n’a peur des gens qui sourient de Véronique Ovaldé
S’en suit un roman très bien construit, fait de flash-back pour comprendre pourquoi et par qui ?
Et, petit à petit, la personnalité de la mère apparaît, son histoire, enfance, mariage, Tonton Gio, Santini… Le voile se lève
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Gloria a choisi ce jour de juin pour partir. Elle file récupérer ses filles à l'école et les embarque sans préavis pour un long voyage. Toutes trois quittent les rives de la Méditerranée en direction du Nord, la maison alsacienne dans la forêt de Kayserheim où Gloria, enfant, passait ses vacances. Pourquoi cette désertion soudaine ? Quelle menace fuit-elle ? Pour le savoir, il faudra revenir en arrière, dans les eaux troubles du passé, rencontrer Giovannangeli, qui l'a prise sous son aile à la disparition de son père, lever...
C’est drôle et les pages se tournent, impatientes. Le glauque devient risible et l’inextricable se complique encore. Un bon moment à passer aux côtés d’une splendide psychopathe aux amoureux transis et de sa sœur un peu débordée.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Quand l'esprit de famille pousse à l'extrême... Korede s'est donné pour mission de protéger sa cadette envers et contre tout, et ce n'est pas une mince affaire. Non contente d'être la plus belle et la favorite de leur mère, Ayoola a aussi la fâcheuse habitude de tuer ses amants. Ainsi, au fil du temps, Korede est devenue experte pour faire disparaître les traces de sang et les cadavres. "Seulement, avec Femi, ça fait trois. Et à trois, on vous catalogue serial killer... "
A l'instar d'une Jane Austen des temps modernes, Oyinkan Braithwaite interroge les liens du sang, tout en pratiquant une critique en règle de la société nigériane : sa corruption, ses différences de classe, son machisme exacerbé... Une comédie noire et décalée, aussi mordante que glaçante
C’est la mode, il faut passer par là… Encore une auto-bio-romancée ! Ça commence à faire ! Passé ça… voilà un joli livre. Petit, trop petit peut-être.
La tendresse du crawl de Colombe Schneck
L’histoire d’une passion amoureuse. Mais comme la nage, celle-ci impose une grande synchronisation de tous les membres. Et là…
Avec des belles pages, d’autres drôles et généralement fort bien soutenues par de très intimes sentiments.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) À 50 ans, j'ai découvert que j'avais un corps, et que l'amour heureux est possible.
Une femme raconte son histoire d'amour douce et douloureuse avec Gabriel, un homme qui l'assure de la sincérité de son amour mais dont le comportement incertain laisse planer un doute sur la solidité de leur relation
Au fil de ses rendez-vous avec sa psy, Anna se dévoile et tente de soigner ses peurs et phobies.
Ciao bella de Serena Giuliano
C’est très drôle, doux et touchant. Un peu feel-good, un peu chick-lit, un peu auto-bio romancée… un peu tout ça et ça tient très bien la route d’été en vacances.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Anna a peur - de la foule, du bruit, de rouler sur l'autoroute, ou encore des pommes de terre qui ont germé... Et elle est enceinte de son deuxième enfant. Pour affronter cette nouvelle grossesse, elle décide d'aller voir une psy.
Au fil des séances, Anna livre avec beaucoup d'humour des morceaux de vie. L'occasion aussi, pour elle, de replonger dans le pays de son enfance, l'Italie, auquel elle a été arrachée petite ainsi qu'à sa nonna chérie. C'est toute son histoire familiale qui se réécrit alors sous nos yeux...
À quel point l'enfance détermine-t-elle une vie d'adulte ? Peut-on pardonner l'impardonnable ? Comment dépasser ses peurs pour avancer vers un avenir meilleur ?
Comment choisir ? Peut-on voir la beauté de ce qui nous est imposé ? Les yeux de ma voisine sont-ils plus verts que ceux de ma femme ?
Le roi des cons de Idi Nouhou
Un livre drôle et naïf dégageant une candeur délicieuse dont il faudrait se méfier de trop en rire.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) "Voici un roman qui nous vient du Niger. Oubliez ce que vous savez du Niger. Oui c'est un pays pauvre, peut-être le plus pauvre. Non, y être une femme n'est pas facile. Oui, la faim n'y est jamais loin, et oui il y a des dunes magnifiques, où furent détenus des otages français, près d'Arlit. Idi Nouhou ne va pas radicalement bousculer ce que vous savez. Mais il va tout déplacer, comme les dunes sous le vent. Le roi des cons est le récit d'un homme partagé entre deux genres de femmes : leur complémentarité semble classique, mais s'avère un peu plus complexe que le schéma occidental de la maman et de la putain. Ne serait-ce que parce que la"putain", selon nos critères, y est voilée comme la maman, et que la maman y est d'une audace redoutable...
C'est un Niamey sensuel, érotique et drôle que nous révèle Idi Nouhou ; mélancolique aussi. Et c'est dans la bouche d'une femme que revient la proustienne phrase : Il n'est pas mon genre."
Marie Darrieussecq
C’est un peu court, un peu survolé, un peu léger et… en même temps, tout y est. Les premiers émois et les premières caresses en vacances, au bord de la plage avec des cigarettes, une bougie et une bouteille volée.
Une soeur de Bastien Vivès
Et c’est délicieux de tension érotique et sensuelle.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) "- Y a beau avoir plein de monde, j'ai toujours l'impression d'être toute seule.
- Même quand t'es avec nous ?
- Non, avec vous c'est chouette."
Presque un polar et pas tout à fait quand même. OK, il y a des morts, mais ils ne semblent presque pas les plus importants… Il y en a déjà eu tant…
J’ai d’abord tué le chien de Philippe Laidebeur
Un polar atypique bien construit, un très bon premier roman… malgré une fin un peu brouillonne.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Peut-on entrer dans la peau d'un inconnu sans prendre le risque de voir un passé sulfureux rattraper insidieusement un présent très ordinaire ?
Le héros de cette histoire est "SDF", "clochard", "clodo", comme on dit. Ancien informaticien, il connaît une rapide descente aux enfers après que sa femme, Carina, le quitte pour un autre. Dix ans déjà qu'il vit dans les rues de Paris, avec ce qui lui reste du RSA, une fois la pension alimentaire payée, et en faisant la manche. Vagabond solitaire, il va d'abris de fortune en taudis insalubres, évitant les pièges que lui tend la jungle urbaine.
Mais un jour, pour une banale histoire de planches volées, il égorge un autre SDF et son chien. C'est le premier meurtre d'une longue série.
Tuer pour ne pas être tué, tel devient son credo. Son mode de survie.
Il décide de s'installer en bord de Seine, un coin tranquille, en contrebas d'une villa cossue. Il fait la connaissance du propriétaire, un homme bourru à la discrétion maladive, qui lui refile ses vieux vêtements et un peu de travail de temps en temps.
À la suite d'une altercation avec deux autres SDF venus lui piquer sa planque, le narrateur les tue. Le propriétaire, qui ne veut pas d'histoires, surtout avec la police, s'en aperçoit. Le narrateur panique et l'égorge à son tour.
Il se rend alors compte que cet homme lui ressemble étrangement, à tel point que le SDF décide de prendre sa place : sa maison, ses habitudes, sa vie... Mais qui est vraiment ce nouveau lui ? Comment prendre l'identité d'un inconnu sans risquer de voir le passé rattraper le présent ? Sans que la raison s'éloigne chaque jour un peu plus de soi-même ? Sans sombrer dans la folie ?
Un livre monde, mais un monde pas beau, pas beau du tout! Un monde post-apocalypse qui vit dans le CIEL, une station qui orbite autour d’une terre détruite, en cendre, sur laquelle plus rien ne vit.
Le roman de Jeanne de Lidia Yuknavitch
Et dans le CIEL, ce n’est pas beaucoup mieux, les survivants y sont devenus de translucides asexués aux corps couverts de griphes condamnés à mourir le jour de leurs cinquante ans dans un système tyrannique sous l’autorité du despote Jean de Men.
C’est noir comme la blancheur de leur peau et la résistance semble bien pâle.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Anéantie par les excès de l'humanité et des guerres interminables, la Terre n'est plus que cendres et désolation. Seuls les plus riches survivent, forcés de s'adapter à des conditions apocalyptiques. Leurs corps se sont transformés, albinos, stériles, les survivants se voient désormais contraints de mourir le jour de leurs cinquante ans. Tous vivent dans la peur, sous le joug du sanguinaire Jean de Men.
Christine Pizan a quarante-neuf ans. La date fatidique approche . Rebelle, artiste, elle adule le souvenir d'une héroïne, Jeanne, prétendument morte sur le bûcher. Jeanne serait la dernière à avoir osé s'opposer au tyran. En bravant les interdits et en racontant l'histoire de Jeanne, Christine parviendra-t-elle à faire sonner l'heure de la rébellion ?
Parfois, on passe à côté d’un livre, on arrive pas à y entrer. On voit bien qu’il y a quelque chose, mais la porte résiste.
Amour dans une petite ville de Anyi Wang
Un petit échec donc, que cette histoire de jeune danseuse et jeune danseur. Je ne comprenais pas ce que je lisais et après avoir insisté, repris, continué jusqu’au bout… Je n’en ai rien retenu.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans une petite ville de Chine, à l'époque de la Révolution culturelle, un garçon et une fille vivent une passion physique intense et bouleversante.
Tous deux danseurs dans la même compagnie, ils luttent avec violence contre l'irrésistible attirance qui les lie l'un à l'autre en défiant tous les interdits. Les corps qui dansent, qui se battent, qui s'aiment avec une fureur désespérée ou une joie radieuse, leurs odeurs, la sueur, la mélopée des porteurs d'eau près du fleuve où ils se rencontrent en secret, l'ardeur du soleil et le refuge de la nuit : dans une langue envoûtante, lancinante, d'une brûlante sensualité, ces pages racontent l'irruption du désir et des corps à une époque où ils étaient bannis.
Les deux adolescents combattent en vain cette flamme qui jaillit du plus profond de leur être et qui incarne la force même de la vie.
Ce roman, paru en 1986 en Chine, fit scandale par la franchise avec laquelle était abordée la sexualité. C'est un texte d'une grande violence, curieusement détaché aussi, sans autre morale que celle des corps, de la puissante palpitation du désir qui ne connaît ni mot d'ordre, ni loi, ni tabou