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Voilà un bien sale bouquin. La confession d’un meurtrier ayant tué sa maîtresse. On parlait alors de crime passionnel. Aujourd’hui on appelle ça un féminicide.Lettre à mon juge de Georges SimenonUn sale bouquin parce qu’une sale époque pour les femmes. Choses des hommes.
Ici, un pauvre chouchou à sa môman, un médecin de campagne qui vit enfin une passion et qui finit, comme un enfant gâté, par tuer l’objet de son amour.Dans une longue confession il tente d’expliquer à son juge comment il en est arrivé là.
Une peinture impressionnante de profondeur d’une société patriarcale ou mères, femmes, bonnes et maîtresses se retrouvent au service de Monsieur. Certaines y laissent leur vie
Et visiblement, cela devait quand même bien interpeller Simenon
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) À M. Ernest Coméliau,
Juge d'instruction,
23 bis, rue de Seine, Paris (VI)
Mon juge,
Je voudrais qu'un homme, un seul, me comprenne. Et j'aimerais que cet homme soit vous.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) La cause est entendue : crime passionnel. Charles Alavoine, respectable médecin de La Roche-sur-Yon, assassin de Martine Englebert, sa maîtresse, est en prison. Mais au-delà du verdict, il reste la vérité humaine... Dans cette longue lettre au juge, peu après sa condamnation, Alavoine retrace les étapes du chemin qui l'a conduit au meurtre : l'autorité possessive d'une mère qui a décidé de ses études et de son mariage, puis d'une seconde femme, qui à son tour, supplantant la mère, va régenter sa vie. L'apparition de Martine, venue occuper un emploi de secrétaire après avoir mené à Paris une existence des plus libres, a d'abord été comme un grand souffle de liberté et de passion... Mais certaines rencontres ne sont-elles pas trop fortes pour un caractère timide et soumis ? La crainte, la jalousie, le confinement de la vie provinciale et du rôle social, l'explosion des pulsions trop longtemps contenues... Ces thèmes obsédants de l'univers romanesque propre à Georges Simenon trouvent ici une expression lucide, dépouillée, quasi désespérée.
Un étranger débarque dans un bar dans une petite ville du Nord des États-Unis et s’installe dans la ville. Peu causant, la méfiance monte.Un nouveau dans la ville de Georges SimenonEt monte encore, l’air s’épaissit dans l’ambiance des années cinquante, raciste et xénophobe ou les truands faisaient encore régner la terreur.
Un roman dur qui tente d’installer une tension et la faire grossir…. parfois au risque d’utiliser quelques ficelles un peu grosses pour tenir les 200 pages
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il se trouva installé dans la ville sans que personne l'eût vu arriver, et on en ressentit un malaise comparable à celui d'une famille qui apercevrait un inconnu dans un fauteuil de la salle commune sans que personne l'ait entendu entrer, ni que la porte se soit ouverte.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Au début de l'hiver, dans une petite ville, débarque un inconnu, vêtu de façon anonyme, quelconque à tout point de vue. Malgré son apparence, Justin Ward possède une grosse liasse de billets qu'il porte toujours sur lui. Ce n'est pas son statut d'étranger à la région qui attire l'attention (la tannerie voisine emploie des immigrés), mais bien son extrême réserve : il vit une vie fort réglée, se conforme aux habitudes de la population ; il rachète même un café-billard, mais ne livre jamais rien de lui-même. Il semble être sans passé, sans pensée et sans ombre. Mais sa seule présence a pour effet de faire naître l'hostilité.
Encore et encore, comme les deux autres tomes, il est encore meilleur que les deux ensemble mais surtout l’autre qui est encore meilleur.Gloss’hair Revendica’tif de Penseur ÉtoileJeux de mots nuls, calembours désastreux, blagues à deux balles… Le Penseur Étoile ne recule devant aucune banane. Et c’est comme ça que c’est trop bon meilleur.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) J'ai trempé mes aiguilles dans de la huit-six tiède ! Tu vas voir, tu vas te sentir comme à un concert des Sex Pistols !
Acupunkture
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Après le succès de l'Abécéd'hair Approxima'tif, après le triomphe du Dictionn'hair Alterna'tif, Penseur Étoile est de retour avec le Gloss'Hair Revendica'tif ! Une nouvelle fois, Penseur Étoile entremêle habilement détournements et jeux de mots pour vous donner l'occasion de rigoler avec des sujets légers comme les animaux, les chanteurs populaires, les influenceurs, ou encore les soldats du feu urophiles.
Des personnages attachants, une intrigue rondement menée et la boucle est bouclée ! Oui, les jeux de mots sont faciles ici. La lecture aussi, mais sans y voir un défaut, au contraire : c’est fluide et les pages se tournent avec impatience.Ceinture de Céline RobertUne très bonne ceinture qui enserre cinq protagonistes plus où moins volages dans la ronde de leurs désirs
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Jean est assis sur le canapé en velours gris, devant la fenêtre. Le soir est tombé et le salon est éclairé par de petites lampes qui nimbent d'une lumière tamisée le tapis persan et les cartes anciennes aux murs. Les enceintes en bois, encastrées dans la bibliothèque où des centaines de livres s'entassent chaotiquement, diffusent le Porgy and Bess de George Gershwin. Est-on vraiment obligés de vivre dans un putain de Woody Allen ? se demande Lauren
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Elle ne ressent rien de particulier en sa présence, si ce n’est une envie irrépressible de lui plaire. Elle se sent exister dans son regard sans nuance.»
À quarante ans, Lauren trompe son mari pour la première fois, sans la moindre culpabilité. Maxime, son amant, est un séducteur sans vergogne. Nadia, sa femme, brillante avocate en burn-out, est troublée par Emma, leur baby-sitter, elle-même tombée sous le charme de son professeur, Jean, respectable universitaire tiraillé entre son attirance pour son élève et l’amour qu’il porte à sa femme, Lauren.
Tous sont liés par le désir dans une boucle impossible.
Avec humour et précision, Céline Robert entraîne ses personnages dans une danse finement menée et signe un grand roman sur l’amour et la séduction.
Dans ce roman séparé en deux parties, Simenon explore les tourments d’un jeune étudiant, laid et sans moyens, confronté à un beau gosse riche à qui tout réussi. Un face à face où la rancœur et la jalousie s’installent et prennent de plus en plus de place jusqu’à un fatal dénouement.Crime impuni de Georges SimenonEt arrive la surprenante seconde partie, qui fait encore monter la tension.
Une construction assez géniale pour un roman dur finement mené mais plombé par un personnage central guère attachant
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Des cris d'enfants éclatèrent dans la cour de l'école d'en face et Elie sut qu'il était dix heures moins le quart. Certaines fois, il lui arrivait d'attendre avec une impatience qui frisait le malaise ce déchirement brutal de l'air par les voix de deux cents gamins jaillissant des classes pour la récréation. On aurait juré que, chaque matin, quelques instants avant ce feu d'artifice sonore, le silence régnait plus profondément sur le quartier comme si celui-ci tout entier était dans l'attente.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) On meurt mieux en Amérique
Mme Lange, à Liège, loue des chambres garnies à des étudiants. Depuis trois ans, elle a parmi ses locataires un Polonais qui prépare son doctorat en sciences mathématiques, Elie, garçon studieux et pauvre. Michel Zograffi, un jeune Roumain, issu d'une famille aisée, vient prendre pension complète chez Mme Lange. Il essaie, en vain, d'obtenir l'amitié d'Elie et séduit la fille de Mme Lange, Louise. Elie surprend cette intimité...
Il n’est pas vraiment vieux mais au top de sa célébrité. Il n’est pas vraiment malade, mais son médecin vient de lui dire que la machine est irrémédiablement usée. C’est un bourreau de travail mais franchement alcoolique. Homme à femmes, tyran à l’âme vide.
C’est le bout du chemin. Et maintenant ?Les volets verts de Georges SimenonLa star se met à douter, à regretter, à chercher un sens et à prendre peur. Seul devant sa fin.
Mais la sauce ne prend pas vraiment, tout semble là, les anecdotes sonnent juste, mais ces volets verts peinent à s’ouvrir
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) C'était curieux : l'obscurité qui l'entourait n'était pas l'obscurité immobile, immatérielle, négative, à laquelle on est habitué. Elle lui rappelait plutôt l'obscurité presque palpable de certains de ses cauchemars d'enfant, une obscurité méchante qui, certaines nuits, l'attaquait par vagues ou essayait de l'étouffer.
- Vous pouvez vous détendre.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un fâcheux manque de discernement
Emile Maugin apprend du médecin qui l'examine qu'il n'a plus une longue espérance de vie devant lui. Il fait alors un retour sur lui-même : acteur comblé, il règne de manière tyrannique sur son entourage qui vit à ses dépens. Parvenu au faîte de la gloire, il aime à rappeler son enfance misérable dans le Marais vendéen...
La tension de ce haut mal ne réside pas dans le suspense, le meurtrier (enfin, la tueuse) étant connue dès le début. Pourtant, ce roman noir de Simenon reste nauséabond d’un bout à l’autre. Sale dehors comme dedans.Le haut mal de Georges SimenonDans une ferme mal tenue, la belle-mère tente de remettre de l’ordre en se débarrassant de son gendre incapable.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le gamin poussa la porte et annonça, en regardant la femme de ménage qui, les mains sanglantes, vidait les lapins :
« La vache est morte. »
Son vif regard d'écureuil fouillait la cuisine, à la recherche d'un objet ou d'une idée, de quelque chose à faire, à dire ou à manger et il se balançait sur une jambe tandis que sa sœur, ronde et frisée comme une poupée, arrivait à son tour.
« Allez jouer, prononça Mme Pontreau avec impatience.
- La vache est morte !
- Je le sais.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Trois femmes traversent la place du village en direction de l'église. Depuis des années, on les voit toujours ensemble. On ne s'occupe plus d'elles, on ne leur parle plus. Impénétrable, la veuve Pontreau marche en tête, gantée et chapeautée. Sa fille Hermine la suit, invisible dans son tailleur gris. A son côté, la mère Naquet, laide et sale, avec son parapluie et ses souliers trop grands, a l'air de sortir d'un conte de fées.
Il y a longtemps que ce trio sinistre ne fait plus peur à personne. Depuis ces jours d'été tragiques à la ferme Pontreau où un homme atteint d'épilepsie – le haut mal –, faisait une chute mortelle. De cette mort et des drames qui s'ensuivirent, ces femmes murées dans leur silence détiennent le secret.
Pour une dystopie apocalyptique, voilà un livre vraiment très court. Alors en plus, qu’il soit bien foutu, éco-féministe et même (au vu de l’actu étasunienne du début 2025) franchement visionnaire, relève de l’exploit !2060 de Lauren BastideUn très bon petit livre, trop vite lu, avec une bien sombre vision de notre avenir moutonnier.
Alors faisons la fête en attendant la FDM
L’extrême-droite avait pris le pouvoir en 2027 et ne l’avait jamais rendu.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) 6h00
Lever
Elle n'a plus besoin de réveil. Chaque matin, ses paupières frémissent à l'aube. Elle reste au lit, fixe l'obscurité en essayant de rattraper des bribes de rêves où souvent elle doit fuir. L'hiver, elle met longtemps à s'extraire de sa chambre.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) 22 juin 2060. Après des siècles à vivre comme si demain n’existait pas, l’humanité se prépare à une Fin du Monde, rebaptisée FDM comme pour conjurer l’inéluctable.
Durant son ultime journée, heure après heure, l’héroïne va revivre les combats féministes et écologistes qui ont rythmé sa vie.
Dans une ambiance à la fois mélancolique et poignante, qui évoque Charlotte Perkins Gilman ou Virginia Woolf, cette fiction trouve un équilibre subtil entre anticipation, littérature et politique.
Marc Lavoine m’avait bien fait rire et beaucoup touché avec son homme qui ment, un livre sur son gros mytho de père, communiste aux multiples maîtresses. Je l’avais trouvé sincère et touchant.Quand arrivent les chevaux de Marc LavoineMais ici, peut-être parce que les émotions sont trop fortes, c’est avec une fiction qu’il a choisi de parler de sa mère, de son deuil. Et c’est drôle, touchant, chevaleresque, et plein d’un amour fantastique et surnaturel, fictionnellement très sincère.
Une magnifique lecture, avec une gestion des dialogues peut-être un peu… théâtrale
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Petit a
Avant de vous plonger dans la lecture du roman qui rend hommage à la femme merveilleuse que fut ma mère, que je remercie de l'héritage considérable qu'elle m'a laissé et que je ne cesse de découvrir tous les jours de ma vie, je voulais vous dire pourquoi j'ai écrit ce livre.
Je me sens responsable de sa mort.
Par manque de courage, je n'ai pas voulu la changer de clinique pour la remettre aux mains du docteur Francis Djian, qui lui avait déjà fait rebattre le cœur par deux fois. Et un peu plus pour être exact...
Vous voyez...
Je n'ai pas eu le cran. Je n'ai pas voulu faire le chieur, le malin. Je le regrette.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Mon p’tit rat, J’espère que toutes mes histoires ne te perturbent pas trop et que tu commences à sentir le passage de mon âme vers la tienne. Je m’y suis préparée. Je sais que, pour toi, c’est un choc, mais il faut calmer le jeu, c’est pas la fin du monde, bien au contraire. C’est un grand rendez-vous que nous avons, toi et moi, mon rat. Je dois tout mettre en ordre de mon côté, j’y suis presque. Mais toi, tu as des choses à faire, si tu veux bien me faire confiance. »
Dans un monde dont les repères s’effacent, où les identités se confondent, où le temps ne semble pas toujours s’écouler dans le même sens, un fils se tient au chevet de sa mère en train de vivre ses derniers jours. Est-ce parce qu’il ne se résigne pas à la disparition annoncée de cette femme merveilleuse et irremplaçable qu’il est dans cet état ? Elle aussi, de son côté, semble perdre la tête. Mais ce qui pourrait passer pour de la démence n’est-il pas plus simplement une manière de façonner le monde à sa guise ?
Cette compilation de nombreux articles impressionne par sa pertinence et plus encore par l’époque à laquelle elle a été écrite ; L’éthique de la terre a été publiée en en 1933 ! Oui, cela fait bien longtemps que le signal d’alarme a été tiré.L’éthique de la terre : suivi de penser comme une montagne de Aldo LeopoldEn plaidant pour une éthique de la terre, similaire à celle qui régit nos rapports humains ou avec les animaux, Aldo Leopold souligne l’importance vital, esthétique, culturel ou nourricier… de la terre sur laquelle nous vivons. Non, nous ne pouvons (pour notre propre survie et notre bien-être) en faire n’importe quoi. Il est essentiel de la préserver, ainsi que d’en conserver certaines zones intactes d’une dégradation humaine.
Certes, il s’agit ici de la parole d’un forestier du début du 20e siècle, et certains points de vues environnementaux ont probablement évolué, mais le fond de sa vision reste absolument actuel et se décline aisément pour l’entier du monde qui nous entoure
SOURCE DES TEXTES
Trois textes d’Aldo Leopold sont à l’origine de Land Ethic (L’éthique de la terre») : «The Conservation Ethic (Journal of Forestry, vol. 31, nº 6, octobre 1933, p. 633-643), «A Biotic View of Land » (Journal of Forestry, vol. 37, n° 9, septembre 1939, p. 727-730) et «The Ecological Conscience (conférence du 27 juin 1947 publiée dans le Bulletin of the Garden Club of America en septembre 1947, p. 45-53). Cet ensemble, ainsi que «Thinking Like a Mountain» (Penser comme une montagne»), écrit en avril 1944, «Good Oak» («Un bon chêne»), écrit en janvier 1948, «The Remnants» («Les vestiges»), «Conservation Esthetic» («Esthétique d’une protection de la nature »), publié dans Bird-Lore, vol. 40, nº 2, mars-avril 1938, «Wilderness As a Land Laboratory» («La nature sauvage, un laboratoire de la terre»), publié dans Living Wilderness, vol. 6, juillet 1941, ont ensuite été intégrés au recueil A Sand County Almanac. «Boomerangs» a été publié en avril 1918 dans The Pine Cone, journal officiel du New Mexico Game Protection Movement, où Leopold publia beaucoup entre 1915 et 1924. «The River of the Mother of God» («La Rivière de la mère de Dieu»), que la Yale Review avait refusé, date de décembre 1924 et «What Is Wilderness Area?» («Qu’est-ce qu’un espace naturel?») est extrait de «Wilderness As a Form of Land Use», publié en octobre 1925 dans le Journal of Land and Public Utility Economics (vol. 1, nº 4, p. 398-404).
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Quand le divin Ulysse rentra de la guerre de Troie, il fit pendre une douzaine de jeunes esclaves qu'il soupçonnait de s'être mal conduites en son absence.
Il ne le faisait pas pour une question de morale. Ces filles lui appartenaient. Disposer de ses biens était alors, comme aujourd'hui, une affaire de convenance personnelle, non de moralité.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Prends garde à ce que tu laisses. »
Il y eut trois pionniers américains de la pensée écologique : l'ermite Henry David Thoreau, le voyageur John Muir et le forestier Aldo Leopold. On doit à ce dernier, que certains tiennent pour un géant littéraire et un prophète, les premières politiques de protection des espaces naturels, une réflexion inégalée sur la nature sauvage, et la conviction qu'il est possible à l'homme de développer une intelligence écologique. Car l'« éthique de la terre » est possible. Elle repose sur l'idée lumineuse de communauté et d'équilibre. Grâce à elle, nous pouvons tous apprendre à être heureux dans la nature. À la fois narrative et philosophique, l'écologie d'Aldo Leopold possède une force surprenante : elle pulvérise notre arrogance tout en nous chuchotant « l'opinion secrète » de la montagne à l'égard des loups.